C'était la nuit du dimanche 5 au lundi 6 décembre 2021, lorsque la sonnerie du téléphone réveilla la juge d'instruction . On lui annonce qu'un homme a été retrouvé mort à Anderlecht, douze balles dans le corps. Il s'agit d'un homme d'origine albanaise qui porte à la cheville un bracelet électronique. Tentait-t-il de s'enfuir ? Pour quelle raison a-t-il été tué ? S'agit- t-il d'une dette de sang ? Et comment trouver le tueur ou les tueurs ?
Pas de chance pour les tueurs, le visage d'un des complices est bien visible sur les images des caméras de surveillance. La juge d'instruction et son équipe tentent de comprendre et une visite en Albanie s'impose. Mais de retour à Bruxelles, une surprise désagréable attend la juge d'instruction…
L'enquête continue malgré tout et un retour en arrière dans le temps, nous emmène à Shkodra, en Albanie, tout près des familles des personnages. Nous sommes en 1997, une année noire pour les Albanais et pour leurs économies volées par les banques pyramidales.
On découvre beaucoup de choses sur l'Albanie dans ce livre bien documenté. La chute du régime communiste, la crise du 1997 où la population a pris les armes et où l'insécurité régnait partout, surtout dans le sud de l'Albanie. C'est dans ce climat qu'a vécu un des personnages que nous suivons de l'Albanie jusqu'à Bruxelles, en Allemagne et même en Colombie. Boites de nuit, prostitution, vente de drogue, blanchiment d'argent, corruption, tout y est, sans pour autant oublier la générosité et l'accueil chaleureux des Albanais.
Un livre très intéressant, un voyage passionnant, une intrigue bien maîtrisée.
Un livre que je conseille vivement.
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-La fin du communisme a dû être un choc pour la population - demanda Jean-Michel. (......)
-Ici c'était comme la Corée du Nord. Des milliers de personnes sont mortes ou ont disparu. Quand Hoxha a passé le main à un de ses sbires, en 1982, un certain Ramiz Alia, ce fut le désespoir chez les citoyens qui aspiraient à la liberté. Alors, vous vous imaginez que le jour où le mur de Berlin est tombé, la révolte à commencé à gronder, surtout parmi les étudiants. Et quand les frontières se sont ouvertes, alors, ça a été la fête pendant de semaines. Mais nous étions le peuple le plus pauvre de l'Europe. La jeunesse s'est enfuie en Grèce, en Italie. Et ce sont toujours les anciens du communisme qui tenaient en main les administrations.
-Selon un rapport d'une ONG, il y aurait trente mille Albanaises qui pratiqueraient la prostitution en Europe. (......) Parfois même, leurs familles les livrent aux trafiquants en échange d'une somme d'argent ou d'une voiture. Ou elle tombent dans les bras d'un beau parleur qui les embarque vers une destination qu'elles n'avaient pas prévue au départ d'une idylle à l'apparence romantique. La réalité est cruelle.
-Notre drapeau a été adopté en 1992, après la chute du gouvernement communiste. La couleur rouge symbolise le sang des Albanais qui ont donné leur vie pour leur pays. Quand vous faites la liste des invasions que notre pays a subies, beaucoup de sang a été versé. L'aigle est le symbole du héros national Skanderbeg, meneur de la résistance contre l'occupation ottomane. Les deux têtes de l'aigle représentent l'union entre le Nord et le Sud du pays et la liberté chèrement acquise.
Depuis 2020, la police scientifique internationale avait réussi à pénétrer deux serveurs gérés par des sociétés qui proposaient un service de communication cryptée, pain béni pour les membres des organisations criminelles. Le coût d'utilisation n'était guère élevé pour le service rendu. Mille euros pour l'appareil et huit cents pour l'abonnement mensuel.
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"Sans destination finale" de Michel Claise, Éditions Genèse