Un très bel ouvrage engagé pour une cause souvent mise de côté mais pourtant terriblement importante : la prison. Ça n'est pas sexy le militantisme de la prison, mais lorsqu'on s'y penche on réalise qu'il est absolument essentiel de juger notre société par le prisme avec lequel cette dernière juge ceux et celles qui ne "conviennent pas", qui "agissent mal". Ce livre rappelle qu'il y a une différence entre la justice et le symbole, et que les personnes emprisonnées ne se résument pas à des serial killers qui méritent de vivre des souffrances inouïes dans des conditions inhumaines et dégradantes, comme on ose nous le faire croire. Un excellent ouvrage pour découvrir la prison et les combats qui l'entourent, et l'habitent, sous un angle nouveau.
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La condamnation à une peine d’enfermement ne devrait pas se doubler d'autres peines que la loi ne prévoit pas mais que le lieu rend effectives -difficultés d'accès aux soins, à la culture, rencontres peu fréquentes avec ses proches, sexualité quasiment impossible, rupture violente avec le dehors, étiquette de paria dès la sortie.
Philippe Claudel
En 2011, Annie Ernaux a fait don au département des Manuscrits de la BnF de tous les brouillons, notes préparatoires et copies corrigées de ses livres publiés depuis "Une femme" (1988). Une décennie et un prix Nobel de littérature plus tard, elle évoque pour "Chroniques", le magazine de la BnF, la relation qu'elle entretient avec les traces de son travail.
Retrouvez le dernier numéro de "Chroniques" en ligne :
https://www.bnf.fr/fr/chroniques-le-magazine-de-la-bnf