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Suite au succès obtenu par le volume « Un été avec Montaigne » paru en 2013, j'ai voulu renouveler l'expérience avec Baudelaire.
Mais Baudelaire n'est pas Montaigne et ces deux ouvrages sont très différents, en raison de la personnalité de chacun des protagonistes.

Ce livre, organisé par centres d'intérêt se décline en chapitres courts et montre un contraste permanent entre le travail, les vers proposés et les commentaires de l'auteur sur la vie du poète.
Alors que le texte est censé donner une explication aux extraits de poèmes, il les met souvent en opposition soit entre eux, soit avec les façons de vivre de Baudelaire.
Cela donne deux images du sujet : son oeuvre et sa vie.
On a d'un côté un intellectuel qui évolue dans des sphères élevées et qui est également sous l'emprise du vin, des femmes (qu'il semble ne pas aimer...), du haschisch...

On a donc au fil des lignes l'expression d'une dualité permanente. « le mot travail est partout chez Baudelaire qui a toujours du mal à travailler et qui a peu écrit »

Aujourd'hui Baudelaire aurait été un rappeur, révolté, violent, asocial...
C'est un joli moment de culture que l'on s'offre en ouvrant cet ouvrage.
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Antoine Compagnon annonce tout de suite la couleur : il vise, avec cet essai, à reconduire le plus grand nombre dans les librairies afin qu'ils retrouvent le chemin des « Fleurs du mal » et du « Spleen de Paris ». Y parviendra-t-il ?

Faut dire que Baudelaire n'est pas un « client » facile. Tout le monde connait les vers « Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté » - qui sont certainement les vers les plus célèbres de la poésie française. Mais après ?

D'emblée je saluerai l'honnêteté intellectuelle de M. Compagnon qui dresse ici un portrait complet et sans tabou de ce génie de la poésie française, père de la poésie moderne. Mais pas que … L'auteur s'attache d'abord à montrer la richesse de la poésie de Baudelaire, tantôt qualifiée de poésie réaliste, voire morbide (on pense bien sûr au poème « la charogne »), proche de la poésie baroque, tantôt taxée de classicisme par Proust qui trouve des ressemblances entre Racine, Malherbe et Baudelaire. Bon, un écrivain qui divise les spécialistes, qui échappe à toutes les classifications, à toutes les étiquettes, moi, ça me plait, ça. Donc une bonne raison de découvrir Baudelaire. Je vois déjà un sourire poindre sur les lèvres de mon libraire.

Maintenant qu'en est-il de l'homme ? On découvre un homme qui souffre de sombres crises de cafard, atteint de flegme (pour rester polie) pathologique et de procrastination chronique, frappé d'infécondité, d'impuissance à produire. Et le paradoxe est là : cet homme qui a écrit les plus beaux poèmes de la langue française était névrosé, mal dans sa peau, constamment insatisfait de son travail, s'autocritiquant, se censurant sans cesse, se surveillant toujours.

Baudelaire était lucide dans sa création, comme il l'était dans la croyance aveugle de ses contemporains dans le progrès et dans la modernité. Il était lucide quand il pressentait la mort de l'art dans les sociétés modernes pour laisse la place au divertissement. Lucide quand il se faisait l'observateur de la désacralisation de l'art dans le monde moderne.

Eh ben tout ça me parle, tiens. Et là je me dis que vraiment je suis une idiote de ne pas (encore) avoir lu « les fleurs du mal » ou « le spleen de Paris » (je ne compte pas les poèmes analysés à l'école. Je devrais plutôt dire «disséqués », tant j'avais cette impression d'acharnement thérapeutique. Ah, quand l'école ferme des portes alors qu'elle devrait en ouvrir …). Et mon libraire se frotte les mains, il sent la cliente appâtée, alléchée, impatiente de tenir dans ses mains l'objet tant convoité.

Et puis bardaf, la douche froide ! Au fil du texte, au fil de l'analyse de l'oeuvre de ce génie, Antoine Compagnon nous révèle un Baudelaire misanthrope, convaincu que l'homme est fondamentalement mauvais, entaché du péché originel. On découvre un Baudelaire mesquin, contre le rire, hostile à la démocratie, à l'égalité, partisan de la peine de mort, ultra-libéral (désolée, mais ne s'est-il pas écrié « Assommons les pauvres ! »), méprisant les femmes (et aussi les Bruxellois et les Belges… Euh je suis vraiment mal prise, comme on dit à Bruxelles), ennemi de la presse et des journaux, qu'il accuse d'approximations, d'inexactitudes, … Et là, ben cela m'a rappelé quelqu'un, là de l'autre côté de l'océan. Non, plus sérieusement, je n'ai pas du tout apprécié cette part sombre, cette face cachée du génie.

Alors je reste avec cette question : vais-je ou non lire la poésie de Baudelaire, en sachant que je n'aurais pas du tout apprécié cet homme s'il avait été contemporain ? Peut-on apprécier un auteur quand on exècre l'homme dans la vie de tous les jours ? Ou doit-on faire la part de choses, dissocier l'oeuvre de la personnalité de l'auteur ?

Et mon libraire ? Eh bien il attendra encore un peu, le temps que je tranche la question …
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Si pour vous, passer l'été est une suite ininterrompue de plaisirs, entre sieste sous le pommier, ballades au clair de lune et soleil levant sur la mer, ne lisez pas ce livre!
Baudelaire est l'homme de l'obscurité, du Mal, de la misère morale, des brouillards de Londres et des bas_fonds de Paris.
Il déteste son siècle qui veut du Progrès, de la vitesse, de l'efficacité, des omnibus et des becs de gaz.
Il recherche le Beau et le Sublime, mais ne voit autour de lui que du grotesque et du vice. le Dandy amateur de peinture apprécie Delacroix et méprise les artistes académiques, mais aussi poser devant l'objectif de Nadar. Normal, pour un poseur!
Il déteste à peu près tout le monde, sa vie n'est que torture morale et faiblesse physique. Les femmes ne valent guère que par le plaisir fugitif qu'elles donnent. Et la démocratie est une illusion bonne à jeter aux chiens.
Finalement, Baudelaire, c'est Houellebecq, la poésie en plus.
Et quelle poésie!
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Charles Baudelaire n'avait que faire de la sympathie d'autrui, nous ne lui en accorderons effectivement aucune.
La lecture d' »Un été avec Baudelaire » se fera ou du moins essayera de se faire avec empathie afin de ne pas entraver les explications.
L'oeuvre constamment citée est abordée « reliée » à son temps. Il est nécessaire de le percevoir.
Baudelaire éructant sur le progrès crée le mot « modernité » et quoi qu'il dise ou écrive s'inscrit au centre de son époque.
Celle-ci marque son écriture, ses déversements nauséabonds sur la société, la démocratie, l'art « moderne », les artistes, la femme, etc… mais on y trouve aussi, redondante et obsédante l'idée du péché originel.
La construction rigoureuse des vers fut admirée par ses contemporains et par Anatole France, Marcel Proust, Paul Claudel… et l'est toujours.
Le fond, quant à lui, demande une connaissance de l'homme et de l'époque pour mieux comprendre le sens de certains vers porteurs de la quintessence et de l'homme et de l'époque.
Antoine Compagnon tente d'en dégager les différentes ramifications. Comme il l'écrit, il n'est guère facile de passer un été avec Baudelaire.
Baudelaire et ses contradictions, tantôt une lueur, tantôt on approuve, tantôt il agace, tantôt on le déteste. Psychanalyse ou psychiatrie ont dû l'étudier…
Le « trop » aboutit à peu.
Misanthrope, misogyne, dandy maladif, il bave, éructe, écrase, méprise, rejette et nous assène sa colère sans jamais construire.
Par exemple, les « notations » tenues sur la Belgique dont Antoine Compagnon avoue ne pas les citer tant il les trouve « mesquines ».
Tout cela passe mal.
Un homme, une histoire, des positions, des vers, des poèmes en prose, des déclarations journalistiques.
Un être double, un être à part qui a peut-être gêné Antoine Compagnon que l'on sent moins à l'aise qu'avec Montaigne.

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« Dante d'une époque déchue ».
Fort du succès de l'émission radiophonique sur France Inter et des ventes livresques afférentes, le docte Antoine Compagnon aura intelligemment occupé une partie de l'été 2012 à parler de Montaigne puis en 2013 de Proust et en 2014 de Baudelaire, notre semblable, notre frère.
Le petit livre du professeur au Collège de France est réjouissant car il secoue les poncifs et les approximations qui collent aux ailes de géant du poète. Trente-trois courts chapitres de quatre pages formatés balaient la vie et l'oeuvre d'un homme englué dans son siècle, pétri de turpitudes mais prompt à en extraire des clartés sidérales. Antoine Compagnon pose son propos dans l'introduction intitulée « C'était hier l'été ». Baudelaire est l'homme des couchants, du crépuscule. Il est casanier hormis un long voyage aux Indes imposé et détourné à l'île Maurice pour un retour anticipé à Paris, la tête illuminée en cours de route par un idéal de vie pressenti dans les parfums et l'indolence, la liberté et la beauté des corps. Baudelaire n'était pas un homme affable. Certaines de ses idées arrêtées, aujourd'hui hors de leur contexte social, peuvent paraître déplacées et indignes d'une telle intelligence. Sa poésie néanmoins demeure et elle touche durablement le lecteur contemporain. Il est probable qu'elle franchisse les siècles sans même être favorisée par « un grand aquilon ». L'oeuvre se suffit à elle-même. Antoine Compagnon a conçu ses interventions sur les ondes en ancrant Baudelaire dans son siècle. Bien qu'il cite régulièrement des fragments des « Fleurs du mal » ou du « Spleen de Paris », le professeur ne donne pas un cours de prosodie. le premier chapitre, « Mme Aupick », s'ouvre avec un extrait d'un superbe et rare poème sans titre puis brosse à grands traits les relations entre Baudelaire et sa mère. Viennent ensuite les thèmes et sources baudelairiens récurrents, la mer, le spleen, le miroir, Paris, les femmes, la photographie, etc. le petit livre avec sa couverture rouge à rabat a d'agréables vertus apéritives. Il donne envie d'aller fureter dans l'oeuvre roborative, éparse et fragmentaire d'un des dandys des lettres qui a su, magicien vaudou, réveiller les mots.
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Cet ouvrage reprend les podcasts de l'été 2014 d'Antoine Compagnon, écrivain et professeur au collège de France. Il se découpe en plusieurs catégories autour des thématiques les plus abordées dans ses poèmes ou dans ses journaux intimes, notamment Mon coeur mis à nu.
L'été, à mes yeux, représente la liberté, la chaleur (point trop n'en faut !) et la joie de vivre.
Un seul point commun avec Baudelaire : l'aridité...
Cet essai, je l'appellerai plutôt « Un hiver avec Baudelaire ».
Peu attirée et touchée par ses spleens et ses images poétiques à l'adolescence, je me suis dit que cette lecture me ferait sans doute du bien. Force est d'avouer le contraire. Je me suis dit aussi que je verrai ce poète encensé par de nombreuses générations autrement. Force est d'admettre ce fait.
Grossièrement, je retiendrai que Baudelaire :

- est un homme jaloux et rancunier.
- est un dandy au sens le plus élitiste du terme.
- est un misogyne (voir plus bas ce qu'il dit de Georges Sand)
- est un chrétien, à sa manière, dont le Dieu est plutôt vengeur que rédempteur
- se joue du peuple qui n'est pour le poète qu'un moyen de s'élever.
- Sacralise ou honnit, il n'y a pas de juste milieu.
- Ne sait pas toujours ce qu'il veut. L'ambiguïté et l'ironie ont bon dos lorsqu'il s'agit de se contredire sur :

→La modernité des rues de Paris (ou de la photographie), symboles) de déliquescence, dont les rues s'offrent à toutes les mendicités. Ado, j'avais déjà envie de crier que non, tout ne se résume pas à ce célèbre « l'or se retrouve dans la boue » / « tu m'as donné de la boue et j'en ai fait de l'or », que non le poète n'est pas une figure divine, incomprise de ses contemporains…(aux yeux de Baudelaire, j'incarnais déjà cette déliquescence socialiste !)
→La femme tantôt sensuelle et attirante, tantôt sale et rebutante.
→ le génie et la bêtise dont l'incarnation la plus parfaite à ses yeux est Victor Hugo.

Évidemment, le but d'Antoine Compagnon n'est pas de clouer Baudelaire au pilori, simplement de mieux le connaître. Cependant, avec les catégories choisies (qui ont été assez inégales en termes d'intérêt pour moi), on ne peut que le vouer aux Saints ou à Satan, mais c'est un peu le jeu avec lui, n'est-ce pas ?
Et s'il y a pour moi deux choses à retenir, c'est son idée de la souveraineté populaire, tournée en dérision dans ce court apologue :
Un homme épouvantable entre se regarde dans la glace.
« -Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir ? »
L'homme épouvantable me répond : « - Monsieur, d'après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience. »
Au nom du bon sens, j'avais sans doute raison ; mais au point de vue de la loi, il n'avait pas tort.
Ainsi, par le suffrage universel, l'homme cherche désormais la vérité dans le nombre et non plus dans les mains de quelques élus sacralisés par le poète lui-même ! Il rejoint Pascal pour qui le suffrage universel témoignait « de l'orgueil de l'homme, de son illusion qu'il pût trouver la vérité tout seul, par lui-même et en lui-même ».
Et sa vision brutale, lourde, écoeurante de Georges Sand :
« La femme Sand est le Prud'homme de l'immoralité…
Elle a le fameux style coulant, cher aux bourgeois.
Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde ; elle a, dans les idées morales, la même profondeur de jugement et la même délicatesse de sentiment que les concierges et les filles entretenues.
Que quelques hommes aient pu s'amouracher de cette latrine, c'est bien la preuve de l'abaissement des hommes de ce siècle ».
Continuer, encore aujourd'hui à encenser un poète aussi méprisant et méprisable, c'est bien là l'hérésie. Et c'est également l'origine de l'oubli de toutes ces femmes qui ont fait la littérature française. Je pense qu'il est d'ailleurs temps de leur rendre la place qu'elles méritent dans les programmes scolaires ou dans les diplômes et concours nationaux.


Lien : https://litteralfr.webnode.f..
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Reprenant la formule gagnante d'un été avec Montaigne, Antoine Compagnon récidive avec « Un été avec Baudelaire ».

Baudelaire pour les lecteurs de ma génération est un peu comme ce vieux buffet qui a terrorisé plus d'un lycéen dans ce fameux spleen des « Fleurs du mal », des bouffées de souvenirs indistinctement mêlés, réminiscences scolaires plus ou moins agréables.
Mais ce sont aussi des flagrances, intemporelles, écrasantes, « Elevation », « Correspondance », « l'Albatros », « l'Invitation au voyage », « la Chevelure »….
Et ce parfum suranné de fruit interdit avec « Les Paradis artificiels », le poème du haschich…

Mais en réalité au risque se passer pour un iconoclaste, la sombre figure de Baudelaire apparait en grande partie comme une imposture. le livre de Compagnon argumente implicitement dans ce sens.

Imposture cette aura d'artiste maudit, de poète incompris, rejeté par ses contemporains.
Certes, l'oeuvre de Baudelaire n'a pas connu le succès commercial de son vivant et une (petite) partie des « Fleurs du mal a été condamnée par l'étroitesse d'esprit (à l'initative du Figaro de l'époque) mais ceci n'est pas la cause principale de sa morne existence.

Une imposture, l'image du poète maudit ; son échec existentiel ne correspond pas à un choix artistique brisé, comme le furent ceux d'un Antonin Artaud, d'un Arthur Rimbaud, …
Baudelaire n'a pas souffert pour la liberté comme un Robert Desnos, un Garcia Llorca, un Neruda
On se représente Baudelaire comme le prototype du poète flâneur, cultivant l'instant présent, jouissant des plaisirs qui s'offraient plus ou moins licitement. On se trompe, Baudelaire fut l'homme aux semelles de plomb.

L'idéal de Baudelaire fut celui d'une vie de procrastination, de riche rentier, composant de temps en temps quelques vers qu'il vendrait à prix d'or.

Il suffit de comparer l'oeuvre d'un Victor Hugo à celle de Baudelaire pour mesurer ce qui aurait pu être l'oeuvre de ce dernier

L'été et Baudelaire ? Un titre qui interpelle violemment, tant ce couple est viscéralement improbable, tant la vie exposée par Compagnon est une existence mesquine, qui est tout sauf solaire.

Restent aujourd'hui heureusement cette poésie si forte, le talent pur, indiscutable mais exprimé avec parcimonie ; quand on est élu par la grâce de Thôt quelle désolation d'avoir été si avaricieux de son art.
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Qui est ce type ?!… Il n'aime ni les femmes, ni les hommes. Anti-démocrate, contre l'Esprit des Lumières, contre les Droits de l'Homme contre le Progrès. Il encense le « Travail »… mais se complait dans son Spleen… pas non plus très bon camarade… et tout cela serait inhérent au fait même d'être un grand poète… j'en doute.

Qu'est-ce que j'ai pu m'ennuyer à la lecture de ce livre ! Les chapitres - pourtant courts –n'en finissent pas, dénué de vie, dénué d'envie… peut-être est-ce uniquement dû à mon manque d'attrait (qui va en s'accentuant au fur et à mesure de la lecture) pour Baudelaire… j'en doute. Comme disait le Poète (en parlant de Victor Hugo), « vraiment il m'emmerde ».
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Après des chroniques sur Montaigne à l'été 2014, Antoine Compagnon a renouvelé l'exercice avec Baudelaire. Ce sont ses chroniques qui sont reprises ici et qui analysent les thèmes récurrents des poésies et de la correspondance de Baudelaire.
Autant Montaigne est ouvert, bienveillant, sympathique autant Baudelaire est atrabilaire, dépressif, misanthrope, odieux souvent. Passer l'été avec l'homme ne donne pas envie. Il n'est pas non plus le poète de l'été mais de l'automne, du "ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle". Le poète du spleen, de l'ennui arrive à transcender les thèmes qu'il met en vers, preuve que l'art ne se réduit pas au Beau (subjectif par ailleurs). Si les thèmes traités apparaissent à l'époque novateurs et scandaleux, la forme, elle reste classique.
Spleen, mal être, ennui, femmes (misogynie qui confine au comique), art, ville, modernité, décadence...L'homme n'est peut-être pas sympathique mais ses vers sont parmi les plus beaux et les plus touchants de la langue française.
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Oui, certes, associer "l'été" à Baudelaire est compliqué, mais là, je n'ai retrouvé aucune saison. Je n'y ai vu qu'un homme brillant mais un antiféministe, paresseux, dépensier, dandy, buveur, fumeur etc...Il était tout cela et l'homme n'était pas forcément sympathique mais fascinant et meurt si jeune à 46 ans.
Il m'a manqué la flamboyance de Baudelaire, sa culture : c'est le 1er traducteur d'Edgar Allan Poe. Sa misogynie ? elle était la norme à l'époque. Son génie fut d'avoir permis à la poésie de n'être pas qu'un ramassis romantique et d'y introduire le "charnel", des corps, de la mort.
Il m'a manqué dans ce livre tout simplement de sentir l'admiration pour son sujet. Impression d'une commande de l'éditeur.
Les dernières lignes sont belles mais je ne suis pas sûre que l'auteur ait voulu en faire un hommage : " tout est partagé en Baudelaire, qui reste inclassable, irréductible à toute simplification. Respectons ses contradictions". Mais ce sont ses contradictions qui ont fait de lui un poète Unique, comme Rimbaud, aussi insaisissable. Il ne faut pas être "lisse" pour créer, transformer. Donc, au lieu de ce livre, relisez le poète !
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