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Agnès Espenan (Traducteur)
EAN : 9782290398708
416 pages
J'ai lu (20/03/2024)
3.42/5   38 notes
Résumé :
Écosse, années 1930. Alors qu'un mal mystérieux ronge la région, la noble et ancienne famille Inverkillen, qui réside dans le majestueux mais coûteux domaine de Loch Down Abbey, est bien plus préoccupée par la diminution des réserves de papier toilette et par la question de la garde des enfants maintenant que la nounou a malheureusement - et très malencontreusement - quitté cette vie. Pour ne rien arranger, le comte Inverkillen est retrouvé mort dans d'étranges circ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Bienvenue au domaine de Loch Down Abbey, en compagnie d'un famille d'aristocrates écossais qui va connaître bien des déboires durant quelques mois, dans les années 1930.
Alors qu'une étrange épidémie décime les membres du personnel, deux décès suspects vont avoir lieu et cela va bouleverser l'équilibre précaire qui régnait au sein de cette grande maison.
J'ai trouvé que le roman était très long à démarrer, j'ai failli abandonner au bout d'une centaine de pages, car il y avait un grand nombre de personnages et ils sont tous désagréables, et il ne se passait pas grand chose, heureusement, l'histoire a pris une tournure intéressante ensuite et plus ça va, plus les péripéties s'enchaînent et la seconde moitié du roman devient palpitante.
J'ai beaucoup apprécié de voir le décalage entre le quotidien des comtesses, duchesses, marquises etc...qui ne savent rien faire de leurs dix doigts et qui vont être confrontées à de grosses difficultés quand le personnel va se réduire de jour en jour à cause d'une maladie.
J'ai été amusée par leurs réactions et leur sidération quand ils comprennent enfin que la situation est sérieuse et que leur quotidien va être complètement chamboulé et qu'ils vont même devoir mettre la main à la pâte !
L'intrigue policière n'est pas vraiment passionnante, c'est juste un prétexte, mais la lutte pour la succession et les nombreuses difficultés auxquelles cette famille détestable va être confrontée m'a bien fait rire.

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Soyez les bienvenus à Loch Down Abbey, domaine de la famille Ogilvy-Sinclair. Dans leur demeure ancestrale nichée au coeur des Highlands, le cours des choses semble s'être enrayé.
Alors que la région fait face à une maladie mystérieuse et qu'il devient vraiment difficile de trouver du personnel, on peut dire que la vieille Nanny a vraiment mal choisi son moment pour trépasser! Qui va bien pouvoir garder un oeil sur les enfants? Mais c'est finalement la disparition du comte Inverkillen lui-même qui va venir bousculer toutes les habitudes de la maisonnée. Et révéler des secrets enfouis depuis bien longtemps!

Alors soyons clairs dès à présent: ce roman n'est ni un cosy mystery, ni même un roman d'enquête, même si c'est ainsi que la maison d'édition a communiqué dessus.
Si c'est ce que vous venez chercher dans cette lecture, vous ne pourrez qu'être déçus, car la part de l'enquête de la gouvernante est vraiment réduite à peau de chagrin. Il faut dire que la pauvre a bien d'autres chats à fouetter, et c'est finalement davantage en relevant des incohérences par ci, par là, qu'elle parviendra à tirer cette affaire au clair. Mais on ne peut pas dire qu'elle enquête réellement.

Une fois qu'on a bien dit ce que ce roman n'était pas, on peut passer à ce qu'il est, c'est à dire un roman assez satirique, parodique.
On a d'abord une vision assez acide de la haute société de l'époque. Cette famille aristocratique en prend pour son grade avec un humour noir que j'ai plutôt apprécié, même si certains gimmick étaient un peu répétitifs à force.
A l'exception d'un ou deux personnages, on ne peut pas dire que cette famille soit attachante ! Ils sont imbus d'eux même, complètement indifférents à tout ce qui ne les concerne pas directement... Mais comme c'était traité avec humour, ca ne m'a pas dérangée.

La deuxième cible de l'autrice, c'est nous-même ! Et plus exactement, la façon dont nous nous sommes comportés pendant la période COVID. On retrouve les pénuries de papier toilette, et de farine (même si comme nous l'a fait remarqué le grenier d'automne pendant notre LC, ce point là n'est pas vraiment crédible pour l'époque). L'autrice cible bien l'individualisme et l'égoïsme de nos contemporains, que ce soit par les comportements de surstockage, ou par la tendance à minimiser la maladie et à moquer la peur de certains, jusqu'à bien entendu être soi-même confronté directement à la maladie et en faire un pataquès.

Si j'ai vu venir certains secrets et certaines révélations, d'autres m'ont complètement prises par surprise, et j'ai été complètement bernée par cette fin que j'ai en revanche plutôt appréciée!
L'aspect parodique amène un certain manque de crédibilité parfois, mais comme il est assumé, ca ne m'a pas dérangée.
Est-ce que j'aurais aimé un peu plus d'enquête et de rythme? que l'aspect satirique soit encore plus féroce?
Absolument.
Cependant, malgré ces deux bémols, j'ai tout de même plutôt apprécié ma lecture. C'était divertissant et distrayant, et comme je n'en attendais pas plus, j'ai été satisfaite.

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La lecture de ce roman a été un réel plaisir ! J'ai adoré suivre cette famille aristocratique haute en couleur ainsi que le quotidien des domestiques de Lock Down Abbey.

L'histoire avait tout pour me plaire : l'Écosse, les années 30, une vieille famille aux multiples secrets, une bâtisse ancienne possédant de nombreux passages secrets. Je me suis régalée !

Lire les prises de bec entre Bella et Constance, les tentatives de chapardage de Cecil, voir la dignité désuète de Lady Georgiana, ou ses dialogues avec mrs MacBain était un délice. J'ai été plusieurs fois horripilée par les membres de cette famille ne sachant pas même faire un lit et ne voulant rien faire de leurs dix doigts sous prétexte qu'ils sont des aristocrates. J'ai été plusieurs fois outrée par leur comportement vis à vis des domestiques et d'Iris (pour qui j'ai eu beaucoup d'affection). Iris est une jeune femme sensible, assoiffée de connaissances et très altruiste. J'ai également beaucoup apprécié Fergus qui a tout fait pour sauver la famille de la faillite. Il était finalement un des seuls membres à avoir un peu de jugeote et à tenter de vivre avec son temps.

C'est fou de lire à quel point la plupart des personnes de cette famille étaient égocentriques et ne connaissaient finalement rien des sentiments des autres. Ils étaient particulièrement centrés sur leur propre bien-être et leurs intérêts, on ne peut plus oisifs, mais peu enclin à lever la têtd pour s'enquérir du voisin. Les domestiques ont fait preuve d'énormément de patience. À leur place, j'aurais craqué depuis longtemps !

J'ai particulièrement aimé le clin d'oeil de l'autrice à cette mystérieuse épidémie qui a obligé la population à se confiner et à se ruer sur la farine, le sucre et le papier toilettes !
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J'ai choisi ce livre car il était présenté comme un cosy mystery à la Downton Abbey et de ce point de vue ce fut une déception car il n'y a pas de véritable enquête à proprement parler. Certes le comte meurt et la gouvernante se pose beaucoup de questions sur les circonstances de ce décès mais il n'y a pas d'investigation ni d'enquêteur.
Le côté Downton Abbey par contre est très présent, l'histoire de la famille étant le coeur du roman. J'ai trouvé les aristocrates très caricaturaux mais finalement assez drôle. Ma scène préférée est quand Annabella essaie de faire son lit et finit par mettre le feu à sa chambre.
La caricature du COVID est assez amusante aussi même si certains aspects sont assez peu crédibles en 1930 au fin fond de l'Ecosse comme la pénurie de farine parce que les gens cuisinent plus chez eux à cause du confinement… Mais ça m'a permis de découvrir que le papier hygiénique et les mouchoirs jetables sont des inventions assez anciennes finalement (oui je suis allée vérifier…)
Un bémol pour le découpage en parties assez longues et non pas en chapitres qui m'a déroutée au début de ma lecture et pour le nombre impressionnant de personnages qui m'a obligée à me faire une carte mentale. Par contre, j'ai aimé le procédé de présentation des personnages au début repris à la fin de l'histoire pour compléter l'histoire de chacun des protagonistes sans en faire un pavé.
Au final j'ai passé un bon moment de lecture, assez drôle mais ça ne correspondait pas du tout à ce que j'en attendais.
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Tout dans ce "Loch Down Abbey" nous laisse imaginer un whodunit à l'Anglaise comme on les aime. Il apparait au fil de la lecture que ce roman est à la fois tout autre chose et aussi bien plus que cela, égrainant au passage quelques belles surprises pour le lecteur qui pensait le registre de ce livre très défini et son cadre, très calibré. S'il y a bien une mort suspecte et une gouvernante qui s'interroge, on est loin d'une enquête classique : le personnage de Mme MacBain ne s'improvise pas détective et le roman ne la suit pas, loupe à la main, à la recherche d'indices. Ce qui est mis au premier plan de cette fiction au regard quasi anthropologique, c'est le clan Inverkillen. L'état des lieu de la famille et la liste des personnages, en début d'ouvrage, est par ailleurs nécessaire pour identifier chacun de ses (nombreux) membres, car les multiples ramifications peuvent rendre difficile la mémorisation de chaque personnage (surtout pour différencier les incalculables soeurs et belles-soeurs). Cette famille particulièrement charismatique, composée d'individus pas tous très fréquentables mais toujours hauts en couleurs, est la thématique première de "Loch Down Abbey". Ça, ainsi que les nombreuses conséquences qu'entraîne le décès soudain du patriarche sur ce petit microcosme enfermé dans sa tour d'ivoire : trahisons, disputes, jalousie, dissimulations et autres crises de toutes sortes. L'autrice dissèque les relations familiales d'une noblesse en grande perte de vitesse, offrant des portraits au vitriol que n'aurait pas renié Nancy Mitford.

La narration est au profit du sujet : choisissant d'entremêler écritures omnisciente et homodiégétique (un pari on ne peut plus risqué), Beth Cowan-Erskine raconte la vie du manoir comme le ferait un réalisateur avec un long plan séquence. La caméra suit un personnage (son point de vue, ses ressentis, ses émotions) puis en change lorsque deux protagonistes se croisent au détour d'un couloir. Audacieuse et bien menée, cette façon d'utiliser les différents points de vue permet d'approcher chaque membre des Inverkillen et de la domesticité, de croiser les regards et les impressions des uns et des autres tout en permettant progressivement d'en sonder la psychologie. Au rythme du train de vie d'une grande maison de haute noblesse, cela participe à densifier l'impression de fourmilière, très propice aux whodunits à grande échelle aussi bien qu'aux récits mettant en scène les rouages de la domesticité.

Il y a également dans "Loch Down Abbey" un côté pastiche assumé, dimension que Beth Cowan-Erskine distille cependant avec subtilité pour ne pas sombrer dans la parodie trop facile. Cela se ressent notamment via les jeux de mots ("Loch Down" signifie "confinement") et les clins d'oeil (L'un des chiens de la famille se nomme Grantham), mais surtout par les effets du Covid 19 sur l'intrigue. Écrit en pleine pandémie, "Loch Down Abbey" raconte un confinement similaire à celui que nous avons connu en 2020, mais que l'autrice imagine dans la région des Highlands où elle situe son histoire. Cloîtrant ainsi ses personnages dans leur manoir, elle accentue l'effet huis clos de quelques scènes sujettes à sourire : le port du masque et les pénuries alimentaires (ou de papier toilette) entrainent chez les Inverkillen des réactions aussi drôles et démesurées que réalistes, que le lecteur reconnaîtra certainement pour peu qu'il ait bonne mémoire.

Moins idyllique que "Downton Abbey" pour ce qui est de présenter les relations entre maîtres et valets, "Loch Down Abbey" relate la fin d'une ère d'une aristocratie incapable de s'adapter au changement, obligée de se salir les mains pour survivre en temps de crise. Tout le sel du roman vient sans doute de là, et des scènes savoureuses que l'autrice prend un plaisir évident à raconter. Davantage roman d'intrigues que roman policier, ce premier livre de Beth Cowan-Erskine offre une chute on ne peut plus inattendue au lecteur, à la hauteur de cette fiction piquante et rythmée.

En bref : Présenté comme un croisement entre "Downton Abbey" et un jeu de Cluedo, "Loch Down Abbey", davantage roman d'intrigues que véritable whodunit, n'en reste pas moins un fabuleux et savoureux portrait d'une noblesse en fin de règne. Imaginant une famille de l'aristocratie écossaise des années 30 cloîtrée chez elle à cause d'une pandémie (toute ressemblance avec des faits réels est fortuitement fortuite), l'autrice dissèque à la fois les effets des crises sociale, sanitaire et familiale qui se superposent, alternant son tableau quasi sociologique entre les "upstairs" et les "downstairs". Un régal relevé d'un humour so british.
Lien : https://books-tea-pie.blogsp..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Je crois que je n'ai pas réussi à faire mon lit.
- Effectivement, répondit Mme MacBain, jetant dans la pièce un regard éberlué.
- Courage, ajouta Constance. Au moins, vous avez compris comment faire du feu.
Bella regretta de ne pas avoir encore l'oreiller en flammes pour le lui jeter à la figure.
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Là, il s'agissait d'une entreprise commerciale destinée à leur éviter la ruine. Hamish détestait absolument tout dans cette idée. Honnêtement, à quoi servait de faire partie de l'aristocratie si on devait travailler pour vivre ?
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Oh, les hommes de cette famille ! Je vous le dis, si les femmes ne dirigent pas le monde dans cinquante ans, ce sera bien regrettable !
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