Coyotes

Coyotes, un roman signé CRAIS. A peine un bouquin, certainement pas un bon policier! le thème principal est la lutte qui oppose les cartels gérant l'immigration clandestine du Mexique vers les USA et les intermédiaires-gangs de toutes sortes qui volent les migrants aux premiers pour faire cracher les familles contactées avant de tuer les migrants ne rapportant plus assez. Sordide, même si plausible, cet aspect est traité dans la cruauté, le vocabulaire ordurier et la caricature des personnages qui les rendent tous peu crédibles. Aussi bien les voyous que les bons.
La structure même du récit est assez opaque. Hors chronologie, elle met le spot tantôt sur l'un, tantôt sur l'autre et n'aide en rien à une lecture fluide.
Bref, un CRAIS de trop, un auteur à retirer de mes lectures.

Le roman débute dans le désert, où un groupe de jeunes est venu voir la carcasse d'un avion autrefois utilisé par des narco-trafiquants. Plus tard, le détective Elvis Cole, "le meilleur détective du monde", reçoit l'appel de Nita Morales. Sa fille a été enlevée et elle doit payer une forte somme si elle souhaite la revoir. Cole met Joe Pike à contribution dans la course contre la montre qui s'engage.
Comme le résumé ci-dessous ne révolutionne pas le résumé de livre, Coyotes ne renouvelle pas le genre du thriller-polar-de-détectives-privés. le point positif du livre est le sujet qu'il aborde, à savoir l'immigration clandestine à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, et l'ensemble des trafics qu'elle génère, avec son vocabulaire propre (les coyotes, les bajadores, etc).
Le point négatif prend pourtant le pas sur le reste : c'est un roman sans aucune nuance. Les héros sont invincibles, la violence est sans cesse à son paroxysme, tous les personnages semblent désincarnés, réduits à de simples stéréotypes. C'est assez gênant.
La construction du roman est elle aussi sans nuance. Organisée autour de l'enlèvement de la fille de Nita, puis celui d'Elvis Cole, les allers-retours entre ces évènements achèvent le côté décousu.
Un roman facile à lire, au détour des vacances, pioché dans une bibliothèque amie suite à l'oubli de mon livre en partant. Une lecture sans conséquence, aussitôt lu, aussitôt oublié.

Nous pouvons voir, dans cette enquête, Elvis Cole en pleine action. Il doit enquêter sur une disparition, peut-être même un double enlèvement. Il n'avait pas prévu qu'il sera enlevé à son tour. Je spoile à peine, la chronologie du roman est entièrement bouleversée. Nous revenons en arrière, nous faisons un bond dans l'avenir – il faut attendre quasiment le dénouement pour retrouver une chronologie apaisée.
Il faut dire que l'intrigue ne l'est pas vraiment. Il aurait pu s'agir d'une simple fugue amoureuse, la maman de Nita n'appréciant pas vraiment le petit ami de sa fille. le roman touche à un sujet toujours sensible, celui de l'immigration clandestine, et la manière dont celle-ci peut être exploitée. Les passeurs de la frontière mexicaine ne manquent ni d'imagination, ni de cruauté pour cela. Autant vous dire que ce n'est pas que Krista Morales qui est en danger, sans oublier son petit ami, ce sont toutes les personnes qui ont été en contact avec les trafiquants d'humain – Elvis Cole a bien du travail.
Bien sûr, il fait appel à Joe Pike, mais même lui a besoin de soutien. On découvre le bien nommé Stone qui semble totalement barré. Il fallait au moins cela.
Coyotes, un roman policier presque classique.

ce que j'aime avec Robert Crais c'est évidemment son duo de persos mais aussi qu'il aime bien secouer les choses et éviter la routine.Souvent on a eu Elvis Cole en personnage principal et Joe Pike en perso secondaire,puis l'inverse,à nouveau Cole mis en avant et là dans Coyotes,en plus de diviser son histoire en plusieurs moment de la chronologie (on fait des allers-retours entre avant et après un moment précis de l'histoire), il y a un équilibre dans l'utilisation des 2. Il y a alternance entre les chapitres consacrés à l'un et à l'autre et selon le point de vue de chacun sur des mêmes moments et en plus il introduit un nouveau perso,Jon Stone, que l'on reverra très certainement soit en solo soit avec les 2 compères.
Coyotes c'est du classique mais du solide et efficace.On retrouve ce qui fait la charme des histoires du duo: de l'humour et de l'action. Cole et Pike s'attaque à un groupe de Bajadores (ceux qui volent les clandestins à d'autres passeurs) et ça déménage!!!

Petit kiff pour cet ‘épisode' du privé Elvis Cole que je découvre pour la première fois dans Coyotes. Je me demande d'ailleurs comment j'ai pu passer à côté de cette série. C'est vraiment le genre de récit que j'apprécie quand je recherche une lecture de pur divertissement.

Robert Crais ne fait vraiment pas dans la dentelle. C'est trash et sans scrupule sur fond de blockbuster typiquement américain. Il joue sur les temporalités et les points de vue pour maintenir la tension : on passe ainsi de Krista+Jack à Elvis lui-même, puis à Joe Pike (histoire de garder le doute sur ce qui arrive à Elvis, malin) ; suivent également Jon Stone et quelques autres personnages secondaires. le trio Elvis-Joe-Jon est vraiment excellent ! D'ailleurs, la relation Elvis Cole/Joe Pike m'a un peu fait penser au duo de Michael Connelly : Mickey Haller et Cisco.
On peut voir les protagonistes comme un peu caricaturaux, avec un côté ‘hommes invincibles qui n'ont peur de rien' (et qui possèdent quantité de matériel illégal) mais c'est un peu tout l'intêret de l'intrigue, il me semble. Cette dernière ne tient d'ailleurs la route que dans ce cadre-là.

Pour autant, sous couvert d'un roman d'action, l'auteur n'oublie pas de mettre en avant la situation des migrants et de nous informer un minimum sur le trafic d'êtres humains qui sévit à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

C'est donc avec plaisir et impatience que je viens de rajouter Meurtre à la sauce cajun à ma pile à lire !