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EAN : 9782370551221
128 pages
Le Tripode (13/04/2017)
3.27/5   22 notes
Résumé :
Écrit comme une enquête policière, Au Cirque met en scène six personnages pris dans le tourbillon d’une tragédie familiale. Une langue crue, tout à la fois burlesque et terrifiante, nous plonge dans un monde où pèsent le passé et les secrets. En quatorze chapitres, quatorze stations, le roman s’achemine vers l’élucidation du drame, et son effroyable banalité.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Patrick Da Silva m'a invitée « Au cirque » mais, je ressors moyennement convaincue par la représentation.
Bien installée dans mon fauteuil, j'ai assisté à un spectacle glauque qui débute par la découverte de deux corps. Celui d'une femme se balançant au bout d'une corde et d'un homme mutilé, les yeux arrachés, la langue et le sexe tranchés. La femme est morte, l'homme s'en est tiré.
Dès le départ le ton est donné.

Tel un rapport de police, nous revenons sur la vie de la femme, mère de 4 enfants. La théâtralisation de la narration par chacun des enfants est tantôt crue souvent burlesque. Avec froideur et détachement, leurs propos nous plongent peu à peu au centre de l'arène.

Le récit est froid, aucune émotion ne passe dans ces pages. Je n'ai ressenti ni pitié, ni haine pour ces personnages malmenés par la vie, seulement une profonde indifférence.
L'écriture bien que fluide n'a pas davantage retenue mon attention.
Je n'ai pas réussi à entrer dans le spectacle. « Au cirque » m'a laissée en bordure de piste.
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Voilà un roman noir fort original. La mère est retrouvée pendue et le père fortement mutilé. Qui a fait ça ? le narrateur rapporte alors, comme des interrogatoires, les dialogues entre les enfants survivants qui eux-mêmes théâtralisent les moments importants du passé, autour d'un sujet très spécial : les quatre enfants veulent savoir pourquoi le village les vilipende, pourquoi leur mère les cache, et pourquoi le père a été absent 15 années. On se retrouve entre des thèmes de théâtre antique, une tragédie de campagne, une histoire de collabo, et j'en passe. Tout ça en une centaine de pages, et un style pas commun usant parois de l'argot aussi. Et puis la fin, à vous de vous faire votre opinion. Original disais-je.
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Une banale affaire criminelle, un double meurtre dans un manoir délabré du Forez. Ils sont quatre enfants, deux garçons et deux filles dont la dernière, le bredine. Ah que ce mot résonne à mes oreilles bourbonnaises !!! Dans le langage courant, on dit berdine. René Fallet, originaire du Bourbonnais l'employait.
Revenons à notre livre.
C'est la petite dernière qui découvre les deux corps nus dans la grange, le père émasculé, yeux arrachés, langue coupée... Elle est restée avec eux à la ferme, même après le retour du père (supposé ?). Les quatre enfants, deux garçons et deux filles, sont présents dans la maison, enquête et funérailles obligent.
Patrick Da Silva utilise l'intermédiaire d'un « bonimenteur » pour narrer l'histoire, somme toute banale, d'un parricide. Il met en scène les quatre enfants avec un jeu de rôle efficace.
J'imagine le décor, la réunion dans la bibliothèque. Je suis assise devant l'arène, je lis, j'écoute le maître de cérémonie mettre en scène l'intervention des descendants. Tout est joué dans ce drame, cette tragédie. le fils joue la mère, la fille le premier fils… tout est faux ou alors, ils racontent leurs ressentis, les silences de la mère ou ses réponses évasives, la peur, l'absence, la jalousie, l'isolement… de tous ces mensonges, il ressort la vérité brutale et un peu de celle des personnages,
Chaque chapitre, comme dans les séries, a un récapitulatif, comme un résumé des épisodes précédents ou hustoire de canaliser ce qui va exploser plus loin.
« Allons !
Ce que nous savons.
Ils étaient nus –le père, la mère- quand elle les a trouvés. Trop peu de sang sur les vêtements du père : il ne les portait pas au moment duc carnage.
Le sang du père sur les vêtements de la mère ! Mais juste des traces, sur le haut et le bas de la robe, la culotte, les manches du chemisier, les bordures, là où l'on tire pour enfiler. Et partout sur les deux, entre le linge et la peau, des brindilles de fois.
Ils étaient nus. C'est elle qui les a habillés. ».
Lu sur la quatrième de couverture : « En quatorze chapitres, quatorze stations ». Cela amène automatiquement une relation avec le chemin de croix que l'on trouve dans toutes nos églises et cathédrales. Pourtant, s'il y a des mises au tombeau, il n'y aura aucune résurrection ou pas celle à laquelle l'on pourrait penser. Je relie cela au petit mot de l'auteur « Si je lis c'est d'abord que ‘ai entendu lire ; et ce n'était pas e soir dans mon lit, ni l'école, des histoires pour enfants… non, c'était le dimanche et c'était à la messe. »
Le livre est, en lui-même, un objet original. le contenu l'est également. Patrick Da Silva m'avait déjà séduite avec un livre précédent Jeanne. Sa plume poétique, sa verve me plaisent
Un auteur original, poétique comme je les aime.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Cette histoire de famille est on ne peut plus glauque, entre inceste, rapports familiaux désastreux, maladie mentale. Et pourtant on est jamais dans le fait divers. C'est une tragédie grecque. L'auteur a su transposer au monde rural les grands thèmes qui traversent la littérature depuis toujours.
Et c'est surtout un texte qui se dit à voix haute. Il y a un rythme, des voix, une scansion. En le lisant, je pensais à Mathias et la révolution de Leslie Kaplan, qui prend, lui aussi, tout son sens quand on l'entend.
Je voulais souligner aussi la justesse des mots choisis. Je viens de ce milieu paysan, et je suis souvent gêner par les mots mis dans la bouche des ruraux. Soient totalement caricaturaux, soient bien trop soutenus, et dans les deux cas j'ai le sentiment que l'auteur n'a jamais quitté la ville. Là, c'est très vrai, et c'est ce qui participe à la force du texte. Une tragédie grecque sans l'emballage dorée.
Et puis il y a un côté roman noir, mais sans le décor urbain qui est souvent celui du genre. La situation de départ est celle d'un roman policier : la mère est morte, le père est énucléé et émasculé. Mais très vite le côté sociétal du roman noir prend le dessus, et ce n'est pas tant l'assassin que l'on cherche, qu'à comprendre la place de cette famille dans le village, son histoire tragique et complexe.

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Un couple nu dans une grange...
La femme est morte pendue.
Le mari, encore vivant, a la langue et les organes génitaux tranchés, les yeux crevés.
La chambre des parents a été dévastée.
Le collier de la mère a disparu.
C'est la plus jeune de leur fille, la simplette, qui les a trouvés. C'est la seule de leurs enfants qui vivait encore avec eux.

Voilà les éléments à partir desquels est menée une étrange enquête, orchestrée par un narrateur omniscient et virtuel, qui compose avec la voix des trois autres enfants -adultes- du couple une non moins étrange déposition.

Le passé de la famille s'y reconstitue peu à peu, par bribes...
L'enfance débridée, dans le grand domaine terrien et déliquescent hérité des grands-parents maternels. L'argent qui manquait en permanence.
L'absence du père, durant les quinze ans qu'il a passé en prison, pour un motif qu'a toujours dissimulé la mère, qui faisait passer son époux pour un héros.
Le rejet et les insultes, dans la cour d'école, les "fils de boche", les "aristos", les "mécréants"... si bien que la mère a fini par les instruire à la maison, les isolant encore un peu plus du reste du monde.
Le retour du père, que seule la plus jeune a accepté.
"Un jour elle est revenue avec le pater putatif, elle l'a installé, intronisé seigneur de son plumard mais ce faisant, hélas, seigneur itou de nos pénates"
Les enfants se livrent parfois à un jeu de rôle pour recréer des scènes, des dialogues vécus avec la mère, faisant resurgir les rivalités, les mensonges, les tensions. Au gré des voix qui se succèdent en courts paragraphes, le lecteur est immergé dans un huis-clos rendu oppressant par la lancinance avec laquelle les faits sont martelés, répétés.

A la tension ainsi provoquée se mêle une note tragi-comique apportée par le ton instillé au récit, curieuse et délicieuse osmose de gouaille et de raffinement, d'argot et de langage soutenu.
"J'entends correctement, là ? Mes esgourdes en font des leurs ! Me leurreraient-elles mes esgourdes ? Merci ! Vous m'avez dit merci ? A moi votre mère ? Votre mère à qui, quoique grâce à Dieu elles lui fassent défaut, vous brisez menu, depuis un mois, jour après jour les roubignoles ? Eh bien mon gars vous me la baillez belle !"
En témoignant de fragments de l'histoire familiale, les enfants du couple victime dévoilent progressivement les racines du secret innommable qui a conduit à l'issue tragique.

Un roman fort, original, au rythme enlevé, qui oscille entre conte macabre mais truculent et chronique atrocement ordinaire... à lire, évidemment !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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critiques presse (1)
LaPresse
21 juin 2017
Voilà un roman intrigant, malgré tout redondant par moments en dépit de sa brièveté, qui réécrit avec audace l'un des drames familiaux les plus anciens de la littérature.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Voyez.
Sur les onze heures les filles vont voir le père à l'hôpital. La cadette prend sa voiture. C'est une vieille Peugeot, elle a bien ses quinze ans, elle est blanche, les vitesses se passent au volant et la vie de la voiture dans son garage. La cadette ne s'en sert guère que pour descendre, elle ne Ddescend pas très souvent.
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... parce que nous, de ce cinoche que tu dis, on s'en est fait une vie pour de vrai, une vie dans la vie, ça s'appelle un destin
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