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Hugues Pagan (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782203029460
98 pages
Casterman (25/08/2010)
3.02/5   45 notes
Résumé :
Flic usé et revenu de tout, anti-héros écoeuré autant par les horreurs qu’il est contraint de côtoyer dans son travail quotidien que par les dérives crapuleuses de son propre milieu professionnel, le principal personnage de cette histoire est en première ligne lorsqu’on découvre dans un hôtel le cadavre d’un sénateur suicidé. Un mort encombrant, impliqué dans plusieurs enquêtes parlementaires sur des sujets sensibles –et une disparition d’autant plus problématique q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un jour gris. Un jour entre deux jours de permanence. Un appartement qui sent le plâtre neuf. Une relation avec une jeune femme. Trop jeune pour croire un seul instant à un semblant de futur. Dehors, septembre lui glace les os et la pluie fine et incessante lui fait des larmes. Les arbres tremblent de froid. Il rentre chez lui, prend une douche et laisse filer le temps. Un tour au troquet dans lequel il a ses habitudes avant de prendre sa permanence de nuit. En sortant, il croise Yob, son chef. de l'alcool dans le nez et des menaces dont il se fout. Première affaire de la nuit: une toxico noire, une balle dans la tête et un Police Python 357 abandonné entre le mur et le divan. Une nuit comme tant d'autres pour ce flic solitaire, usé et désabusé...

Adapté du roman de Hugues Pagan, ex-flic reconverti écrivain, cet album, d'une noirceur désespérante, est profondément sombre. Pas l'once d'une lueur, d'une étincelle. Ce flic, habitué aux permanences de nuit, las de ses collègues et de la hiérarchie, sans cesse hanté par de mauvais souvenirs, traine son blues et son désespoir à longueur de journée. Rincé, éreinté, au bout du rouleau. Au scénario, Didier Daeninckx nous dresse le portrait de cet homme à travers ses enquêtes, secondaires. Un portrait touchant et sombre dans une ambiance qui l'est tout autant, servi par un texte étoffé et chargé d'émotions. le dessin de Mako, réaliste, ombreux et oppressant, renforce ce sentiment de malaise et de chute.
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C'est un flic rincé.
Rincé par son taf de nuit, par le temps qui sévit sur Paname.
Fatigué de ses collègues. du pistonné au raciste en passant par l'incompétent notoire et l'arriviste, plus rien ni personne ne trouve grâce à ses yeux.
Hanté par une gamine disparaissant peu à peu dans une bâche plastique dont on referme progressivement la glissière, il est au bout du rouleau. La zone rouge est atteinte, l'implosion déjà programmée.

Y en a qui nagent dans le bonheur alors que d'autres sombrent inexorablement dans une nuit sans fin.
Notre anti-héros est de ceux-là.
Il n'imprime plus.
Il a branché le mode automatique pour donner le change en attendant la délivrance ultime.

Nouvelle adaptation de la collection Rivages/Casterman/Noir, cette dernière station avant l'autoroute se déguste comme un bon p'tit caoua bien serré.
N'y cherchez aucune enquête, vous seriez déçus.
Le trait cafardeux de Malko prend ici toute sa dimension en évoquant le calvaire de ce flic qui flirte avec un gouffre semblant l'attirer irrémédiablement.
Espoir, tout comme la mouche des Négresses Vertes, zobi !
Dernière Station Avant l'Autoroute n'est qu'un long calvaire déprimant qu'il convient d'attaquer avec un minimum d'optimisme chevillé au corps.

C'est sombre, sinistre, démoralisant, tout est donc réuni pour passer un excellent moment ;-)
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Sans conteste possible, une belle et très bonne BD, dans la grande tradition du flic usé. La Nuit est son domaine, sa patrie et il se complait, et nous avec , de la voir venir, envahir tout l'espace "Silencieuse et tranquile, indélibile. " Sa vie solitaire aussi n'est plus qu'une nuit ; "Restait encore un morceau de ciel, plus pour longtemps" mais là c'est lui qui choisit, s'il le gardera ce bout de ciel... Ce sera peut être Alex cette femme rencontrée entre chienne et louve, comme la petite fille morte et d'une certaine façon comme ré-incarnée, comme peut lêtre un cauchemar qui se grime en rêve.
C'est glauque et désespéré et c'est superbe.
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Le personnage principal, dont on ne connaîtra jamais le nom, est officier de policier judiciaire. Il fait les permanences de nuit. Toujours le premier sur les scènes de crime. Une prostituée flinguée à bout portant, un sénateur retrouvé raide comme un passe lacet dans une chambre d'hôtel miteuse, des squatteurs carbonisés dans un incendie… Au petit matin, il refile les enquêtes à l'équipe de jour. Juste là pour faire le sale boulot, il ne mène aucune investigation. Un loup solitaire au bord de la rupture qui ne s'est jamais remis d'une intervention sur un accident de train épouvantable. Ses collègues pensent qu'il est rincé, au bout du rouleau. Des jeunes gus aux dents longues lorgnent sur sa place et son patron ne peut pas le blairer. le couperet tombe, il est muté dans un commissariat pourri au nord de Paris. Son nouveau chef est un ripou de première qui l'entraîne dans sa chute. Heureusement, une femme va lui maintenir la tête hors de l'eau avant qu'il ne sombre définitivement.

Dernière station avant l'autoroute est un récit noir de chez noir. Glauque, désespéré, avec une absence totale d'illusion sur le genre humain. le quotidien du flic désabusé est retranscrit avec un réalisme glaçant. Ça sent vraiment le vécu à plein nez. le seul souci pour moi, c'est la conclusion, beaucoup trop optimiste et en total décalage avec le reste. Quelque part, il vaut mieux terminer sur une note d'espoir mais j'avoue que voir cet homme finir avec son flingue dans la bouche prêt à appuyer sur la gâchette m'aurait paru plus cohérent.

En tout cas niveau dessin, c'est toujours un régal. le jeu sur les ombres et l'absence de lumière renforce l'atmosphère oppressante et crépusculaire de la nuit. Pour une fois que je trouve un intérêt à la mise en couleur !

Pour info cet album remporté le prix polar du One shot au festival de Cognac 2010.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un polar noir, très noir, dans un Paris interlope où les flics ont du mal à rester intègres. L'officier de la PJ, l'anti héros de ce récit, travaille de nuit, histoire de fuir le monde. Ecoeuré par son boulot, alcoolique, hanté par le meurtre d'une enfant, il s'enfonce peu à peu et on assiste impuissant à sa descente aux enfers. Alors qu'il enquête sur une histoire ordinaire, un suicide dans un hôtel, il est soupçonné d'avoir soustrait à la justice une disquette renfermant de précieux renseignements. N'ayant rien à perdre, il devient dangereux pour sa hiérarchie et les politiciens sur la sellette.

Contrairement au polar classique, l'enquête n'est pas le coeur de l'histoire. Hugues Pagan, auteur du roman initial, en fait prétexte à dénoncer les conditions de travail des inspecteurs de police et le mal être qui en découle. L'atmosphère est lourde, glauque et les pointes d'humour caustique allègent à peine les tensions. Ex flic lui-même, ayant quitté le métier pour l'écriture dans les années 80, il parle d'un monde qu'il connait bien.

La précision des dessins de ce Paris nocturne et pluvieux, le trait brut de Mako ajoutent encore de la noirceur à ce portrait réaliste d'un quotidien déprimant. La scénarisation de Daeninckx, quant à elle, est saccadée et la narration décousue collant ainsi avec les événements.

Le tout donne un roman graphique d'une grande force parfaitement réussi.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le jour avec le jour, les morts d'un côté, les vivants de l'autre.
Il pleuvait toujours. Les arbres tremblaient de froid.
La nuit allait monter de nouveau, s'étaler de toutes parts comme une marée de sang noir. Silencieuse et tranquile, indélibile. Restait encore un morceau de ciel, plus pour longtemps.
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Baltringue, on naît, baltringue on meurt, il n’y a pas à sortir de là
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Ensuite ils nous ont livré les pièces détachées...des lambeaux de chair, des os brisés, d'où s'échappait de la substance médullaire. Le tout en vrac dans de grands sacs poubelles.
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La serveuse m'a frôlé. Des seins en forme d'obus. Un sourire en calandre de Buick...
Sa jupe s'arrêtait là où d'autres commencent.
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Je suis sorti peu après. Mes gencives me faisaient mal, j'avais du sable sous les paupières et la gorge tapissée d'amiante à force devoir fumée.
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Vidéo de Didier Daeninckx
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