San-Antonio et Bérurier se voient confier par le big boss, Achille, la mission très spéciale de suivre deux membres des services secrets israéliens, et de découvrir les intentions dudit service, le Shin-Bet, au sujet d'un ancien nazi repéré sur le territoire français.
C'est le début d'une aventure des plus mouvementés pour nos compères. D'abord déguisés en rabbins, ils sont victimes, en même temps que leur vol de la compagnie El Al, d'un détournement perpétré par un groupe terroriste qui, ayant malencontreusement occis tous les pilotes, se trouve dans l'obligation de laisser Béru tenter de poser le DC8 dans le désert irakien. C'est ensuite San-A qui démontre ses qualités de pilote aux commandes d'un hélico puis d'un antique Jodel qu'il fait décoller de l'unique porte-avions soudanais, le seul au monde à pédales. Tour à tour la cible des Arabes puis des Juifs, ils ne peuvent pas se fier à l'israélien Horry Zonthal, ni à la sublime irakienne PI 3-1416, et encore moins à Akel-Brâkmâr Bérurier, un cousin musulman du Gros. Du désert au kibboutz prospère de Youde-Labboûm, il n'y a qu'un pas franchit allègrement par le duo de choc, avant de rejoindre la mère-patrie pour un dénouement surprenant.
Que du parfaitement crédible donc, et comme souvent, Frédéric Dard n'hésite pas à mettre le lecteur à l'aise dans la compréhension des dialectes des pays concernés par l'histoire. C'est le cas ici avec l'irakien moderne, le lecteur inculte que je suis n'ayant pas de mal à comprendre la signification de « Kiquî m' feshyié âstheur ». Un grand merci à l'auteur, c'est toujours mieux de pouvoir lire une langue étrangère dans le texte.
Commenter  J’apprécie         50
75ème roman de San-Antonio publié le 20/01/1971.
L'histoire se déroule en Irak, Israël et Saint-Nom-la-Bretèche pendant l'hiver 1970 - 1971.
Mission : San-Antonio et Bérurier ont pour mission de surveiller 2 membres du Shin Bet qui ont identifié un ancien nazi : Von Chichmann. Mais pendant le vol vers Tel-Aviv, l'avion est détourné...
De nouveau un roman avec uniquement Bérurier et une traque de nazi. Le sujet est très bien mené et la fin surprenante. Mais la description du Moyen-Orient est trop loufoque et fait un peu penser au roman "Tango Chinetoque". Ce qui est bien dommage.
Deux passages excellents : la prise d'otage et la rencontre avec un cousin de Bérurier en Irak.
A noter que Frédéric Dard franchit un cap dans le domaine des scènes grivoises.
Commenter  J’apprécie         00
M’man est « en courses ». Elle va aux cominches de plus en plus loin, Félicie, car elle déteste les immenses supermarchés qui nous cernent. Elle leur préfère les petites boutiques tenues par des gens d’une espèce périmée, vêtus de blouses grises et coiffés de bérets. Des gens qui savent encore faire tenir un crayon sur leur oreille…
- Un daron déserteur et une épouse mineuse, y a du jeu dans la boîte à vitesses de ton pedigree, cousin ! déclare-t-il sombrement. Enfin, les choses étant ce caleçon, j'ai pas à m'mêler de tes bidons. Faut croire qu'il avait gardé la nostalgie de chez nous, ta vieille guenille de père, puisqu'il t'a donné, comme on m'a donné à moi, les prénoms de notre arrière-grand-vioque qu'a été fait caporal à titre post-scriptume devant Sedan. Car tu t'appelles bien Alexandre-Benoît, non ?
La voix du Mastar se fait de plus en plus évasive et inaudible. Il finit par piquer du nez et il s'endort d'un sommeil d'ange ivre mort. Je préfère ses ronflements à ses divagations : ils sont moins compromettants
V's' auriez-t'y pas un french baveux, ma colombe ? demande Bérurier-le-preux à la charmante hôtesse d'El Al ; biscotte vos canards en godiche (1), j'sais pas de quel côté faut les tenir pour les lire.
(1) Béru veut sûrement dire "en yiddish".
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
San-Antonio, _Réflexions définitives sur l'au-delà,_ morceaux choisis recueillis par Thierry Gautier, Paris, Fleuve noir, 1999, 120 p.
#SanAntonio #FrédéricDard #Aphorismes #LittératureFrançaise #XXeSiècle