L'inculture religieuse, selon nombre d'indices, affecte autant les établissements privés à profil confessionnel que l'École publique. Plusieurs indices montrent que l'ignorance en ce domaine est corrélée, à grande échelle, au niveau des études et non à l'origine religieuse des élèves, ou à leur appartenance familiale. Les "boîtes cathos" elles-mêmes n'étant plus, ni de loin, les "forteresses de la foi" de jadis, l'appel traditionaliste au "chacun chez soi" paraît manquer de réalisme. À la sélection sociale près, qui n'est pas un mince avantage, le privé et le public ont affaire, finalement, à la même amnésie, aux mêmes carences.
Certes. Dire le contexte historique sans la spiritualité qui l'anime, c'est courir le risque de dévitaliser. Dire, à l'inverse, la sagesse sans le contexte social qui l'a produite, c'est courir le risque de mystifier. La première abstraction fait l'entomologiste, sinon le musée Grévin. La seconde fait le gourou, sinon le Temple solaire. Il est parié ici sur une troisième voie, mais qui n'a rien de nouveau dans notre meilleure tradition scolaire, depuis un bon siècle : informer des faits pour en élaborer les significations.
Claude Grange : "Je lance un appel, aux soignants, de rester dans le prendre soin"