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Eric Reyes Roher (Traducteur)
EAN : 9782364685307
320 pages
Editions du sous-sol (03/03/2023)
3.58/5   6 notes
Résumé :
"Regarder les autres pour éviter de se regarder soi-même. " L'auteur est atteint d'un psoriasis chronique, qui remplit son corps de plaques et dont les démangeaisons l'obligent à se gratter jusqu'au sang, mais il n'est pas le seul. Joseph Staline, John Updike, Vladimir Nabokov ou encore Pablo Escobar sont, ou ont été, eux aussi atteints de cette maladie. L'auteur fait entrer, au cours de son récit, interrompant ses propres souvenirs, ces personnages, racontant leur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Les sorcières, ça n'eziste pas !". Que répondre à cette affirmation d'un enfant de sept ans quand on est persuadé d'être soi-même un monstre ?

Atteint de psoriasis chronique, l'auteur s'adresse, à travers un roman à la frontière de l'essai, avant tout à son fils : les monstres existent, j'en suis moi-même un. Mais je ne suis pas le seul, cette maladie fait de tout ceux qui l'ont des monstres incapables de s'empêcher de se gratter jusqu'au sang.

Stigmatisé (et un peu obsédé ) par ces plaques toujours plus nombreuses qui occupent son corps, Sergio del Molino revient sur la découverte de sa maladie, sur l'impact quotidien qu'elle a sur lui et sur la recherche d'un traitement efficace pour réduire les symptômes de cette maladie incurable qui lui gâche la vie au point qu'il ne peut plus s'allonger auprès de son fils.
A travers des allers-retours entre sa jeunesse et sa vie d'adulte, entrecoupés de portraits de personnes célèbres ayant eu la même maladie tels que Staline, John Updike, Vladimir Nabokov, Pablo Escobar, entre autres, l'auteur nous livre la façon dont une maladie aux répercussions physiques influence la vision du monde, pour l'un dans l'exercice du pouvoir, pour l'autre dans son écriture, etc. Il revient également sur le racisme et l'oeil que porte la société sur les malades et comment lui-même s'intéresse aux autres pour éviter de se regarder lui-même.

Avec une écriture fluide, l'auteur nous offre une profonde réflexion sur la peau, base zéro de jugements et de discriminations : elle est la première chose qu'autrui voit de nous, la frontière qui nous sépare du reste du monde.

Histoire de ma peau est livre très agréable à lire, qui nous permet de découvrir des personnages historiques sous un nouvel angle et qui apprend beaucoup sur le psoriasis. Les deux premiers tiers du roman, très intéressants, se lisent d'une traite. le dernier tiers, quant à lui, tombe un peu dans le pathos, ce qui peut toucher profondément le lecteur ou le lasser, au choix.
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Ce livre aborde de manière érudite le thème « psoriasis et littérature »;le psoriasis est une maladie chronique de la peau, encore mal connue, qui ne guérit pas, qui a des traitements qui ne fonctionnent pas toujours.

L'auteur, atteint de psoriasis, aborde le sujet avec franchise et raconte le côté difficile de cette anomalie chronique de la peau, un vrai stigmate qui l'a marqué intensément. Son avis est intelligent, érudit et charrie beaucoup d'humour.

C'est un livre atypique car il mélange les genres : autobiographie sans concessions, un essai, un témoignage avec un contenu intertextuel citant des personnes célèbres atteintes de la maladie et ayant un lien avec la littérature. Mais il va au delà car il évoque l'importance de la peau, notre première barrière et défense contre les infections.

La couverture du livre en espagnol est très belle, montrant un zoom sur un oeil du peintre Anglais Joseph Wright of Derby qui semble nous regarder depuis les profondeurs de son âme.

L'auteur va citer et analyser la vie de quelques personnages célèbres atteints de psoriasis.
Il dédie pas mal de pages à Staline qui cachait sa maladie sous les vêtements. On avait dit à Staline que les eaux de la Mer Noire faisaient merveille sur le psoriasis; alors il a fait aménager une datcha avec une piscine remplie de cette eau miraculeuse où il prenait de longs bains-mijotés à l'abri d'un paravent entourant la piscine. Car personne n'avait le droit de l'apercevoir à l'exception de son ami Kirov et de son fils adoptif. Sergio del Molino explique en partie la cruauté du personnage par les souffrances physiques qu'il a dû endurer (prurit féroce, douleurs articulaires, vastes zones de squames) sans compter la honte et l'envie d'avoir une peau fine et saine.

Les pages dédiées à l'écrivain nord-américain John Updike sont intéressantes. Son personnage Rabbit serait la sublimation par la liberté de son ennemi, le psoriasis. Updike avait compris que l'exposition au soleil ralentissait la maladie, raison pour laquelle il se rendait chaque année à l'île d'Anguille pendant un mois où il pratiquait le nudisme avec bains de soleil et revenait à New York sain de peau. John Updike a écrit sur sa maladie dans son livre de 1965 le Centaure.

D'autres gens célèbres ont souffert du psoriasis comme par exemple Cindy Lauper, la reine Isabel II d'Espagne, Vladimir Nabokov (il a écrit ouvertement sur le psoriasis dans son livre de 1969 Ada ou l'Ardeur), Ernest Hemingway, le narco Pablo Escobar etc.

Le chapitre consacré au racisme par la couleur de la peau est un monument de justesse et de réflexion; l'anecdote qu'il cite sur les enfants américains Max et Reddy, est très belle.

Les pages consacrées au traitement son très up-to date, mais il reste encore à découvrir la molécule qui pourrait freiner le dérapage cellulaire inhérent à cette maladie immunologique,
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Peau, organe dont nous oublions presque l'existence tant elle fait intrinsèquement partie de notre être : nous nous incarnons en elle de manière fusionnelle, étymologiquement et littéralement.
Nous ne pourrions vivre sans. Et pourtant, il est des moments durant lesquels elle se rappelle à notre souvenir, lorsqu'elle nous procure plaisir, mais aussi souffrance, inconfort…
L'existence toute entière de certaines personnes se trouve conditionnée par la maladie qui fait de cette enveloppe protectrice un brasier, une prison d'échardes…
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critiques presse (2)
LeMonde
15 mai 2023
Le livre et thérapeutique d’un écrivain atteint de psoriasis, mélange malin de récit personnel et historique, de fiction et d’essai.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
23 mars 2023
L’Espagnol Sergio del Molino signe un texte jubilatoire sur ce qui détermine notre apparence et constitue notre surface de contact avec le monde : notre épiderme
Lire la critique sur le site : LesInrocks

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