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EAN : 9780265885871
84 pages
Forgotten Books (03/02/2019)
3/5   1 notes
Résumé :
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On a complètement oublié Casimir Delavigne de nos jours, et pourtant ! Il fut non seulement auréolé de succès en son temps, mais aussi considéré comme le digne successeur du théâtre classique français. Or ce que nous avons retenu du théâtre français de la première moitié du XIXème siècle, c'est le théâtre romantique. Vive Hugo, vive Musset, et oublié Delavigne, sous prétexte que les romantiques avaient commis un "coup de force" et avaient révolutionné le genre. On entend encore beaucoup parler de l'incontournable "bataille d'Hernani" dans les cours de français des lycées, mais de plus en plus, des universitaires, notamment, démontrent que le tournant romantique a été beaucoup moins fulgurant qu'on a bien voulu le dire pendant des dizaines d'années, et que déjà avec Delavigne et d'autres, la tragédie classique avait pas mal évolué.


Qu'en est-il des Vêpres siciliennes, tragédie écrite en 1818 et considérée alors comme un des parangons du classicisme ? On y retrouve effectivement des éléments typiques du classicisme... et d'autres qui s'en éloignent. Delavigne a repris un événement historique médiéval : la révolte des Siciliens contre le pouvoir français à la fin du XIIIème siècle. Mais, plutôt que de mettre en avant, pour représenter le pouvoir français, Charles d'Anjou, le souverain officiel (ou pas, selon le point de vue), Casimir Delavigne lui a substitué Montfort, gouverneur de la Sicile, mais également homme intègre et soucieux de ne pas opprimer les Siciliens (ce qui est paradoxal, certes). Montfort est justement l'ami de Loredan. Et qui est Loredan ? le fils du meneur de la révolte, Jean de Procida, exilé mais de retour pour sonner les vêpres (signal du soulèvement). La pièce va donc se concentrer sur le dilemme de Loredan : patriotisme et devoir filial contre amitié et respect. S'y ajoute une question de rivalité amoureuse, la fiancée de Loredan étant amoureuse de Montfort. On va donc voir Loredan se débattre avec ses sentiments, sa volonté de libérer la Sicile et ses valeurs morales. C'est une tragédie, ça finit donc mal.


Alors oui, les sentiments qui s'opposent au devoir, ça rappelle le théâtre classique. Et la composition de la pièce ne se permet pas énormément de fantaisies. Cela dit, Loredan est relativement proche d'un personnage De Musset, et il n'a rien de grandiose ni de monstrueux ; le patriotisme, si cher aux romantiques, est un sujet central ; et l'Antiquité a fait place au Moyen-âge, période que le romantisme aimait à mettre en valeur. Entendons-nous, je ne suis pas en train de dire que dire que Delavigne avait inventé le théâtre romantique avant les romantiques. le grotesque est clairement absent de la pièce, où les personnages de tous bords restent finalement très propres sur eux. Cela dit, Delavigne est sans doute plus proche d'autres formes de théâtre de son époque, comme le mélodrame et le drame romantique, qu'on pourrait le croire. Bref, Delavigne est une sorte de passeur, comme les néoclassiques l'ont davantage été qu'on l'a d'abord cru en arts plastiques.


C'est en lisant un livre sur le théâtre au XIXème que je me suis dit qu'il était temps que je découvre Delavigne. Je n'irai pas jusqu'à clamer que j'ai adoré Les Vêpres siciliennes, mais je lirai sans doute quelques autres pièces de l'auteur ; lire Delavigne permet de remettre un peu les choses à leur place et de mieux appréhender l'histoire du théâtre et de la littérature du XIXème siècle en France.

Lien : https://musardises-en-depit-..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
PROCIDA.
Quelle terreur t'agite ?
Je suis dans mon palais.
SALVIATI.
Notre ennemi l'habite...
PROCIDA.
Eh quoi ! Charles d'Anjou? le vainqueur de Mainfroi,
Le bourreau, l'assassin de notre dernier roi ?
Charles dans mon palais, lui, cet indigne frère
De ce pieux Louis que la France révère?...
SALVIATI.
Non, et le jour neuf fois a fait place à la nuit
Depuis qu'aux bords voisins sa flotte l'a conduit.
On dit qu'il veut revoir après dix-huit aimées
Les murs de Bénévent, les plaines fortunées
Où le sort le fit roi quand son dernier succès
Soumit Naple et Palerme au pouvoir des Français.
On dit plus, et trompant l'ennui de l'esclavage,
Mille bruits différents expliquent ce voyage;
On dit que ses vaisseaux, du port napolitain,
Menacent les remparts fondés par Constantin,
Et que, pour enflammer ses phalanges guerrières,
Charles au Vatican fait bénir leurs bannières.
PROCIDA.
Eh ! qui donc dois-je craindre?
SALVIATI.
Un jeune favori
Près du trône des lis dans les grandeurs nourri.
PROCIDA.
Quel est son nom ?
SALVIATI.
Montfort, le ministre docile
Des ordres souverains transmis à la Sicile.
En partant pour la cour du pontife romain,
Le monarque a laissé le sceptre dans sa main...
(Le jour augmente par degrés.)
Fuyons, l'ombre s'efface et l'aube va paraître.

Acte I, scène I
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AMÉLIE. De son injuste empire il m'accable d'avance;
Il commande en tyran, il m'accuse, il m'offense.
Oh ! que de notre hymen le joug sera pesant !
Dans les soins de Montfort quel respect séduisant !
De ta mort, Conradin, il ne fut pas complice...
Qu'ai-je dit ? Ne crains pas que ton sang s'avilisse;
La colère des deux consumera ta sœur,
Plutôt qu'un tel secret s'échappe de son cœur.
Au pied de tes autels, ô mon souverain maître,
Rends la force à ce cœur honteux de se connaître !
J'y cours : que la vertu m'élève à cet effort
De remplir mes serments, de détromper Montfort !
Le faible doit trouver dans ta bonté suprême
L'appui que sa raison cherche en vain dans soi-même.

Acte I, Scène V
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