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Martine Delerm (Illustrateur)
EAN : 9782213634449
128 pages
Fayard (13/03/2008)
3.46/5   27 notes
Résumé :

« C'est un coin dans le port, loin des coques pimpantes. Le cimetière des bateaux. Immobiles dans l'eau bleue, ils font moins penser aux voyages qu'à l'idée même de voyage.

Leur structure fragile est une forme de pensée, celle des charpentiers de marine et celle des marins. Ce ne sont pas des os, ce ne sont pas des planches, mais quelque chose entre les deux, un désir enlisé qui ne renonce pas à son principe, à son essor.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
De petits riens suffisent à mettre en branle l'imagination, ainsi que le montre ici Philippe Delerm avec Traces, où ces bribes évoquent avec talent des personnes ou des choses qui ne sont plus depuis un temps plus ou moins long, à travers trente-quatre tableaux.
On appréciera notamment "Station de service végétale", "Paravents de famille", "À dégager", "Initiales SG" et d'autres.
"Initiales SG" (par analogie à "Initials BB") évoque ainsi la rue de Verneuil. de même qu'à Roanne, pendant plusieurs dizaines d'années, avant que le restaurant ne déménage récemment, on disait que la gare est en face de chez Troisgros (et non pas le contraire), la rue de Verneuil est davantage connue comme la rue où habitaient Serge Gainsbourg et Jane Birkin, au 5 bis, et non pas comme la rue qui rappelle le fils de Henri IV, Henri de Bourbon-Verneuil, mort en 1682. Depuis leur fille Charlotte a songé à en faire un musée mais, la maison étant trop petite, elle la conserve simplement en l'état, avec ses murs extérieurs taggés au possible en souvenir de son père dans ce quartier guindé.
Au final Traces illustre le genre minimaliste auquel est attaché le nom de l'auteur, s'appuyant sur des choses minuscules, voire insignifiantes de l'existence, mais, sans mettre les personnes sur le même plan, remarquons que d'autres ont commencé comme cela, avec une simple bouchée de madeleine trempée dans du thé, pour parvenir, dans ce cas, à un chef-d'oeuvre.
Ce livre sans prétention, mais imprimé sur un beau papier à l'ancienne et illustré par des photos de l'épouse de l'auteur, se lit agréablement et convient à un lecteur à l'humeur rêveuse, un jour de pluie.
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critiques presse (1)
LeFigaro
04 janvier 2012
Dans ce court livre, on retrouve tout ce qui fait la magie de la plume de Philippe Delerm: son sens de l'observation: il voit ce que nous ne voyons pas et c'est pourtant là, devant nos yeux. Il sait raconter mieux que personne, en quelques mots, ces tout petits riens de l'existence qui font presque tout.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
C'est peut-être la trace la plus évanescente : le dessin que l'on fait sur la buée d'une vitre. Plutôt en train, ou dans une maison, en voiture à la rigueur, mais seulement sur les glaces latérales. C'est trop tentant. La buée appelle le toucher. Dès que le doigt entre en contact avec la paroi, une délicieuse sensation de fraîcheur vous envahit. Le mot que l'on écrit, le dessin qu'on ébauche sont comme un alibi : il faut donner une apparence de sens à ce qui n'est en fait que pur plaisir, toucher pour toucher.
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Le monde de l'ordinateur a sa mémoire, mais il aime faire sentir qu'il en possède une autre. Mémoire du monde révolu de la sueur inutile, mémoire d'une humanité qui se donnait du mal. Aujourd'hui dans la cour, c'est beaucoup de silence connecté. Les rails ne mènent à rien qu'à cet imaginaire fin dix-neuvième, début vingtième, pas si loin.
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On prend l'avion comme on prend le train, presque comme on prend le bus ou le métro. Oui. N'empêche. Quand on lève les yeux et qu'on n'aperçoit rien tout en haut du ciel qu'un long panache blanc, l'avion reprend de l'altitude. Ce sillage fourré, doré par le soleil, c'est l'avion vrai, miraculeux, l'avion d'enfance.
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On n'envie pas trop ceux qui suivent les flèches, en habit compassé, quand le soleil de juin invite à la maraude buissonnière. Ils vont vers un lieu qu'ils ne connaissent pas, où tout dans l'expression de la joie sera pesé, codé, si prévisible. Trop de paroles, de la musique pour danser, des tristesses à ménager. Maud et François ont rêvé que leur vie soit une vie d'ensemble. Ce ne sera pas ce jour-là. Plus tard ? Ailleurs ? C'est seulement quand les ballons sont dégonflés qu'on peut suivre une flèche.
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Ils sont beaux, ces messages dont nous ne comprenons rien, ces idéogrammes chinois qui s'inscrivent dans le vrai sens de la ville, celui de sa verticalité. Nous n'essayons même pas de deviner ce qu'ils peuvent exprimer. Messages d'amour, petites annonces, slogans politiques ? Peu importe. Ils détiennent une forme d'absolu, parce qu'ils restent impénétrables. Ils sont une parfaite métaphore de cette incommunicabilité qui plane dans l'essence des rues comme un oubli, comme un danger.
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Videos de Philippe Delerm (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Delerm
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies. Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
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