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Will (Illustrateur)
EAN : 9782800117577
56 pages
Dupuis (30/11/-1)
3.95/5   22 notes
Résumé :

Un récit sombre et émouvant Comme la conjonction des couleurs de l'arc-en-ciel se mue en lumière blanche, ainsi le silence de Berlin naît du fracas des décombres et des ruines d'un monde beuglant. Orphéons désaccordés, chants avinés surgis du bier stube, les "meine liebe" éperdus, le cri angoissé du tigre prisonnier du jardin zoologique, les cabarets aux plaisirs ambigus, les musiciennes aux seins nus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Vous vous souvenez surement..ou pas , de Tif et Tondu pourchassant l'ignoble M. Choc . Stephen Desberg en fut l'un des scénaristes attitrés . Série crayonnée par son compere Will avec qui il récidive , ici , en proposant La 27e lettre . Un superbe album traitant de la montée du nazisme au travers le regard naif et touchant d'un jeune gavroche Berlinois .

Anna , la narratrice , se souvient de ce Berlin d'avant-guerre ou il faisait encore bon vivre . de son boulot de prostituée insouciante au coeur d'or qui , un jour , décida avec ses copines de recueillir Fred , un gamin des rues pickpocket au verbe haut , à la gouaille poetique contagieuse , aux reves aussi profonds que la tristesse insondable d'avoir été abandonné à la naissance . Fred va donc se construire , s'épanouir , apprendre au contact de ces meres d'adoption aussi atypiques que protectrices . L'amitié , il la découvrira aux cotés de Lizzy , cette petite gitane sauvage appellée à etre brutalement rattrapée par L Histoire . Fred n'aura d'autres repères que cette maison close dans laquelle il évoluera comme un poisson dans l'eau . Il se construira un monde onirique idéal jusqu'à la révélation de cette terrifiante 27e lettre d'un alphabet qui longtemps s'était refusé à lui , une croix gammée . de là , toute cette réalité qui n'était que virtuelle et lointaine lui explosera au visage , le gangrénant petit à petit à l'instar du cancer Nazi infectant l'Europe .

Un récit qui jongle parfaitement entre insouciance et fléau grandissant . Ce gamin en quete de maternité et d'amour qui du jour au lendemain va se trouver confronter à la folie contagieuse d'un petit moustachu mégalomane , voyant du meme coup s'effondrer ses valeurs et disparaitre les etres tant chéris . le récit , tout en retenue , traite d'un sujet grave avec la distenciation nécéssaire à sa crédibilité . Pas de pathos . Des faits historiquement avérés relatés avec justesse et c'est cela qui touche profondément : cette chasse aux sorcieres systématique , cette adhésion à l'idée d'une race supérieure nécéssitant l'éradication de toutes les autres pour pouvoir survivre , ce monde ou lecture et savoir sont désormais voués aux flammes purificatrices , cette sauvagerie aveugle à l'égard d'une ethnie au seul motif de sa différence et sa prétendue dangerosité...
Le dessin est simple et pourtant terriblement accrocheur . Il est porté par un encrage et une mise en couleur en totale adéquation avec le theme évoqué . D'un récit aux allures naives , l'auteur parvient à insérer un propos qui , sans etre poussé historiquement parlant , amene cependant le lecteur à une certaine réflexion ( je sais , ça fait peur ; ) . Desberg parvient , en quelques pages , à nous faire appréhender l'horreur nazie en devenir . Son ombre plane sur chaque planche jusqu'à l'épilogue final qui en sechera plus d'un !!

S'il fallait donner une note à La 27e lettre : B+ !
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Excellent. Vraiment excellent. Je ne pensais pas en ouvrant ce livre que j'en arriverais à verser une larme lorsque je le refermerais.
Et pourtant, elle a bien coulé lorsque je suis arrivé au bout de cette BD.

J'ai d'abord eu un sourire en voyant le dessin qui me rappelait des lectures d'enfances, les Benoit Brisefer et autres Tif et Tondu. Mais ici, il y a en outre des magnifiques planches à certains moments. J'ai adoré aussi les petits détails présents régulièrement dans les planches. Un très bon support à l'histoire.

Le propos paraît de prime abord vu et revu, avec l'Allemagne des années 30 et les débuts du nazisme. Mais ici ce propos passe allègrement en arrière plan pour se concentrer sur un gamin orphelin, son rapport avec les prostituées et son éducation. le contexte historique ne fait que servir le propos, et non l'inverse.

L'idée de l'histoire est bel et bien ce petit orphelin, seul dans un Berlin des années 30, et surtout ignare. Recueilli par des prostituées dans une maison close grâce à l'aide d'un acteur, le récit va progressivement prendre la tournure d'une éducation. Apprendre à lire et écrire, mais aussi apprendre l'amour, les hommes et la cruauté. Cette cruauté qu'il connaissait bien des rues et à laquelle il échappera durant son séjour au bordel.

Le récit est mené par la voix off d'une des prostitués, ce qui rajoute d'ailleurs de l'intensité dans les dernières pages, où la réalité rejoint les propos rêveurs de la narratrice. C'est d'autant plus tragique.

Car le propos est bien tragique. Une tragédie aux airs de comédie qui vire très vite au noir, repassant au joyeux pour mieux replonger. Tragédie d'autant plus cruelle que les personnages sont incroyablement attachants.

J'ai franchement été touché par ce récit, m'identifiant très facilement à ce gamin rêveur, adorant raconter les histoires, créant des contes et des récits, dessinant, créant, rêvant (sa vision de l'accession d'Hitler au pouvoir est juste belle, et terriblement vraie).
Mais le personnage principal n'est pas seul, et ce monde de prostituées, de gitans semble tellement beau, un havre de paix au milieu des troubles qui naissent. Un petit paradis qui vole en morceaux.

Et quelle justesse dans les propos : jamais mièvre, jamais noir, toujours juste, des dialogues aux situations, tout est à la bonne place. Une bien belle tragédie qui traite de l'éducation. Largement au dessus de ce à quoi je m'attendais.

Un très bon 4/5. J'ai aimé, c'est certain.
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L'histoire d'un orphelin berlinois recueilli dans une maison close sur fond de montée du nazisme dans l'Allemagne dévastée entre les deux guerres. le scénario semble captivant d'autant que le sujet est original. le ton s'aggrave à mesure que l'histoire avance. Il n'y a jamais de vulgarité et toujours de la retenue alors qu'on pouvait s'attendre à des scènes obscènes dans ce milieu de la prostitution. L'horreur ne viendra pas du sexe mais de la folie de certains hommes se sentant supérieurs…

Par contre, je n'ai pas trop aimé le trait du dessin rendant disgracieux les personnages. Cela ne m'a pas empêché d'apprécier ce récit pour le message de tolérance qu'il délivre. La dernière scène dramatique est quasi-insoutenable dans l'horreur. le début de l'histoire ne laissait pas entrevoir une fin aussi dramatique et aussi désespérante. Cela m'a un peu perturbé en refermant cet ouvrage.

On se pose la question sur ce que représente le titre de cette bd non conventionnelle. Il faut comprendre que la 27ème lettre de l'alphabet est bien tristement la croix gammée… Les auteurs ne nous avaient pas habitués à explorer un tel registre sur cette page triste de l'Histoire racontée avec élégance et émotion. Desberg excelle dans les thrillers économiques tandis que Will est le dessinateur de la série «Tif et Tondu».

C'était également le début de la collection Aire Libre qui s'est étoffé depuis de quelques chefs d'oeuvre. C'est un album à posséder absolument.

Note Dessin : 3.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 3.75/5
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Fred est un petit garçon, il erre dans Berlin, entre petit larcin et débrouille. Puis il est recueilli par des prostituées, et bien au chaud dans le bordel, il grandit et apprend à lire. Il apprend aussi à penser, à être adulte avant l'âge. Les filles, le sexe, les nazis... Car dehors, la bête immonde se dresse, implacable et cruelle.

Will développe une histoire sombre et belle à la fois, comme la vie sous l'oppression. L'histoire prend aux tripes. Elle a le goût de la réalité, du vécu, l'amertume de la vie qui s'en va trop tôt, l'odeur de cendres des crématoires. de ce côté, c'est carton plein. J'ai longuement pensé au livre de Günter Grass, le Tambour (aussi parce que Fred grandit/vieillit bizarrement dans le tome).

Le hic, pour moi, c'est le dessin et le découpage. le découpage est trop classique, trop simple pour le propos. le dessin de Will est trop tendre, trop soft, les visages trop poupins. Ce n'est pas vraiment une question de réalisme, mais plutôt de conformité entre le trait et le contenu, le fond.
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Un album tout à fait exceptionnel de Will et Desberg.
Avec une atmosphère de fin de civilisation, les auteurs nous emmènent dans le tourbillon des années de fer du 3e reich.
Une très grande réussite, qu'il faut absolument lire.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Toi aussi tu as entendu parler du vilain petit monsieur ?
[...]
Un jour, il est monté sur une caisse à savon et il a crié

"ça n'est pas normal si vous êtes malheureux, car vous êtes les plus grands et les plus beaux. Et non seulement vous êtes grands et beaux, mais encore blonds et pas crochus comme ceux qui passent leurs vie recroquevillés sur l'argent qu'ils vous volent."

Et alors tous se sont mis en rang et en silence, parce qu'on ne leur avait rien volé mais qu'il était agréable de la croire

Mais fred se souciait de cela comme l'innocente eau des pluies peut se soucier des gouttières qui mènent aux égouts.
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Il est triste, ce feu. Il me donne encore plus froid qu'avant.
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Cela n'a l'air de rien, mais une nouvelle lettre dans d'anciens mots, ça vous change tout le sens. La veille, on parlait de la petite moustache d'un vilain monsieur; aujourd'hui, on regardait qui pouvait vous entendre. La minute d'avant, il y avait eu des musiciens, des poètes de génie; maintenant, c'était le silence avant la fanfare.
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Ne répondez jamais à une lettre anonyme.
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