Bravo Maureen pour ce premier roman d'un excellent niveau. Je ne m'attendais pas à autant aimer et ce fut une très belle découverte. Sur le fond, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Louise, ses manières simples, son bon sens, son côté ordinaire et si touchant. La rencontre avec Pierre le commissaire aux antipodes des clichés habituels est une autre bizarrerie tout à fait pertinente. A la fin du livre, toutes ces questions encore en suspens m'ont d'abord étonnée et j'ai relu deux fois pour être sûre de bien en interpréter le sens. Après le trouble, j'ai trouvé ça très juste et là aussi d'une belle originalité. On a trop l'habitude de lire des romans policiers où dans les dernières pages tout est résolu et s'éclaire subitement. Est-ce annonciateur d'une suite ? Concernant la forme, j'ai adoré la finesse de l'écriture, sa simplicité très aboutie qui m'a enchantée. C'est comme si les mots glissaient les uns derrière les autres. Je suis contente car j'ai connu un gros "trou de lecture"et ce beau roman m'a relancée. Enfin, j'ai été intriguée tout au long de ma lecture sur l'intérêt de l'auteure pour les difficultés du troisième âge, la solitude de la fin de vie, un thème très présent. Je suis ravie d'avoir rencontré Maureen et sa soeur Léna au Salon du livre de la Couture (62). Elles ont une vraie culture , la simplicité que j'adore et une grande complicité. Je leur souhaite un long chemin réussi dans la vie et dans l'écriture. Je suis impatiente de découvrir leur prochain roman.
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Cette Jeune auteure , déjà primée lors d'un concours de nouvelles, nous propose ici, son 1er roman , un étonnant policier se passant dans le pas de Calais.
Une enquête bien ficelée et des personnages , Louise et le commissaire Baranowski sont atypiques ,tantôt drôles, tantôt émouvants,qui vous feront passer un agréable moment .
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Attachant et très bien écrit.
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C’est arrivé une nuit où elle ne dormait pas, donc, et la vieille Louise lisait au son du transistor posé près d’elle, quand un gargouillement l’invita à poser son bouquin pour aller grignoter un petit quelque chose. En trottinant jusqu’à la cuisine, elle perdit une pantoufle, sentit le carrelage froid et pensa soudain à ses parents et à ses frères et sœurs qui dormaient depuis longtemps, à quelques mètres de là, sous un lit de terre. Elle irait peut-être acheter des fleurs demain, pour leur apporter. « Après tout, j’ai que la route à traverser », se dit-elle en ouvrant le réfrigérateur pour s’emparer du jambon – qui devait dormir là depuis longtemps, lui aussi. Perdue dans ses réflexions, le regard braqué sur le cimetière en face, faiblement éclairé par l’ampoule du frigo, elle se demanda si à son âge, il n’aurait pas mieux valu qu’elle soit morte, elle aussi. Puis un autre gargouillement se fit entendre, et elle en conclut que finalement, manger de la charcuterie quand on a faim était une raison de vivre suffisante. Ses réflexions s’arrêtèrent cependant là car, alors qu’elle s’emparait d’un bout de baguette dans la huche à pain, la vieille Louise aperçut un homme à sa fenêtre.