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EAN : 9782290307120
442 pages
J'ai lu (05/07/2000)
3.82/5   279 notes
Résumé :
" - Tu vois à quoi ça ressemble un entonnoir ? " il a demandé.
Comme je ne répondais pas, il en a dessiné un dans les airs. - Quand tu auras mon âge, tu seras arrivé dans le petit bout, il a enchaîné. Tu verras qu'il ne te reste plus beaucoup de possibilités.

" Depuis la mort de Betty, l'écrivain a le coeur malade. C'est l'infarctus et l'appel aux petites pilules. Malgré tout, sa ligne de vie s'accroche au fil de l'écriture.

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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Plus de 20 ans que Maudit manège trône dans ma bibliothèque et c'est avec un immense plaisir que je redécouvre le Djan de mon adolescence.

Ce type vous décrit comme personne ses impressions, ses sensations. Il vous transporte dans son univers, celui du ressenti, celui des images qui percutent votre conscient et s'immiscent dans votre inconscient.
C'est un peu dingue mais l'effet est toujours là,après tant d'années. En refermant son bouquin j'aurai voulu pouvoir m'asseoir dans un petit coin tranquille à l'ombre de sa cervelle et prolonger à travers le prisme de ses yeux cette vision particulièrement belle, mélancolique et exacerbé du monde.
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Peut-être le meilleur de Djian. une écriture au marteau piqueur. C'est puissant comme la vie, doux comme les sentiments. J'histoire? Faut jamais en parler, faut ouvrir le livre est s'immerger. Se laisser aller. La prose de djian de cette époque là fera le reste. Pour moi il sa première époque jusqu'à échine puis l'époque Gallimard, où l'écrivain recherche le mot juste, jusqu'à parfois perdre ce qui faisait sa force. Sa maladresse, son approximation, sa recherche exposé sous nos yeux... Maudit Manège peut-être pris comme la suite de 37,2 le matin..
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L'avez-vous déjà lu ?
Né en 1949, Philippe Djian est sans contexte l'écrivain qui, le plus, aura marqué les années 80… le chef d'orchestre d'une symphonie de métaphores, d'un langage à la Spoutnik, des idées qui caracolent. Autant de romans, autant d'infraction dans notre tranquillité avec une écriture faussement désinvolte… Salut l'emmerdeur, lecteur de Richard Brautigan !
Philippe Djian était alors l'auteur-maison des Éditions Bernard Barrault, leur fer de lance traduit dans quinze langues : Allemagne, Angleterre, Brésil, Catalogne, Espagne, États-Unis, Finlande, Grèce, Hollande, Israël, Italie, Japon, Portugal, Suède, Yougoslavie.
Il est devenu à lui tout seul un phénomène, presque Elephant write-man. Car si aujourd'hui personne ne songerait à trop le brocarder, il n'en fut pas toujours de même…
Il aura vécu à la Ferté-Bernard à l'époque de la dèche, à Biarritz à celle du succès et puis aura quitté la France pour s'installer aux States, non loin de Boston. Rien qu'en édition de poche, chez « J'ai Lu », plus d'un million d'exemplaires vendus.
Il est à remarquer, qu'en 1990, à écrire ses deux derniers bouquins en auteur confortablement installé, il a perdu son jus… le ton est moins dans l'urgence, un peu plus en pépère tranquille. M'enfin ! Les héros sont parfois fatigués… Espérons seulement que s'expatrier lui aura permis d'oublier les dithyrambiques comme moi ou les faux-jetons de la critique. Ainsi peut-on croire que Philippe Djian aura pu s'aérer les méninges pour bientôt accoucher d'un canard noir comme il en a le secret…
1986. « Maudit manège », cinq années ont passé… depuis la tragédie de 37°2 le matin. Betty est morte et le narrateur est un auteur, un espoir sérieux… mais le vague à l'âme est là, obsédant… heureusement l'alcool, la bière, Henri et Gloria lui servent de béquilles. Carrément magistral ! le plus beau de tous… l'histoire coule comme le sang dans nos veines, fluide et vif sans un caillot pour distraire la lecture.
Lien : http://patrickbesset.blogspo..
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— Devenu écrivain à succès, le héros de "37°2 le matin" reste pourtant pétri d'angoisses. Sa cohabitation avec un autre romancier n'est pas de tout repos, d'autant plus que la fille de ce dernier les entraîne dans une spirale infernale, ponctuée d'incendies et de bagarres. L'intrigue est quasi-inexistante, mais peu importe : comme disait Céline, seule la langue compte. Djian transmet des émotions puissantes au milieu de vicissitudes résolument terre à terre. Son style dessine à peine les contours, laissant ainsi davantage de place à l'imagination. On est constamment tenté d'adopter l'humour désespéré des personnages à l'égard de notre propre vie.
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Djian. A jamais mon écrivain préféré. de l'humilité, du vrai, de l'humour, bref le coeur et les tripes d'un homme. Philippe Djian est indétrônable, il règnera toujours dans ma bibliothèque. L'histoire ici est prenante, mais au-delà d'un fond haletant, c'est le style de Djian qu'on reconnait, auquel on s'attache (comment peut-on faire autrement?!). Une très bonne recommandation pour lecteurs "débutants". On s'initie à la prose, aux mots, à leur beauté, à leur vérité.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il me semblait que j'allais traîner cette malédiction toute ma vie. Le monde était infiniment cruel avec moi et les malheureux dans mon genre. Le société ne vous jugeait qu'en fonction de votre capacité à décrocher un boulot et à vous y accrocher comme un chien enragé. Faute de quoi vous n'étiez qu'un pâle crétin, un pauvre dégénéré, une sorte de fou. Mais quelle plus grande folie pouvait-on imaginer que de passer sa vie derrière un bureau? Quel plus grand mensonge pouvait-on se faire à soi même que de bâtir son existence sur du vide, uniquement parce qu'une majorité de connards vous y contraignait. Alors quelle la seule chose vers laquelle doit tendre un individu normal, c'est la liberté, pas la prison à vie, et les neuf dixièmes des boulots aujourd'hui sont pires que des cachots humides, puant la pisse et la désolation. La vie n'était pas si effrayante que ça pour qu'on veuille s'enfermer à double tour. [...] Assurément, le pauvre malheureux ne connaissait pas toute la richesse de ma vie, pas plus que l'incroyable difficulté qu'il y a justement à NE RIEN FAIRE, ce qui est évidemment une attitude qui engage et investit l'individu tout entier. [...] Enfin quoiqu'il en soit, je n'avais jamais envisagé pouvoir consacrer trente ou quarante ans de ma vie à un boulot sans âme, sans intérêt, pour ne pas dire mortellement chiant, uniquement pour avoir le droit de prétendre je suis ceci ou je suis cela, voici la maison que j'habite, voici ma voiture, voici l'adresse de ma banque, voilà ma femme, voilà mon patron, voila la place que j'occupe dans cette vie. J'aimerais ajouter voici mon revolver.
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-Oh, merci mille fois, jeune homme, a-t-elle gazouillé.
Bien évidemment tout était relatif. J'avais toutes mes dents et je portais un Lewis, mais le poids du temps m'était tout de même tombé dessus. Je commençais à perdre mon souffle, je pouvais annoncer la pluie grâce à un rhumatisme dans le genou, mes yeux se fatiguaient plus vite en lisant, deux taches de rousseur étaient apparues sur mes mains. Je récupérais plus lentement, je voulais qu'on me foute la paix, je traversais plus souvent dans les clous, certains matins j'avais les yeux pochés, je ne me levais pas d'un bond, je pensais à ma vie, on entendait un craquement dans mon épaule quand je faisais un moulinet avec mon bras, je supportais de plus en plus mal le bruit. J'avais pratiquement perdu tout espoir, mon dégoût du monde l'emportait sur mon amour du monde, parfois je restais la journée entière sans prononcer un seul mot, ma mémoire ne remontait plus très loin dans mon enfance, et je m'amusais d'un rien, j'avais déjà jeté un oeil sur la profonde, la délirante, l'effroyable solitude qui vous étreignait lorsque vous alliez au fond des choses, les types qui parlaient trop me faisaient chier. Ca n'avait l'air de rien, mais c'était ce genre de détails qui vous mettaient dans la peau d'un type de quarante ans [...]
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[ Incipit ]

Un soir, environ cinq ans après la mort de Betty, j'ai bien cru que ma dernière heure venait d'arriver. Et Dieu sait que je m'attendais pas du tout à ça.

Je me trouvais dans la cuisine avec Henri et j'épluchais tranquillement quelques trucs en lui prêtant une oreille distraite. La supériorité de la poésie sur le reste, ça faisait deux cents fois qu'il me la démontrait. Le plus terrible, c'est qu'il avait raison, mais j'avais toujours refusé de l'admettre. Je pouvais écrire des romans et des paquets de nouvelles, mais j'étais incapable d'aligner un seul poème valable, c'était un terrain que je sentais pas très bien. J'éprouvais une admiration sans bornes pour ces types qui trouvaient le moyen de vous descendre en quelques phrases, qui vous coupaient la respiration, l'ennui c'est qu'ils étaient tous à moitié cinglés. Une des questions que je me posais était de savoir si la poésie rendait fou ou si c'était l'inverse qui se produisait.
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J'ai allumé la télé pour continuer à me nettoyer le cerveau et par miracle, on est tombé sur une séquence de pub, c'était pratiquement le bonheur total, toute la connerie humaine rassemblée dans un dé à coudre, il y avait rien de plus reposant, rien de plus rassurant que de pouvoir vérifier qu'il y a toujours plus con que soi. Je les haïssais cordialement tous ces gars là et je n'avais pas envie d'y réfléchir, c'était physique, ces choses là ne se discutaient pas. Je les haïssais mais j'étais bien content qu'ils soient là, ils donnaient une bonne idée du monde dans lequel on vivait. S'envoyer une page de pub, c'était perdre tout espoir et s'enfoncer dans la contemplation du vide. Il nous faut bien ça de temps en temps.
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Si Betty avait été un torrent de montagne, Marlène était une rivière coulant dans les sous bois. Éclairs rugissants d'un côté, miroitements silencieux de l'autre.
Quand j'aurai soixante ans, il me faudra un fleuve majestueux, une fille de trois kilomètres de large roulant tranquillement des flots mordorés.Je suis un type qui descend le long d'une berge, à ce qu'on dirait.
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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