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EAN : 9782490155903
235 pages
Emmanuelle Colas (01/03/2024)
4.39/5   14 notes
Résumé :
"La défaite n'est pas une option."
Un boxeur, champion du monde poids lourds, né dans les immensités de l'ex-URSS, se bat pour son pays, l'Ukraine. Une petite Népalaise des contreforts de l'Himalaya, devenue enfant soldat, accède au sommet des courses d'endurance et remporte le Marathon du Mont-Blanc. Une femme se terre, comme tant d'autres habitants, dans un abri antiaérien aux abords de Marioupol, pour échapper aux frappes russes...
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Tout va vite, trop vite. Si vite que je ne sais par où commencer. Mes émotions, je vais tenter de les contenir, comme on maintient un adversaire à distance pour éviter qu'il ne passe sous la garde et ne fasse de gros dégâts.



Par où, on commence alors? Mes émotions me dépassent. Je dirai même qu'elles me surpassent. Indomptables. C'est un peu de eux, c'est un peu de nous. C'est étonnant comme des émotions peuvent nous atteindre, nous détruire ou nous pousser loin. Puisqu'il faudra bien commencer quelque part, allons au Népal…Parce que c'est là, où l'émotion a été la plus vive. Peut-être parce que ce n'est qu'une enfant, immédiatement, je me lie à elle. Mira Rai. Sans doute aussi parce que cela fait trois jours qu'il pleut, et que je ne suis pas sortie courir, je trouve dans les mots de Bruno Doucey et la façon de courir de Mira, une escapade imaginative, libératrice. Je cours littéralement avec elle. Je sais toutes les sensations de l'effort. Les descentes, les montées. Bien sûr que je n'ai pas son niveau et sa raison à elle, de courir mais j'y ai trouvé un allant qui m'inspire. Un second souffle. Elle sera ma lumière désormais. Elle est puissante, si altruiste. de par son seul pas, elle change sa destinée. de par cette passion elle changera la destinée des autres jeunes filles, en ouvrant la voie. le sport est un moyen de lutter. Lutter contre la condition féminine, contre l'immobilisme, contre l'attente. Il permet de lutter contre la violence, le patriarcat, l'obscurantisme.
Le sport est aussi un moyen de combattre. Combattre un adversaire, un mensonge, un état. En embrassant la boxe, Vitali Klitschko trouve un chemin où la défaite n'est pas une option. Quoiqu'il arrive, il vaincra. Chacune de ses victoires, le rapproche de sa liberté. Il résiste de toutes les manières possibles pour faire rayonner son pays, l'Ukraine.
Et puis la guerre s'en mêle. La guerre s'emmêle dans leurs pas. Mais vont-ils trébucher, ces deux vaillants?
Et enfin, il y aura Mélina. Une femme qui croit en la valeur du sport, qui sait son pouvoir de dépassement physique et mental, son envergure d'envol. C'est d'autant plus criant, qu'elle-même se retrouve avec les ailes coupées. Terrée dans un abri, avec si peu à portée de main, que la peur et la mort. Mais elle a ces deux flammes qui la guide au milieu de cette obscurité meurtrière…Elle croit en ses deux athlètes, en ces deux indomptables. Et en devient une, par la force de sa plume, de son engagement, de son espoir.
Effectivement, c'est aller vite, trop vite. Trop d'émotions qui bouillonnaient en moi, quand je lisais ce livre. Par que c'est trois là, avec leurs seuls corps, déjouent la voie qui leur est destinée, pour en tracer une autre, plus portée vers l'entraide et la communion. Ce n'est pas seule que Mira court. Ce n'est pas seul que Vitali, combat. Ce n'est pas seule, que Mélina survit. Je ne tiens pas à spoiler mais c'est terriblement touchant. Mais peut-être qu'il faut que vous sachiez que c'est, pour chacun d'eux, avec l'esprit tourné, vers l'humanité. On oublie pendant un temps, le profit, la performance, l'horreur. Et on avance, focus, vers l'optimisme. Je pourrai en pleurer pendant des jours, tellement c'est beau. Je vous ai dit, mes émotions me surpassent. Mais j'aime à me laisser submerger. L'optimisme m'ouvre le coeur en deux. Avec cette actualité morne et désespérante, miser ces mots, son intention, et sur une histoire de résistance par l'optimisme, ça m'émeut d'une force, exceptionnelle. Et ça, je crois sincèrement que c'est la magie du poète. Si cela réussit autant, c'est parce que le poète Bruno Doucey, y met un engagement sincère et profond. Que chaque ligne, crie avec lui, pour ce désir de liberté, ici ou là-bas. Qu'il est un, avec ses personnages. Et qu'avec eux, par leurs seules volontés, il nous montre qu'il est possible de briser les codes, les dictakts, les frontières. La réalité est là pour nous le prouver, maintenant, il faut agir, à leurs images. le chemin qu'ils ouvrent ensemble, est fabuleux. À nous, d'être optimiste et Indomptables! Même si, même si…
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Il n'y a pas de hasard, il y a des rendez-vous. Celui-ci comme une invitation au voyage. Je partais à Lyon quand il est arrivé entre mes mains. Je n'ai pas quitté ce roman avant mon retour à Caen, délaissant tous les autres. L'urgence était entre ces pages.

Qu'est-ce qui fait qu'un livre s'impose ? le sujet, sûrement. Ici, il est question de sport. J'ai toujours pensé qu'il n'y a pas de plus belle matière littéraire. Toute l'humanité réside dans un combat de boxe, n'importe quel match vaut un drame shakespearien, une course n'est jamais qu'une autre façon de marcher. Il suffit de mettre des mots sur le geste, et sa beauté technique. Bruno Doucey court et boxe et offre les mots du poète.

Deux figures sportives qui s'imposent. Vitali Klitschko, boxeur né quand l'URSS existait encore qui raccrochera les gants pour un autre combat, dans une Ukraine subissant les assauts de la Russie. Mira Rai, jeune népalaise qui court pour échapper à son destin ou pour le rejoindre. Qui surpassera tout le monde parce qu'elle a le sang d'une montagne qui coule en elle. Deux figures fortes qui semblent être faites pour bouffer le monde qui ne peut leur résister. Ailleurs, Melina resiste au monde qui s'effondre. Dans un abri en Ukraine, elle imagine qu'elle pourra réunir Vitali et Mira, pour un moment suspendu, hors des bombes et des déflagrations.

En lisant ce livre, je me suis une ou deux fois arrêtée me disant qu'il était trop candide. Et puis j'ai accepté. Accepté de lâcher pour une fois ma causticité, mon ironie. Et de me laisser porter par cette candeur, ce regard d'enfant, qui est toujours celui du poète même quand il se fait romancier. Accepté d'être émue par un petit cailloux noir qui change le cours d'une vie. Par la promesse de deux frères boxeurs de ne jamais combattre l'un contre l'autre. Et puis refermer le livre, tremblante de rage au souvenir du théâtre de Marioupol. Des heures après ma lecture, je ne pouvais me détacher de ce texte. Preuve s'il en est, que la candeur gagne à être lue et qu'elle peut frapper tout aussi fort.

Alors j'ai écrit quelques mots à Bruno Doucey. Juste dire merci pour ce timide rayon de soleil de janvier qui brillera si fort au printemps.
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🧡 « La défaite n'est pas une option. »🧡

La force de ce roman est qu'on ne perd jamais espoir. Pourtant, il y'aurait de quoi. La violence est là, la guerre, surtout, partout. Une femme vit une scène de drame : cachée sous terre dans un abri aux abords de Marioupol, elle attend les bombardements à venir, jusqu'à la folie que rien ne peut endiguer.
Rien? Sauf l'envie de lutter. Alors elle a une idée : faire se rencontrer les porteurs de cette flamme 🔥. Au Népal, où une jeune fille refuse la condition qu'on lui impose et court, court et devient une figure emblématique de son pays en remportant le Marathon du Mont-blanc.
En Ukraine, un ancien champion de boxe devient un grand homme pour son pays et ne cesse jamais de se battre, sur le ring et dans la vie. Imaginez une rencontre entre ces trois là…

🧡 Bruno Doucey fait partie de ces auteurs qui vous prennent doucement par la main pour vous montrer des choses terribles sur un ton tellement bienveillant que vous en oubliez pourquoi vous êtes venus. Charmés par la beauté de ses mots, par la force de ses convictions et de cette foi en l'âme humaine qu'il ne peut s'empêcher de nous faire ressentir, on finit par croire en une fin heureuse, jusqu'à ce qu'il nous rappelle gentiment mais fermement la réalité de la guerre.

🧡 Dans ce texte, la poésie prend tout son sens. Elle vient insuffler la force tranquille, la résistance ultime, celle qui dépasse la folie pour hisser le sport et l'espoir en guide, la raison sur la violence, et la pugnacité en chaque combat. Elle ne nie pas la réalité, elle ne l'enjolive pas. Elle la dénonce ou la sauve.
Le poète qui sommeille en Bruno Doucey est toujours là, derrière chaque page, pour souffler sur les braises de la résistance et apporter un peu de cette lumière qui illumine les nuits du monde.

Et lutter contre l'obscurantisme.
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Ce roman se découpe en deux parties. La première où nous faisons connaissance avec les personnages, Mira Rai et Vitali Klitschko. Puis dans une seconde partie apparait Melina, la narratrice et écrivaine fictive de la première partie du roman.
Mira Rai est une jeune fille Népalaise. Elle aimerait continuer à aller à l'école mais la condition de sa famille ne le lui permet pas. Elle accomplit toutes ses tâches avec dévouement. Ce qu'elle aime par-dessus tout, c'est courir et voir les paysages défiler. Elle ne peut pas se résigner à son destin ; elle sera bientôt en âge d'être mariée. Elle se choisit un autre destin et remportera les plus grands marathons.
Vitali Klitschko, lui, est champion de boxe, comme son frère, Wladimir. On découvre son enfance en Ukraine avec sa famille. Son père est militaire et intervient notamment pendant la catastrophe de Tchernobyl. Aujourd'hui il mène un autre combat, il est le maire de Kiev.
Melina écrit sur ces deux sportifs depuis la cave de son immeuble bombardé en Ukraine. Avant la guerre, elle avait un projet avec eux. Elle avait aussi une toute autre vie, avec son fils, qu'elle a envoyé se réfugier en Grèce chez ses parents.
A travers le regard de Melina, Bruno Doucey interroge le rôle de l'écrivain et de la littérature. Il met en scène trois figures de résistants, qui forment de beaux portraits d'hommes et de femmes, de sportifs. Chacun se bat pour sa liberté et celle de son peuple. L'histoire de Mira, Vitali et Melina est touchante. La plume de Bruno Doucey est comme toujours poétique, emplie d'humanité.
Un très beau roman engagé.

Merci VLEEL et Editions Emmanuelle Collas pour cette belle lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2024/..
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Un livre fort sur la liberté, sur la guerre en Ukraine, le dépassement de soi, et l'envie de vivre ; ou comment résister à sa condition, à la raison du plus fort, et à la guerre…
Un petit roman d'une puissance folle et d'une très belle qualité !






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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Toi, Mira, je le sais, c’est en courant vers d’autres horizons, en franchissant des torrents, des cols, des lignes de crête et des frontières, que tu as pris la mesure du Népal en toi. Tu es et resteras à jamais la petite Népalaise qui a escaladé les plus hauts sommets du monde de l’endurance, celle qui est partie pour se trouver, qui s’est éloignée pour entrevoir un centre, un peu comme tu le faisais enfant lorsque tu gravissais les pentes de la montagne jusqu’au piton rocheux d’où tu apercevais le village de Sano Dumma, là-bas, au fond de la vallée. Tu montes et tu descends, tu descends et tu montes, tu pars, tu vis et tu reviens, tu ne seras jamais une pierre éboulée.
Et toi, Vitali, est-ce entre les cordes d’un ring qu’est né ton sentiment d’appartenance à la nation ukrainienne ? Tu vois le jour en Kirghizie, comme on le disait alors, mais tu n’es pas kirghize. Enfant, tu vis dans l’actuelle République du Kazakhstan, puis en RDA, mais tu n’es ni kazakh ni allemand. Parce que ton père est officier de l’Armée rouge, tu parcours de long en large les immensités insensées de l’Union soviétique, mais cela ne fait pas de toi pour autant un soviétique à vie.
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29 mars 2022
Je n’avais pas vu les choses sous cet angle. La course à pied, la boxe… Ce sont des sports pour lesquels tu n’as besoin de rien. Ni ballon, ni raquette, ni quoi que ce soit d’autre. Tu peux te battre et courir nu.
Le sculpteur, le musicien, le peintre, que ferait-il sans bois et sans gouges, sans piano ou sans saxophone, sans pigments et sans toiles ?
Assembler des mots, composer une histoire, un poème… Même dans l’obscurité d’un cachot, sans papier ni crayon, langue arrachée, doigts tranchés, celui qui a les mots porte l’énergie primaire de la transformation du monde.
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J’avais envie de pleurer, et voilà qu’Elpida me faisait rire.
- Tu sais que le théâtre grec et la mythologie ont pleins d’histoires de ce genre. Un personnage chemine sur une route, souvent celle qui lui a été tracée, puis il arrive à une bifurcation, le chemin se sépare en deux. A gauche, un accès facile, une voie large, plutôt confortable. A droite, un sentier raide et pénible. Que fait-il ? Où se dirige-t-il ? Ces deux chemins qui s’offrent à lui, cette obligation de faire un choix, c’est cela le libre arbitre. Ta liberté commence où cesse l’indécision !
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Incipit :
Los Angeles, 26 septembre 2009
En face de lui, ce soir-là, celui que tous surnomment The Nightmare. L’homme n’est pas n’importe qui. Vainqueur des National Golden Gloves à vingt ans, en 2001, le Mexicano-Américain est précédé par sa réputation. Une pugnacité constante sur le ring. Des coups à terrasser un cheval. Une allonge qui surprend, parce qu’elle provient moins de la longueur des bras que de l’envergure des épaules. 1,93m de rage, de hargne et de haine. Chris Arreola est de ceux qui préfèrent mourir sur le ring que perdre un combat.
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Je me souviens de ce que Varlam Chalamov écrit au seuil de ses Souvenirs de la Kolyma : « L’écrivain est l’espion du monde des lecteurs ». Alors, disons que, faute de mieux, j’espionne simultanément deux mondes qui me sont en grande partie étrangers. Je collecte des bribes d’informations, décèle ici ou là de maigres vérités. Comme un chat à la tombée de la nuit, je pars en maraude, et il m’arrive de ramener à l’aube quelques prises utiles à la poursuite de mon récit.
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VLEEL 300 Rencontre littéraire avec Bruno Doucey, Indomptables, Éditions Emmanuelle Collas
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