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Ernest Pignon-Ernest (Autre)Sophie Nauleau (Autre)
EAN : 9782362293924
232 pages
Editions Bruno Doucey (03/02/2022)
4.09/5   16 notes
Résumé :
L' comme L'instant, E comme Envol, P comme Passion...

C'est sur le mode d'un acrostiche que les Éditions Bruno Doucey ont conçu l'anthologie de la 24° édition du Printemps des Poètes.

L'éphémère et son unique voyelle invoquée quatre fois, l'inachevé, le fugace, le passager...

Sans omettre ces insectes qui ne vivent qu'un jour, l'enfance et ses changements incessants, la brièveté de la vie humaine au regard des temps gé... >Voir plus
Que lire après L'éphémère : 88 plaisirs fugacesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
88 plaisirs fugaces parce que ce recueil renferme 88 textes ou poèmes de l'éphémère et se termine par un article sur Ernest Pignon-Ernest, artiste du fugace avec ses images apposées sur les murs des cités.
Le grand avantage d'une anthologie, c'est la diversité qu'elle nous offre en nous révélant les textes de nombreux poètes, chanteurs écrivains de France et du monde que nous n'aurions peut-être jamais découverts.
Chaque chapitre constitue une strophe de l'acrostiche du mot EPHEMERE. Et chaque poète donne sa voix à l'instant, l'envol, l'humanité ou encore le rêve ou l'énigme.
Pour Arnaud Savoye, l'éphémère est « Né naïade / Cruelle et sans pitié » tandis que Mireille Fargier Caruso dit de lui qu'il « donne plus de saveur à la durée »
« Que dit le temps ? /Que dit la neige ? » interroge Brigitte Broc tandis que Jeanne Benameur écrit « Les mots nous habitent /Nous sommes leur logis éphémère »
Mais qui est cet éphémère ?
L'eau qui coule et sur laquelle Katerina Apostolopoulou ne veut pas pleurer ?
Ou cet enfant qui vient de naitre dont Elizabeth Grech dit
« Tu es sorti de moi/Mais tu n'es pas à moi /Tu es toi »
Pour Hermann Hesse, les mots « semblent très vieux et sont quand même tellement remplis d'éphémère.
Chaque poète nous donne sa version de l'éphémère et ces instants fugaces de lecture sont de vrais bonheurs. Les thèmes traités sont éphémères mais le livre, lui, ne l'est pas, heureusement pour nous lecteurs qui pouvons tout à loisir picorer cette ribambelle de poèmes.
A la fin du recueil, une biographie des auteurs est bienvenue.
Un joli recueil à lire…sans attendre !
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Quel beau cadeau ! Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Bruno Doucey pour l'envoi de ce livre, qui préfigure le thème de cette année du Printemps des poètes: l'éphémère," ce chant de l'érosion des jours", " cette fragilité consentie d'où l'on tire le meilleur de la vie", comme l'écrit si justement Bruno Doucey, dans le prologue.

Dans ce recueil, l'éphémère est décliné en acrostiche, e comme envol, p comme passion, h comme humanité, e comme enfance, m comme mémoire, e comme énigme, r comme rêve, e comme éternité. Des poètes contemporains ( et de nombreuses femmes, ce qui me réjouit!) ou pas brodent sur le thème, réinvestissent l'instant fugace, font entendre un chant fragile mais si intense. On y lit Jeanne Benameur, Yannis Ritsos, Hélène Cadou, mais aussi, moins connus, Dimitri Porcu, Brigitte Broc et tant d'autres. Un vivier réjouissant de voix poétiques.

J'ai particulièrement aimé l'association de l'éphémère avec l'envol .Ces insectes qui ne vivent que quelques jours ou semaines , libellules, papillons évoquent tellement , par-delà leur beauté délicate, un effacement programmé en écho à l'impermanence humaine. le poème de Louis -Philippe Dalembert l'illustre magnifiquement, en voici la fin:

" le papillon s'agite
volubile et fugace
pareil à ceux
de l'enfance abolie

qui lui dira
qu'au bout de tant éclaboussures
de tant d'élytres et d'antennes lustrés

qui lui dira qu'au bout du jour
à l'heure où l'air retrouve
calme et douceur
l'attend
la mort
implacable et brutale"

L'ensemble est inspiré, varié, et questionne l'ici et maintenant. En bonus, la fin du recueil nous offre quelques collages de l'éphémère d'Ernest Pignon-Ernest, qui explique aussi son travail.

" Saisir l'éphémère qui est là et s'évade " et paradoxalement céder au " dur désir de durer" d'Eluard, tel est le défi humain, son espoir absolu...

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Ce qui est profitable lorsque l'on s'enfonce dans la lecture d'une anthologie, c'est la découverte de nouveaux écrivains, de nouvelles formes d'écriture. Les éditions Doucey propose un recueil composé de poèmes en rapport avec le thème de la 24e édition du printemps des poètes : l'Éphémère.
Il y a quelque chose de touchant d'entrevoir des trajectoires diverses. Depuis que je lis, décrypte de la poésie, je me rends compte que la poésie n'a pas l'odeur du moisi. La poésie est de l'or en vers, rimes ou proses. La poésie est un moteur à la création et ceux qui tâtent de cet art, embrassent d'autres médiums pour exprimer leur créativité : la peinture, la photographie, la musique… avec une curiosité jamais assouvie. La poésie est une forme d'ascèse et d'éternité.
Dans ce recueil, Bruno Doucey rassemble 93 poètes. Dans le jeu fascinant de la forme et du rythme, les poètes chantent, dansent d'audacieuses images en arrêtant le temps. A travers un miroir, une multitude de vision de vie, de jour, de nuit éphémères. Ce sont des rencontres qui laisseront leur empreinte. En fin de volume, un index des auteurs avec une mini bio.
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À l'aune d'une époque où la vie n'est qu'éphémère, meurtrie par une bombe qui viendrait annihiler toute existence, les mots réconfortent. Des mots provenant de pays différents, de poètes au style mouvant où chacun envisage la notion d'éphémère en poésie. Avec ce recueil composé par Bruno Doucey et Thierry Renard à l'occasion du Printemps des Poètes, nous relativisons le temps qui s'égrène à chaque instant. À travers neuf entrées, vous vous envolerez vers une certaine humanité, vous serez passionnés dans les instants de votre enfance pour que votre mémoire s'agite et que l'énigme de vos rêves soit enfin résolue pour l'éternité.

« Requalifier l'instant, réhabiliter le jetable, suspendre l'amnésie», voilà comment Bruno Doucey caractérise ce recueil qui n'a rien d'éphémère. Si Ulysse avait choisi de renoncer à l'immortalité devant une Calypso médusée, d'autres auraient sûrement fait un autre choix.
Ce recueil est celui de l'Immense diversité des poètes sur le fond mais également sur la forme où la prose et les vers se mélangent sans anicroche, où les formes deviennent mouvantes selon le rythme de chacun. Évidemment comme tout recueil, vous aurez vos préférences. Les miennes sont allées à Maïa Brami qui souhaite faire durer l'hiver. Hélène Dorion et Murielle Szac bien évidemment mais aussi à Hélène Cadou avec « une nacre dans la paume » ou Paola Pigani et sa lumière revenante. J'ai apprécié la chronologie et la structure du recueil qui nous plonge dans une véritable aventure poétique.

Puis je me suis laissé bercer par Hala Mohammad où « l'aube n'abandonne pas la terre », j'ai succombé à Louis-Philippe Dalembert et « son papillon volubile et fugace pareil à ceux de l'enfance abolie ». J'y ai découvert tant de poètes qui m'ouvrent de nouvelles portes de lecture comme Kim Sun-woo où « un mouchoir qui abolit la différence » mais j'ai surtout été bouleversé par cet « homme coincé entre deux battements de coeur » par Christian Viguié. Et que dire du maestro Bruno Doucey qui dans son bureau des longitudes offre une merveilleuse déclaration d'amour « entre le méridien de ton dos et le premier parallèle de mes bras ». La liste est longue, non exhaustive mais permet chaque jour de se réveiller avec un peu de poésie. Cela ne se refuse pas même en 2022. Surtout en 2022.
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Je lis peu de poésie, comme beaucoup d'entre nous probablement, tant il est difficile de nous détacher de ce qu'on nous a montré de la poésie durant nos années d'école. Un genre extrêmement codifié, presque figé. La poésie, ça peut être ça, mais aussi tant d'autres choses ! Et cette anthologie - qui se concentre autour de la thématique de l'éphémère, dans un jeu d'acrostiche - nous offre justement le plaisir d'aller goûter différentes formes, différentes façons d'écrire, tant sur la forme que sur le fond, du haïku aux vers libres en passant par la prose poétique. "88 plaisirs fugaces".

Bien sûr, comme dans tout recueil, il y a des textes qui nous touchent, et d'autres qui nous touchent moins, mais parce qu'ils sont courts, fugaces, parce qu'ils glissent sur la langue, à chacun.e de s'approprier les mots, les sonorités, les thématiques, les autrices et auteurs qui nous parlent.

En fin d'ouvrage, des notices bibliographiques nous permettent d'ailleurs de découvrir plus en détails les différent.e.s poètes et poétesses, et de continuer - si on le souhaite - l'aventure...

Merci à Bablio et aux éditions Bruno Doucey pour ce joli moment !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La véranda

Dans l'air tiède du couchant
De vives libellules
Dessinent frémissantes
D'élégantes arabesques
Tableau parfait
Jamais achevé
D'un abstrait consommé
Et pendant que nos corps fourbus reposaient
Goûtant ces instants
De répit accordé
Nos esprits s'évadaient
Et suivaient nos pensées
Virevoltant de spirales
En ellipses
Lignes sinueuses
Que laissaient suspendues
Un instant fugitif
Dans leurs jeux fascinants
Ces demoiselles d'un soir
Pour l'enfant solitaire
Sur la véranda

Flora Aurima Devatine.
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courir sur la mer

Je suis déjà parti tant de fois
sans songer au retour.
Je cours,
je chevauche
je navigue et divague
sur la vigueur des algues
afin de repousser toute immobilité
jusqu'à demain.

Jean-Yves Tayac
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Alexis Bernaut

Traducteurs
J'interroge
du regard l'arbre qui interroge
le ciel
et je vois à leur dialogue
que je ne comprends pas
que le ciel répond à l'arbre
que cette réponse est simple
et peut-être l'est-elle
simplement
parce que la question
est bien posée

Parler la langue de l'arbre
traduire la pluie le nuage
les idiomes d'azur et de vent
encore nous faudrait-il
nous défaire des mots comme il se
défait des feuilles

Laisser l'arbre
lui laisser le papier
laisser au nuage à la neige
la blancheur
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Bruno Doucey

Bureau des longitudes

Entre ton nord
ton sud
ton est
ton ouest
à la confluence de nos imaginaires

entre l'ubac et l'adret
dans l'équilibre de nos choix
s'exerce une géographie physique de la tendresse

nous y marchons
nous vivons
nous aimons

sans craindre
l'érosion des sols
la combustion des jours

( extrait)
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L'instant éternellement présent

Épingle ses éclats
Propulse les écueils
Habite les saisons
Efface peu à peu
Mon texte jamais écrit
Et pas un seul mot
Rien ne le retiendra
Encre sur la paume au creux du temps.

Acrostiche réalisé à partir de fragments de poèmes du recueil.
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Vidéo de Bruno Doucey
VLEEL 300 Rencontre littéraire avec Bruno Doucey, Indomptables, Éditions Emmanuelle Collas
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