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EAN : 9782818058619
496 pages
P.O.L. (17/08/2023)
3.75/5   67 notes
Résumé :
Le journal d'un jeune Bisontin qui, blessé pendant la Première Guerre mondiale, est opéré par un médecin qui expérimente une technique révolutionnaire de greffe. Il se réveille avec une troisième main, s'enfuit et erre entre France et Allemagne en cachant sa particularité. Cette main supplémentaire l'avantage dans son travail, mais effraie sa jeune épouse. Il est embauché dans un cabaret parisien.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Étrange histoire que celle contée dans ce roman signé Arthur Dreyfus.
La troisième main.
Au travers de ses carnets, Paul Marchand nous narre ses mésaventures. Une vie bouleversée et bouleversante.
Effrayante même, diront certains.
Un matin de 1915, l'adolescent, pour gagner quelques sous, s'en va faire une livraison, pas loin, des combats qui font rage. Si près que... Boum !!!
Début du cauchemar.
Le voici qui s'éveille avec un nouveau membre.
Une troisième main.
Telle la créature de Frankenstein, le voici qui enrage, tentant d'abord d'échapper à celui qui l'a transformé en un être monstrueux, il va devoir s'adapter.
Adopter cette main, la cacher, la gérer, la comprendre, la maîtriser, l'utiliser enfin, pour vivre.
Déroutant, ce roman, tout en chapitres courts, se lit comme un journal intime. Celui d'une vie compliquée.
On accompagne, avec beaucoup d'empathie, un jeune homme attachant.
On partage son errance, ses peurs, son courage.
Conscient de la nature de sa monstruosité, due à une infirmité imposée, il va devoir lutter pour se construire, néanmoins, une vie qu'il rêve "normale".
Par delà le quotidien tragique du héros de ce roman, il faut, avant tout, mettre l'accent sur l'écriture de Dreyfus. Véritable régal pour le lecteur. le miel sur l'acidité du récit.
Un roman qui mêle, avec intelligence, l'étrange et la beauté de la langue française.
Une pépite de la rentrée littéraire 2023.
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Cela se passe entre 1914 et 1933, Paul, adolescent Bisontin, blessé, est recueilli et soigné par un médecin fou dont la marotte est la greffe d'organes tous azimuts. Il le sauve, mais, lui greffe un bras sur l'abdomen à hauteur du nombril, qu'il va devoir assumer pour le meilleur et pour le pire ! Un roman d'une grande originalité porté par une écriture directe de grande qualité qui prend le lecteur à témoin pour faire progresser la narration. Attention ! Cette troisième main n'est pas qu'un appendice inerte, elle pense, elle peut agir de façon indépendante, en phase ou non avec le greffé et cela offre de nombreuses possibilités de scénarios dont use l'auteur. Un véritable régal d'aventures et d'humour dont il ne faut pas se priver.
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Divine surprise ! Un jeune auteur quasiment inconnu qui écrit fort bien et qui raconte une histoire parfaitement originale qui tient du conte philosophique, du récit picaresque, de l'aventure humoristique.
Le talentueux Louis-Henri de la Rochefoucauld qui a livré une chronique attrayante de ce roman aux lecteurs du magazine Lire, ne s'est vraiment pas trompé et je partage totalement son avis.
Il est si rare qu'une intrigue soit vraiment originale et quand c'est le cas, cela mérite d'être souligné.
Le héros de cette histoire n'a vraiment pas de chance. Alors qu'il se trouve à vélo à proximité d'une zône de conflit ( il faut dire qu'il habite à Besançon et que la première guerre mondiale bat son plein ) il est atteint par un tir qui blesse également un soldat allemande à proximité ...et projette le bras dudit soldat en direction du petit Paul. le bras atterrit dans son abdomen, ce qui n'est déjà pas courant, et ce qui l'est encore moins, c'est qu'un chirurgien passant par là, décide de greffer définitivement la main vagabonde sur le pauvre garçon... On voit tout de suite qu'il faut définitivement tourner le dos à la logique cartésienne et se laisser emporter par cette histoire d'une loufoquerie de bon aloi.
Paul devra apprendre à vivre avec cette main greffée sur sa personne et cela s'avérera bien difficile car "la main" n'est pas vraiment franche du collier ... Ne voilà t'il pas qu'elle s'attaque sauvagement à une pauvre infirmière , forçant le malheureux Paul à s'échapper car il se sent en incapable de clamer son innocence alors qu'il est dominé par un féroce appendice qui a bien envie de régler de vieux comptes avec sa vie d'avant .
Dit comme cela, bien sûr cela parait étrange et pourtant le texte est d'une drôlerie irrésistible et on suit avec délectation les aventures de Paul et de sa troisième main sur les chemins de l'aventure en France, en Allemagne et en Belgique. Avoir trois mains cela peut s'avérer bien pratique pour certaines tâches matérielles... Mais attention tous (et surtout toutes ) ne sont pas prêtes à accepter une particularité aussi rare!
Les jeux de mots, les traits d'ironie et l'emploi judicieux de l'imparfait du subjonctif, voici de quoi réjouir les lecteurs les plus exigeants.
Mais au delà de la fable irrésistible, c'est aussi un plaidoyer pour l'acceptation de la différence qui est prononcé et le jeune héros qui lutte courageusement pour trouver sa place dans un monde si dur mérite bien notre sympathie.
La pirouette finale , clin d'oeil au lecteur attentif, inciterait elle à revoir le récit de façon plus rationnelle en mettant l'accent sur la noirceur qui peut habiter à son insu l'être humain le plus candide ?
Ce roman restera longtemps dans ma mémoire et je ne peux qu'en conseiller la lecture à tous ceux qui souhaitent sortir des sentiers battus et se laisser surprendre par l'irrationnel et la fantaisie.
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ENFIN un roman qui bouscule, qui dérange, qui surprend ; J'adore les surprises ça tombe bien...
Et oui, roman d'anticipation, l'auteur a le culot de nous lancer à la figure un gros pavé.
Car de "pavé" on ne fait pas mieux, même si j'ai trouvé ce roman un peu longuet, un peu redondant parfois, mais si peu..
Oui, un pavé de 500 pages vous attend bientôt, je vous l'espère, car à part ce 10% d'ennui pour 90% du roman ce fut une belle et riche lecture.
Cette lecture m'a fait penser aux romans picaresques tels que Candide de Voltaire, ou bien Gil Blas de Santillas ou encore Don Quichotte de Cervantès.

D'abord, le style ; l'auteur manie l'imparfait du subjonctif comme un virtuose. J'avoue que ça m'a fait plaisir de lire cette magnifique prose émaillée de bon français, ça change des navets qui sortent chaque jour des imprimeries pour gaver à outrance une pauvre clique de lecteurs qui se gausse de lire le dernier machin ou le truc. Quelle paresse intellectuelle !!

Ma lecture m'a fait penser à La Métamorphose de Kafka.
Comme je l'ai précisé, ce roman est une grande surprise, un réel plaisir addictif de tourner les pages sans ennui.
Et quelle surprise ! Un homme se retrouve affublé d'une troisième main, greffée par un médecin fou. Et la greffe prend. Il se retrouve donc avec un morceau de bras avec au bout une main.
Ce qui est extraordinaire c'est que je me suis prise au jeu, et que je me suis attachée à cette main.
C'est le résultat littéraire évident, un vrai succès, une vraie intrigue.
Imaginez le quotidien ! Et l'amour !

Et non, le roman ne se termine pas bien ; vous n'en saurez rien de plus.

En tout cas, une lecture originale et sans prétention qui change des poncifs éculés maintes et maintes fois remaniés, aseptisés.

Que ceux qui souhaitent une lecture vraiment intéressante, et qui change notre paysage littéraire parfois désolant, courez le lire !!
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La troisième main est un conte un peu philosophique, drolatique et plein d'humour, qui tient aussi du feulleton populaire du début du XXème siècle. Paul Marchand est victime d'une manipulation digne du Dr. Moreau de H.G.Wells, ou presque. Blessé lors des débuts de la Grande Guerre il se retrouve dans les mains d'un chirurgien fou qui se contente de lui greffer une troisième main reliée au nombril. Et cette main est de nationalité allemande. Y aura-il dilemme? Ce n'est pas tellement sur le plan du patriotisme que vont se dérouler les aventures de Paul. Plutôt sur les aspects parfaitement concrets de cet appendice préhenseur. Avantage ou inconvénient?

Arthur Dreyfus nous entraîne dans un tourbillon avec son héros d'abord prisonnier, puis presque clochard. Il rebondit en découvrant ses facultés de prestidigitateur, considérablement renforcées grace à cette sorte de créature adjointe, si habile quant à la vitesse des doigts. D'abord besogneux magicien des rues il devient une star de cet art avec la rencontre d'Elise la Veuve Noire qui l'initiera à bien des choses, paradis artificiels ou d'autres choses, certaines que ma mère m'a jadis défendu de nommer et pour lesquelles une troisième main peut s'avérer précieuse. Beaucoup de péripéties, Paul, rebaptisé d'un banal Charles Martin devra composer tout au long de sa vie avec cet hôte encombrant autant qu'indispensable parfois.

Ce thème de la greffe est un classique du fantastique notamment au cinéma. Mais là on est dans le surnuméraire et non plus dans le substitut. Cette originalité permet bien sûr d'abracadabrantes situations tragi-comiques. On peut y voir, si on y tient, une fable morale sur l'altérité, la différence, voire sur le rapprochement franco-allemand qui est je crois un des rares succès de l'après-guerre. Ca frise aussi l'indigestion, le grotesque (c'est aussi une qualité) et ça n'empêche pas de bons sentiments. Voir ci-dessous.

Preuve m'en fut donnée en déboulant sur les Champs-Elysées, lorsqu'une demoiselle alla pour traverser devant moi, manquant d'être aplatie par une Berliet rouge qui jaillit à tpoute allure. Une main par chance la retint par le vêtement. Ce n'était pas la mienne.

En conclusion pas mal de blandices pour La troisième main. Je frime, venant d'apprendre ce mot chez Arthur Dreyfus. N'en faisons pas toute une affaire.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
04 décembre 2023
Une fois qu’on s’est habitué au style — fluide, mais avec des passages à l’imparfait du subjonctif —, il est difficile de ne pas prendre plaisir à découvrir cette histoire hors du commun... menée de main de maître !
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeMonde
07 novembre 2023
Dans ce journal de Paul, mais aussi de l’être parcellaire en qui il s’est déversé, se lit [...] le bouleversant carnet de guerre intime d’une conscience fractionnée, à la fois passée et présente. La voix, en somme, de deux hôtes réciproques.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Tous les garçons dignes de prétendre au sacro-sain statut d'homme s'évaporèrent du jour au lendemain. Des chapelets de "soldats" que j'avais aperçus jeunes aux champs, ou en classe de morale, rejoignirent balluchon sur l'épaule un pays que les adultes nomment Honneur ou Patrie, que moi je nomme Trépas.
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Nous apprîmes à cette occasion que la besace du poilu moyen pesait
30 kgs; sans compter le poids de la gamelle et du fusil.Dans la cour de l'école, un sac de sable de charge équivalente dut ce jour-là être soulevé par chaque élève, afin que nous prissions conscience de l'effort héroïque auquel se pliaient nos aînés.

Quand vint mon tour, j'eus l'impression de soupeser le cadavre de mon père.
Je m'effondrai avec le sac et fondis en larmes.
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Fus-je coupable ou victime ? Je ne saurais le dire, tant il est vrai que le mal ne prospère point sans véhicule.
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 Oui: les animaux nous enseignent à aimer sensoriellement le monde. A distinguer le contenu du contenant. A ne pas confondre l’image et l’essence. 
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Nous pensons avec du langage... mais le vide de la mort ne se remplit pas de mots.
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Videos de Arthur Dreyfus (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arthur Dreyfus
Lecture magique et musicale par l'auteur accompagné de Philippe Beau, ombromane Festival Paris en toutes lettres
Première Guerre mondiale dans la région de Besançon, un garçon de 14 ans est sous le feu des bombes. Blessé, il se réveille dans la cave de son « sauveur », un savant fou qui pratique des greffes abominables. Or le jeune homme découvre une proéminence qui sort de son nombril… Une main ! Récit fantasque et fantastique, aussi drôle que troublant, fable sur la différence et la monstruosité, ce roman-journal est mené tambour battant dans une langue riche et raffinée. Ce soir, Arthur Dreyfus nous invite dans son livre d'une drôle de façon : par une lecture accompagnée de musique, de magie et d'ombres chinoises proposées par les merveilleuses mains de l'ombromane Philippe Beau.
« Cette troisième main, qui va mener mon personnage vers le pire comme le meilleur, sauver sa vie puis l'anéantir, incarne cette bête tapie en chacun, dont nous avons besoin pour vivre et pour créer, et qui demeure notre seul véritable et inévitable ennemi. Elle est invisible. J'ai voulu lui donner un corps. » Arthur Dreyfus, La troisième main
À lire – Arthur Dreyfus, La troisième main, P.O.L, 2023.
Son : Axel Bigot Assistante lumière : Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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