Très intéressante anthologie de contes de petits personnages des mythologies nationales ou superstitions régionales, dotés de grands pouvoirs, et dont on découvre, à travers l'Europe, la diversité.
Je connaissais les Lutins depuis toujours, les Gnomes qui peuplent le jardin de la maison Weasley, les Korrigans de la Bretagne, ainsi que les Farfadets.
J'ai connu récemment l'existence du Tomte suédois grâce à
Selma Lagerlöf.
George Sand me surprend avec son Lupeux - occasion pour elle de nous enseigner certains mots typiques du pays de Brenne, (G S est du Berry, non loin) comme : l'apparaissance, les arbres têteaux, l'ageasse - une pie.
Il faut également noter l'existence des Pixies anglais, des Nains, des Cluricaunes, etc.
Malheureusement ces petits êtres sont loin d'être tous sympathiques. Ils sont souvent facétieux et trompeurs comme le Lupeux qui peut rendre fou jusqu'à ce qu'il vous conduise à la mort ; le Pixie peut se révéler drôle, autoritaire et cruel au point d'éborgner la sage-femme qui a découvert son secret.
Le Nain jaune de Mme D'Aulnoy se conduit tout simplement comme le dernier des salauds en causant la mort de son rival et de Toute-Belle qui a peut-être un peu cherché son malheur. Mais tout de même...
Chacun se souvient, sans doute, de la vengeance du Tomte, vengeance qui a été à l'origine du Merveilleux voyage de Nils Holgerson.
Selma Lagerlöf le met en scène ici également.
Les Fées sont bien connues, elles peuvent être bonnes ou mauvaises. Toutes ne font pas rêver les petites filles comme la Fée Clochette. Mais connaît-on le Fé ? J'ai redécouvert le Fé dans cette anthologie ; je l'avais approché dans l'ouvrage d'un auteur anglais (j'ai perdu le titre et le nom de l'auteur).
Bref ! Ils sont petits, dotés de pouvoirs plus ou moins importants et ils sont méchants. Les enfants semblent aimer les méchants qui peuplent les contes, cela provoque une certaine frayeur feinte, prétexte pour se blottir davantage encore dans les bras de papa ou de maman, ou encore pour se cacher plus profondément sous les draps.
On aurait pu y trouver le diablotin. Il semble présenter les mêmes caractéristiques - petit, espiègle, mais est-il si méchant que cela ? Ce n'est pas sûr. Un diablotin est plutôt sympathique. Sur l'échelle démonologique, il se situe tout en bas - donc plutôt inoffensif.
Mais en grandissant, il devient diable tout court, cruel comme dans le conte de
la marmite du diable de
Charles Deulin, et là, c'est une autre histoire. Cependant, le peuple, par son courage, en a triomphé. A la Martinique, il arrive qu'on le trompe aussi. Mais pour tromper le Trompeur par excellence, il faut être très fort ! Et quand il s'en rend compte, il se met très en colère et peut, de rage, emporter une fenêtre de la maison qu'aucun menuisier de génie ne pourra jamais réparer.
Les contes : le sel de la littérature.
Pat