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Double Masque - BD tome 5 sur 7
EAN : 9782505011194
46 pages
Dargaud (04/03/2011)
3.59/5   22 notes
Résumé :

Pour ce volume. Je livre aux lecteurs un souvenir de Jean-Antoine Chaptal. Savant et ministre de l'intérieur de Napoléon. " Napoléon était destructeur par habitude et par caractère. Dans la salle du conseil et au milieu même d'une délibération, on le voyait, un canif ou un grattoir à la main, dépecer le bras de son fauteuil et y faire des entailles profondes. On était sans cesse à rapporter des p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le temps est venu de détruire nos masques.
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Ce tome fait suite à Double Masque, tome 4 : Les deux sauterelles (2008) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il faut avoir commencé la série par le premier tome. Sa première parution date de 2011. Il a été réalisé par Jean Dufaux pour le scénario, Martin Jamar pour les dessins, et Denoulet pour les couleurs. Il compte 46 planches de bande dessinée. le scénariste et le dessinateur avaient déjà collaboré sur la série [[ASIN:2723434877 Voleurs d'empires]] en 7 tomes de 1993 à 2002. Tous les tomes ont été regroupés dans [[ASIN: 2505089477 Double Masque - Intégrale complète]] en 2021 à l'occasion du bicentenaire de ca mort de Napoléon (1769-1821). Sur la quatrième de couverture, le scénariste a placé une citation de Jean-Antoine Chaptal (1756-1832) rapportant une anecdote sur le comportement de Napoléon, destructeur par habitude et par caractère. Il indique que ces anecdotes peuvent enrichir le contenu de ce volume en sachant que des milliers d'anecdotes de ce genre ne suffiront jamais à cerner ce personnage. Certains grands hommes, ou monstres de bel acabit, échapperont toujours au cadre.

Juillet 1804. Chute brutale de la température. Temps maussade. Ciel tourmenté. Une berline s'arrête sur les falaises de Bretagne. le pays se débarrasse de ses espions, de ses comploteurs, de ses âmes damnées… Celle-ci l'est particulièrement. Il s'agit du sinistre abbé Sathanase qui fomenta avec Cadoudal un complot visant à éliminer le premier consul Bonaparte. Les deux soldats napoléoniens servant d'escorte font descendre l'abbé de la calèche, lui indiquant qu'il est libre. Mais l'un d'eux sort son pistolet pour l'abattre dans le dos, sur les ordres de Fouché. L'autre tire son couteau de sa botte et le plante dans le coeur du premier. Une troupe d'une dizaine de rebelles surgit de derrière les rochers, venant prendre en charge l'abbé : une embarcation l'attend en bas de la falaise pour lui faire traverser la Manche. Il refuse : le Sénat vient de proclamer l'usurpateur empereur des Français. Il y a pire : La dignité impériale sera héréditaire dans la descendance directe, naturelle et légitime de Napoléon Bonaparte, de mâle en mâle, par ordre de progéniture, et à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance. Sathanase sait qui recruter comme allié à la capitale.

À Paris, en face de l'île de la Cité, devant une baraque sur pilotis, la Fourmi et ses hommes s'occupent de monsieur Lenormand qui les a trahis. Pour essayer de sauver sa peau, celui-ci indique que la personne qui est venue le trouver était une femme rousse, travaillant pour Fouché et s'intéressant la Fourmi. Ce dernier le remercie, et le fait jeter à l'eau pour qu'il se noie. Il sait que la jeune femme est surnommée l'Écureuil. Il va lui tendre un piège en profitant de ce que Lenormand a fourni comme information. le lendemain en fin de journée, l'Écureuil et quelques hommes de Fouché sont en planque devant l'adresse où la Fourmi rend visite à mademoiselle Sophie pour bénéficier de ses faveurs. Cette dernière arrive en calèche mais n'en descend pas : c'est louche. L'Écureuil décide d'intervenir.

Nouvelle phase pour la série : après la conspiration de Georges Cadoudal (1771-1804) et l'affaire du duc d'Enghien, voilà que l'abbé Sathanase décide de retenter sa chance contre Napoléon Bonaparte dont le projet de se faire sacrer empereur vient d'être annoncé. le lecteur s'attend à ce que le scénariste poursuive sur la lancée et mêle ses personnages fictifs à un événement historique. Il retrouve effectivement Napoléon Bonaparte présent dans 19 pages, Joseph Fouché (3 pages), Jean-Jacques-Régis de Cambacérès (3 pages également). Dans ce tome, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838) fait une apparition le temps de 3 pages. Alors qu'une des premières réunions sur les préparatifs de la cérémonie de couronnement a lieu, Napoléon passe en revue les grands de ce monde présents, chacun luttant pied à pied pour assurer ses prérogatives : Cambacérès, Murat, Beauharnais, Kellermann, Paisiello et le Sueur, Talleyrand, et des grandes dames dont seul le prénom est mentionné, Caroline, Pauline, Hortense. Dufaux continue d'aménager les silences de l'Histoire comme bon lui semble, que ce soient les manigances de l'abbé Sathanase (personnage inspiré de l'abbé Wenborm), le projet de crime monté par Joséphine Fouché, et bien sûr la séquence de six pages au cours de laquelle Napoléon âgé de 12 ans (en 1781) reçoit la visite de la dame voilée qui lui attribue un masque et le somme de choisir un nom d'animal ou d'insecte. Il accorde également une grande place à ses propres personnages.

Le lecteur retrouve ainsi la Torpille (François), l'Écureuil (Camille de Lestac), la Fourmi, monsieur Lecanet, la préposée au Mont de Piété, et un ou deux personnages secondaires supplémentaires. le lecteur ne regrette pas l'absence de Fer-Blanc, artifice narratif un peu désinvolte. Il revoit passer la dame voilée et ses masques. Il est un peu surpris de la longueur de la scène au cours de laquelle Napoléon se voit attribuer son propre masque : 6 pages, mais en fait celle où la Fourmi obtenait le sien dans le premier tome se déroulait sur le même nombre de pages. Il constate que le scénariste semble bien s'amuser à construire son intrigue en mettant en mouvement plusieurs personnages, chacun avec leur stratégie et leur objectif, la plupart incompatibles entre eux, et ne progressant pas à la même allure. le lecteur se retrouve alors incapable d'anticiper comment les événements vont tourner, ce qui augmente le suspense. L'abbé Sathanase parviendra-t-il à convaincre un allié assez puissant pour nuire à Napoléon Bonaparte ? Ça peut sembler vain puisque que le lecteur connaît vraisemblablement les grandes lignes de la vie du grand homme, mais le scénariste donne l'impression de ne pas se sentir tenu par la véracité historique. le projet criminel de Joséphine Fouché aboutira-t-il et avec quelles conséquences pour la Torpille ? L'Écureuil va-t-elle se laisser gagner par l'attirance qu'elle éprouve pour la Torpille, ou est-ce qu'elle ne pourra pas passer outre l'affront qu'il lui a fait subir ? Quel rôle vont jouer la préposée du Mont de Piété, les boîtes qu'elle recevait à la fin du tome 3 ? En outre, le lecteur commence à douter que le scénariste ait quelque intention que ce soit de fournir une explication à ces mystères, que son projet est plus de jouer sur les éléments non connus de la vie de Bonaparte, plus ou moins incarnés par la Fourmi.

D'un autre côté, impossible de résister au plaisir éprouvé à retourner auprès de ces personnages : François essayant de ne pas perdre pied face aux puissants, l'Écureuil cherchant à ne pas se compromettre, la Fourmi refusant de se laisser intimider ou de perdre sa position, Bonaparte essayant de donner un sens au masque blanc, tous bénéficient d'une réelle présence, d'une personnalité grâce aux dessins de Martin Jamar. Outre une narration visuelle précise et minutieuse, et des découpages de page classiques et efficaces, quel plaisir que de pouvoir voir chaque lieu par ses dessins. le lecteur commence par sentir le vent et la pluie cingler son visage sur cette côte bretonne, avec ces rochers massifs, et il en profite pour prendre son temps et détailler la carriole et son attelage, ainsi que les uniformes des soldats napoléoniens. Il passe en coup de vent dans un salon où Napoléon Bonaparte écoute un officiel en tenue lui expliquer la nature héréditaire de la dignité impériale. Il s'arrête sciemment pour prendre le temps de se repaître de chaque détail du dessin en pleine page montrant une vue de l'île de la Cité depuis la berge opposée, en légère surélévation, avec deux mouettes volant au premier plan, un pont, des embarcations, une maison sur pilotis, Note Dame en arrière-plan. Une belle reconstitution historique, réalisée avec soin et minutie.

Par la suite, le lecteur monte les escaliers derrière l'Écureuil dans un immeuble de rapport. Il regarde Fouché en train de s'admirer devant un miroir en pied. Il assiste à une rencontre entre la Torpille et Lecanet sur un autre pont de Paris, avec les immeubles de part et d'autre de la Seine. Il se rend au Mont de Piété, où il attend avec tous les autres. Il regarde le fouillis qui règne dans le cabinet d'étude de Bonaparte. Il se retrouve sur les quais bas de la Seine sous les arches lors de l'entrevue entre Bonaparte et la Fourmi, puis dans la cour de l'école militaire de Brienne en 1781. Il regarde François alité dans une chambre sous les combles. Il entre avec Joséphine Fouché dans l'échoppe d'un apothicaire. Il attend avec un cortège dans une grande allée de Fontainebleau.il prend grand plaisir à assister à un spectacle de montreur d'ours. L'implication et le plaisir de l'artiste transparaissent à chaque page, dans la qualité et la clarté de chaque représentation, dans la volonté de retranscrire au plus juste et au plus précis, ces lieux et cette époque. le lecteur en vient à se dire que le scénariste a peut-être construit son histoire dans le but principal de fournir à l'artiste des séquences qu'il prendrait plaisir à dessiner, et qu'il a lié ça avec les mécanismes conventionnels du genre romanesque.

Le sacre de Napoléon Bonaparte approche et le futur empereur souhaite résoudre un mystère lié au chef du crime organisé à Paris, auquel il est lié par un mystérieux masque dont chacun possède un exemplaire. le lecteur n'est pas bien sûr que le scénariste sache où il aille avec les différentes composantes de son intrigue, mais elles constituent une trame de fond parfaitement adéquate pour l'artiste qui emmène le lecteur à cette époque et dans ses lieux avec une force de conviction enchanteresse.
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S'il semble difficile de faire mieux que les tomes 3 et 4, Martin Jamar et Jean Dufaux parviennent à relever le défi. Dans leurs parties respectives, ceux-ci parviennent à nous étonner.
Les dessins gagnent en maturité. C'en est terminé de cette forme de flou, d'hésitation. Nous avons affaire ici à de véritables tableaux de maitres ! de nombreuses séquences marquent les esprits (les débats de la préparation du sacre, la rencontre sur les quais, l'essayage de la tenue...). Les détails accordés aux visages ont de quoi laisser place au rêve. Quel talent !
L'intrigue se resserre autour de quelques thèmes : la préparation du sacre, la construction de l'Empire, une nouvelle conspiration... Et pendant tout ce temps-là, La Torpille avec son impertinence de moins en moins affirmée devient l'un des hommes de confiance du nouveau Napoléon... tout en rencontrant une nouvelle fois un(e) Écureuil bien sympathique.
Les relations entre la Fourmi et l'Abeille, mais surtout leur quête pour en savoir plus à propos des Deux Masques ne peuvent faire autre chose qu'intéresser le lecteur. L'impatience est de mise, à l'heure ou l'ultime tome de la saga est déjà sur les étals des librairies. Quel dénouement nous sera-t-il donné de lire ?
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Juillet 1804,

Fouché aurait souhaité que l'abbé Sathanase meure, mais c'est sans compter la détermination des espions qui défendent la cause royaliste. Bientôt Napoléon se fera sacrer empereur par le pape Pie VII…

Dans les bas-fonds de Paris, la Fourmi (le seigneur des cloaques) est obsédé par son double l'Abeille (Napoléon). L'origine des masques qui sont en leur possession le hante. Il kidnappe alors l'Ecureuil (Camille), agent de Fouché, et fait prévenir la Torpille (François) qui a ses entrées auprès de Napoléon. En échange de L'Ecureuil, il désire une rencontre, seul en tête à tête, avec Napoléon pour lui proposer une alliance ; le pouvoir dans la lumière et dans les ténèbres.

Entre-temps au château de Malmaison, l'organisation du couronnement est affaire de Cambacérès, Murat, Beauharnais, Kellermann, Talleyrand… L'évènement déchaîne toutes les passions !

Cinquième tome de la série "Double Masque", la grande Histoire mène le lecteur vers le sacre de Napoléon. Il est aussi l'avant dernier épisode.
Si j'aime cette saga pour l'époque, le scénario, les personnages et les dessins, je lui trouve quand même des défauts. Dans ce volume, j'ai apprécié la partie historique et les conspirations, mais j'ai trouvé le cheminement de l'intrigue stérile, inerte. Les auteurs donnent au compte goutte quelques révélations et éparpillent l'action dans un enchevêtrement de vignettes. Je n'ai pas eu la sensation de progresser. C'est dommage !
En ce qui concerne le graphisme, je le trouve plus soigné qu'au début, donc très agréable à regarder.
J'espère que le dernier tome saura me satisfaire…
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La suite évidente des 2 Sauterelles, Bonaparte devient Napoléon, son titre d'Empereur lui a été attribué par “senatus consulte”. Les complots se multiplient… La jeune Joséphine Fouché veut venger la mort de son amoureux, La Fourmi veut Rencontrer l'Abeille et tomber les masques, vont-ils le faire ? Bientôt un diplôme d'entomo-naturaliste nous sera décerné ; entre la Fourmi, l'Abeille, les 2 Sauterelles, l'Écureuil, les Coqs (titre de ce tome 5) et bientôt l'Hermine, sans compter les noms d'oiseaux que s'adressent les protagonistes !
Dufaux est tout à son aise dans cette histoire, et Martin Jamar nous régale avec un dessin ayant fait un saut de géant. Couleurs directes ou presque, demi-tons et dégradés, lumières et contre-jours, visages graves ou torturés, un vrai régal…
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voir mon billet au tome 1
Lien : http://loiseaulyre.canalblog..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Pour ce volume, je livre aux lecteurs un souvenir de Jean-Antoine Chaptal, savant et ministre de l’Intérieur de Napoléon. – Napoléon était destructeur par habitude et par caractère. Dans la salle du Conseil et au milieu même d'une délibération, on le voyait un canif ou un grattoir à la main, dépecer le bras de son fauteuil et y faire de entailles profondes. On était sans cesse à rapporter des pièces de ce fauteuil, qu'on était sûr qu'il dépècerait le lendemain (…) Je lui présentai un jour son portrait à cheval exécuté à la fabrique de porcelaine de Sèvres avec une grande perfection. Il le plaça sur une table. Il cassa les étriers, puis une jambe, et, sur l'observation que je lui fis que l'artiste mourrait de chagrin s'il voyait ainsi mutiler son ouvrage, il me répondit froidement : on répare tout cela avec un peu de pâte. - Ces anecdotes peuvent enrichir le contenu de notre volume en sachant que des milliers d'anecdotes de ce genre ne suffiront jamais à cerner ce personnage. Certains grands hommes, ou monstres de bel acabit, échapperont toujours au cadre.
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Juillet 1804. Chute brutale de la température. Temps maussade. Ciel tourmenté. Une berline s'arrête sur les falaises de Bretagne. Le pays se débarrasse de ses espions, de ses comploteurs, de ses âmes damnées… Celle-ci l'est particulièrement. Il s'agit du sinistre abbé Sathanase qui fomenta avec Cadoudal un complot visant à éliminer le premier consul Bonaparte.
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- Napoléon. L'on ne dit plus Bonaparte mais Napoléon. (Lecanet)
- Napoléon ?? C'est quoi, cette bêtise ! Ce n'est pas un nom pour durer que celui-là ! (La Torpille)
- Je vous l'accorde, mais bon... à chacun ses fantaisies. D'ici quelques mois, tout le monde aura oublié... (Lecanet)
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La dignité impériale sera héréditaire dans la descendance directe, naturelle et légitime de Napoléon Bonaparte, de mâle en mâle, par ordre de progéniture, et à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance.
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Me détendre ! Me détendre ! Un homme vigilant ne se détend jamais. Vous devriez savoir cela. Je reste aux aguets, vous comprenez, aux aguets !
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