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EAN : 9782226461445
272 pages
Albin Michel (21/09/2022)
3.76/5   17 notes
Résumé :
« J'ai osé lui faire l'affront d'être une fille, une rivale, d'attirer quelques minutes l'attention des hommes de la famille. Elle ne me le pardonnera jamais. »

Après un long silence, Marie-Estelle Dupont, psychologue, a décidé de témoigner et de parler au nom de toutes les femmes qui ont grandi auprès d'une mère jalouse de leur féminité.

Ce n'est pas un livre contre, mais un livre pour : pour aider les femmes à ne plus être des victime... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Comment se construire en tant que petite fille, adolescente puis femme quand sa propre mère deploie son energie à contrarier et humilier sa propre fille, quand la mère devient jalouse de cette petite fille qui pourrait devenir rivale et qu'il faut annihiler pour continuer d'exister ?
C'est ce que décrit Marie Estelle Dupont dans ce témoignage très personnel, son enfance et son adolescence sous la domination d'une mère qui souhaitait un fils et qui a, dejà avant sa naissance, fragilisé sinon fracassé la fratrie plus âgée de quatre frères.
Difficile donc d'identifier sa mère comme une perverse narcissique quand l'amour maternel dans la première cellule relationnelle, est érigé comme la valeur cardinale familiale la plus noble et la plus importante (et qui reste un tabou) alors que cet amour laisse la place à de la frustration et de la jalousie de la part de la personne que l'on aime le plus au monde et qui vous rejette.
Comment, quand on est un enfant, réagir à la jalousie de sa mère qui alterne humiliations, dénigrement, chantage affectif, menace de suicide et prise en otage en prétendant que cette enfant est la seule à la comprendre et à pouvoir la sauver ? Toutes ces injonctions paradoxales et contradictoires ne peuvent que destructurer l'enfant qui va dans certains cas, développer le syndrome de Stockholm (aimer et défendre son bourreau) ou s'ériger en sauveur, c'est à dire protéger sa mère pour empêcher son suicide, menace constante pour infléchir l'enfant...
En convoquant ses souvenirs et les nombreux épisodes de maltraitance qu'elle subit de l'âge de trois ans jusqu'à la trentaine, Marie Estelle Dupont relate les mécanismes de protection et d'autodéfense qu'elle a dû mettre en place pour survivre physiquement et psychiquement, une lutte sous-tendue par une volonté de vivre et une force cérébrale qui lui permettront d'embrasser des études de psychologie qu'elle mènera en suivant elle même une psychothérapie pour ne pas reproduire ce qu'elle a enduré.
L'anti-mère est un récit puissant qui paraîtra peut-être extrême pour qui a connu une enfance équilibrée, une confiance transmise par des parents attentifs, mais c'est un témoignage nécessaire pour ceux qui ont été ravagés dans leur enfance par des parents toxiques, sans comprendre qu'ils n'étaient en rien responsables.
Je n'ai qu'un petit bémol après la lecture de ce récit, c'est le langage parlé qui renforce le caractère personnel du témoignage (on sent que les blessures sont toujours vives) mais déséquilibre et limite la portée universelle du témoignage

L'anti-mére est un témoignage édifiant et horrifiant, nécessaire pour identifier les mécanismes de destruction mis en place dans une relation toxique et avoir quelques clés pour l'infléchir, reprendre confiance en soi et se reconstruire malgré tout..
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L'anti-mère
Marie-Estelle Dupont

Difficile de se faire une idée objective de ce récit.

Née dans un milieu bourgeois, grand appartement dans le quartier des Ternes à Paris, quatre grands frères, un père distant et une mère névrosée faisant l'objet du récit, Marie-Estelle se présente comme une toute petite fille perdue au milieu de ce vaste territoire peu porteur de sécurité affective mais « gaie comme un pinson »

La mère nommée Isabelle mais le plus souvent « Elle » dans le livre est qualifiée tour à tour d'hystérique, de psychopathe, de perverse et n'est décrite qu'à travers ses comportements délétères : jalouse de sa fille dès la naissance (rivale potentielle), passant son temps à la dénigrer, insultante d'une façon générale (les hommes sont tous des salauds et les femmes des connes), reine du chantage affectif (Elle menace régulièrement de se défenestrer) et obsédée par la saleté.

La petite Marie-Estelle isolée dans cette famille avec des grands frères inaccessibles et un père trop distant, voire indifférent, qui n'est pas davantage épargné par sa fille, se positionne très tôt comme le sauveur de sa mère dont elle subit l'emprise.

Le but officiel de ce livre qui se veut de portée universelle à travers la dénonciation d'une mère toxique me paraît souvent une ode narcissique à elle-même : la si gentille Marie-Estelle, brillante en tout, gaie, pleine d'amour, qui voulait sauver sa jalouse et épouvantable mère. Notons que Marie-Estelle s'est finalement bien sortie des pattes d'une mère aussi destructrice.

J'aurais aimé une analyse plus approfondie de la structure maternelle et avoir en contrepoids d'autres témoignages que le sien. Je m'interroge par ailleurs sur la sincérité de certains passages :
« J'ai pensé vers quatre ans que la dépression était une focalisation sur le négatif, que c'était une erreur de pensée dans bien des cas et qu'on était toujours libre de célébrer la vie et le fait que le soleil brillait. »

L'ensemble du livre de style parlé, brouillon et répétitif, est loin d'avoir suscité mon attendrissement, m'a plutôt irritée d'autant que la personne de M. Estelle Dupont apparaît de plus en plus fréquemment dans le milieu médiatique en tant que psychologue avec des attitudes que je n'apprécie pas : petit air pincé et faussement modeste, bras croisés, sur la défensive, battement de cils, ton docte et péremptoire assez habituel dans le milieu des psy., ce qui n'enlève rien bien sûr à la pertinence des propos.
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Je ressors bouleversée, remuée par tant de mots que j'aurais aimé pouvoir avoir la force de dire.
Merciiii du fond du coeur à Madame Marie-Estelle Dupont pour ce témoignage.
Elle nous parle de ce sujet rarement abordé : la mère haineuse, celle qui fait partie de "ces mères rares mais qui haïssent ce qu'elles ont procréé" ; certes le phénomène est connu, néanmoins nié malheureusement.
Enfant, j'avais lu "Vipère au poing", et c'était déjà une révélation.
Là l'auteure nous livre son témoignage. Elle nous raconte son parcours mieux que personne. Enfin les filles qui ont vécu ÇA se sentiront comprises.
"La guérison consiste à vous jeter dans le vide de l'inconnu."
Avec son expertise de psychologue, l'auteure apporte une force à son récit.
De ce livre puissant de force et résilience, on ressent la violence subie par une mère toute puissante, maltraitante, toxique.
Alors Madame Marie-Estelle Dupont MERCI d'avoir écrit pour ces enfants qui ont vécu ÇA.
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3 mois de lecture et une journée entière pour le terminer, on peut dire que ce livre m'a donné du fil à retordre, et + encore !

Le témoignage est glaçant, incisif, percutant de par le vécu de #marieestelledupont mais aussi de par la thématique dénoncée : la maltraitance maternelle.

Dans notre société, la maltraitance maternelle est rarement évoquée, il est donc rare de lire ou d'entendre ce genre de témoignage et pourtant elle existe plus qu'on ne le pense et est souvent passée sous couvert d'apparences, de mensonges, de milieux sociaux...

L'auteure nous livre donc ses années d'enfer auprès d'une mère défaillante, son combat pour survivre et pour ensuite tout reconstruire. Elle explique le long chemin qu'il faut faire, les doutes/les maux qui ne disparaissent jamais complètement mais qui s'apaisent. Son parcours est inspirant, sa force également car il en faut énormément pour comprendre, intégrer, accepter, pardonner et vouloir se sortir d'un cercle vicieux qui n'offre généralement qu''un choix : celui de ne pas échapper à son bourreau. L'emprise est une situation qu'il ne faut pas sous estimer, on ne le dira jamais assez. Il faut en parler et ne jamais se taire alors merci @marie.estelle.dupont !
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Il n y a Pas de mots assez forts pour écrire et decrire des situations impensables . Ce témoignage est un cri de douleur et de vie , la justesse des mots en fait un récit glaçant . On oscille au fur et à mesure des pages entre compassion , effarement, incrédulité, horreur, stupéfaction et j en passe ..
MERCI
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
...mais quand on isole un enfant en critiquant le monde et en exploitant son admiration d’enfant pour l’humilier et le dégoûter du monde, le syndrome de Stockholm se met en place et même les études de psychologie ne suffisent pas à faire prendre conscience de ce que l’on a vécu. Il faut une thérapie mais aussi des relations familiales autres, des relations amoureuses et filiales, qui, parce que vous établissez un autre type de lien, vous font mesurer le gouffre qui existe entre une relation humaine et un lien dangereux.
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La maltraitance et la violence, au même titre que chez d’autres l’inceste ou l’alcoolisme menaçant d’un père, sont des mines antipersonnel à proprement parler. Elles empêchent d’avoir une pensée personnelle concernant son être propre, elles fragmentent la mémoire de sorte que l’identité est introuvable, tant on navigue avec panique entre deux injonctions paradoxales, ou deux souvenirs minuscules qui font écran à tout le reste.
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Je crois réellement qu’on a le pouvoir de mettre de la conscience dans les relations pour enseigner aux enfants que les émotions négatives et la jalousie sont naturelles mais qu’il faut les canaliser pour qu’elles ne détruisent pas un lien absolument nécessaire et vital, le lien familial.
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Muselée, et on me dit handicapée affective. Mais cela me met en danger, à la fin. Et puis, comme dit Hicham Ayouch, le scénariste de Fièvres, « peut-être que le silence, il en a marre de fermer sa gueule ». Je me sens à double fond. Je me sens fausse en me taisant, répugnante en parlant. Je sens bien que, seule, je vais mieux. Je n’ai plus besoin d’être en hypervigilance, de me suradapter à l’autre pour éviter un danger. Bref, je projette que les autres risquent de se conduire comme elle. Elle a réussi à scier mon désir relationnel.
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Vivre sans avoir connu l’amour d’une mère, vivre en ne rencontrant chez sa génitrice que la persécution rend la confiance en soi et en la vie quasi inaccessibles..
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