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EAN : 9782749178349
224 pages
Le Cherche midi (16/11/2023)
3.76/5   46 notes
Résumé :
Les mémoires de Jacques Dutronc

La guerre et la nuit ne vont pas ensemble. Je déconseille de naître la nuit, en pleine guerre, par exemple. Ça m'est arrivé : c'est une mauvaise idée. C'était en 1943, le 28 avril. Courir dans Paris en bravant le couvre-feu, sans laissez-passer, ça aussi, je le déconseille. Mais mon père n'avait pas le choix : Madeleine, sa femme, était sur le point de m'infliger la vie. Il a filé demander de l'aide au commissariat le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il a longtemps traîné une image de cynique, de plaisantin, de flambeur, de provocateur, de dragueur, de dilettante. Mais la désinvolture dissimule énormément de choses, elle cache l'essentiel. Beaucoup de personnes se trompent à son sujet.

Dans ce livre Jacques Dutronc se livre avec pudeur et a souvent recours à cet humour corrosif qui le caractérise et qu'il utilise comme un rempart. Il nous raconte son enfance, un gamin solitaire, sa jeunesse avec la bande, les potes, Johnny qui se prénommait Jean-Philippe à cette époque, Eddy, la guitare, le cinoche. Puis les tournées, le cinéma, l'occasion d'évoquer toujours avec tendresse et respect des réalisateurs et des acteurs croisés lors de tournages. Il n'élude pas sa dépendance à l'alcool et aux cigares, ses ennuis de santé. Il parle beaucoup de ses chats dont il apprécie l'indépendance.
Quelques lignes, trop peu, sur Françoise et Thomas et puis la Corse…
Jacques Dutronc est fidèle à lui-même et ses mémoires se parcourent avec plaisir.
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Ce livre aurait pu s'intituler « Souvenirs, souvenirs », mais le titre avait été déjà pris...
Alors qu'il vient de souffler ses quatre-vingts bougies, Jacques Dutronc, électron libre de la chanson et du cinéma, se penche sur son passé.
L'interprète de « J'aime les filles » est né en pleine Seconde Guerre mondiale au coeur du 9e arrondissement de Paris. Son père, « balochard » à ses heures perdues, est passionné de musique.
Tout jeune, il fait preuve d'un talent pour la facétie, n'hésitant pas à se balader dans les rues avec un slip kangourou accroché comme un étendard à un manche à balai...
Son amour pour les animaux, qui lui fait envisager la profession de vétérinaire ne l'a pas quitté. Il continue, à un âge avancé, de vivre entouré de chats dans sa Corse adorée.
À l'adolescence, il « profite » d'une longue hospitalisation pour se perfectionner à la guitare.
De sa jeunesse, il dit qu'elle l'a épanoui et l'a rendu libre.
Dans les années où il l'a vécue, les adolescents sont fascinés par le mode de vie américain.
C'est à cette époque qu'il rencontre Jean-Philippe Smet, le futur Johnny Hallyday, « l'être le plus charmant de la terre », et Claude Moine qui prendra Eddy Mitchell pour nom de scène. Tous les trois noueront des liens indéfectibles.
Baigné dans un environnement musical, Jacques abandonne ses études dans lesquelles il n'excelle pas et crée son premier groupe : les Dritons. Sa carrière est lancée !
Taxé de dilettantisme, le dandy parisien dénote dans cette génération où les yéyés sont sur le devant de la scène.
Singulier, il le sera toute sa vie. On a toujours l'impression qu'il instaure une forme de distance, comme s'il était ailleurs, pas vraiment impliqué.
Il alternera ainsi des moments de travail intense avec des pauses plus ou moins longues de paresse.
On retiendra de cet éternel adolescent ne se prenant jamais au sérieux et fidèle en amitié des chansons au ton décalé, des rôles magnifiques, un humour potache et une lucidité un brin misanthrope sur le monde.
C'est tout ce qui le rend si attachant et qu'il sait si bien transmettre dans ces mémoires que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.

EXTRAITS
Déconnons avant que tout s'arrête.
J'ai raté mes études, mais j'ai réussi mes copains.
J'étais rebelle à tout, y compris à la rébellion.
Mais déconner, c'est très sérieux.
C'est ça, la démocratie : la tyrannie en pantacourt.
J'appartiens à une espèce curieuse : le misanthrope entouré.
Et on boit encore plus. Et un jour on en crève.
J'ai souvent préféré un grand chablis à un grand rôle.
Je suis un ermite sociable.
De tous mes potes, le personnage le plus important a toujours été le silence.

Lien : https://papivore.net/documen..
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Jacques Dutronc nait en 1943, vers les 5 heures du matin (déjà un signe du destin), il vient à la chanson par hasard. Il va marquer la culture populaire. Les souvenirs de cet anticonformiste entrainent dans l'histoire du siècle passé, ils traversent les modes et évoquent ceux qui ont fait la vie culturelle populaire (politiques compris). Ils revisitent nos propres souvenirs.
Dutronc raconte une multitude d'anecdotes autour de nombreuses personnalités qui ont croisé son chemin et qui ont marqué l'époque. Il parvient avec une étonnante économie de mots à dire son affection ou son admiration sans tomber dans l'effusion.
le livre ressemble à l'image que l'on peut avoir du personnage : beaucoup d'humour énormément de dérision, un refus permanent de se prendre au sérieux. Un beau gars décalé qui peut agacer tant il semble se ficher de tout, et ne pas croire en grand chose (une sorte de punk à sa façon).
J'ai aimé ce moment passé en compagnie de Dutronc : j'ai souri à ses incessantes blagues, j'ai apprécié ses innombrables jeux de mots (à deux balles diront certains). J'ai savouré la dérision qui protège contre le pire. J'ai retraversé avec plaisir les chansons, les films, les acteurs, les interprètes, les musiciens qui ont marqué trois décennies (et mon adolescence).
Un livre malgré tout a déconseiller aux grincheux conformistes, aux militants de la ligue anti alcoolique et aux intégristes du sans tabac.
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Je ne lis pas beaucoup de biographies, ni d'autobiographies, Gainsbourg, les Beatles, Téléphone, Daniel Balavoine pour les premières, Keith Richards, Louis Bertignac et aujourd'hui Jacques Dutronc pour les secondes, mais j'en oublie sûrement, et j'aime bien ce genre, si le sujet me plaît bien entendu !
J'ai reçu ce DUTRONC en cadeau de Noël (et je m'y attendais un peu) avec bonheur, car je suis un fan de la première heure de ce chanteur si décalé, qui a connu le succès à mon adolescence, alors que je découvrais avec passion tous les trésors de la Pop anglaise et le R'n'B américain, tout en écoutant quelques Français plutôt "classiques" ( Brel, Brassens, Ferrat, Ferré) ou "dans le vent" (Polnareff, Françoise Hardy, Véronique Sanson).
Cette autobiographie m'a fait revivre de bons moments, aussi bien musicaux que cinématographiques, j'y ai pris beaucoup de plaisir, car le deuxième "Grand Jacques" a su raconter avec parfois du cynisme, parfois de la désinvolture, parfois de la pudeur, mais toujours avec humour, de nombreuses anecdotes et également beaucoup de son propre ressenti sur ses carrières et sa vie de Bohème.
Un excellent moment de lecture !
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Une bio d'un chanteur que j'aime beaucoup, moi qui tient toutes ses chansons écrites avec Jacques Lanzmann pour des bijoux et en particulier « il est cinq heures Paris s'éveille » pour un chef d'oeuvre de la chanson française.
Les premiers chapitres sont assez intéressants, qui évoquent son enfance et notamment sa rencontre très jeune, bien avant qu'ils soient connus, avec Johnny.
Puis très vite, c'est le succès avec la période Lanzmann. J'attendais plein d'anecdotes sur ce duo tellement fertile, sur leur inspiration, le processus créatif, la répartition des rôles dans l'écriture, leurs différends, l'influence de chacun sur l'autre, etc… Après tout, le titre du bouquin est une chanson écrite par Lanzmann.
Et bien non. Dutronc passe très sur ce passage de sa vie, semblant ne pas porter Lanzmann dans son coeur.
Il consacre l'essentiel de son bouquin à évoquer, avec humour heureusement, sa carrière d'acteur. Pas de chance pour moi, je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu plus de 2 fois dans des films… Il en ressort des anecdotes plus ou moins captivantes sur le monde du cinéma (il voit le génie partout), beaucoup de calembours, quelques déclarations d'amour pour la bouffe, la déconne et la Corse. le tout se termine par un aphorisme : « Je n'ai strictement rien à dire, mais je tiens à ce que ça se sache ». Moi je crois que c'est tout le contraire. Dutronc a beaucoup à dire mais il n'a pas su le raconter.
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critiques presse (1)
LeFigaro
06 novembre 2023
À 80 ans, le chanteur et acteur publie ses mémoires. Un petit bijou au style enlevé, drôle et détaché ; l’esquisse d’une vie de dandy.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
J’aime le caractère des chats. Ils sont indépendants, sans être tout à fait corses. Si tu ne nourris pas un chat, il ira chez le voisin. Un chien, il restera là, à t’attendre. D’ailleurs, c’est l’homme qui vient vers le chat ; le chien vient vers l’homme. Le chat est reposant. C’est un antistress. Si je les préfère aux hommes, c’est aussi parce qu’ils ne déçoivent pas. 
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Je devais mourir le dernier jour du tournage. Je n’avais aucune idée de la façon de m’y prendre. J’ai laissé faire mon instinct. Les infirmières qui étaient sur le film ont trouvé que je mourais très bien. Ce qui, d’une certaine façon, est assez réconfortant. 
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Il y a eu une vraie rupture, là. L’époque n’était plus faite pour ce genre de disque. On ne se comprenait plus. L’humour et le second degré ont commencé à avoir mauvaise presse. On pouvait rire de tout, oui, mais… 
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On m’a souvent demandé mes opinions politiques, ou, plus vicieusement, « le regard que je portais sur l’époque ». Aucun : je suis myope. 
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 Au début des années 1990, Wim Wenders m’appelle. Il me dit qu’il aimait bien mes chansons et qu’il pleuvait sur Berlin. Moi, j’étais en Corse, et il pleuvait aussi. Il voulait me voir. On s’est vus, à Paris, plusieurs fois. Il ne parle pas beaucoup  et moi non plus. On s’est donc très bien entendu.
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Vidéo de Jacques Dutronc
Dutronc à Télématin
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Lisons avec le cinéma de Jacques Dutronc

Roman de science-fiction post-apocalyptique de l'écrivain français Robert Merle, paru en 1972, il a été adapté au cinéma par Christian de Chalonges en 1981 (l'élection de François Mitterand n'a rien à voir avec cette sortie) j'y joue le rôle de Colin aux côtés de Jacques Villeret, Jean-Louis Trintigant et Michel Serrault. Comme celui du roman, le titre du film est :

Mâle ville
Malevil
La ville endormie
La ville maudite

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