La petite troupe de Monsieur Vincent, tome 1 : Joachim aux 1000 idées

Le roi est parti, le roi a quitté Paris!

Tout le monde le sussure, le murmure, en discute, la rumeur fait grossir l'inquiétude et tout autour des jeunes Joachim et Gaspard, aux Halles, elle devient palpable.

Nous sommes au 17ème siècle et il paraitrait que le roi Louis XIV a été éloigné de Paris.

Nous vous laisserons le soin de découvrir le détail des circonstances avec le roman.

Louis, comme Joachim, n'a que 10 ans, il est un peu difficile pour notre héros, Joachim, de comprendre comment son absence peut à ce point bouleverser l'ordre établi.

C'est sa mère Anne qui exerce en tant que régente le temps de son adolescence, secondée par Mazarin, un conseiller peu apprécié par le peuple dans ses décisions.

Louis, on le comprend, est l'espoir théorique d'une politique plus favorable aux attentes du peuple et avec son départ, c'est tout le symbole qui s'envole.
La royauté est fachée avec le peuple et elle entend bien le faire comprendre.
Les choses vont se compliquer et il faudra trouver une solution pour contrer l'intention royale de faire plier le peuple.
Joachim sera le jeune héros du système D, celui aux 1000 idées et le plein d'enthousiasme encore intact pour donner le coup de main à son père fripier.
Mettre un repas sur sa table et celle des autres deviendra une véritable mission en soi et comme Joachim ne souhaite pas aller à l'école, qu'à cela ne tienne, il travaillera, lui et son complice Gaspard.
Mais que faire à cette époque pour gagner un peu de sous à 10 ans?
Joachim va se trouver embarquer dans la drôle d'équipe d'intervention sociale de Monsieur Vincent et il y aura de quoi faire.
Libre à nous de croire en une divinité ou de ne pas croire, cela ne sera pas le sujet.
La vraie foi mise en avant ici sera celle de battre la pauvreté.
Une fierté pour les uns, un dur combat pour les autres, un vrai panier percé pour les derniers.
L'auteure Béatrice Égémar fournit des détails historiques intéressants, rendant la perspective moins mannichéene, dans cette lutte du riche et du pauvre.

Joachim reçoit des "Dames de la charité" chez lui pour son père malade. Pour faire court, chers lecteurs, disons que c'était l'aide médicale et "sociale" de l'époque. Ces femmes de la campagne vouaient leur existence à assister les plus pauvres et démunis, ce mouvement fondé par François de Paul ( dit St François) était soutenu par la régente Anne, financé par des nobles et des bourgeoises qui, évidemment, ne se sentaient pas pour cette époque de le faire elles-mêmes.
Le roman nous le dit, c'était le grand recours pour les sans le sous qui n'avaient rien à manger ou de quoi se soigner. Des linges propres, de la soupe chaude à domicile et des sirops étaient gratuits et les bienvenus. On nous parle aussi de plus de mille enfants abandonnés et orphelins à entretenir à leurs frais car il était impossible d'être mère célibataire et d'élever un enfant hors mariage, nous dit-on. Statut ou manque moyens? Sans doute les deux.
On mettra un peu plus en lumière dans ce roman jeunesse l'action de ces personnages pieux plus que celle d'artisans ou d'hommes de la cour comme à l'accoutumée, l'intention de l'éditeur Mame, un peu spécialiste du genre, complètera le travail historique des autres auteurs pour l'époque.

C'est une offre plutôt intéressante, sur un travail de Béatrice Égémar d'autant plus, auteure que nous avions apprécié sur la trilogie " Un parfum d'histoire".