Funambules

Bien que la construction du roman soit originale je ne suis pas parvenue à apprécier réellement cette histoire. Pourtant j'admire beaucoup les funambules, le monde du cirque m'émerveille aussi. Je n'ai pas apprécié les personnages hormis Julien, aucun attachement, et le style un peu trop stéréotypé.
Malgré tout, il y a chemin faisant de beau passage, quelques éclats de poésie mais suffisamment pour mettre 4 étoiles ni contenter mon plaisir de lire.
Une lecture rapide et qui ne restera pas longtemps en mémoire.

Il m'a bien plu, ce roman tout en balancements entre stabilité et fluctuation. J'en ai aimé l'histoire, la construction et l'écriture qui file la métaphore de l'équilibre et du fil ténu mais solide sur lequel viennent danser les personnages.
Une histoire de funambules, oui, où les fils dessinent toute une cartographie de vies parallèles où la fiction contrebalance le réel. Deux récits, deux histoires comme en miroir, comme un balancier qui oscille et permet à l'équilibriste d'avancer sans chuter : Projections imaginaires, Judith et Julien, déambulent dans un scénario qu'Ada présente à Denis, producteur de cinéma. Ce premier film qu'elle veut monter prend des allures de dernier espoir pour la jeune femme et elle dévide son histoire face à un homme plein de condescendance et plutôt réticent à l'écouter.
Telle Shéhérazade, sur le fil du rasoir qui décidera de sa vie ou de sa mort, elle tente de capter l'intérêt de son interlocuteur, qui utilise de multiples procédés pour la déstabiliser et guette, voire suscite, le faux pas qui fera chuter Ada. Les dialogues sont pétillants et j'en ai apprécié la fausse légèreté qui semble cacher une sourde mélancolie et une véritable angoisse devant les aléas de la création. Parfaite image du funambule, le roman se place dans une sorte d'apesanteur gracieuse qui ne laisse pas oublier, malgré tout, la proximité du vide et de la mort, physique ou sociale.

Voici un premier roman où tout se joue sur un fil, autant le(s) thème(s) de l'intrigue ( oui je sais ces parenthèses paraissent bizarres, mais comment définir l'unique/multiple intrigue qui donne toute l'originalité de ces "Funambules" ? ) que parfois l'intérêt du lecteur.
Au départ, classiquement, nous balançons entre deux récits entremêlés, celui de Judith, journaliste pas vraiment grand reporter et celui d'Ada, jeune femme un peu paumée, espérant pouvoir réaliser un premier film. La première s'invite dans un cirque en représentation à Mimizan ( dans les Landes... pour les nuls en géographie ...donc loin du brillant de Cannes ou du signifiant Calais). La seconde se traîne dans un petit studio qu'elle devra quitter dans cinq jours sans savoir où elle va pouvoir se poser ensuite. Deux portraits de funambules de la vie, au bord d'une possible précarité si faux pas et dont la solitude s'agrandit au fur et à mesure que la vie en société devient de plus en plus difficile. Judith flashera sur un funambule, autant pour ses talents que pour son charisme à la froideur intriguante. Ada, vivra d'un vague espoir de voir son scénario accepté par un producteur avec qui elle a un rendez-vous de la dernière chance. Très vite, on s'apercevra que ces deux intrigues n'en font qu'une, s'unissant dans un récit unique que l'auteure nous écrit en funambule .
Le scénario, présenté sous forme de récit, vaut ce qu'il vaut et se transformera au gré des remarques pointues du producteur puis de l'imagination galopante de la scénariste qui essaiera de répondre au mieux, aux canons des desiderata d'un cinéma formaté. Ces deux derniers se livreront à une joute verbale qui fera évidemment penser à la partie d'échec entre la vie et de la mort dans "Le septième sceau" d'Ingmar Bergman ( évoqué dans le roman), Ada jouant quasiment sa survie sociale.
Cette construction, franchement ludique, parfois jouissive, trouve ses limites dans le déséquilibre des deux histoires. le scénario, certes convenu pour permettre sa transformation rapide face à un décideur, manque toutefois de relief. le récit du duel entre celle qui se rêve réalisatrice et le producteur, prend très vite le pas sur le reste. En tant que lecteur, nous sommes sur le fil, notre intérêt réel peut parfois vaciller, voire penser dangereusement que l'on nous offre un récit un peu lambda.
Nous arrivons toutefois à garder le fil de cette histoire sous nos yeux, l'écriture fluide, parfois joyeusement mordante pour traiter le personnage d'Ada et le monde du cinéma, de Charlotte Erlih, rend son personnage très attachant. On peut saluer pour un premier roman, un joli récit vraiment ludique mais fragilisé par deux histoires pas toujours en harmonie au niveau de la tonalité, l'ordinaire de l'un se heurtant à la jolie rugosité de l'autre.
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Il s'agit d'un premier roman mais pas tout à fait car l'auteure a déjà publié des romans pour jeunesse. Et j'avais lu « Bacha Posh », dont j'avais apprécié la lecture et qui parlait d'un sujet rarement abordé, la place des filles dans la société afghane et celles qui se font passer pour un garçon pour trouver une place dans la société.
« Funambules » est donc un premier roman pour adultes et sa lecture est plaisante. L'auteure nous parle avec délicatesse d'une histoire d'amour sur le fil (facile pour un funambule). Un livre à double entrée : Ada est une jeune scénariste et a un rendez-vous avec un producteur pour défendre et vendre son projet. Et ce projet est alors l'autre histoire de ce texte. Ada et Denis, le producteur, vont alors décortiquer l'histoire de ce projet de scenario : Judith, le double d'Ada, dans le scenario est journaliste et un jour elle va aller faire un reportage dans un cirque et filmer en direct l'accident d'un des funambules. Que faire, utiliser ces images ou alors passer à autre chose. Mais elle va surtout rencontrer Julien, un jeune funambule, un peu border line et ils vont échafauder un projet ensemble, tirer un fil entre les deux tours de Notre Dame de Paris et lui va se promener sur ce fil et elle va filmer cette aventure et peut être ainsi dans le monde de la presse. Mais il y a aussi une histoire d'amour entre ces deux êtres en marge, en border line. Double voix dans ce texte qui est une lecture agréable. Les deux personnages féminins sont touchants dans leur recherche d'un but dans la vie et dans leur relation amoureuse. L'auteure décrit très bien le travail de création, celui de la scénariste aidée ou empêchée par les remarques du producteur ? Cette double histoire balade le lecteur dans deux univers très bien décrit et ai été sensible aux descriptions de la forêt des Landes.
Merci à version femina de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Trois personnages, sur un fil tendu entre ciel et terre, avancent. Si Julien est vraiment funambule, pour Ada et Judith la métaphore est filée. Leur existence est sans cesse traversée d'obstacles, rendant leur progression difficile. Elles naviguent entre deux eaux, redoutent l'engagement, la prise de risque. La chute menace, le vide affole. Il leur faut trouver l'équilibre.

Ada a écrit le scénario d'un film, qu'elle rêve de tourner. Fragilisée par des soucis financiers et une vie sentimentale au point mort, elle s'apprête à rencontrer un producteur. Une chance ultime qui ne tient qu'à un fil. Un face à face angoissant, une joute verbale intense. L'homme place Ada devant des contradictions, des invraisemblances, des lieux communs, la pousse dans ses retranchements. L'imagination s'emballe, il faut délier les noeuds.

Voilà le fil de l'histoire inventée par Ada. Judith est journaliste, justement en train de filmer Lorenzo un funambule dans un petit cirque ambulant à Mimizan. C'est l'accident. L'acrobate tombe. Elle arrête son reportage, ne recueille aucun témoignage, son supérieur enrage, elle est virée. Désarçonnée et seule, Judith erre dans la pinède où elle rencontre Julien, un ami funambule de Lorenzo. La façon qu'a cet homme de braver le danger fascine et charme Judith. Elle lui lance un défi : évoluer sur un fil tiré entre deux tours de Notre-Dame de Paris, elle le filmerait, les mettant tous deux dans la lumière…

Des équilibristes de la vie, une mise en abyme habile, une écriture alerte, un premier roman réussi.
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