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3,37

sur 1190 notes
Récit très court sur une histoire d' amour atypique entre un jeune étudiant et une femme bien plus âgée et établie.
Récit agréable a lire et assez intéressant.
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plus qu'un roman, un témoignage transparent sur la relation que l'auteur a eu avec un homme 30 ans plus jeune. rien de romancé ,ce qui donne une touche de réalisme fort interessant. L'écriture est fluide, le vocabulaire recherché( j'ai appris 2 mots) au service de cette belle histoire ! s'agit il d'amour? oui sans doute!
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Que dire de cet opuscule ? 28 pages. Lecture d'à peine 40 minutes. Dans un train. Pour passer le temps. Lecture de gare : serait-ce une bonne définition ?
Définition de Wikipédia : La littérature de gare, et plus particulièrement le roman de gare pour le roman, est un genre littéraire se caractérisant par des ouvrages se lisant facilement et rapidement, distrayants mais superficiels, qui tirent leur nom du fait qu'ils sont réputés être achetés dans les gares pour s'occuper en attendant son train ou pendant le voyage.
Au retour, l'amie qui m'accompagnait, après un séjour sublime à Paris et trois expositions : Monet-Mitchell, Rosa Bonheur, Edvard Munch, lecture faite, m'a rendu le livre, dubitative voire dépitée. Sans un mot qui voulait tout dire. Quelques jours plus tard, on en reparle. Pour elle cet ouvrage est une imposture. Il y a longtemps elle a acheté plusieurs romans qu'elle a apprécié à l'époque.
Ce 22e livre d'Annie Ernaux, texte très court, mais décisif, comme l'a qualifié François Busnel, lors de la Grande Librairie consacrée à l'auteur, le 4 mai 2022. Récit rédigé à la première personne d'une relation vécue avec un homme de 30 ans de moins que la narratrice : ce texte serait peut-être une clé qu'elle offre pour comprendre, pour lire aussi, toute son oeuvre. Telle est l'introduction du journaliste.
Ai-je manqué quelque chose ? Peut-être l'ai-je lu dans de mauvaises conditions ? Deux Allemands jouaient aux échecs à côté de nous. Ils discutaient en même temps dans leur langue si gutturale que j'ai dû m'appareiller de mon écouteur pour distiller une agréable musique de film espérant m'enfermer dans une bulle pour lire tranquillement. Mais cela n'a pas réussi. J'ai quand même persévéré et terminé ma lecture. Avec une certaine insatisfaction, voire colère. Car même dans cette ambiance, en fermant le livre, j'ai eu l'impression de n'avoir pas lu. Il m'est pourtant arrivé de lire dans une ambiance un peu bruyante, mais tellement happée par l'histoire, je n'entendais plus rien autour de moi.
Quelques jours après, au moment où j'écris ces lignes, il ne me reste rien des 28 pages du « Jeune Homme » - François Busnel est généreux : il en donne 40 pages, mais cela c'est la pagination du livre. de plus le texte est fait de paragraphes séparés par des espaces plus ou moins importants. Même les caractères sont plus gros. Si si, j'ai vérifié en prenant un livre de la même collection Blanche. Si j'avais voulu le faire, je n'y serais pas arrivée. Je suis tombée sur la page 100 de l'Anomalie et j'étais sur la page 16 du Jeune Homme et le premier mot était le même et je vous le donne en mille, c'est le mot : même. Et on voit bien la différence de la taille des caractères. Vous me direz, la taille du livre est également plus petite que l'autre. A vérifier quand les deux sortiront en poche. En testant avec un autre livre de la Blanche de la même taille, Essai d'explication du Cimetière marin de Gustave Cohen, les caractères sont encore plus petits que ceux de l'Anomalie …
Voilà pour ma première impression. Blague à part, car bien sûr la critique est facile …. Je vais donc le relire dans un calme absolu, bien installée dans mon fauteuil, pour un second avis … une seconde chance.
Cela n'a rien à voir, mais je n'aime pas trop l'art contemporain, l'art abstrait en général, et pourtant, je ressens quelque chose de particulier quand je vois des oeuvres de Jackson Pollock ou de Joan Mitchell. Quand j'ai découvert des artistes comme Frida Kahlo, j'étais un peu horrifiée par ces oeuvres violentes. Je viens de découvrir celles d'Edvard Munch dont je ne connaissais que « le Cri » ne m'étant intéressée à l'auteur, à sa vie, à sa démarche avant l'exposition du Musée d'Orsay. Mais dès que l'on s'y penche, le déclic se produit. On voit également d'autres côtés de sa personnalité plus lumineuses et maintenant que je le comprends un peu mieux, je l'aime. Certes à un degré moindre que mon peintre de prédilection qu'est Modigliani. Tout ça pour dire qu'il faut approfondir pour comprendre – logique ou pléonasme – et peut-être arriver à apprécier. Il en est de même pour la littérature.
Pour ce faire, j'ai réécouté les deux LGL consacrées à Annie Ernaux, celle du 4 mai avec François Busnel en podcast, veille de sortie du livre et le replay de celle du 19 octobre dernier avec Augustin Trapenard, quelques jours après l'attribution du prix Nobel pour l'ensemble de son oeuvre.
Je n'ai pas cherché à m'écrire, dit-elle, à faire oeuvre de ma vie, je me suis servie d'elle, des événements, généralement ordinaires qui l'ont traversée, des situations et des sentiments qu'il m'a été donnés de connaître, comme d'une matière à explorer pour saisir et mettre au jour quelque chose de l'ordre d'une vérité sensible.
Son écriture serait donc l'inverse d'une écriture narcissique, autocentrée, auto-analytique, qui est souvent l'impression que l'on ressent lorsque sort de ce genre de récit. Je l'ai constaté en lisant quelques livres de Camille Laurens. Mais Annie Ernaux s'en défend. En fait, elle reconstruit simplement la dimension vécue du passé. En un mot, pour moi, la mémoire. Un livre pour sa propre mémoire. Alors pourquoi ne pas l'avoir inclus, puisqu'il a la taille d'un chapitre, dans Ses Mémoires ? Ou est-ce tout bonnement un témoignage ?
Je lis une seconde fois le livre, cette fois dans le calme et à voix haute.
p. 17 : il m'arrachait à ma génération, mais je n'étais pas dans la sienne.
En fait, elle n'a pas voulu s'intégrer à la sienne, puisque lorsqu'il rencontrait ses amis, elle se tenait à l'écart. Avait-elle honte ?
Pourtant plus loin, le regard « lourdement réprobateur » d'anonymes, la renforçait dans sa « détermination à ne pas cacher sa liaison avec un homme qui aurait pu être son fils ».
En tout cas, elle a honte de ses origines qu'elle retrouve en lui, avec la réminiscence des mêmes comportements « plouc » de sa jeunesse. « Il était porteur de la mémoire de mon premier monde », écrit-elle.
En définitive, elle décrit la relation d'une femme mûre et d'un gigolo (ou au mieux un homme-objet) puisque leur « relation pouvait s'envisager sous l'angle du profit » : son plaisir contre un voyage à Venise, à Madrid, et, confirme-t-elle, elle était « en position dominante ».
Au mieux, en a-t-elle été une initiatrice, comme elle le dit à la fin du récit ?
C'est le démon de midi au féminin. Ce n'est ni une critique ni une réprobation. Je le comprends d'autant mieux que, moi-même, entre 53 et 55 ans, je l'ai vécu. Et comme Annie Ernaux, « c'était pour ne pas avoir devant moi, continuellement, le visage marqué d'un homme de mon âge, celui de mon propre vieillissement ».
Son expérience, dans les années 90, était vécue et assumée pour « changer les conventions ». En ce qui me concerne, 15 ans plus tard, les regards n'en étaient pas moins réprobateurs. Mais comme elle, cela ne me gênait pas du tout.
La fin de ce type de relation est inévitable et je pense ne rien dévoiler, puisque que ce n'est pas un « roman », pas une « fiction ». Il n'y a pas de suspens.
Après cette deuxième lecture, je ne trouve toujours pas ce qu'il faut en retenir. Je conçois parfaitement, que pour l'auteur, cela lui a sans doute procuré un effet cathartique, même si ce n'était pas le but recherché. Peut-être un outil de mémoire dans le cas où Alzheimer viendrait rôder beaucoup plus tard, ce que je ne lui souhaite pas.
Avec cette écriture « plate », telle qu'elle la définit, c'est-à-dire proche du réel, sans fioriture, je n'ai ressenti aucune émotion. La lecture ne m'a rien apporté. Elle n'en a donc pas été agréable. J'en ressens simplement un vide, une perte de temps. Et pourtant, j'ai voulu approfondir, pendant deux jours, à revoir les deux LGL, ainsi que plusieurs interviews sur youtube et autres documents, car je ne veux pas passer à côté d'un auteur. Je n'ai pas apprécié ce récit, mais je ne le rejette pas. Je suis têtue et ne veux pas rester sur cet échec de lecture, et vais lire d'autres livres d'Annie Ernaux qui me conforteront dans mon avis ou le contrediront, pourquoi pas ? Il y a juste trente ans, j'ai lu « Passion simple ». Je n'ai pas dû en retirer quelques satisfactions, puisque je n'avais pas lu d'autres livres jusque-là. Quand j'apprécie une première lecture d'un auteur, je lui reste fidèle, comme William Boyd, Arturo Perez-Reverte, Douglas Kennedy, sans parler de Henry James, et de nombreux autres. Il est vrai que je préfère la fiction pure, celle par laquelle on peut s'évader d'une façon ou d'une autre. Je viens de découvrir Amélie Nothomb que je souhaitais lire depuis longtemps. J'ai commencé par son premier roman « Hygiène de l'assassin » que j'ai vraiment apprécié. Je vais poursuivre la lecture de ses romans de façon chronologique. Ce que je vais faire également pour Annie Ernaux, avec Les Armoires vides.
8788 caractères (espaces compris ou 7278 espaces non compris) pour une lecture non réjouissante. C'est ma première « critique » aussi dense, alors que la prescription minimum de Babelio est de 250 caractères, espaces compris (ce qui m'a surpris). J'espère n'avoir pas ennuyé les personnes qui auront eu la patience de la lire en entier.
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Le premier livre d'Annie Ernaux que j'ai lu. Je savais que ces textes étaient concis… mais pas à ce point. 24 pages en gros caractères, et pourtant, tout y est. Un tour de force, une sorte d'exploit littéraire, de défi. Je n'ai pas d'appréciation plus “autorisée” à vous communiquer, si ce n'est que découvrir ce qui s'apparente à une nouvelle mérite le voyage – et ne vous prendra pas beaucoup de temps. Un conseil cependant : ralentissez votre rythme de lecture pour apprécier pleinement chaque phrase, ciselée avec un art admirable.
°
Si maintenant je m'exprime à partir de goûts très personnels, je dois dire que j'ai une nette préférence pour des plongées plus longues et complètes dans la littérature romanesque à caractère autobiographique. Un exemple ? L'oeuvre de Jean Rouaud, qui m'a stupéfait par sa virtuosité de construction et sa puissance évocatrice.
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Le texte est bref, puissant, comme la passion qui unit l'autrice à ce jeune homme de trente ans son cadet. Il pose les questions du temps et de la mémoire.

Tout autour d'eux, une chanson entendue dans un café, le regard des autres lorsqu'ils se promènent main dans la main, tout leur rappelle que leur temporalité est différente et que, si l'un est tourné vers l'avenir et le possible, l'autre est nourri du passé et de sa mémoire. Et pourtant l'amour est là, faisant fi de ce qui devrait les séparer. Jusqu'au souvenir de cet avortement clandestin, dont Annie Ernaux se fait la voix dans L'événement qui, tel une renaissance, marquera la fin de leur histoire d'amour.

Un texte de très exactement 27 pages, à la police d'écriture large, qui va à l'essentiel. Nul besoin de faire long pour toucher.

Une écriture que je qualifierais de “nue”, en ce sens où elle dénude tout. Certains diront qu'elle est dénuée d'émotion. Or moi je trouve qu'elle touche à l'intime.

Au delà de ce qui semble être une confession analytique, ce texte est universel. Une réflexion intense sur la société. Sur la femme. Sur les conventions. Sur le scandale encore aujourd'hui d'être libre, assumée.

Nul doute que pour Annie Ernaux la vie est écriture.

@lakiosquiere
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Lecture très courte mais touchante sur la relation d'Annie Ernaux avec un homme d'une vingtaine d'année quand elle en avait une cinquantaine. La façon dont elle aborde la beauté, la vieillesse, le désir, le temps est particulièrement réussie. Je retiens notamment le moment où elle décrit la façon dont elle voit en lui sa propre personne avant qu'elle se marie, du point de vue de la classe, lorsqu'elle observe les "gestes" de son amant lors des repas.
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Temps de lecture : 24 minutes

A travers ce très court récit, Annie Ernaux raconte sa passion avec un jeune homme de 30 ans son cadet. Elle le nomme A mais nous savons tous qu'il s'agit de Philippe Vilain 😏 (#gossiplitteraire ).

A première lecture, on pourrait se dire qu'Annie Ernaux ne s'est pas foulée avec ce récit. Et puis, le temps fait son oeuvre. On cogite. Et on comprend. Et puis, elle nous le dit dès le début :

« Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. »

Annie Ernaux prend pour excuse cette histoire d'amour pour évoquer son rapport au temps et à l'écriture.

A lui rappelle son enfance, son adolescence, ses années étudiantes à Rouen, ses déjeuners avec ses parents. « Un passé incorporé ».

Elle se livre au lecteur. Cette relation avec A lui a donné la force d'écrire sur son avortement qu'elle racontera dans l'événement.

Alors oui, ce petit roman de 40 pages paraît frêle. Mais ce sont 40 pages explosives, subtiles et avec un double-fond.

Bref, mais intense.
Court, mais remarquable.

Temps d'impact : indéterminé
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28 pages dans une mise en page aérée d'une écriture aérienne, tour à tour éthérée et incarnée. 8 euros, vous conviendrez qu'on a rarement vu un feuillet payé si cher par son lecteur. Et avec ça, deux fois tout de même la présence du mot déréliction dans ce très court texte. Malgré tout, une petite ode charmante au désir féminin affirmé et revendiqué, en dépit du temps qui passe.
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La plume libre et introspective d'Annie Ernaux relate son aventure, devenue histoire, avec un étudiant de 30 ans son cadet. Cet étudiant lui permet de revivre sa jeunesse, tandis qu'elle l'initie avec son expérience. La quarantaine de pages du roman se lit d'une traite, en toute légèreté.
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La lecture de cette trentaine de pages écrites par Annie Ernaux a créé chez moi un malaise que j'ai mis du temps à analyser. Qu'est-ce qui me déplaisait dans ce bref récit d'une liaison passagère ? La différence d'âge entre l'écrivaine et le jeune homme ? Non. La condition d'étudiant de l'un et la notoriété reconnue de l'autre ? Non. La passion amoureuse ? Pas davantage. Alors ?
La vérité est que je me suis mise à la place de ce jeune homme. Plus exactement, je me suis mise dans la place qui est faite à ce jeune homme par Annie Ernaux. Celle d'un accélérateur de création : « C'est peut-être ce désir de déclencher l'écriture du livre […] qui m'avait poussée à emmener A. chez moi boire un verre […] », « Je travaillais continûment à mon récit et, par une stratégie résolue de distanciation, à la rupture. À quelques semaines près, celle-ci a coïncidé avec la fin du livre. » Par ailleurs, Annie Ernaux instaure un rapport de domination, reposant sur un profit (un donnant-donnant : tu me donnes du plaisir, je te paie des voyages). Mais, il n'y a pas de profit réciproque quand on place son amant dans une position subalterne : « J'étais en position dominante et j'utilisais les armes d'une position dont, toutefois, je connaissais la fragilité dans une relation amoureuse ».
Faut-il avoir l'audace de dire les choses pour en décolorer l'humiliation de les avoir pensées et écrites ? Suffit-il de se coller l'étiquette de la bourgeoise pour utiliser jusqu'à plus soif celle de transfuge de classe ?
Oh ! Que ce petit livre brûle, comme un minuscule fagot jeté dans le feu d'une gloire littéraire ! Il n'y aura eu presque aucune grâce accordée à ce jeune homme, sinon le malheur de sa naïveté.
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