De nulle part

Au tout début, des jumeaux nouveaux-nés dans des circonstances glauques sont abandonnés et recueillis par l'Assistance publique. Leurs responsables auraient voulu qu'ils soient adoptés ensemble mais pas moyen. Leurs destins seront séparés.
Au début, on suit Antoine, adopté mais il se retrouve en institution à 5 ans. La malchance semble l'accompagner malgré une immense bonne volonté de sa part y compris dans les études.
Il fait la connaissance de son frère jumeau, Raphaël qui est à sa recherche. C'est le début des vrais malheurs d'Antoine.
Une équipe de policiers enquête sur un tueur en série qui s'attaque à des jeunes femmes.
Tout semble cousu de fil blanc mais non. Comment vont-ils démêler cette histoire qui a bien entendu un lien avec les deux frères. L'enquête est très bien menée. On se demande vraiment comment tout cela va se terminer, comment le coupable va se débrouiller dans cette galère.
J'ai mis 5 étoiles au livre de Claire Favan car je l'ai trouvé passionnant. le personnage d'Antoine qui veut se tirer de la médiocrité à tout prix m'a fait perdre mon objectivité.
Les destins des deux frères sont différents et aucun des deux n'a un sort enviable.
J'ai aimé le passage où la science arrive à différencier deux ADN semblables de jumeaux monozygotes, rien que par leurs modes de vies différents.
Et la fin, on peut dire qu'elle est terrible mais tellement en accord avec l'histoire d'Antoine.
Premier livre de l'auteure pour moi.

Dans mes notes en vue de cette chronique, j'avais écrit qu'Antoine cumulait les malchances : “battu, drogué, affamé, humilié, rabaissé.”
Il subit les scandales des foyers sordides et est"traité comme un esclave par certaines familles d'accueil qui ne prennent les gosses que pour l'argent.”
Je m'en étais ouvert à l'autrice qui me répondit : “si vous saviez à quel point je n'ai rien inventé concernant sa jeunesse…”
A la dernière page : "Il était une fois…”, elle explique que l'inspiration vient de sa famille et qu'elle a étudié les dégâts subis par les enfants confiés à l'ASE avec la référence de Lyes Louffok qui témoigne des maltraitances institutionnelles au nom des enfants placés, dans son livre “Dans l'enfer des foyers.”…

Les livres de Claire Favan (ou du moins ceux que j'ai lus) font souvent une grande place à l'enfance, ici au parcours d'un enfant de l'ASE lié au thème de la gémellité.

Mais je ne veux pas vous laisser croire qu'il s'agit d'un essai sur le sujet, “De nulle part” est bel et bien un thriller psychologique passionnant.

Nous partageons les “galères” d'Antoine, critiquons parfois ses choix, mais vivons avec empathie son parcours chaotique de placements par l'Aide Sociale à l'Enfance.

Claire Favan ne fait pas dans l'angélisme montrant le caractère récurrent des “emmerdes”des défavorisés de la vie.

Si nous sommes assez vite affranchis de l'histoire, nous suivons néanmoins les errances de la police et de la justice pour découvrir la vérité, en vivant les conséquences pour Antoine.

La lecture est aisée, l'autrice se concentrant sur l'essentiel, romançant sans digression et sans surenchère.

De nulle part, certes... mais vers où ?
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Les histoires de jumeaux me fascinent, et c'est sans doute ce qui m'a attirée sur la 4e de couv', dont je n'ai lu que les premières lignes - heureusement, car elle spoile. Je garde des souvenirs intenses des 'Météores' de Michel Tournier et du roman 'Twins' (Bari Wood & Jack Geasland, 1977), adapté par David Cronenberg en 1988 sous le titre 'Faux-Semblants' pour la VF (double interprétation magistrale de Jeremy Irons ♥).
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Cette intrigue de Claire Favan est tellement bien construite et riche en surprises qu'il serait dommage d'en dévoiler des événements qui n'interviennent qu'après 80 pages, même si on a pu émettre certaines hypothèses à la lecture.
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Il est question de l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance), et du sort désastreux des orphelins et des enfants retirés à la garde de leurs parents, qu'ils atterrissent en foyer ou en famille d'accueil. On y voit deux garçons "amis pour la vie" qui semblent assez rapidement prendre des chemins différents - l'un d'eux a-t-il encore comme moteur l'amour parental dont il a bénéficié jusqu'à ses cinq ans ?
On aimerait que la niaque suffise pour que les statistiques s'améliorent :
"Seul 1/3 d'entre eux peuvent bénéficier d'un contrat jeune majeur [à 18 ans], censé assurer la transition entre la majorité et l'autonomie. (...) Selon les chiffres de l'avant Covid, 25% des sans-abri sont d'anciens pensionnaires de l'ASE. Chiffre qui passe à 40% pour les SDF de moins de 25 ans." (p. 45)
"70% des enfants de l'ASE sortent du système sans qualification, les conséquences immédiates sont faciles à deviner." (p. 57)
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Hélas, le déterminisme est à l'oeuvre, malgré des périodes d'espoir et même de rémission, tellement fragiles que le jeune homme est constamment sur le fil et lutte pour sa survie comme une proie au dernier niveau de la chaîne alimentaire... L'engrenage du trafic de drogue est écoeurant, mais je n'ai hélas rien appris ; j'ai pensé en revanche aux récentes & pathétiques gesticulations gouvernementales pour mimer une lutte contre un 'fléau pour les jeunes' - lequel répond à une mécanique parfaitement huilée à haut niveau, comme le montre notamment Hannelore Cayre dans 'La Daronne'.
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Ce roman captivant et édifiant ne laisse pas le lecteur souffler, car certains personnages semblent tournicoter dans un labyrinthe - sans issue ?

Pour le moment, je n'ai jamais été déçue par cette autrice et ce roman ne fait pas exception.

1999, des jumeaux sont abandonnés à la naissance devant une église. La première famille adoptante n'ayant pas souhaité adopter les deux, ils iront donc dans des familles différentes. On suivra davantage le parcours chaotique d'Antoine qui va d'abord vivre dans une famille aimante jusqu'à ses 5 ans. Hélas, celle-ci volera en éclat suite à un accident de la route. Il ira ensuite de foyer en foyer et parfois dans des familles d'accueil, au grès des décisions plus ou moins malheureuses de l'ASE (aide sociale à l'enfance). Dès son premier foyer, il liera une forte amitié avec Chris, "à la vie à la mort", qui leur permettra de mieux tenir le coup. Alors qu'Antoine se démène pour suivre des études de droit, allant de galère en galère, son jumeau frappe à sa porte, et il se retrouve, complètement déconcerté, face à son double, Raphaël. Cette rencontre sera-t-elle une bonne ou une mauvaise chose ?

Dès le début on est dedans. Cette lecture est hautement addictive, un vrai page-turner. le sujet est intéressant, même si on ne découvre pas grand chose qu'on ne sait déjà ou du moins qu'on subodore, mais un rappel n'est jamais vain. Les faiblesses et les défaillances de l'ASE et des personnes gravitant autour sont pointées du doigt, les familles dysfonctionnelles et les dégâts qu'elles occasionnent également. Ces cocktails mettent en danger la construction des jeunes qu'elles sont censées élever, éduquer, les faisant souvent dévier de la trajectoire ordinaire, consensuelle.

L'écriture est fluide, la construction en 3 parties pertinente, les personnages sont dans l'ensemble bien décrits, j'aurais juste aimé que le personnage de Raphaël soit plus développé, du moins tout autant qu'Antoine. Cela dit, j'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai dévoré en 24 h.

Une jeune femme vagabonde dépose ses 2 nouveaux nés devant une église et met fin à ses jours...
Antoine, l'un des 2 jumeaux vit heureux avec sa famille jusqu'à ses 5 ans, un accident de la route le rendant de nouveau orphelin...
Il va enchaîner les foyers, les maisons d'accueil,n'arrivant jamais à trouver une place, et voyant ses 18 ans approcher, la vie semble avoir atteint le point de non retour...
Raphaël, son frère jumeau sorti de nulle part,débarque et lui propose un plan pour le moins déroutant...
L'égalité des chances demeure une utopie, et le sort semble définitivement s'acharner sur certaines personnes...
Une histoire très touchante !!!

Antoine Moreau, dit Tony, n'en revient pas lorsqu'il se retrouve devant son double parfait, venu sonner à sa porte. Parfait dans tous les sens du terme, visuellement identique, son jumeau est une version améliorée de lui même, il porte des vêtements hors de prix et son arrogance de fils à papa empeste dans son appartement miteux d'étudiant.

Cette rencontre n'a rien de fortuite et Antoine comprend vite que son frère a un deal à lui proposer.
Raphaël de Perrache, Raf pour ses potes, lui apprend qu'ils sont jumeaux et qu'ils ont été abandonné devant une église dès leur naissance.
Antoine, adopté par un couple aimant parti trop tôt, est ensuite trimbalé de familles d'accueil en foyers jusqu'à sa majorité.
Raphaël plus chanceux, grandit au sein d'une riche famille, où tout lui tombe dans la bouche sans rien faire.
Jumeaux au physique identique, leur parcours de vie totalement différent a fait d'eux des êtres que tout oppose.

Les joies ou plutôt les malheurs des enfants placés sous la "protection" de l'aide sociale à l'enfance sont une triste réalité de notre pays, qui manque cruellement de moyens humains et financiers pour éduquer et protéger ces enfants qui méritent bien plus d'attention. La première partie du livre traite du parcours cahotique de Tony et par ricochet de celui de bon nombre d'enfants placés. Maltraités par la vie dés leurs premières années, leur chance d'insertion sociale est limitée, les chiffres parlent d'eux mêmes.

La gémellité est le point fort de la seconde moitié du roman, qui va nous faire basculer dans un polar tortueux et hautement addictif. L'expérience entreprise par Tony et Raf, surprendra plus d'un membre de leur entourage et laissera les enquêteurs perplexes. Quand à vous, chers lecteurs, vous toucherez du doigt la sensation que le don d'ubiquité peut vous procurer et c'est particulièrement jouissif!

Entre la lumière et les ténèbres lequel prendra le dessus sur l'autre ?

Claire Favan est tout simplement mon autrice coup de coeur et un grand nom du polar français.

Claire Favan tape fort avec ce thriller complètement addictif. Un vrai page-tuner !!

C'est le deuxième livre que je lis de l'autrice et j'adore ces thèmes qui sont abordés, l'écriture, la psychologie des personnages... j'ai cru bons nombres de fois avoir anticipé la suite, mais lautrice a chaque fois a su me surprendre.

Les chapitres courts, l'envie de savoir font qu'il nous est impossible de relâcher le livre sans l'avoir terminé. Je n'ai pas pu aller me coucher sans connaitre la fin. Les personnages sont ciselés et on s'attache à certains, on en déteste d'autres.... on découvre la réalité de ces enfants que la vie n'épargne pas quand ils sont confiés à l'ASE.

L'autrice a le don pour nous embarquer, pour nous faire devenir complètement addict de ces thrillers. Je suis ravie d'avoir pu découvrir cette autrice et je sais que je lirai ceux qui sont déjà parus car elle a un talent fou pour décrire l'âme humaine.

Ce livre nous montre que selon les cartes que nous donnent la vie notre avenir peut être bien différent. Et j'ai été surprise de voir l'évolution d'Antoine. Je ne m'attendais pas à ça et c'est ce qui m'a fait aimer ce livre. Être surprise, être cueillie quand je m'y attends le moins. Trembler pour les personnages, espérer pour eux.

Ce n'est pas un coup de coeur, mais je n'en étais pas loin. "Le roi du silence" reste le premier dans mon coeur.

Livre reçu dans le cadre du #booktrotter organisé par @thebooktrotteuses et j'adore cette idée de faire voyager le livre et d'y mettre un petit mot pour l'auteure 🥰

Chatou. Fin des année 1990. Deux nouveaux-nés sont trouvés et confiés à l'Assistance Publique. Des jumeaux que l'existence va vite se charger de séparer.

�vis📓
Un excellent thriller psychlogique et un cri de révolte contre la tragédie endurée par les enfants placés.
J'ai adoré ! C'est mon premier roman de cette auteure et je ne comprends pas pourquoi je n'avais pas encore découvert sa plume.
Son histoire est tellement prenante et ces jumeaux tellement envoutants, captivants que vous ne pouvez pas lâcher ce livre.
Dès les premières pages, vous sentez que ce drame va vous boulverser. L'auteure nous dresse un portrait sombre des services de l'enfance, des aléas de l'adoption.
On va passer un long moment avec Antoine et toutes les difficultés qu'il pourra rencontrer de son enfance à ses années en tant que jeune adulte qui doit se démener pour survivre.
Quant une personne arrive dans sa vie et fait basculer l'équilibre précaire qu'il avait tenter d'établir…
Je n'en raconte pas plus car il faut découvrir ce roman social / thriller qui m'a beaucoup touchée car l'auteure s'est inspirée de faits réels.
Il s'agit de son 10e roman et autant vous dire que j'en lirai d'autres cette année !

Le premier souffle est-il déterminant pour les aspirations d'air suivantes, violentes ou semblables à un léger soupir ? le premier regard determine-t-il celui que nous aurons sur nous-mêmes ? Et le fait de voir ces aspirations et d'échanger ces regards nous aidera-t-il à prendre des engagements humains ?
Que l'on croit ou non au destin, il faut lui reconnaître une chose : le parcours dessiné d'une main malhabile persiste et signe souvent sa revendication de plier vers le bas. Alors, partant d'une étoile affligée d'une gueule cassée, le sort pourrait s'abstenir d'y enfoncer les poings.
On parle d'enfants, on parle d'amour raté, on parle de système défaillant. On parle de pansement qui brûle et de lotion qui tâche. On parle de l'Aide sociale à l'enfance, ce Radeau de la Méduse.
A la fin des années 1990, alors que deux petits morceaux de chair tremblante en tous point identiques sont déposés par une mère adolescente sur le parvis d'une église, la gentille fée est en vacances. Les romans qui donnent leur part au toucher de l'ange sur la commissure des lèvres, passez votre chemin. Parce que ces deux âmes sont destinées à l'adoption. Et comme on parque les petits chiots dans des refuges, proposant les déambulations entre les boxes et les choix aux plus offrants, Raphaël et Antoine n'auront que leurs mains potelées et leur regard encore trouble pour séduire des acquéreurs en mal d'amour. Et puis c'est la Grande roue qui décide de la suite des histoires, puzzle construit en marchant, assemblé en tombant. Antoine, dit Tony, connaîtra les cascades multiples d'un parcours semé d'aller-retour. Mais qu'en est-il de son frère ? Il se pourrait bien que ce que l'on envie doive faire pitié.
"Ce qu'il faut parfois supprimer en soi pour continuer à vivre", écrit Heptanes Fraxion, poète noir des temps modernes. Cela résume si bien cette histoire !
Et pourtant, il ne faudrait pas oublier la force déployée dans ce roman, les rebondissements terribles poussés par cette Reine du polar qu'est Claire Favan. Je la découvre avec délice, un délice amer, avec cette histoire qui nous rappelle que nous naissons avec le coeur dans une cage, dont les barreaux ne s'écartent qu'imperceptiblement.
Je suis une part de la cage, je suis un soixante-millionième responsable de ce qui arrive à ces enfants, et si le thème est prétexte à écrire un polar, il est suffisamment puissant pour que vous sentiez aussi votre propre part dans ce jeu.

Une fois n'est pas coutume, Claire Favan signe un roman sombre, avec un mélange de sentiments contradictoire. On a envie d'aimer les personnages parfois détestables car au fil des pages la détresse psychologique prend le pas sur les actes monstrueux... Ce livre mêle amour, amitié, trahison, richesse et pauvreté, effondrement des institutions devant protéger les plus faibles ! à dévorer... (pour ma part en quelques heures)