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4,1

sur 645 notes
Difficile de trancher, j'ai lu ce thriller d'une traite, son pouvoir addictif est indéniable. Est-ce suffisant pour accorder cinq étoiles pour autant ? Les débats sont ouverts.

Claire Favan s'inspire ici de sa propre histoire familiale pour signer ce thriller qui tourne autour de deux jumeaux monozygotes et du destin qui pour certains est au bon fixe et pour d'autres pétri de malchance.

Deux jumeaux abandonnés au pied d'une église sont mis à l'adoption. Ils seront malheureusement séparés et adoptés par deux familles distinctes. C'est Antoine qu'on va suivre de plus près, cet enfant à qui rien ne sourit et essuiera bien des drames liés à ses différents ballotages en ASE ou familles d'accueil.

Claire Favan va droit au but en dépeignant la triste réalité de ces mômes orphelins où suintent les carences affectives et les bévues des aides à l'enfance. Corruption, insécurité, défaillances en tous genres.

Tout va très vite sur l'enfance d'Antoine, pas le temps de s'ennuyer, de pleurer ni même de s'attacher, le ton est assez journalistique voire sociologique. Puis hop, arrêt sur le temps. Antoine a 18 ans. Tout s'arrête. Parce que passé 18 ans, les ados non-adoptés se retrouvent parachuter dans le dehors sans rien, ni aide, ni argent et encore moins soutien. C'en est effrayant.

A ce moment, l'histoire se pose, j'ai l'impression d'une urgence de l'auteure à vite parler de la petite enfance, vite se dépêcher en fourguant assez de drames et de malheurs pour qu'on se doute que passée la majorité, la vie n'allait pas être plus simple.

Vous vous demandez ce qu'il en est du frère d'Antoine? Ne vous en faites pas, celui-ci arrivera bien assez vite. Aura-t-il eu plus de chance celui-là ?

Si l'histoire est prenante et sans temps mort, je déplore néanmoins une histoire sans surprise, presque simplette qui parfois m'a amené à penser que je lisais un roman young adult.
Ça manque de profondeur, de psychologie à mon sens. L'intrigue qui entoure le frère est un peu grosse et sans autre intérêt que maintenir l'histoire sur le fil du suspens.

Bon, ça fonctionne certes mais j'en attendais plus. Moins de stéréotypes, moins d'écho à une réalité à sens unique. Pour croire à la fatalité, aux mauvaises cartes, encore faut-il avoir épuisé les portes de sortie, l'autre revers de la vie. Ce thriller m'a semblé grillagé de partout sans la moindre percée lumineuse. Ajoutez en musique de fond une chanson mélancolique, votre soirée est mise ko.
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Une ado se retrouve à la rue. Quelque temps après, elle est enceinte, puis accouche seule dans une ruelle sale de la capitale. Deux bébés rachitiques sortent de ses entrailles.
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Incapable de les nourrir et de s'en occuper, elle les abandonne dans un carton, devant une église...
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Les petits sont adoptés chacun par une famille, la première très fortunée, l'autre de classe moyenne.
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Suite à un malheureux concours de circonstances, Antoine est placé sous la non-protection de l'ASE...
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Non adoptable, il va errer de foyers en familles d'accueil...
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La première moitié du roman nous entraîne dans la vie d'Antoine. J'ai davantage eu l'impression de lire un reportage sur ce que veut vraiment dire être pupille de l'État ; privations, brimades, coups, etc. qu'une fiction.
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Bien entendu, j'ai éprouvé de l'empathie pour tous ces enfants. C'est triste, révoltant, parfois, voire souvent, horrible.
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Première partie intéressante, donc. Mais ensuite, je me suis vraiment ennuyée. Ne m'étant attachée à personne, les malheurs ou bonheurs, comme toutes les choses improbables qui leur arrivaient m'ont laissée de marbre et j'ai dû me forcer à finir le livre.
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Ceci n'est que mon ressenti. Je vous invite à vous faire votre propre opinion, d'autant que je n'ai regardé aucune autre appréciation ou critique, mais il est fort probable que d'autres ne partagent nullement mon avis.

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Au tout début, des jumeaux nouveaux-nés dans des circonstances glauques sont abandonnés et recueillis par l'Assistance publique. Leurs responsables auraient voulu qu'ils soient adoptés ensemble mais pas moyen. Leurs destins seront séparés.
Au début, on suit Antoine, adopté mais il se retrouve en institution à 5 ans. La malchance semble l'accompagner malgré une immense bonne volonté de sa part y compris dans les études.
Il fait la connaissance de son frère jumeau, Raphaël qui est à sa recherche. C'est le début des vrais malheurs d'Antoine.
Une équipe de policiers enquête sur un tueur en série qui s'attaque à des jeunes femmes.
Tout semble cousu de fil blanc mais non. Comment vont-ils démêler cette histoire qui a bien entendu un lien avec les deux frères. L'enquête est très bien menée. On se demande vraiment comment tout cela va se terminer, comment le coupable va se débrouiller dans cette galère.
J'ai mis 5 étoiles au livre de Claire Favan car je l'ai trouvé passionnant. le personnage d'Antoine qui veut se tirer de la médiocrité à tout prix m'a fait perdre mon objectivité.
Les destins des deux frères sont différents et aucun des deux n'a un sort enviable.
J'ai aimé le passage où la science arrive à différencier deux ADN semblables de jumeaux monozygotes, rien que par leurs modes de vies différents.
Et la fin, on peut dire qu'elle est terrible mais tellement en accord avec l'histoire d'Antoine.
Premier livre de l'auteure pour moi.
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Claire Favan est indubitablement l'une des autrices de littérature noire qui manie le mieux la psychologie de ses personnages. Dans son dernier opus « de nulle part », elle se concentre sur la gémellité ainsi que sur les choix de vie.

Une chose est sûre lorsque vous ouvrirez ce thriller psychologique, c'est qu'il a un pouvoir attractif indiscutable et on ne peut s'empêcher d'en tourner les pages pour évoluer dans le récit.

Malgré ce caractère addictif, une fois refermé, j'ai eu ou ressenti comme un sentiment de manque. Certes, l'histoire est bien ficelée, les personnages correctement décrits, mais Claire Favan n'a pas su me surprendre comme dans d'autres de ses livres. En tout cas, c'est un sentiment difficilement descriptible et encore plus à l'écrit. Je pense qu'il doit s'agir d'un brin de fantaisie ou d'originalité que je n'ai pas trouvé dans ce bouquin, comme cela avait été le cas dans ses autres.

La plume fluide de l'autrice est, quant à elle, toujours bien présente tout comme des chapitres courts omettant tout éventuel temps mort. le côté plus personnel du roman offre une dimension nouvelle à ce que j'avais déjà lu de Claire Favan. Contrairement à la majorité de ses écrits, « de nulle part » se déroule lui en France, alors qu'elle nous avait habitué à transposer ses histoires aux Etats-Unis.

En bref, ce n'est pas une mauvaise lecture, loin de là. Mais, il me manque la petite étincelle qu'elle m'avait offerte avec « La chair de sa chair » ou « Les cicatrices ». Un brin de “je ne sais quoi » a fait défaut à ce livre pour qu'il puisse compter dans mes coups de coeur littéraires du mois ou même de l'année.

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Dans mes notes en vue de cette chronique, j'avais écrit qu'Antoine cumulait les malchances : “battu, drogué, affamé, humilié, rabaissé.”
Il subit les scandales des foyers sordides et est"traité comme un esclave par certaines familles d'accueil qui ne prennent les gosses que pour l'argent.”
Je m'en étais ouvert à l'autrice qui me répondit : “si vous saviez à quel point je n'ai rien inventé concernant sa jeunesse…”
A la dernière page : "Il était une fois…”, elle explique que l'inspiration vient de sa famille et qu'elle a étudié les dégâts subis par les enfants confiés à l'ASE avec la référence de Lyes Louffok qui témoigne des maltraitances institutionnelles au nom des enfants placés, dans son livre “Dans l'enfer des foyers.”…

Les livres de Claire Favan (ou du moins ceux que j'ai lus) font souvent une grande place à l'enfance, ici au parcours d'un enfant de l'ASE lié au thème de la gémellité.

Mais je ne veux pas vous laisser croire qu'il s'agit d'un essai sur le sujet, “De nulle part” est bel et bien un thriller psychologique passionnant.

Nous partageons les “galères” d'Antoine, critiquons parfois ses choix, mais vivons avec empathie son parcours chaotique de placements par l'Aide Sociale à l'Enfance.

Claire Favan ne fait pas dans l'angélisme montrant le caractère récurrent des “emmerdes”des défavorisés de la vie.

Si nous sommes assez vite affranchis de l'histoire, nous suivons néanmoins les errances de la police et de la justice pour découvrir la vérité, en vivant les conséquences pour Antoine.

La lecture est aisée, l'autrice se concentrant sur l'essentiel, romançant sans digression et sans surenchère.
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J'avais lu tueur intime et le tueur de l'ombre. Et je me réjouissais de retrouver cette auteure lors de sa dernière nouveauté.
Que dire, chapitre court, se lit rapidement. Ce sont les points positifs…
Histoire pas très originale, tout est si évident, un agréable moment de lecture, mais sans plus.
Je continuerais à lire ses livres, mais les anciens… les nouveautés, je vais les laisser aux autres lecteurs, ceux qui ont encore l'espoir que les nouveaux écrits (des auteurs populaires) sont des chefs-d'oeuvre est non du commercial !!!!
Là, je ne vais pas me faire des ami(e)s !

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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- Dans cette émission de Ça commence aujourd'hui, nous allons nous intéresser aux vrais jumeaux, dont l'incroyable histoire va profondément vous toucher. Ce sont des témoignages bouleversants que vous allez entendre. La vie ne leur a pas fait de cadeaux.
Je vous propose d'écouter tout de suite l'histoire de Miina etTiina Heikkinen, originaires de Finlande !
Sur le fauteuil sont assises deux femmes momifiées, le visage ricanant, leur corps abîmé, décharné et les orbites grandes ouvertes présentant de vagues similitudes. Déterrées à l'occasion de l'émission, ces jumelles monozygotes ont eu en effet eu un destin hors du commun.
- Avant de nous raconter votre incroyable aventure, je vais vous poser la question que se posent tous les téléspectateurs et moi-même : y a-t-il une vie après la mort ? Êtes-vous au paradis, en enfer, festoyez-vous auprès d'Odin ?
Pas de réponse. le silence sur le plateau est lourd.
- Je comprends. Ce n'est une question pas évidente. On y reviendra tout à l'heure si vous voulez bien. Racontez-nous votre incroyable aventure si vous voulez bien. Tiina, vous voulez-bien commencer ?
Et toujours ce silence de mort.
- Natasha, comment expliquez-vous cette difficulté à exprimer l'indicible ? demande l'animatrice à l'experte en psychologie de l'émission.
- Eh bien ça me paraît évident Faustine, c'est lié à l'ampleur de leur stress post-traumatique.
Marc, avocat pénaliste, intervient à son tour :
- Je pense que l'absence de langue et la rigidité cadavérique sont aussi des handicaps sévères à l'expression orale Miina et de sa soeur Tiina.
Énervée par le déroulement chaotique de son émission, l'épouse de Maxime Chattam abrège :
- En 2020, ces deux jumelles âgées de 39 ans ont été tués sur une route en Finlande. Cela n'a rien d'inhabituel au premier abord, cependant elles ont été tués séparément, à moins de deux heures d'intervalle. La première des jumelles a été heurtée par un camion surgi de nulle part et tuée pendant qu'elle pédalait sur la route. Deux heures plus tard, sa soeur est décédée exactement de la même manière, avant même d'être informée de la disparition de sa jumelle, ce qui exclue donc toute hypothèse de suicide.*
* Ndb ( Note du Babeliote ) : Cette anecdote est inspirée d'une histoire vraie.

Sur le fauteuil voisin, c'est au tout de Raphaël et de son frère Antoine De raconter leur histoire.
- Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau ( Jacques Expert, si tu nous regardes, je te fais un bisou ) et pourtant, leurs caractères, leurs personnalités, sont diamétralement opposés. Avant de leur laisser la parole, je vous laisse visionner le résumé de leur-histoire.
Photos. Voix sinistre de circonstance.
"Orphelins, Raphaël et Antoine ont été recueillis en 1999 après le suicide de leur mère. Inséparables, ils ont grandi ensemble pendant quelques jours, ils ont ri et pleuré, ils ont mangé et fait leur premier rot simultanément. Quand soudain, par une froide nuit d'hiver ( on entend des grondements de tonnerre factices en arrière-fond ), le destin viendra les séparer.
La richissime famille de Perrache, Thomas et son épouse Hélène, va adopter Raphaël - et seulement Raphaël - le séparant de sa moitié, de l'autre chair de la chair de leur mère, l'amputant ainsi de son jumeau.
Seul, en larmes, Antoine aura cependant la chance d'être adopté à son tour par la famille Moreau. Mais à l'âge de cinq ans, de nouveau sa vie bascule ( éclairs menaçants, fondue au noir ). Il dépendra à nouveau de l'ASE ( aides sociales à l'enfance ) et sera ballotté entre foyers et familles d'accueil pour le pire et le plus pire. Il perdra ses parents adoptifs dans un accident de voiture, mais sa mère étant plongé dans un profond coma, juridiquement il ne pourra pas être de nouveau adopté.
Loin des yeux mais pas loin du coeur, jamais les jumeaux n'oublieront leur frère bien-aimé. Raphaël n'a jamais interrompu ses recherches et finalement, c'est à vingt-trois ans qu'il retrouvera son frère, en octobre 2022.
Et ce sont enfin les retrouvailles entre le milliardaire et le sans domicile fixe."
- Je vois des larmes dans vos yeux Raphaël, j'imagine que c'est l'émotion qui vous submerge ? lui demande Faustine.
- Euh... non ce sont des larmes de rire tellement votre reportage est éloigné de la vérité. J'ai jamais su que j'avais un frère, je l'ai découvert il y a un peu plus d'un an complètement par hasard. Rien à battre d'Antoine, je suis juste allé le voir parce que j'avais besoin d'un sosie pour pouvoir tromper mes deux nanas sans qu'elles ne me fassent de scène.
- Et vous Antoine pourquoi pleurez-vous ?
- Parce que j'ai une vie de merde. Parce que je fais tout pour m'en sortir et que ça n'est jamais assez. Parce que je suis endetté de partout et que mon rêve de devenir avocat se brise peu à peu. Parce que mon frère est un connard. Parce que j'aurais pu avoir une vie de rêve moi aussi si on m'avait choisi, si les parents de Raphaël ne nous avaient pas séparé à la naissance. Parce que grandir dans les foyers et les familles d'accueil c'est infernal. "J'y ai été battu, drogué, affamé, humilié, rabaissé."
- T'es vraiment un loser, heureusement que je suis venu à ta rescousse pour te proposer un deal, enchérit Raphaël
- Et toi t'es un type pourri gâté ignoble, répugnant, inconscient de sa chance, méchant, blessant, odieux, orgueilleux se venge Antoine.

Les silhouettes des jumeaux s'évaporent alors, laissant alors la place à deux autres individus.
- Mais ce serait possible d'avoir de vrais invités ici ?! s'énerve Faustine.
- Bonjour à tous, moi c'est Claire Favan et je suis la créatrice des jumeaux et l'auteure de de nulle part.
- Surgit un aigle noir. Lentement, les ailes déployées, lentement, je le vis tournoyer, comme le dernier roman de Jacques Saussey... ajoutais-je en fredonnant Barbara.
- Et vous vous êtes ?
- Un lecteur. Je me prénomme Antyryia, et j'ai lu le roman de Claire.
- Vous n'êtes pas jumeaux dites moi ?
- Pas à ma connaissance non.
- Je ne pense pas, confirme Claire.
Faustine sent que son émission part complètement en cacahuète. Mais nous laisse quelques minutes pour nous exprimer.
- Dans ce roman, j'ai voulu rendre un hommage particulier à un de mes lointains ancêtres, qui a eu une vie radicalement différente de son jumeau, et parler également de tous les petits hasards de la vie qui font que nous sommes nés alors que les chances que nous existions un jour étaient infinitésimales. J'ai également voulu écrire un thriller social, comme je l'avais déjà fait avec Inexorable notamment. Mais cette fois je me suis attaqué au vaste sujet des dysfonctionnements de l'aide sociale à l'enfance, sans rien inventer hélas, et dénoncer les contradictions et complexités administratives. Je n'ai rien écrit de volontairement glauque, juste la réalité d'un système qui arrive à dégoûter des intervenants investis par son absurdité.
- Vous n'êtes pas la première à vous emparer d'un tel sujet. L'enfance d'Héloïse dans le roman homonyme d'Ophélie Cohen fait froid dans le dos. Un autre Antoine, celui de Christian Blanchard, ne va pas avoir une vie de tout repos une fois orphelin, particulièrement dans la maison d'arrêt pour mineurs de Rouen. Par contre, il sera un des rares personnages à avoir droit à une famille d'accueil bienveillante, qui n'a pas pour seule obsession l'argent, la maltraitance et le viol de jeunes filles.
Cela dit j'ignorais qu'un sans domicile fixe sur quatre était un ancien enfant placé, tout comme j'ignorais qu'une fois leur majorité atteinte ces enfants étaient lâchés dans la nature. Mais si je trouve que les moyens mis à disposition pour ces familles et ces foyers sont tout aussi insuffisants que les outils de suivi, j'ai aussi envie de dire que si l'on noircit tous les tableaux on est dans le pire pays qui soit, ce qui n'est pourtant pas le cas.

- C'est votre second livre se déroulant en France, Claire, c'est bien ça ? nous coupe Faustine.
- Après Inexorable, c'est exact.
- Repensez aux USA la prochaine fois, suggérai-je, conscient d'être l'unique lecteur à ne pas réclamer de romans se déroulant dans l'hexagone.
- Vous trouvez que j'ai changé de style ?
- Alors non, pas vraiment. Vous avez gardé ce côté machiavélique que j'adore, j'ai encore eu ma claque en fin de première partie avec un twist aussi inattendu que celui de Serre-moi fort, vous êtes toujours experte dans l'art de la manipulation et j'adore ça. Cependant, l'enquête policière m'a ennuyée. C'est la psychologie des personnages votre point fort et c'est pour ça que j'avais autant adoré La chair de sa chair l'an passé. Ici il y a quelque chose de moins abouti, de moins plausible. D'habitude j'adore détester vos personnages antipathiques et cette fois je ne suis pas arrivé du tout à me connecter à Raphaël, à comprendre et donc à admettre son fonctionnement. Pas plus que je n'ai trouvé réaliste - mais peut-être ai-je tort - l'humiliation que ses petites amies étaient prête à subir pour lui, sans rien en retour.
Donc en résumé j'ai appris, j'ai eu droits à de jolis retournements de situation, je l'ai vraiment dévoré en très peu de temps, mais avec votre nom en couverture j'en attendais plus encore.
- Merci à vous deux d'avoir eu la gentillesse de vous exprimer sur les personnalités d' Antoine et de Raphaël, ce jumeau surgi vingt-trois ans plus tard, dont vous pourrez retrouver l'histoire* dans le nouveau roman de Claire Favan.
* Ndb : Cette histoire est fictive même si les histoires de jumeaux séparés à la naissance sont légion, comme George Skrzynecky et Lucian Poznanski, deux frères polonais qui se retrouveront soixante-neuf ans plus tard.

- Je vous prie d'accueillir nos derniers invités du jour : Patrice et Patrick.
Faustine Bollaert donne la parole à ces derniers, des frères siamois. En effet ils partagent les même jambes et c'est seulement au-dessus du bassin que leurs corps se séparent et laisse deux sosies parfaits prendre forme.
C'est Patrick qui prend la parole le premier.
- Nous n'avons qu'un anus. Je suis hétéro et Patrick est gay.*
- Bon cette fois je n'en peux plus, je sature, rien ne commencera aujourd'hui, coupez !!!!
* Ndb : Humour de merde, désolé ...

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Back to France ! En dix romans, c'est seulement le deuxième de Claire Favan qui ne se déroule pas aux USA et prend place dans l'hexagone.

Après Inexorable, de nulle part ne pouvait effectivement ne venir que de quelque part. de cette France dite de l'égalité des chances, où les enfants placés en famille ou en foyer n'ont au contraire qu'une faible possibilité d'éviter de se retrouver à la rue une fois adultes.

Deux romans qui sont les plus personnels pour l'écrivaine.

Le livre débute comme un roman noir pour, au fil des pages, se tourner vers le thriller, genre dans lequel l'autrice excelle. Juste le temps de poser l'ambiance et les personnages, et surtout de dénoncer une situation intolérable que peu de gens connaissent.

Les faits et chiffres donnés sont proprement scandaleux et font froid dans le dos. Un système totalement défaillant en forme de double peine. Favan nous ouvre les yeux sur ces nombreuses vies brisées dès la naissance, pour qu'on ne puisse plus dire qu'on ne savait pas.

Mais l'histoire reste toujours le coeur du récit, l'intrigue se met peu à peu en place, et le contexte la sert (lacère).

L'autre angle d'attaque est la gémellité. Deux vrais jumeaux abandonnés à la naissance, et élevés séparément dans des environnements bien différents. Une bonne base de réflexion sur l'inné et l'acquis, quand on n'a pas les mêmes chances au départ. Et un thème parfait pour cette histoire !

Tony, l'enfant des foyers, va être le centre de l'attention. Une vie de luttes pour juste arriver à survivre, et une volonté de fer pour sortir de cette jungle.

Claire Favan sait y faire en matière de thrillers, elle le prouve chaque année depuis plus de 10 ans. Qu'est ce qui le détache alors de ses autres romans ? Il n'est pas centré directement sur une histoire de tueur en série. Et puis, il s'en dégage un immense supplément d'âme.

Par rapport au sujet, grâce à des personnages qui ne peuvent que chambouler et perturber le lecteur. Et parce que, à l'image d'Inexorable, l'autrice est impliquée dans ce qu'elle raconte (mais pas de la manière dont vous pensez).

Et le thriller en lui-même, alors ? Dans une veine psychologique, sa construction est bien menée de bout en bout, jusqu'à un final qui déborde d'émotions.

A titre personnel, je pense que c'est son roman le plus abouti depuis le diptyque de ses débuts.

De nulle part est une belle réussite, dans sa partie thriller comme dans sa peinture sociale. de l'art de construire une fiction efficace tout en permettant de regarder un sujet important en face.

Claire Favan a vraiment mis tout son coeur et son talent au service de cette histoire pleine de suspense et d'émotions fortes.
Lien : https://gruznamur.com/2022/1..
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Chatou, dans les années 1990. Deux jumeaux, tout juste nouveau-nés, sont abandonnés sur le parvis d'une église. Recueillis, ils sont ensuite confiés à l'Assistance publique. Des bébés si jeunes n'auront pas de difficultés à trouver une famille désireuse d'enfants. Pourtant, la vie en décidera autrement. Les jumeaux sont finalement séparés. Leur avenir est tracé, mais pas de la même façon.

Antoine est balloté dans des familles d'accueil et connaît la violence. Son quotidien est une survie permanente. Raphaël est adopté rapidement par une famille aisée et ne manque de rien, sauf peut-être de l'essentiel. Aucun des deux ne sait avoir un frère. On ne leur dira jamais.

Trappes, 2020. Antoine et Raphaël sont maintenant deux jeunes hommes. Ils sont étudiants tous les deux. Antoine vit de petits boulots tout en poursuivant des études de droit. Mais, la vie est difficile. D'anciennes fréquentations rôdent autour de lui. Raphaël mène des études chaotiques dans une école privée parisienne grâce au soutien financier de son père. Il mène une vie d'insouciance et d'excès.

Un beau jour, Raphaël frappe à la porte d'Antoine. Un choc. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Raphaël a une idée en tête et fait une proposition étrange à son jumeau.

"De nulle part" est le premier roman de Claire Favan que je lis. le roman démarre sur une histoire sombre de fratrie séparée à la naissance. Les enfants ne connaissent pas leurs parents biologiques, ni leurs familles d'origine et n'ont pas connaissance l'un de l'autre. C'est triste et pourtant très actuel.

Puis, on bascule très vite dans le milieu des enfants de l'Assistance publique, organisme chargé de prendre en charge, de protéger et de placer les enfants abandonnés ou retirés à leurs familles. Certains sont rapidement adoptés. D'autres n'ont pas cette chance. Les conditions sont difficiles tant pour les jeunes pensionnaires de ces établissements, que pour le personnel qui y travaille. Zones d'ombres, violences, physiques ou psychologiques, font partis du quotidien, sans parler des familles d'accueil qui n'ont pas forcément le même intérêt pour ces enfants.

Plus on avance dans la lecture, plus on bascule dans le domaine du thriller avec l'arrivée de Raphaël dans la vie d'Antoine. C'est un jeune homme mystérieux, égocentrique, hautain et méprisant. Mais, il représente la seule famille d'Antoine qui, lui, se laisse embarquer dans une histoire confuse. Les pages se tournent ensuite toutes seules.

Ce roman se lit à une vitesse folle tant la plume de Claire Favan est fluide. Et, surtout, on s'inquiète de l'évolution de la situation et de l'avenir de ces deux personnages dont l'un est terriblement attachant. Une histoire qui laisse aussi un goût amer sur les conditions difficiles des enfants placés.
Une très bonne lecture.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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De nulle part, certes... mais vers où ?
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Les histoires de jumeaux me fascinent, et c'est sans doute ce qui m'a attirée sur la 4e de couv', dont je n'ai lu que les premières lignes - heureusement, car elle spoile. Je garde des souvenirs intenses des 'Météores' de Michel Tournier et du roman 'Twins' (Bari Wood & Jack Geasland, 1977), adapté par David Cronenberg en 1988 sous le titre 'Faux-Semblants' pour la VF (double interprétation magistrale de Jeremy Irons ♥).
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Cette intrigue de Claire Favan est tellement bien construite et riche en surprises qu'il serait dommage d'en dévoiler des événements qui n'interviennent qu'après 80 pages, même si on a pu émettre certaines hypothèses à la lecture.
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Il est question de l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance), et du sort désastreux des orphelins et des enfants retirés à la garde de leurs parents, qu'ils atterrissent en foyer ou en famille d'accueil. On y voit deux garçons "amis pour la vie" qui semblent assez rapidement prendre des chemins différents - l'un d'eux a-t-il encore comme moteur l'amour parental dont il a bénéficié jusqu'à ses cinq ans ?
On aimerait que la niaque suffise pour que les statistiques s'améliorent :
"Seul 1/3 d'entre eux peuvent bénéficier d'un contrat jeune majeur [à 18 ans], censé assurer la transition entre la majorité et l'autonomie. (...) Selon les chiffres de l'avant Covid, 25% des sans-abri sont d'anciens pensionnaires de l'ASE. Chiffre qui passe à 40% pour les SDF de moins de 25 ans." (p. 45)
"70% des enfants de l'ASE sortent du système sans qualification, les conséquences immédiates sont faciles à deviner." (p. 57)
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Ce roman captivant et édifiant ne laisse pas le lecteur souffler, car certains personnages semblent tournicoter dans un labyrinthe - sans issue ?
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