Cet ouvrage entre dans la catégorie des almanachs – calendriers perpétuels ; chaque jour de l'année étant illustré par un événement de l'histoire. Les récits s'étalent sur une page, deux colonnes ; un espace trop court pour vraiment développer certains sujets, mais qui est bien adapté à l'anecdote ou au rappel succinct des faits. En bas de page, deux très courts paragraphes concernent, pour l'un la naissance d'un personnage célèbre, et pour l'autre un événement.
365 chroniques d'intérêt donc variable et pas forcément très liées à la notion de date ou de frise chronologique, que revendique
Franck Ferrand dans son introduction. En effet, il s'agit parfois du choix arbitraire d'un moment dans un contexte temporel plus vaste. Pourquoi la date de naissance d'un personnage célèbre, plutôt que celle de la mort ou d'une de ces oeuvres ?…
Les choix faits portent essentiellement sur l'histoire de France, avec quelques détours plus originaux dans le vaste monde, en particulier avec quelques dates liées à l'Histoire de la Chine. Ferrand n'hésite pas non plus à revenir sur des moments historiques proches, comme l'explosion de l'usine AZF à Toulouse le 21/09/2001.
La compilation des 365 textes montre l'appétence de Ferrand pour l'épopée napoléonienne, qui revient à de nombreuses reprises. La révolution suit d'une courte tête (… guillotinée ? - oui, je sais, c'est très mauvais...).
Paradoxalement, parmi les textes les plus intéressants figurent ceux sur le rôle des calendriers juliens et grégoriens. A quoi bon s'accrocher à l'exactitude de la date, quand, en fait, suivant la période des faits le calendrier utilisé peut faire passer un 5 octobre en 15 octobre ?
Les explications données sur le choix du calendrier julien (365,25 jours – une année bissextile tous les quatre ans), puis le basculement au calendrier grégorien plus précis, qui colle plus au cycle annuel réel de 365,242 jours, en annulant un 29 février à chaque début de siècle, sauf pour les années divisibles par 400, sont éclairantes.
On remarque que les Britanniques, toujours prompts à se différencier et à refuser tout lien avec la papauté, ont longuement attendu avant d'appliquer le nouveau calendrier : « les protestants préféraient être en désaccord avec le Soleil plutôt que d'être d'accord avec le pape » selon l'astronome Kepler.