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Stéphane Labbe (Éditeur scientifique) Grandville (Illustrateur)
EAN : 9782211093460
236 pages
L'Ecole des loisirs (15/05/2009)
4.09/5   23 notes
Résumé :

" Pour vivre heureux, vivons cachés ", " Chacun son métier, les vaches seront bien gardées "... Qui sait aujourd'hui que l'on doit ces formules au plus prodigieux des fabulistes du XVIIIe siècle, Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794)? Florian, dont la brève existence fut un véritable tourbillon, professait qu'il est, en matière d'écriture, un principe souverain: l'art de " conter gaiement ". Chacune des piè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Attirée par la couverture, quelque peu alléchante et par le titre, je me suis laissée tenter par cet ouvrage qui était délicatement déposé bien en vue sur un des rayonnages de la médiathèque et j'ai été conquise ! D'une part, je n'avais jamais entendu parler de cet auteur jusqu'à présent (donc cela ne pouvait qu'accroître un tout petit peu ma culture littéraire) et d'autre part, j'avais envie de lire quelque chose de léger et d'agréable (entendez par léger, quelque chose dont l'écriture glisse, qui se lise rapidement mais nous fasse cependant réfléchir et pour le coup, ces trois qualités se retrouvent réunies ici). Dans son essai qui est placé en guise d'introduction "Le la fable", Jean-Pierre Calaris de Florian explique bien au lecteur qu'il est parfaitement conscient qu'avec ses fables, il, n'égalera probablement jamais celles de Jean de la Fontaine mais il s'y risque néanmoins et à juste titre, puisque si certaines de ses fables ressemblent étrangement à celles du dit auteur, elles sont néanmoins totalement différentes. Jean-Pierre Calaris de Florian imite, s'inspire, sans jamais le cacher, d'autres fables écrites par des auteurs étrangers sans pour autant, ô grand jamais, plagier ! Disons simplement qu'il redonne une autre vie, autre façon de penser, autre façon d'interpréter puisque publiées dans un contexte historique différents, ces fameuses fables qui nous donnent de fameuses leçons de vie !

Un ouvrage, comme je l'ai dit, agréable à lire mais si, je n'ai pas attribué la note maximale à cet ouvrage, c'est que parmi ces 120 fables, j'ai bien peur de ne pas les avoir toutes comprises à leur juste mesure et certaines sont d'ailleurs déjà plus ou moins oubliées. Un ouvrage qui mériterait donc, tout comme les fables de la fontaine, d'être non seulement mais aussi relu et encore relu, pourquoi pas d'être apprises par coeur comme l'on faisait si bien avec son prédécesseur et incontournable maître dans l'art de la fable ! A découvrir et à faire découvrir !
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Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794), couramment dénommé Florian, est aussi connu pour ses fables que le sieur de la Fontaine. A ce propos, un critique de l'époque, Jean François Joseph Dussault, fera la réflexion suivante : « Tous ceux qui ont fait des fables depuis La Fontaine ont l'air d'avoir bâti de petites huttes sur le modèle et au pied d'un édifice qui s'élève jusqu'aux cieux ; la hutte de Florian est construite avec plus d'élégance et de solidité que les autres et les domine de plusieurs degrés. »

Florian ne s'enferma pas dans le rôle de fabuliste. Écrivain à part entière, il écrivit également trois pièces de théâtre, des nouvelles, contes, romans etc... Il mourut précocement, de tuberculose, à l'âge de 39 ans. Cependant, il nous laisse plus d'une centaine de fables.

A découvrir ou à redécouvrir !

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Quel est le plus grand fabuliste ?
La Fontaine, m'sieur.
Très bien, mon petit. Vous aurez dix sur dix en récitation. Plus un bon pour aller à la SPA chercher un chat, une belette et un petit lapin. Cela dit, c'était facile : par son enseignement léger, son aisance d'écriture et l'empathie qu'il fait naître, notre Jeannot national est bien le n° 1 des auteurs de fables. Mais qui est le n° 2 ?
Un homme politique, peut-être ?
Non, les politiques sont hors concours, pour ce qui est des fables. Remarquez, c'est bien la politique qui a tué notre homme : emprisonné pendant la Révolution et libéré in extrémis par la chute de Robespierre, il est mort des conditions de sa détention qui ont aggravé une tuberculose qui le rongeait depuis longtemps. Notre homme s'appelle Jean-Pierre Claris de Florian, et nous le connaissons essentiellement pour deux choses : ses Fables, qui rappellent celles De La Fontaine, et une chanson qui fait partie de notre patrimoine "Plaisir d'amour". Oui, c'est lui qui l'a écrite, en 1784.

Florian (1755-1794) avait conscience que La Fontaine avait placé la barre très haut. Il avait quelques une des qualités du grand fabuliste (aisance d'écriture, vision lucide du monde, une certaine empathie avec le lecteur) mais il restait quand même dans cet esprit du XVIIIème siècle plus gracieux et élégant que véritablement profond. Les morales de ses fables sont moins tranchées que celles De La Fontaine, plus douces, et plus consensuelles : " Pour vivre heureux, vivons cachés " (Le Grillon), " Chacun son métier, les vaches seront bien gardées " (Le Vacher et le Garde-chasse) " Sans un peu de travail on n'a point de plaisir" (La guenon, le singe et la noix) ou " L'asile le plus sûr est le sein d'une mère " (La Mère, l'Enfant et les Sarigues). La Fontaine, à l'occasion, pouvait se montrer ironique, ou même sarcastique, Florian ne l'est qu'à de rares occasions. Ce qui n'enlève rien toutefois, au charme de ses fables. Voyez "Le Grillon" :
LE GRILLON
Un pauvre petit grillon
Caché dans l'herbe fleurie
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L'insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;
L'azur, la pourpre et l'or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit maître, il court de fleurs en fleurs,
Prenant et quittant les plus belles.
Ah! disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout, et pour moi rien.
je n'ai point de talent, encor moins de figure.
Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici-bas :
Autant vaudrait n'exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d'enfants :
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper ;
L'insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient, et le prend par la tête :
Il ne fallait pas tant d'efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh! oh! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux, vivons caché.
Bien sûr, ce n'est pas La Fontaine, mais on n'en est pas très loin, ne trouvez-vous pas ?
Il y a quelque injustice dans le fait que ces "Fables" ne soient plus éditées : leur valeur intrinsèque, en dehors de toute comparaison avec La Fontaine, est bien réelle, et justifierait amplement une réhabilitation.

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Le nom de Florian m'était juste connu, mais pas ces beaux vers.
Jean-Pierre Claris de Florian est infiniment moins célèbre pour ses fables que Jean de la Fontaine... Et c'est bien dommage.
L'homme était sage, qui vécut en cette fin du dix-huitième siècle.
Il est le continuateur et l'héritier de ces fabulistes, héritiers d'une tradition multi-séculaire remontant des conteurs de l' Asie et même peut-être de l' Inde.
Beaucoup de pépites, dans ces cent textes souvent éclairés, que j'ai lu dans l'édition numérique du domaine public.
Florian, comme La Fontaine ont donné aux animaux ce qui leur manquait: La parole, pour mieux la faire entendre à l'homme.
Un recueil délicieux, comme une bonne adresse où l'on vient retourner des pages pour en reprendre quelques mots.
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Florian (1755-1794) n'a jamais bénéficié d'une renommée comparable à celle de Jean de la Fontaine, mais c'est un fabuliste estimable. Ses cent poésies, largement inspirées du fonds commun des fables, sont bien enlevées et agréables à lire. Certaines des "morales" proposées sont maintenant passées dans la langue française courante. Sait-on, par exemple, que « Rira bien qui rira le dernier » est une expression tirée d'une des fables de Florian ? Moi, je l'ignorais. Ce petit recueil est une jolie découverte pour moi.
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
LE GRILLON

Un pauvre petit grillon
Caché dans l'herbe fleurie
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L'insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;
L'azur, la pourpre et l'or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit maître, il court de fleurs en fleurs,
Prenant et quittant les plus belles.
Ah! disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout, et pour moi rien.
je n'ai point de talent, encor moins de figure.
Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici-bas :
Autant vaudrait n'exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d'enfants :
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper ;
L'insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient, et le prend par la tête :
Il ne fallait pas tant d'efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh! oh! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux, vivons caché.
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LA FABLE ET LA VÉRITÉ

La Vérité toute nue
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ;
Jeune et vieux fuyaient à sa vue.
La pauvre Vérité restait là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
A ses yeux vient se présenter
La Fable, richement vêtue,
Portant plumes et diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
Eh ! Vous voilà ! Bon jour, dit-elle :
Que faites-vous ici seule sur un chemin ?
La vérité répond : vous le voyez, je gêle ;
Aux passants je demande en vain
De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous. Hélas ! je le vois bien,
Vieille femme n'obtient plus rien.
Vous êtes pourtant ma cadette,
Dit la Fable, et, sans vanité,
Partout je suis fort bien reçue :
Mais aussi, dame Vérité,
Pourquoi vous montrer toute nue ?
Cela n'est pas adroit. Tenez, arrangeons-nous ;
Qu'un même intérêt nous rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
Chez le sage, à cause de vous,
Je ne serai point rebutée ;
A cause de moi, chez les fous
Vous ne serez point maltraitée.
Servant, par ce moyen, chacun selon son goût,
Grâce à votre raison, et grâce à ma folie,
Vous verrez, ma soeur, que partout
Nous passerons de compagnie.
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L'AVARE ET SON FILS

Par je ne sais quelle aventure,
Un avare, un beau jour, voulant se bien traiter,
Au marché courut acheter
Des pommes pour sa nourriture.
Dans son armoire il les porta,
Les compta, rangea, recompta,
Ferma les doubles tours de sa double serrure,
Et chaque jour les visita.
Ce malheureux, dans sa folie,
Les bonnes pommes ménageait ;
Mais lorsqu'il en trouvait quelqu'une de pourrie,
En soupirant il la mangeait.
Son fils, jeune écolier, faisant fort maigre chère,
Découvrit à la fin les pommes de son père.
Il attrape les clefs, et va dans ce réduit,
Suivi de deux amis d'excellent appétit.
Or vous pouvez juger le dégât qu'ils y firent,
Et combien de pommes périrent.
L'avare arrive en ce moment,
De douleur, d'effroi palpitant.
Mes pommes ! Criait-il : coquins, il faut les rendre,
Ou je vais tous vous faire pendre.
Mon père, dit le fils, calmez-vous, s'il vous plaît ;
Nous sommes d'honnêtes personnes :
Et quel tort vous avons-nous fait ?
Nous n'avons mangé que les bonnes.
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LA FABLE ET LA VÉRITÉ

La vérité toute nue
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits,
Jeune et vieux fuyaient à sa vue.
La pauvre Vérité restait là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
A ses yeux vient se présenter
La Fable, richement vêtue,
Portant plumes et diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
Eh ! Vous voilà ! Bonjour, dit-elle :
Que faites-vous ici seule sur un chemin ?
La Vérité répond : vous le voyez, je gêle ;
Aux passants je demande en vain
De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous. Hélas ! Je le vois bien,
Vieille femme n'obtient plus rien.
Vous êtes pourtant ma cadette,
Dit la Fable, et, sans vanité,
Partout je suis fort bien reçue.
Mais aussi, dame Vérité,
Pourquoi vous montrer toute nue ?
Cela n'est pas adroit. Tenez, arrangeons-nous ;
Qu'un même intérêt nous rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
Chez le sage, à cause de vous,
Je ne serai point rebutée ;
A cause de moi, chez les fous
Vous ne serez point maltraitée.
Servant par ce moyen chacun selon son goût,
Grâce à votre raison et grâce à ma folie,
Vous verrez, ma soeur, que partout
Nous passerons de compagnie.
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Un chien vendu par son maître
Brisa sa chaîne, et revint
Au logis qui le vit naître.
Jugez de ce qu'il devint
Lorsque, pour prix de son zèle,
Il fut de cette maison
Reconduit par le bâton
Vers sa demeure nouvelle.
Un vieux chat, son compagnon,
Voyant sa surprise extrême,
En passant lui dit ce mot :
Tu croyais donc, pauvre sot,
Que c'est pour nous qu'on nous aime !
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