Elle ne savait que faire de lui.
Les vols de voitures, les mensonges, aux mauvaises fréquentations, la mère ne savait quoi opposer sinon une bonne taloche de colère et de désespoir.
Les coups de baguette de l'instituteur Monsieur Mortimer n'avait pas domestiquer d'avantage, ceux de la maison de correction avec Monsieur Roley, plus durs, plus directif encore, n'avait pas su faire sortir ce diable de bêtises logé dans cette mauvaise graine de garçon.
Une ruade lui remit les idées en place. Une ruade et le bruit des tambours.
Ce quatrième fils d'une fratrie de six a toujours aimé cogné le rythme sur les poubelles, ce fracas-là était une douce musique.
Joyeuse, excitante.
Le swing d'un Big Band venant d'une TSF l'avait ramené à ce plaisir et porté vers les écuries.
Monsieur Alfie l'avait remarqué que cet adolescent là avait le goût de la musique, à son regard, il avait senti qu'il pourrait être de ceux qui savent écouter, aimer les chevaux.
Dombey était effrayé, ce cheval aussi avait eu sans doute son lot de coups pour avancer droit.
Monsieur Alfie, responsable des écuries, les avait choisi. Il en mettrait sa fourche à briser, il y avait de quoi faire avec ses
mauvais garçons-là.
Quelle belle robe ! Ce suffolk Punch deviendrait le deuxième ami de cet adolescent qui voit arriver de belles choses s'ouvrir, enfin.
: Que dire de plus que ce que l'on connaît apprécie de l'auteur et de son art de raconter de belles histoires humaines, touchantes et doucement captivante.
A l'identique du « Secret de Grand-Père » et de « Loin de la ville en flamme », le récit prend racine au travers d'une confession, celle d'une personne au grand vécu qui délivre son histoire à la jeune génération captive de ce que cette personne somme toute simple a à révéler d'incroyable.
Et oui, les anciens ont à nous en apprendre, de leurs réalités parfois fortes, de leurs quotidiens surprenants car tellement éloignés de nos vies, il suffit de demander, c'est le message.
Ils sont aussi une bibliothèque de notre histoire avec un grand « H », « un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ! » dit l'adage.
Ah, les histoires de
Michael Morpurgo sont des délices à partager.
«
Mauvais garçon » est un récit à la première personne, un grand-père se décide à raconter sa jeunesse de bêtises et de mauvais travers à son petit-fils, à la demande de son épouse.
Retour sur l'itinéraire de ce jeune adolescent qui eût du mal à se trouver, trouver de quoi son bois pouvait être fait, dérivant dans une accumulation de délits par défaut.
Ce jeune homme, considéré comme perdu pour sa mère à la charge d'une famille nombreuse et qui n'en peut plus, pour ceux qui ont la pédagogie à la baguette encore plus, trouva des personnes sur son chemin qui surent voir la bonne volonté et sa bonne nature au travers des bêtises.
Sa professeure de musique et Monsieur Alfie agirent comme des anges gardiens, lui offrant une chance de s'épanouir, de se révéler à lui-même avec un peu d'amour, de patience et de considération.
Toujours d'une délicatesse particulière, l'auteur nous touche au coeur et à l'âme par de belles histoires, revenant de nouveau sur son amour des animaux.
Comme pour «
Cheval de guerre », la relation amical entre Dombey et le jeune homme est décrite de façon sensible, très intime et indéfectible.
Au travers de cette formidable chaîne d'amitié, le jeune homme ayant fait sa part avec le cheval craintif, c'est aussi l'occasion pour l'auteur de revenir sur l'histoire de ces chevaux de ferme- les Suffolk Punch »- en voie de disparition et sur l'activité passée et révolue de ces haras qui participèrent au programme de réinsertion de jeunes délinquants.
Un petit dossier nous informe clairement à la fin du récit, cela ajoute une dimension supplémentaire à cette histoire déjà passionnante.
Que dire de plus ?
A lire absolument !