Lorenza Foschini nous offre un très bel essai sur les liens puissants qui ont uni
Marcel Proust et
Reynaldo Hahn de 1894, année de leur rencontre dans un salon littéraire jusqu'au décès de l'écrivain.
Il est vrai que l'on ne peut pas se contenter de lire une grande oeuvre sans s'intéresser à la vie de l'auteur. Car il met beaucoup de lui-même, de ses rencontres, des circonstances diverses et variées de sa vie dans son oeuvre.
C'est en tout cas, ce que révèle Lorenza F., tout comme d'autres biographes de
Proust avant elle.
La Recherche ne fait que décrire et approfondir les affres de la
jalousie de
Proust, qui a marqué et anéanti la relation amoureuse entre lui et le beau Reynaldo qui n'en pouvait mais.
La Recherche, c'est aussi, une descente dans le milieu interlope des invertis que fréquentait assidûment
M. Proust et qu'il nous donne à voir avec la vie du baron Charlus.
La Recherche, c'est encore, cet objet psychanalytique par excellence, que l'on saisit mieux lorsque l'on connaît les liens qui unissaient
Proust à sa mère, et dont la photo l'accompagnait partout, jusque dans le "bordel" du tenancier le Cuziat et qu'il ne se faisait pas faute d'exhiber.
La Recherche, c'est enfin, un aperçu d'un certain degré de perversité de notre ami Marcel, dont la vie sexuelle ne présente pas de riches accomplissements, mais plutôt de l'onanisme, de la frustration, de l'insatisfaction, des rats martyrisés, et... beaucoup d'inquisition jalouse à caractère pathologique.
Ce sont mes digressions, le livre de Lorenza F. est plus délicat sur une passion contrariée qui, au fil du temps, a évolué en amitié amoureuse. Très bel essai.
Pat