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Michel-François Demet (Traducteur)
EAN : 9782253905554
310 pages
Le Livre de Poche (01/01/1999)
4/5   6 notes
Résumé :

Elève de Karl Jaspers et d?Ernst-Robert Curtius, Hugo Friedrich fait partie, comme Leo Spitzer, Eric Auerbach, ou, plus tard, Hans-Robert Jauss, de ces grands spécialistes allemands de littérature romane dont le nom s?est imposé en France. Après son Montaigne en 1968, Structure de la poésie moderne, traduit par Michel-François Demet, a été vite considéré comme un ouvrage de référence. C?est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La structure de la poésie moderne de Hugo Friedrich, malgré son retard pour un lecteur du XXI siècle sur les avancées de la poésie est un livre d'une clarté époustouflante.
Retraçant l'histoire de la modernité poétique à partir du triangle Baudelaire-Rimbaud-Mallarmé, et de leurs successeurs, Hugo Friedrich à le don de nous faire saisir l'obscur des poètes et de leurs entreprises.
Son Mallarmé, entre autre, permet enfin de vous exclamer « ah c'est donc ça qu'a voulu tenter le poète ». On ne peut qu'être admiratif devant l'entreprise démesuré (et consciemment vouée à l'échec), novatrice dans laquelle c'est engagé ce poète si obscur. On se prend à l'aimer pour ça, même si sa poésie demande encore et toujours une attention et un effort contre le naturel du lecteur.
Plus facile d'approche mais non moins complexe, ses analyses sur Baudelaire et Rimbaud sont aussi des moment de plein midi ou il nous semble enfin saisir quelque chose de plus que ce que la lecture seule des poèmes n'offre pas au lecteur non spécialiste.
Hugo Friedrich à l'avantage d'être un non-poète. J'entends par là que bien souvent, les poètes commentant leurs prédécesseurs le font en regard de leur propre poétique. Ce qui peut présenter un intérêt certain. Mais n'étant pas poète Hugo Friedrich a toute licence pour lancer une critique plus forte dans ses vues globales que ne le font ces poètes-critiques qui pinaillent sur la moindre virgule (ou à l'opposé qui résume leurs analyses à la pure biographie du poète).
Je regrette néanmoins qu'il n'est pu étendre son analyse à Lautréamont (et c'est volontaire de sa part), qui est sans conteste à mon sens le dernier angle droit qui manque au trio de tête.
Le livre donne dans ses derniers chapitres quelques idées du « futur » de la poésie, avec souvent des auteurs moins connu qu'Apollinaire ou Eluard ou Lorca et TS Eliot.
Nous découvrons avec bonheur Aleixandre, Gottfried Benn, Ungaretti, Jorge Guillen, Trakl… Et cette sélection n'est pas innocente. 
Il termine son beau livre par ces mots nécessaires après l'explosion des codes de la poésie moderne :

« Nous avons presque toujours dû utiliser des concepts négatifs pour décrire la poésie moderne. Nous sommes cependant parvenus à constater avec quelle logique et quelle cohérence les aspects stylistiques isolés, même lorsqu'ils s'écartent le plus des normes traditionnelles, découlent les uns des autres ou se répondent les uns aux autres. Même lorsqu'elle parle de la manière la plus énigmatique ou procède avec le plus d'arbitraire, la poésie moderne révèle des structures. La logique avec laquelle le poète s'échappe du réel et du normal, la rigueur des lois qui président même à ses plus grandes audaces linguistiques sont également un témoignage de la qualité d'un poète ou d'un poème. L'ancienne loi de la poésie n'est pas éliminée, selon laquelle la poésie doit présenter un caractère d'évidence artistique. Nous sommes partis des images et des idées pour revenir à des courbes de tension soustraites dans la langue à l'entendement. Même si celles-ci s'expriment au contact d'éléments obscurs, interprétables dans diverses directions possibles, elles peuvent encore exercer une action à laquelle nous ne pouvons nous soustraire.
Si c'est le cas, le poème est bon.
Le temps aidant et s'appuyant sur de tels témoignages, on apprend à distinguer ceux qui sont à l'avant-garde de la mode de ceux qui ont une vocation, on distingue les charlatans des poètes. »
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