Dans les années 90, le petit théâtre de poche-Montparnasse à Paris a fait une commande à
Gilles Costaz : adapter le chef d'oeuvre de
Fédor Dostoïevski "
Crime et châtiment". Heureusement l'auteur a eu l'heureuse idée de créer une pièce en prolongement du roman russe et non pas en l'adaptant, ce qui a été fait de nombreuses fois, plus ou moins réussies.
"
Retour à Pétersbourg" se passe en Huis clos dans le bureau du juge d'instruction Porphyre qui a condamné Raskolnikov au bagne, huit ans auparavant. D'ailleurs, le prologue nous permet un retour a l'interrogatoire du juge, en flach back, quand il dévoile à Raskolnikov qu'il sait qu'il est coupable du meurtre de la vieille usurière et de sa soeur et qu'il viendra demander son châtiment. Ce qui est vraiment bien car c'est une sorte de résumé de la fin du roman qui permet un enchaînement cohérent avec les retrouvailles imaginées par
Gilles Costaz.
Mais ce sont trois personnages qui sont mis en scène : Porphyre, Rodia et Sonia sa compagne. C'est elle qui a transformé Rodia Raskolnikov. Elle est sa parole quand il est muet et elle est le silence quand il parle. Curieusement on a l'impression qu'elle a moins bien supporté le bagne que Raskolnikov qui a été plus avant dans sa quête spirituelle et sa recherche de Dieu.
Mais de quoi s'entretiennent ces héros Dostoïevskiens ? du système pénitentiaire, de leurs vies, de leurs expériences mais aussi de questions essentielles comme qui a le droit de juger un homme ?
Belle manière de poursuivre une passion de lecteur et de rendre hommage à l'écrivain russe. Il faut ajouter que "
Crime et châtiment " se termine par "Mais ici commence une autre histoire..." et que dans un sens
Gilles Costaz à su rester fidèle à
Dostoïevski.