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EAN : 9782492536151
276 pages
FR BELLES LETTR (09/09/2021)
4.75/5   6 notes
Résumé :
La Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven a une résonance particulière au Japon. Surnommée " Daiku ", elle est encore aujourd'hui très célébrée et traditionnellement jouée pour accueillir le retour de l'hiver. Elle avait été exécutée pour la première fois le 1er juin 1918, par un orchestre de prisonniers de guerre allemands capturés lors du siège de Tsingtao. C'est cette histoire que nous conte ce roman, ode à la musique classique allemande dévoilant une page mé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Véritable ode à la musique et plus, particulièrement à la musique classique, ce livre m'a permis une complète évasion, tout en apprenant beaucoup de choses.

Tout d'abord, j'ai apprécié cette découverte romancée de la vie du virtuose Ludwig van Beethoven car, même si je connaissais quelques unes de ses oeuvres musicales, son histoire personnelle m'était totalement inconnue. Cette petite plongée au dix-neuvième siècle, lors des dernières années de ce musicien, m'a inspirée et donné envie d'en découvrir plus sur ce créateur de génie alors qu'il était quasiment sourd à la fin de sa vie.

Ensuite, m'intéressant à l'Histoire, autant j'ai déjà lu un certain nombre de livres de fiction ou non traitant de la Seconde guerre mondiale, autant je me rends compte que j'ai quelques lacunes au sujet de la Grande Guerre de 1914.

Dans « Daïku », c'est tout un pan très méconnu de ce conflit qui est offert aux lecteurs et qui nous permet ainsi d'en apprendre davantage. J'aime beaucoup allier mon plaisir de lectures avec celui d'étendre ma culture générale. Sans s'en rendre compte, c'est plaisant d'étendre ses connaissances car comme l'a si bien dit Winston Churchill, « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».

Même si les Allemands étaient nos ennemis lors de la Première Guerre mondiale (ou les Japonais, plus tard, lors du second conflit mondial), on se rend compte que certains n'étaient pas dépourvus d'humanité et qu'ils ne s'engageaient pas dans l'armée forcément par plaisir en vue d'éradiquer un camp adverse mais par conviction de défendre leur pays, leur patrie.

La coïncidence des dates est frappante et cette symbolique extraordinaire offre un roman éminent. Déjà que j'avais beaucoup apprécié ma lecture par son côté didactique ainsi que par le très agréable style d'écriture de l'auteur, Marc Gadmer, son épilogue m'a tout simplement scotchée pour un bon bout de temps.

Pourquoi? Tout simplement par les petits indices finement disséminés dans l'ouvrage qui, au travers de ces quelques pages, vont prendre tout leur sens et vous laisser pantois. le lien unissant Beethoven au soldat Markus Kramer est envoûtant. Je n'ai absolument pas d'autres mots. Une si agréable surprise ne m'a pas laissée indifférente. C'est avec de la mélancolie et de la nostalgie précoce que j'ai dû refermer ce très beau livre qui mérite d'être découvert et lu.

Une fois lu, vous redécouvrirez l'oeuvre de Beethoven et vous n'écouterez certainement plus la Neuvième Symphonie de la même façon.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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« La musique est comme une rêve que je ne peux plus entendre ». Beethoven.
*
La Neuvième Symphonie de Beethoven a une résonance particulière au Japon, surnommée Daïku elle est entrée dans la tradition, célébrée et jouée pour accueillir le retour de l'hiver.
L'Ode à la Joie, devenue aujourd'hui l'hymne européen.

« Marc Aurèle eut un jour cette pensée de « vivre chaque jour comme s'il était le dernier ».
le 1er juin 1918, nombre de soldats engagés sur le front occidental en font l'expérience ».

A des milliers de kilomètres de distance, la symphonie pour les uns sera un requiem pour les autres…

« L'orchestre s'accorde en la. Les soldats sont paralysés au sol. le trac habite les musiciens. L'angoisse noue l'estomac des combattants. Certains se signent avant de se lancer. La partition, tant musicale que militaire, sera complexe à exécuter. »

Ce 1er juin 1918, sur l'île de Bandô au Japon, les notes de l'orchestre composé par les prisonniers allemands, vont s'élancer, « le premier mouvement de la Symphonie n°9 prend vie (…) le mouvement sonde les coeurs, va crescendo. (…) L'assaut est lancé (…) Les violons s'envolent. »

Une montée puissante et fracassante. « Feu à volonté ! »

L'Ode à la joie –finale du quatrième mouvement de la Neuvième Symphonie – sur le poème de Schiller, la joie de se savoir en vie…
« Joie, éclair divin,
L'homme est pour tout homme un frère / Que tous les êtres s'enlacent / Un baiser au monde entier ! »

Ce roman mêle l'histoire sur les fronts de la Grande guerre et l'oeuvre de Beethoven.
Le récit croise la vie de Beethoven et de Markus Kramer à une centaine d'années d'écart.

La sublimation divine de la musique à travers la 9ème Symphonie emporte deux hommes vers leur destin. La joie et le tragique entremêlés. Deux vies qui entrent en résonance de façon troublante et touchante.

Markus Kramer, jeune suisse mélomane au coeur brisé, s'est engagé dans l'armée du IIème Reich, à servir l'escadre allemande d'Extrême-Orient basée à Qindao en Chine – capturé en 1914, il devient 1er violon de l'orchestre de prisonniers allemands du camp de Bandô sur l'île de Shikoku au Japon, autrement dénommé l'orchestre de Tokushima.

Le 1er juin 1918 cet orchestre va jouer la 9ème symphonie de Beethoven devant ses geôliers japonais, une oeuvre pour réveiller les consciences « en faisant de la Neuvième un hymne universel incarnant la foi en un avenir radieux. La fraternité entre hommes ».
Une oeuvre magistrale et divine pour une représentation symbolique.

Universalité - Résonance – Consécration – Elévation.
Le choeur acclamant une ode, de tout son coeur, où tous les hommes seraient frères, leurs âmes vouées à l'immortalité. Un chant galvanisant. Etincelle céleste. Symphonie éternelle. Lumière…

Lorsque Beethoven entre en scène c'est une plongée, une traversée, le génie de l'immortalité à l'oeuvre. L'expression de tous les sentiments, de tous les éléments, dans une beauté pure et d'une rare intensité.
Un génie, un titan de la musique, qui magnifiait la liberté, la fraternité, l'amour ; inspiré et tourmenté, impulsif et fougueux, un être passionné à la créativité hors du commun. Un homme d'exception, car oui, « il y a eu et aura encore des princes, il n'y a qu'un seul Beethoven » avait rétorqué le Maître au prince Lichnowsky.

L'Hymne à la joie est un mystère par la puissance de la joie qu'il incarne. Une force universelle.
C'est un joyau, un chant de paix qui surgit du désastre, des décombres. Un appel à la fraternité et à la liberté.
*
Récit croisé, musique, amour, Histoire.
Un roman que j'ai trouvé envoûtant et très bien construit.
*
Une écriture musicale et rythmée, poétique et chantante, rendant un bel hommage à la beauté sublime de la musique et celle de Beethoven en particulier.

Je recommande cette lecture que j'ai beaucoup aimée, une histoire passionnante et enrichissante, sur l'Histoire, sur la vie de l'illustre compositeur. J'ai été emportée par ce récit.

Laissez-vous porter en lisant ce roman et en écoutant la 9ème Symphonie de Beethoven…vous l'écouterez différemment ensuite.

« La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie ». Beethoven.

*
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Le 1er juin 1918 a vu la dernière offensive de l'armée allemande. Ce même jour, au Japon, dans un camp de prisonniers, est donné un concert pendant lequel est jouée la Symphonie n° 9 de Ludwig van Beethoven. Les musiciens sont allemands et sont détenus depuis 1914. Ils souhaitent « magnifier la Neuvième » (p. 13). En France, les balles crépitent et les hommes s'effondrent, leur vie arrachée par une balle ou par une baïonnette ; en Asie, L'Hymne à la joie résonne « si, si, do, ré, ré, do, si, la…», « le chant retentit, puissant » (p. 18). L'humanité et la fraternité sont réunies dans le poème de Schiller que Beethoven a mis en musique.


Daïku est le nom donné par les Japonais à la Neuvième Symphonie. Ce 1er juin 1918, elle a été interprétée pour la première fois devant eux (depuis, elle est jouée lors du Nouvel-An japonais). Alors que la musique rayonne au pays du Soleil-levant, le sol de France se teinte de rouge, la couleur du sang des soldats. L'exaltation de la musique s'oppose à la barbarie de la guerre. A travers le destin de son héros Markus, l'auteur relate cette incroyable concomitance de dates. Les faits sont entrecoupés par des chapitres au sujet de la vie de Beethoven, presque un siècle plus tôt.


Après un chagrin d'amour, Markus Kramer s'est engagé dans le 3e régiment de fusiliers marins de l'escadre allemande d'Extrême-Orient. Dans son paquetage, il a emmené son violon. L'instrument est ancien et est depuis longtemps dans sa famille. le jeune homme s'intéresse à la biographie de Beethoven, de qui il se sent proche, car il se retrouve dans les amours déçues du compositeur. Hélas, son violon a été perdu lors de combats avec les Japonais, juste avant que les Allemands soient faits prisonniers, en novembre 1914. Passionné de photographie, Markus immortalise leurs conditions de vie. le camp de Bandô leur a sauvé la vie, mais leur honneur a été écorné. Ils ne manquent de rien, la vie s'est organisée autour des talents de chacun et des manifestations culturelles sont programmées ; ils ont été protégés de la boucherie des batailles.


Pendant les guerres, les Allemands étaient nos ennemis. Cependant, Daïku donne la voix à un musicien, qui n'est pas un guerrier. Markus est Suisse et a renoncé à sa nationalité pour s'engager. Son compagnon de chambrée, lui, recherche ses racines. L'atmosphère du camp fait oublier les nationalités et les haines de la guerre. J'ai été surprise de m'attacher à certains personnages, alors qu'ils étaient ceux contre qui nos ancêtres se sont battus. Ce roman rappelle que les combattants des différents camps luttaient au nom de leur patrie, que les décisions de s'affronter étaient prises au niveau des États. Il montre que certains exécutants n'oubliaient pas leur humanité et recherchaient la fraternité. Cette prise de conscience est perturbante.


La suite sur mon blog…


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1er juin 1918. Deux événements se produisent à des milliers de kilomètres de distance et pourtant quelque chose les rapproche. En France se déroule une bataille qui va décider la fin de la première guerre mondiale ; au Japon, la 9° symphonie de Beethoven va être jouée pour la première fois au Japon par des prisonniers allemands du camp de Bandô à Naruto, un orchestre formé par le sergent chef Hermann Hansen. Cette formation a interprété plus d'une centaine de concerts jusqu'en 1920 et cette représentation de 1918 va être la source de l'immense popularité de cet oeuvre célébrée chaque Nouvel An et début juin à Naruto.

Cette histoire incroyable et bien trop occultée est racontée par Marc Gadmer dans un ouvrage plus que captivant. Il tisse savamment les liens entre la musique, la guerre, Beethoven, à travers un personnage, celui du jeune Markus Kramer, mélomane et violoniste engagé dans l'armée du II° Reich et fait prisonnier sur l'île nippone.

Même si romancé, tout est vrai. de l'écriture musicale par le génie allemand déjà sourd à l'interprétation de la 9° en passant par le déroulement sanglant de la guerre ; des baïonnettes aux baguettes sur les cordes de l'existence. S'entrecroisent des histoires d'amour autour de la musique, amours souvent douloureuses mais qui ont gravé quelque chose d'immortel dans la continuité de la symphonie, et des réflexions sur l'absurdité des guerres et que tous nous aimerions voir disparaître pour un perpétuel hymne à la joie.

Qui dit conflit dit diplomatie. Ainsi, se greffe au fil des mots et des notes, la rencontre entre Paul Claudel et Albert Londres, ce dernier relatant les entretiens dans son livre « Au Japon », ce qui confirme que l'âme du violon est polysémique et, peut-être, empreinte de shintoïsme…

Un document, une source pour aller vers d'autres fontaines livresques, une narration pétrie de délicatesse, des pages d'humanité pour adoucir la brutalité du monde, ce livre est une merveille à l'image du compositeur.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une nouvelle vague yankee monte à l'assaut lorsque débute le deuxième mouvement. Celui du scherzo. Une place étonnante pour une composition musicale plutôt habituée au troisième mouvement. Très vite, son côté burlesque est effacé par la montée en puissance des cordes. L'auditoire est saisi. Les soldats n'en ont cure. Même précision des gestes, même ignorance de la fin. Ils ont la certitude d'être immortels. La symphonie seule sera éternelle.
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Il va jouer et donner des ailes à cette musique. Qu'elle s'envole au-delà des continents pour imprégner chaque être et lui extirper sa haine et sa rancœur. Que chaque note insuffle un air de paix et d'espoir. Que les anges se déploient et qu'ils touchent de leur grâce les impies.
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Comme toutes les jeunes filles de son âge, elle rêvait d'être artiste, comédienne, danseuse ou musicienne...
Tant que cette lubie ne dépassait pas l'âge de sa maturité, on lui allouait des qualités certaines. Quand il fut question de la marier, son père lui fit comprendre que ce n'était pas là la vocation d'une femme. Il lui serait plus profitable d'apprendre à tenir un foyer.
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L’heure de l’offensive a sonné. La dernière, espère l’état-major allemand. Le soldat inconnu ne le sait pas encore. Le musicien pense à la justesse de son interprétation. L’heure est solennelle. Le jour historique. Les applaudissements accompagnent l’entrée en scène du chef d’orchestre. Son nom est Hermann Hansen. Il est sergent-major. Le silence se fait dans les rangs de ceux qui vont mourir, saluant le capitaine qui va conduire l’attaque.
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L’hymne à la joie. Il n’y a pas de plus beau poème pour louer l’amour entre les peuples et la paix universelle. Il n’y a pas de plus belle composition que cette symphonie de Beethoven pour les célébrer. La musique s’amplifie, elle envahit l’espace et prend possessions des âmes
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Vidéo de Marc Gadmer
Entretien avec Marc Gadmer, rédacteur en chef adjoint du groupe Prisma et critique littéraire
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