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EAN : 9782845635494
400 pages
XO Editions (04/10/2012)
3.81/5   29 notes
Résumé :


« Ma machine à écrire était posée sur une caisse. Je m’asseyais à même le sol, jambes écartées, ser­rant la caisse entre mes cuis­ses. Dans le cône de la lumière que dif­fu­sait l’abat-jour d’opa­line verte, je ne voyais plus que le cla­vier, mes doigts et ces phra­ses qui, ali­gnées, régu­liè­res, me sem­blaient dic­tées par une voix qui nais­sait dans ma poi­trine et emplis­sait ma bouche d’une salive âcre.
Ces mots, collés l’un à l’autre, a... >Voir plus
Que lire après L'Oubli est la ruse du diableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je dois avouer que c'est le premier livre de Max Gallo que je lis. Et c'est une biographie... La première partie est truffée de souvenirs lourds et indigestes. Inlassablement, il nous répète la souffrance de sa mère et de son père. le "trop" vire au pathétique. Et quand les pages finissent par se remplir de "je je je", le lecteur y perd complètement l'intérêt. On est d'accord qu'une Autobiographie est au sujet de l'auteur, mais il y a la façon et la forme. Lourd et indigeste, j'ai fini par abandonner la lecture.
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« On demandera beaucoup à celui à qui on aura beaucoup donné, et on fera rendre un plus grand compte à celui à qui on aura confié plus de choses. » (Saint Luc, ch. XII, v.47, 48.) Ainsi pourrait-on qualifier cette autobiographie crucifiante …
Bien des choses me relient à Max Gallo, historien, écrivain prolifique (sa bibliographie donne le vertige : il doit entretenir un armée de jeunes collaborateurs) au style efficace et élégant, homme politique au parcours incohérent. Il est né le 7 janvier 1932, deux jours avant le mariage de mes parents … son origine italienne comme la mienne, son attachement au général De Gaulle … Mais à la lecture de son dernier ouvrage, sans doute le plus personnel puisqu'il s'agit de mémoires, je comprends mieux son parcours – chaotique - politique, familial, idéologique, littéraire.
« Ne meurent et ne vont en enfer que ceux dont on en se souvient plus. L'oubli est la ruse du diable. » C'est cette citation de Rigord, moine de l'abbaye de Saint-Denis, 1207) qui donne le titre au livre. Alors, là, je vais dire tout de suite la seule chose qui m'ait agacée : la surabondance des citations. Sinon, je l'ai parcouru d'un bout à l'autre plus avidement qu'un roman. Car Max Gallo est un vieil homme aujourd'hui et n'a plus rien à perdre ni à prouver … sinon qu'il vit encore et continue à se confronter à ses erreurs. Son avidité à se sortir de sa condition sociale, à contester les idées simpliste de son père, à comprendre la déception de sa mère, accepter son premier mariage qui fut dès le départ marqué par l'échec, l'erreur, l'indifférence… sa "résurrection " après la naissance de son fils David, historien comme lui.
Max Gallo trimballe un énorme rocher, tel Sisyphe. Et, tel Prométhée, il se fait dévorer sans fin le foie, avec ses propres griffes, avec son propre bec : son enfant chérie, Mathilde, s'est donné la mort alors qu'elle n'avait que dix-sept ans, et il s'en sent responsable. Il était alors au faîte de la gloire et venait d'enregistrer un succès mondial en collaborant avec Martin Gray pour son ouvrage « Au nom de tous les miens », un livre qui m'avait bouleversée lors de sa parution. Il vivait plusieurs vies simultanément.
Quel homme survivrait à un tel drame ? Mais Max Gallo est un bourreau : de travail, il écrit plus vite qu'il ne respire, il détruit ceux qu'il a aimés, ce en qui et en quoi il a cru. Pour finalement en revenir à ses fondamentaux personnels : la réalité historique – celle de la guerre, du Parti Communiste – les grandes figures de l'Histoire – Clémenceau, Jaurès, De Gaulle, - ou de la littérature – Dante, Jules Vallès, Victor Hugo. Et puis, l'amour d'une femme, rencontrée au mi-temps de sa vie, et enfin la plénitude de la paternité tardive.
Des mémoires constituent toujours un plaidoyer pro-domo. Mais après tout, ce stakhanoviste de l'écriture et de la politique a bien le droit de fournir à ses lecteurs fidèles – fort nombreux – et à ses électeurs – sans doute un peu perdus par ses revirements à l'emporte-pièce – certaines clés. L'exercice est aussi une catharsis. L'auteur, véritable héros du roman qu'est sa propre vie, ne s'épargne pas, c'est le moins que l'on puisse dire. Il s'accuse d'avoir surtout péché par orgueil : celui du fils de l'immigré italien méprisé et soumis devenu, nanti d'un CAP de mécanicien-ajusteur, agrégé d'histoire, député puis ministre, membre de l'Académie française et Commandeur de la Légion d'honneur. Un beau parcours, tout de même, qui mérite respect. En tous cas, à 80 ans passés, sa verve et son style m'ont enchantée une fois de plus.

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C'est assez paradoxal, j'aime l'histoire et je n'avais jamais lu du Max Gallo ! Bien sur je le « connaissais », je savais que c'est un historien, qu'il a écrit de nombreux ouvrages, des biographies… mais pas beaucoup plus…
Et l'occasion s'est présentée de lire sa biographie. On me l'a prêtée et une amie que j'estime beaucoup me l'a présentée d'une telle manière que cela m'a donnée envie de la lire. Mais honnêtement, je m'étais dit, je vais lire déjà un de ses ouvrages… et puis voilà j'ai fait les choses à l'envers et je suis entrée dans la biographie de Max Gallo. Et j'en suis très heureuse. Car j'ai aimé le lire, le découvrir. Déjà, et c'est plus qu'appréciable et pas toujours le cas, Max Gallo écrit bien… c'est vraiment agréable de le lire. Et puis, pour moi, c'était assez émouvant, car il est né à Nice et passe une majeure partie de sa vie dans cette ville que j'ai appris à aimer et découvrir il y a peu, mais que j'aime vraiment beaucoup !
Sa vie est ancrée dans l'histoire de la France, à partir du Front populaire, de la seconde guerre mondiale… ancrée dans l'histoire contemporaine, dans l'actualité, dans la politique de notre pays. C'est très intéressant et assez passionnant je l'avoue. J'ai appris certaines choses.
Ce qui m'a fasciné dans son récit, c'est de sentir l'historien qui est en lui, qui peu à peu prend forme, l'habite, évolue… sa volonté de comprendre, d'apprendre, de dire, d'écrire les choses. Etre un témoin, agir aussi. Et puis j'ai été sensible à sa sincérité, ses failles, sa force aussi, ses hésitations, ses doutes.
Cet homme m'a touché.
J'ai aimé aussi son amour pour la France, lui le fils d'émigrés italiens. J'ai aussi découvert qu'il avait rencontré Martin Gray et qu'il était celui qui avait co-écrit avec lui, Au nom de tous les miens, qui est pour moi un livre très très fort, lu dans ma jeunesse et qui m'a beaucoup marqué. Je ne le savais pas.
Bref, c'est le hasard qui m'a fait lire cette biographie, mais elle va rester dans mes livres marquants. Il va sans dire que je vais vite lire des ouvrages de Max Gallo.
Et que je vous recommande vivement la lecture de « L'oubli est la ruse du diable ».
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N°650– Juin 2013.
L'OUBLI EST LA RUSE DU DIABLE – Max Gallo- XO Éditions.

En cette trente troisième année d'existence de « La Feuille Volante », j'écris ici avec plaisir, puisqu'il s'agit d'un ouvrage de Max Gallo, ce qui en sera probablement un des derniers articles.

Cette autobiographie, puisque c'en est une, dédiée comme il se doit à la mémoire des siens, s'ouvre sur la citation de Rigord, un moine de l'abbaye de St Denis en 1207 qui nous rappelle que seuls meurent et vont en enfer ceux que les vivants oublient. C'est une tentation bien grande, surtout quand on a réussi, de retracer son itinéraire intime pour sa famille ; son cas a évidemment valeur d'exemple pour la communauté. Que Max Gallo s'attelle à ce travail a au moins l'avantage d'offrir au lecteur un témoignage sans fard puisqu'il prend la peine de nous parler de lui-même, enfin ! Il nous avait habitués aux vastes fresques historiques, à l'évocation des grands hommes et même à des fictions remarquables mais il se cachait habilement derrière sa plume alerte. Ici, à plus de 80 ans, après une impressionnante bibliographie, il accepte de se livrer simplement et son écriture devient pour lui catharsis. Fils d'ouvrier immigré italien, il ne pouvait qu'être promis à un métier manuel ; il sera agrégé d'histoire, député de Nice, sa ville natale, ministre de François Mitterrand, éditeur, écrivain à succès, académicien... Une véritable ascension sociale, un authentique destin, un pur produit de la République qu'on aime donner en exemple, une vraie volonté de s'affranchir d'un certain déterminisme social [« Et pourquoi pas d'Académie française? » lui avait répondu un Haut-fonctionnaire à qui il venait d'avouer son ambition pour l'agrégation et pour l'écriture, lui le modeste salarié, fils d'un immigré italien]. Un beau parcours en tout cas ! Cela autoriserait sans doute que l'auteur fît son propre panégyrique, sculptât sa propre statue, devînt son propre thuriféraire ! Eh bien pas du tout et même au contraire.

Ce fut une enfance heureuse dans une famille prolétaire où on parlait encore l'italien, entre une mère attentive et parfois un peu abusive et un père animé d'idées révolutionnaires, au milieu d'un racisme ordinaire, mais marquée par une extraordinaire volonté d'être français. Il mêle à son quotidien des moments de la grande histoire, la guerre, l'occupation, la Libération, fait vivre dans son récit des quidams qui jettent à leur tour un regard critique sur leur temps. Fils d'ouvrier, on le destinait naturellement au cambouis et à la sueur mais il y préféra l'odeur des livres et l'amour de l'étude. Avec une écriture simple, sans fioriture, fluide et agréable à lire, Max Gallo déroule sa vie pour son lecteur devenu confident, raconte ses illusions, ses échecs, ses envies, ses éveils, ses prises de conscience, ses convictions, son parcours politique loin du dogmatisme et de l'ambition calculatrice, sa volonté de ne jamais rien tenir pour acquis. Son mariage fut un échec et se termina par une séparation dont il se remit mal. Il n'oublie pas ses fêlures et ses failles, les événements qui bouleversèrent sa vie... Quand pour lui le succès commençait à se manifester, qu'il se construisait peut-être des châteaux en Espagne, qu'il était tout disposé à se laisser griser par le succès, aveugler par la réussite, dévorer par l'égoïsme, sa fille Mathilde se suicide. Elle avait 17 ans ! Il est impossible de vraiment survivre à un tel événement, on y perd souvent sa vie, sa raison, sa foi et pas mal de ses certitudes. Il trouva sans doute dans cette mort qui aurait pu l'anéantir et au-delà de cette culpabilisation judéo-chrétienne, une raison supplémentaire de poursuivre une vie prometteuse. L'abondance et la richesse de ses oeuvres sont sans doute un hommage à cette jeune fille morte, l'écriture, une thérapie dans ce qui devenait de jour en jour un mal de vivre de plus en plus prégnant.

J'ai souvent dit dans cette chronique combien j'aime lire les biographies. Celle-ci, peut-être plus intime que les autres m'a passionné. J'ai découvert un homme qui, malgré sa réussite, ne cache rien de ses fragilités ni de ses contradictions et le fait simplement, mène son chemin en gardant à l'esprit autant l'exemple de sa parentèle modeste que les maximes de grands penseurs, avec cette belle et émouvante écriture que j'ai toujours appréciée. J'aime aussi qu'il ne soit pas naïf et porte sur la politique, sur la gauche en particulier et même sur l'espèce humaine, un regard critique et sans indulgence.

Max Gallo qui, avec ses mots rend hommages à ses morts, sa fille, sa mère, son père, craint peut-être qu'on l'oublie après sa disparition. Homme de lettres qui la pratique si heureusement et qui a si bien servi notre belle langue, il sait mieux que personne que l'écriture est un extraordinaire support de la mémoire, plus sûr en tout cas que l'habit vert d'Immortel qu'il porte désormais. Dans son cas, il n'y a donc aucun danger.

© Hervé GAUTIER - Juin 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com










































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Max Gallo est un auteur dont j'ai lu avec beaucoup de plaisir une dizaine de livres retraçant des périodes de l'histoire ou des biographies. J'avais aimé le style de ses romans-Histoire.

Je m'apprêtais donc à retrouver sa plume d'ordinaire un peu détachée, plus imprégnée de sentiments puisqu'il s'agisssait de sa biographie.
Ce ne fut pas le cas au début, au contraire ; le style était haché, un peu décousu, plein de 'je'. le fond quant à lui, n'arrivait pas non plus à m'accrocher : je ne ressentais pas de sympathie pour ce jeune garçon, humilié orgueilleux, tel qu'il se définit lui-même, dans la Nice encore très italienne des années 40.

Ensuite, le style évolue, suivant la propre formation de plus en plus littéraire de Gallo, nous livrant des phrases plus sophistiquées.

Mais le livre ne devient réellement intéressant qu'à la naissance de sa fille, dès laquelle on sent poindre un drame qui ne peut laisser indifférent.

Puis vient la vie politique de Gallo, qui est passionnante.
Il est très dur envers Mitterand, qu'il appelle "le Roi" (donc les Guignols n'avaient pas tort de l'appeler Dieu :)
Il écrit par exemple : "Je me remémorais le cynisme du Roi, favorisant le Pen, humiliant Savary, et célébrant le quarantième anniversaire du débarquement du 6 juin 1944 sans mentionner la France Libre, sans rendre hommage à De Gaulle."

Et dans le même ordre d'idées, l'auteur revient au moins trois fois sur le fait que quand De Gaulle était dans la résistance, Mitterand était à Vichy.
C'est une dernière chose qui m'a déplu dans le livre, des répétitions de ce genre, même parfois de certaines phrases célèbres. Gallo a-t-il oublié qu'il en a déjà parlé ou veut-il être tout à fait sûr que le lecteur l'a bien intégré? Dans les deux cas c'est désagréable.

En conclusion je dirais que c'est un livre intéressant, mais pas peaufiné.
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critiques presse (2)
Lexpress
23 novembre 2012
Pages bouleversantes. Pudiques. Sincères.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
13 novembre 2012
Conté avec la fluidité coutumière de cet auteur aux (déjà) plus de cent livres, […] c’est le survol d’une existence romanesque, le miroir d’une ascension sociale.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Et tout pour moi, ma vie, la vie, la guerre, l'Histoire, était roman, entrecroisements d'aventures individuelles.
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Les fils, un jour, condamnent leurs pères et se détournent d’eux, c’est la loi de l’espèce.
Puis les fils comprennent. Ils sont rongés par les remords, mais les pères s’en sont allés.
Heureux si, dans un cimetière, il reste une dalle gravée à leur nom devant laquelle les fils repentants peuvent se recueillir.
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-La volonté, mon fils, la volonté!
Ce ne sont pas les portes qui résistent à celui qui veut les briser, mais ce sont les hommes qui n’ont pas la volonté, le courage, l’obstination de pousser jusqu’à ce qu’elles cèdent. C’est si facile d’abandonner, de dire ‘il destino’. Ton destin, tu le fais. Les portes, tu les forces.
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Je m’interrogeais, en l’écoutant, sur la place qu’il accordait à la liberté de choix des hommes, à leurs passions.
Je ne pouvais accepter que l’homme soit enfermé dans le carcan des classes sociales, je le voulais « libre » de ses choix.
C’est ma vie qui était en cause, moi qui refaisais le « destin » que me dictaient mes origines.
Je ne me contentais pas de ramasser des balles de tennis. Je désirais, jusqu’à l’obsession, participer au jeu, combattre et vaincre sur le court. Et même Furet me paraissait ne pas accorder assez de place à cette libre volonté des hommes.
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Je n’attachais plus grande importance aux étiquettes, j’avais écrit une biographie de De Gaulle et je savais qu’on avait manifesté contre lui aux cris de : « Le fascisme ne passera pas ! » Son adversaire, son ennemi, devrais-je écrire, je l’avais vu à l’œuvre, envieux de la gloire du fondateur de la France Libre, l’accusant d’être l’homme « coup d’Etat permanent ».
Mais De Gaulle avait résisté dès le 18 juin 1940 et le futur grand homme de la gauche, le président Mitterrand, était à Vichy.
Ce qui comptait pour moi, ce n’étaient plus les réputations et même les appartenances politiques, mais l’attachement à l’histoire de France, la foi dans l’avenir de la nation.
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