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Maurice Olender (Autre)
EAN : 9782021332216
224 pages
Seuil (02/01/2020)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Comment vivre avec nos morts ? Une femme est entourée de défunts qu'elle a aimés et dont les noms s'effacent. Pour réinventer son lien à ces présences, elle choisit de les inscrire dans une histoire, celle de l'art et des sciences, qui abolit leurs singularités mais permet de s'adresser à eux. Là où il est écrit " dissection ", " cadavre ", elle dit secrètement " tu " ou " vous " et fait place à ses fantômes muets et bienveillants. L'anatomie et son cortège de figur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Disparaissant, tu n'as pas été mise ailleurs, tu t'es diluée dans ce minime espace, tu t'es enfouie dans ce minime espace, il t'a absorbée" écrivait Jacques Roubaud dans Quelque chose noir, et ce texte - Voir de ses propres yeux, premier roman publié dans la belle collection de la Librairie du XXIe siècle - fait peu ou prou écho à ce poète. Avec ce premier roman, Hélène Giannecchini "opère" différents voyages, sonde l'absence des proches disparus, voyage de Lausanne à Bâles et Naples en passant par Paris et Bologne, et fait une véritable fixation sur l'anatomie à travers les âges, les dissections de corps ; la façon de conserver la mort, de converser avec les morts aussi. Ce qui est formidable et très attirant dans ce roman, c'est que Giannecchini cherche à donner une histoire aux corps. Son obsession est mal comprise par ses proches, "leur réaction me donne l'impression paradoxale que je ne sais plus regarder alors que justement je voulais voir vraiment" (page 102), et, finalement, elle dit encore (Page 163) : "Je laisse les anatomistes à leurs outils et à leurs traités, à leurs cours prestigieux. Je leur tourne le dos pour me pencher sur la table de dissection, pour m'adresser à celles que les savants ont incisés, dépouillées et parfois recrées." Un beau roman, sur le deuil et la survivance de nos morts, et comment regarder des corps qui ne sont plus… "vous n'entamez pas ma solitude, vous la justifiez" dit encore la narratrice. Un beau roman, exigeant, intrigant, apaisant comme un onguent (pour la rime…).

ma petite vidéo sur le sujet :
https://animoto.com/play/yfAb8uz¤££¤11Giannecchini6¤££¤
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La plume est belle et l'histoire universelle.
Cependant, le livre oscille entre passages d'une authenticité criante et des instants qui paraissent un peu plus "factices". La très grande habileté littéraire de l'autrice + l'aspect auto-fictionnel de l'oeuvre nous laissent dans le doute permanent : m'ouvre-t-elle son coeur ou sait-elle exactement comment m'émouvoir en feignant de m'ouvrir son coeur ? Ça m'a mise un peu mal à l'aise... mais c'est un ressenti très personnel !
Autre point - celui-ci objectif - que je me permets de souligner : mon fils médecin n'a pas apprécié la lecture car il juge les recherches de l'autrice bâclées. Certaines affirmations sont purement fausses. A titre d'exemple, l'autrice nous explique qu'en matière d'anatomie, il n'y a rien eu entre Galien et Vésale, celui-ci ayant "enfin" corrigé les erreurs de Galien. Il se trouve que de nombreux savants orientaux ont fait des autopsies et discrédité Galien dès le 6ème siècle. Un médecin iranien, Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi a même consacré tout un ouvrage à réfuter Galien au 9ème siècle (700 ans avant Vésale donc... tout de même !). Occulter tous les grands anatomistes du monde persan et arabo-musulman lui a paru, je cite : "sacrément gonflé voire carrément idéologique". Étant moins impliquée que lui dans le sujet, je préfère donner à l'autrice le bénéfice du doute et évoquer un simple "oubli". Mais ça reste un élément qui diminue la confiance dans toutes les autres anecdotes historiques lues dans cet ouvrage... ce qui m'a franchement gâché mon impression de lecture a posteriori !
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Le thème du livre n'avait rien pour m'attirer. Je me suis lancée néanmoins dans cette enquête intime qui pourrait nous en apprendre sur nous-même. J'avoue avoir été rebutée par cette fréquentation de ces cadavres de toutes sortes.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Et leur réaction me donne l'impression paradoxale que je ne sais plus regarder alors que justement je voulais voir vraiment. À les entendre, le vertige ou l'effroi font partie de ce que doit être une confrontation avec la mort, même si elle a lieu par les images" (page 102)
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"Je laisse les anatomistes à leurs outils et à leurs traités, à leurs cours prestigieux. Je leur tourne le dos pour me pencher sur la table de dissection, pour m'adresser à celles que les savants ont incisés, dépouillées et parfois recrées." (page 163-164)
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"Dans ces endroits de contemplation, vous apparaissez et vous êtes certainement les seules présences que je tolère. Vous n'entamez pas ma solitude, vous la justifiez." (page 192)
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