Myrtille… Lieutenant Myrtille ! Je vous demande un peu comment il est possible de faire carrière avec un nom aussi ridicule, surtout lorsqu'on est dans l'armée et dans une bédé réaliste !
Si le nom de Myrtille avait été pour un chien, un chat ou un cheval, ma foi, cela aurait été sans problème, comme dans une chanson populaire, style le sergent Flagada ou dans des dessins pour faire rire et se moquer, comme avec l'Adjudant Kronenbourg de
Cabu.
Heureusement pour notre lieutenant à la gueule de Belmondo et au nez-cassé, Blueberry, dans nos contrées et à l'époque de sa sortie, ça ne parlait qu'aux bilingues anglais/français.
Moi-même, je ne connaissais pas la signification, avant de la découvrir dans un album où ses pères littéraires expliquaient sa genèse et sa jeunesse dans un texte.
Avec le premier album de la saga de "La Jeunesse de Blueberry", cette histoire lue un jour en texte est enfin mise en image et l'on découvre un Mike S. Donovan, fils d'un planteur du Sud et possesseur d'esclaves.
Notre Mike est un sale type, un esclavagiste qui n'a pas hésité à poursuivre un évadé de leur plantation et de lui réserver le fouet pour servir d'exemple aux autres.
La première chose qui frappe et qui fait mal aux yeux, dans ce premier tome, ce sont les dessins : mamma mia, santa madonna, quelle horreur ! À croire que, comme pour le coloriage, Giraud a confié le tout à son petit neveu pas très talentueux.
Lorsqu'on a été habitué aux magnifiques dessins des albums de la saga mère, la chute est brutale, violente et des années après, je me pose toujours la question de ce manque de qualité de la part d'un dessinateur qui nous a habitué à bien mieux.
Cela aurait été ses premiers griffonnages, j'aurais passé, tous les plus grands dessinateurs ont tâtonné à leurs débuts (Morris,
Uderzo,
Franquin… pour ne citer qu'eux), mais la publication du tout premier album de Blueberry, "Fort Navajo" date de 1965 et cet album a une date de publication de 1975…
Anybref, passé ce premier moment très mauvais pour les yeux, je m'attacherai à vous parler des trois courts récits qui composent ce premier tome :
Le premier nous explique pourquoi Mike Donovan, originaire du Sud, s'est retrouvé à faire la guerre avec ceux du Nord et pourquoi il a donné le nom de Blueberry lorsqu'on lui a demandé son identité.
Le deuxième est un épisode de bravoure pour notre jeune engagé qui veut faire ses preuves tout en refusant de tirer sur les Sudistes. le final est assez drôle et cynique pour notre Mike.
Le troisième est bourré d'action, de suspense et son gros défaut est d'avoir un ennemi tout droit sorti d'un chapeau puisque nous ne l'avons pas croisé dans l'épisode genèse de Blueberry. Tel un cheveu dans la soupe, tel un Dalton voulant à tout prix se venger de Blueberry, il sera plus un cheveu dans la soupe qu'autre chose, puisque sorti un peu du néant.
Pas vraiment de lien entre les 3 histoires, qui semblent avoir été écrite pour donner une consistance à Blueberry, en le dotant d'un passé et en nous montrant ce que furent ses années de guerre de Sécession, avant qu'il ne soit muté à Fort Navajo.