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Nicolas Bastuck (Autre)
EAN : 9782258196414
320 pages
Presses de la Cité (06/01/2022)
4.14/5   81 notes
Résumé :
La reconstitution passionnante de l’affaire Ranucci. Avec elle, les débats houleux de l’erreur judiciaire et de la peine de mort. Trente ans plus tard, Jean Rambla, victime et témoin de l’affaire et du « pull-over rouge », sera accusé de meurtres. Concis, humain, passionnant, ce récit raconte une époque et ses destins. Entre doute et intime conviction : une quête de vérité.

C’est l’une des plus grandes affaires criminelles du XXe siècle. Le 3 juin 197... >Voir plus
Que lire après L'Affaire Rambla ou le fantôme de RanucciVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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Une journée tranquille où il ne se passe rien, ou presque. En ce jour de Pentecôte 1974, les journalistes ont bien du mal à faire la une de leur quotidien. Des accidents de la route ou le monokini sur la plage, voilà de quoi tenir le lecteur informé et en haleine. Pourtant, ce 3 juin sera une date marquante pour la France, pour la justice et surtout pour Marie-Dolores et Jean-Baptiste Rambla. Que faisais-tu ce jour-là ? Toutes les personnes en âge de boire une bière s'en souviennent encore, parait-il, mieux que de sa première cuite. Parce qu'à partir de cette date-là marquée en rouge avec le sang d'une petite fille, la France a peur. Alors oui, je reviens sur les faits, une nouvelle fois. Marie-Dolores a été enlevée, pendant que son petit frère a été « épargné » en allant chercher le chien noir qu'un individu dans une Simca 1100 aurait perdu. Point de départ d'une sombre affaire où quelques jours après son corps mutilé est retrouvé abandonné dans une grotte. Un suspect, l'homme au pull-over rouge, vers lequel semble s'aiguiller les soupçons. Un procès, Giscard qui n'intervient pas, le couperet tombe en même temps que la tête de Christian Ranucci. L'histoire aurait pu s'arrêter là dans ces mois qui ont suivi la mort du dernier condamné, alors que toutes les radios fredonnent le tube de l'été, « Et si tu n'existais pas… » de Joe Dassin, son charme, sa voix, - bref, j'adore - et la chaleur de l'été, d'ailleurs il parait que des femmes se mettent en strings sur les plages de Saint-Tropez, l'insolente ou la décadente, - bref, j'adore encore plus -.

Oui, on aurait pu en rester là, la mort atroce d'une petite fille, la douleur infime d'une famille modeste d'origine espagnole, une ville Marseille qui pleure sur les Rambla, un pays recueilli autour de sa mémoire. Oui, on aurait pu, mais non en fait. Un écrivain romança l'enquête criminelle, « le pull-over rouge » et anéantira encore plus les Rambla. A partir de ce bouquin, les doutes sur la culpabilité, « Christian est innocent » se révolte la population, la peine de mort sera abolie, quoi qu'on en pense de la culpabilité d'un homme qui a un pull-over rouge et qui sait où était caché le couteau. Bref, je ne reviens pas sur ce roman que tout le monde en âge de lire à cette époque là a lu. D'ailleurs, moi, je ne l'ai pas lu. Mais maintenant, c'est tout une ville, un peuple qui crachent sur les Rambla, devenus coupables eux-mêmes d'avoir mené à l'échafaud le dernier homme guillotiné. Et le petit Rambla, qu'en est-il de ce gamin qui depuis ce 3 juin, a basculé dans un autre monde, celui de la fin de l'innocence, un monde qui l'a oublié alors qu'il était en toute première ligne. Il ne s'en remettra jamais. A jamais, coupable.

Parce que l'affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci démarre sur ce procès presque anonyme, période de COVID oblige, au tribunal de Toulouse en décembre 2020. A la barre des accusés, plaidant coupable, Jean-Baptiste Rambla pour le meurtre de Cintia Lunimbu. Quinze ans avant, il avait déjà tué Corinne Beidl. Triste sort d'un petit garçon à qui l'on a tué presque sous ses yeux sa grande soeur et qui à son tour deviendra assassin, le spectre de la guillotine en moins, en partie grâce à sa soeur. Jamais il ne sera parvenu à se défaire de l'ombre de Ranucci. Peu habitué aux chroniques judiciaires que je suis, et si je devais avoir quelques regrets sur le sujet, c'est que ces deux crimes sont passés presque sous silence, un premier paragraphe, quelques chapitres en fin de roman. Si peu sur ces deux jeunes femmes, victimes d'un passé trop lourd. Au final, cela reste – ou est - un énième livre qui décortique l'affaire Ranucci, ce pull-over ou ce cirque rouge, quoi qu'en soit ton intime conviction, alors qu'il y aurait eu à analyser sur ces deux passages à l'acte successif, sa première libération conditionnelle, sa vie, une vie qui s'est terminée sombrement à l'âge de six ans, avec des parents qui n'ont eu de cesse de combattre pendant des décennies la mémoire de Marie-Dolorès Rambla, oubliant la souffrance et la détresse de son petit frère, « survivant », mais à l'époque, la psychanalyse ne savait probablement pas analyser un tel traumatisme. Agnès Grossmann a su m'intéresser à cette époque, à cette affaire, à la justice d'un pays et cela en me parlant également des petits à-côtés de l'histoire, sans h majuscule, entre deux tubes de l'été et la polémique de Michel Sardou, « je suis pour », quand une affaire déclencha dans la société française autant de passion que de haine.
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Ce document qui trouve autour de l'affaire Ranucci et de ses conséquences à long terme, fait divers atroce qui a défrayé la chronique dans les années 70 m'a au départ un peu effrayé. Refaire une enquête qui a déjà fait couler tant d'encre, est-ce utile ?

Eh bien oui, pour ce qui est révélé. En effet, j'en étais resté à la notion d'erreur judiciaire, ayant amené un des derniers condamnés à mort en France, à être décapité pour un crime qu'il n'avait pas commis, cet aspect des choses ayant été révélé par le best-seller de Gilles Perrault, le pull over rouge . Première surprise donc de découvrir que le contenu de cette contre-enquête était un texte cousu de fil blanc, l'auteur ayant pris beaucoup de liberté avec les faits, jusqu'à les ré-interprèter pour finalement argumenter un procès à charge contre la peine de mort. Et c'est là qu'est le piège. le but est louable, mais les moyens délétères, pour cette famille endeuillée qui se voit propulsée au devant de la scène politique sur un combat qui n'est pas le sien.

Quant aux suites tellement dramatiques de l'affaire, deux meurtres commis par le frère de la petite victime, des années plus tard, alors que l'enfant puis le jeune adulte n'a jamais pu se défaire de la culpabilité de ne pas avoir sauvé sa soeur, la réalité dépasse la fiction !

Quelques faux pas dans les propos :

"Mais il n'y a aucune certitude scientifique; On n'a pas encore découvert l'ADN" !
Si, si : en 1963 !

Par ailleurs des précisions peu contributives, l'éclipse solaire qui a lieu le jour du rapt de l'enfant. Pas forcément utile, même pour recréer le contexte.


Agnès Grossman décrit l'ensemble sans pathos, avec l'objectivité d'une journaliste qui tente de faire éclater la vérité, polluée par la médiatisation de ces affaires. Si l'écriture est plutôt sobre (on n'est pas chez Jaenada) , le récit se parcourt avec intérêt, d'autant que l'affaire a de quoi laisser perplexe.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Jean perd son innocence, celui qui a enlevé et tué sa soeur lui a aussi volé son enfance. Il est prisonnier de ce drame, il est cloué au sol, il ne pourra plus prendre son envol. Il est aspiré par le vide que Marie-Dolorès a laissé, il vit désormais dans son ombre. Depuis l'âge de six ans, il n'a plus d'avenir, il est devenu transparent. La victime va se transformer en meurtrier.

Agnès Grossman décrit parfaitement le traumatisme subit par Jean Rambla et ses parents. L'impossibilité de connaître l'intimité du deuil face au déchainement des médias, il explique le drame à venir. Une souffrance continuelle, l'appartement familial si joyeux qui devient un caveau, la famille qui explose, la cocaïne pour oublier
Agnès Grossman reprend tout depuis le début : un homme qui invite une fillette à l'aider à chercher son chien noir, la découverte du petit cadavre abandonné, les aveux de Ranucci, son mépris lors du procès, le climat de haine. Il nous raconte de manière glaçante les vingt minutes entre le moment où on a réveillé Ranucci dans sa cellule et celui où le couperet est tombé sur sa tête bien positionnée sur la guillotine. le débat sur la peine de mort qui s'installe ensuite.
Elle démonte avec brio les arguments développés par Gilles Perrault dans son livre « le pull-over rouge », l'écrivain prend des libertés avec la vérité pour démontrer l'innocence de Ranucci et faire naître le doute dans l'opinion publique Ce livre et son adaptation cinématographique deviennent le cheval de Troie des partisans de l'abolition de la peine de mort. le mal est fait, les parents de Jean passent du statut de victimes à celui de coupables, coupables d'avoir fait guillotiner un innocent.

C'est un récit minutieux, Agnès Grossman sait reconstituer avec objectivité le parcours tragique d'un homme et de sa famille disloqués, emportés par la tourmente médiatique. Avec une écriture concise et précise, elle nous replonge dans les années 70, et le débat sur la peine de mort qui suscite des passions. C'est un livre qui m'a intéressé par son souci permanent d'essayer de comprendre comment un enfant de six ans peut se transformer en meurtrier.
Un grand merci aux éditions Des Presses de la Cité et à Babelio pour leur confiance.


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Il y a un peu plus d'un an, à Toulouse, se déroulait le procès de Jean-Baptiste Rambla.
Presque dans l'anonymat médiatique, crise sanitaire oblige.
Ce nom ne vous dit rien ?
Si vous n'avez pas plus de soixante ans, c'est normal et même pour ceux de cette génération, difficile de faire le lien.
Le lien ?
Avec Christian Ranucci.
Là, je vois déjà des yeux qui se lèvent.
Ce ne serait pas ce jeune homme, condamné à mort pour l'enlèvement et l'assassinat d'une fillette dans les années 70 à Marseille ?
Celui auquel un écrivain a consacré un ouvrage qui fit sensation en son temps, qui déclencha une tempête médiatique pour la réhabilitation de Ranucci et surtout l'abolition de la peine de mort et souleva les foules (une opinion publique versatile qui demandait quelques mois auparavant la tête du criminel qu'aujourdhui elle pose en martyre) ?
Dans L'affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci, Agnès Grossmann revient sur cette affaire et nous explique donc qui est ce Jean-Baptiste Rambla que l'on juge à nouveau (il avait déjà été condamné au début des années 2000, pour un autre crime).
Le petit Jean comme on l'a longtemps appelé, est le frère de la petite Marie-Dolores Rambla, enlevée et assassinée le 3 juin 1974.
C'est devant ses yeux qu'un homme va emmener la "grande" soeur (elle a 8 ans, lui, 6) de Jean.
Seul témoin (en tout cas, le seul à avoir vu l'homme de près), Jean-Baptiste va traîner, comme un boulet, cette sinistre journée toute sa vie.
L'autrice s'est attachée ici aux oubliés.
Parce qu'au-delà de l'effervescence et de l'émoi provoqué au moment de la disparition de l'enfant, après les soutiens, les condamnations, les cris de vengeance devant l'horreur, une fois l'auteur arrêté, qu'il soit passé aux aveux, condamné à la peine capitale et exécuté, pensez-vous que la famille Rambla ait trouvé la paix ?
C'était sans compter sur ce fameux livre "Le pull-over rouge" dont la parution va bouleverser la vie d'un pays tout entier.
Ce livre qui prétend qu'on a tranché la tête d'un innocent, qui milite pour la révision du procès, qui fait la part belle au jeune Ranucci mais oubli la victime, les victimes.
C'est une famille qu'on assassine à nouveau.
C'est un père qui mènera pendant 40 ans un combat contre ceux qui innocentent un homme pourtant condamné par une justice populaire.
Pour lui, comme pour les enquêteurs et la justice, donc, il n'y a pas de doute.
Et Jean, lui, qui s'en préoccupe ?
Ce livre m'a bouleversé.
Agnès Grossmann reprend toute l'affaire, depuis les premières minutes de l'enlèvement, jusqu'au second procès de Jean-Baptiste Rambla.
Elle relate les faits.
Son ouvrage est précis, argumenté, elle a pris le temps d'étudier les documents, elle a visionné les images, trouvé les archives, interrogé les protagonistes, les journalistes, les policiers, les juristes, Gilles Perrault lui-même (l'auteur du controversé Pull-over rouge).
Elle a surtout dressé le portrait d'un père de famille, courageux, obstiné, prêt à soulever des montagnes pour que l'on redonne dignité et respect aux siens et surtout, que l'on oublie jamais sa petite fille chérie.
Elle a tenté de savoir pourquoi Jean-Baptiste était devenu un criminel à son tour.
Elle ne l'excuse pas, il n'y a pas d'excuses possibles quand on commet ce genre d'acte et lui-même assume sans se cacher.
Mais il y a quand même peut-être une explication, des fantômes qui hantent ses jours et ses nuits.
Ils étaient enfants, ils jouaient, la vie leur souriait, une voiture s'arrête, un homme en descend, s'approche d'eux et.... des vies basculent.



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Plus de quarante ans après sa disparition, le décès tragique en juin 1974 de la petite Marie-Dolorès Rambla est encore ancré dans la mémoire collective. En emportant la vie de cette jeune enfant de 8 ans, son bourreau a aussi endeuillé sa famille marquée à tout jamais par l'horreur.
Jean-Baptiste Rambla, dit Petit-Jean âgé de 6 ans à l'époque sera le dernier à voir sa soeur avant que celle-ci ne monte dans le véhicule d'un inconnu. Après deux jours d'angoisse, Marie-Dolorès sera retrouvée sans vie. Rapidement, l'enquête va mener jusqu'à Christian Ranucci, un jeune homme de 20 ans dont la culpabilité sera avérée. Quatre ans après la disparition de la fillette, ce dernier sera condamné à mort puis exécuté le 28 juillet 1976 à la prison des Baumettes.

Malgré ce verdict, la famille Rambla ne peut faire son deuil. le fantôme de Christian Ranucci plane toujours au-dessus de leur tête. Cette affaire très médiatisée à l'époque va passionner les Français. En 1978, la sortie du roman « Le pull-over rouge » de Gilles Perrault, devenu un best-seller, va remettre en cause la culpabilité de Ranucci. Si cet homme était effectivement innocent, l'un des derniers condamnés à mort français a fait l'objet d'une erreur judiciaire. La graine du doute est semée dans l'esprit collectif. Christian Ranucci va donc apparaître comme une victime pour une partie de l'opinion publique ce qui aura comme effet d'anéantir un peu plus la famille d'immigrée espagnole de la petite Marie-Dolorès.

Rongé par le poids de la culpabilité pesant sur ses épaules, Jean-Baptiste Rambla n'a jamais pu s'en remettre. de cette peine immense, va naître un homme qui, après avoir été une victime, va devenir bourreau à son tour...
Agnès Grossmann, célèbre journaliste dans le milieu judiciaire, a décidé, dans son dernier essai, de retracer le parcours de Jean-Baptiste Rambla, devenu un criminel plusieurs décennies après la perte de sa soeur en ôtant la vie à deux femmes.
Par son travail d'écriture, Agnès Grossmann apporte un autre éclairage sur l'affaire Ranucci en mettant en exergue son impact sur Petit-Jean et de sa famille. Outre l'aspect social bien développé, j'ai trouvé cet essai particulièrement intéressant d'un point de vue historique et sociétal. Étant née à la fin des années 1980, cet ouvrage m'a permis de découvrir une époque et le débat passionné entourant la question de la peine de mort. J'ai aussi pu me rendre compte de l'évolution de la justice en France et de la question de la prise en charge des témoins et des victimes.
Nous pouvons nous demander quelles auraient été les issues judiciaires si l'affaire Ranucci s'était déroulée aujourd'hui et quels auraient été les impacts sur Jean-Baptiste Rambla...
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critiques presse (1)
LeFigaro
26 avril 2022
La journaliste a mené un véritable travail de reconstitution sur une des plus grandes affaires criminelles du XXe siècle. Un livre remarquable.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Après deux heures de délibération, durant lesquelles le jury ne cesse d'entendre sous leurs fenêtres : « À mort ! À mort ! À mort ! », La décision est rendu. Le jury, en répondant oui à toutes les questions et en refusant les circonstances atténuantes, condamne l'accusé à la peine de mort. Le verdict est accueilli sans un mot dans la cour d'assises. Seul Christian Ranucci si murmure plusieurs fois : "ils sont fous, ils sont fous, ils sont fous !"
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Dans son introduction, Pierre Rambla veut dénoncer la manipulation médiatique qui a fait de Christian Ranucci un innocent.
Le père de Marie-Dolorès revient sans cesse sur l'humiliation subie par sa famille : "Pour le Président Giscard d'Estaing, nous n'étions que de petites gens ! Pour Raffarin, c'est dit, la France d'en bas, pour les médias, des sujets !"
Ce sentiment d'avoir été méprisé socialement est constant tout au long du livre.
"Ils seront nombreux nos députés à monter à la tribune de l'Assemblée nationale au nom de Ranucci pour faire abolir la peine de mort. Exploitant les victimes, certes pour une cause juste idéale à leurs yeux. Ce n'était pas leurs enfants. Et moi sur ma liste, ces prestigieux noms, ils sont où ? Me reste gravés dans la mémoire, tous mes amis, le nom de ma concierge, celui de mon facteur, de la boulangère et l'épicier du quartier !"
"Selon que l'on est petit ou grand, riche ou pauvre, la vérité, la justice n'a pas le même prix !" Pierre Rambla réécrit à sa façon le célèbre vers de Jean de la Fontaine dans "Les animaux malades de la peste" : "Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."
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Deux journalistes, Alex Panzani du quotidien La Marseillaise et Pierre Bernard du Provençal, sont venus faire le tour des bureaux de l’Evêché, à l’affut d’une bonne histoire. En ce lundi de Pentecôte il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. L’info du week-end a été essentiellement consacrée aux accidents de la route. Près de Salon-de-Provence un automobiliste a fait demi-tour sur l’autoroute : 3 morts, 6 blessés. En tout on compte 94 morts, 1 123 blessés dont 389 grièvement. La Pentecôte est meurtrière.
Sujet plus léger : l’apparition du monokini sur les plages. Certaines femmes le pratiquent même à la piscine où un coin leur est réservé afin de ne pas choquer les enfants. Les adeptes se multiplient et revendiquent fièrement cet acte de liberté : « Pour éviter les marques de maillots et aussi parce que nous nous sentons plus à l’aise. Nous avons fait sauter notre carcan ! » A Saint-Tropez, terre d’insolence, c’est carrément le string qui sera à la mode cet été. Voilà le genre d’informations que les journaux développent quand ils n’ont rien à raconter.
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L'époque est moins portée à la psychologie qu'aujourd'hui. On n'envisage pas alors que les évènements tragiques puissent causer des traumatismes sérieux et durables sur ceux qui en sont témoins. Le petit Jean n'est pas considéré come une victime. Au contraire, son père le considère coupable d'avoir laissé partir sa sœur.
Ce regard réprobateur est bien lourd pour le garçon. Personne ne prend la mesure du poids écrasant qui pèse désormais sur le petit Jean. Personne pour l'accompagner dans cette épreuve terrible qui ne fait que commencer. L'enfant s'enferme dans son malheur. Personne pour lui donner la clé. Personne pour le réconforter. Il dira plus tard, drôlement, que depuis qu'il a six ans, il n'a plus d'avenir.
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Chacun donne son avis. Les artistes sont questionnés sur leur positionnement.
Yves Montand est contre : "Ce n'est pas digne de notre pays de ne pas avoir aboli la peine de mort."
Johnny Hallyday est contre : "Si on condamne quelqu'un parce qu'il a tué, alors pourquoi on le tue, ça ne rime à rien", dit-il, lors d'une interview, tout de cuir blanc vêtu.
En revanche, en octobre 1976, Michel Sardou, l'une des plus grandes stars de l'époque, fait sensation lors de son spectacle à l'Olympia quand il chante un texte qu'il a écrit sur une musique de Jacques Revaux : "Je suis pour."
Michel Sardou raconte que la chanson, est née au lendemain de l'arrestation de Patrick Henry : "Après avoir vu sur mon écran le père effondré, fini, et la tête de l'assassin, j'ai couru jusqu'à la chambre de mon gosse pour le regarder dormir. Si on me l'enlevait, si on me le tuait ? Cette pensée m'a bouleversé et les paroles de la chanson sont montées en moi comme des cris ou des sanglots. Ainsi est né "Je suis pour."
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Videos de Agnès Grossmann (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Agnès Grossmann
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Écrits par des journalistes, experts en enquêtes judiciaires et affaires criminelles, ces récits vous permettront de plonger au coeur de ces affaires, célèbres ou moins connues, et apporteront un éclairage passionnant sur la société à l'époque des faits.
Et vous, avez-vous une Intime conviction ?
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