Ce recueil posthume d'articles montre l'aspect le plus critiquable de l'oeuvre guénonienne à mon sens : la métaphysique y laisse la place à des élucubrations sur les cycles cosmiques, à des calculs fantaisistes sur la durée du Kali-Yuga (sur la base de données astronomiques erronées, mais bien entendu "traditionnelles" - la tradition de l'ignorance et du déni de réalité peut-être), à diverses divagations ésotéristes (l'Atlantide et l'Hyperborée à l'aube du cycle, ce genre de trucs). On est assez loin de la métaphysique soufie ou vedantique.
Pourtant, l'oeuvre de Guénon se veut un tout cohérent. Faut-il alors la disqualifier en son entier ? ce serait dommage ; l'approuver sans discuter comme font les guénonolâtres ? ce serait un peu ridicule ; faire le tri entre le meilleur et le pire ? c'est le plus raisonnable, mais tant pis pour la cohérence.
Titre peu recommandé en tout état de cause.
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Dans notre étude sur la « place de la tradition atlantéenne dans le Manvantara », nous avons dit que la signification littérale du nom d’Adam est « rouge », et qu’on peut voir là un des indices du rattachement de la tradition hébraïque à la tradition atlantéenne, qui fut celle de la race rouge. D’autre part, notre confrère Argos, dans son intéressante chronique sur le « sang et quelques-uns de ses mystères », envisage pour ce même nom d’Adam une dérivation qui peut sembler différente : après avoir rappelé l’interprétation habituelle suivant laquelle il signifierait « tiré de la terre » (adamah), il se demande s’il ne viendrait pas plutôt du mot dam « sang » ; mais la différence n’est guère qu’apparente, tous ces mots n’ayant en réalité qu’une seule et même racine.
Tout ceci est en accord avec la situation géographique des centres traditionnels, liée elle-même à leurs caractères propres, aussi bien qu’à leur place respective dans la période cyclique, car tout se tient ici beaucoup plus étroitement que ne pourraient le supposer ceux qui ignorent les lois de certaines correspondances. L’Hyperborée correspond évidemment au Nord, et l’Atlantide à l’Occident ; et il est remarquable que les désignations mêmes de ces deux régions, pourtant nettement distinctes, puissent également prêter à confusion, des noms de même racine ayant été appliqués à l’une et à l’autre.
Présentation du livre par Thomas Sibille de la Librairie al-Bayyinah "La Crise du Monde Moderne" de René Guénon aux Editions Héritage.