Petit retour en Harpmanie.
Clotilde est fille unique, d'un richissime homme d'affaire flamboyant, installé en province.
Clotilde n'entend pas suivre le destin tout tracé pour les jeunes filles de son rang et quitte son cocon pour créer ses propres expériences à Paris.
La notion de “bon sauvage”, l'âme pure qui n'est pas convertie par le péché originel, illustre ici la liberté d'une jeune fille de se construire comme elle l'entend dans l'anticonformisme.
Un bon roman psychologique harpmanien, fidèle à son style élégant et engagé.
“On a envie d'être bon, ce sont les moyens qui manquent”
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Un huit millionième de la population Parisienne déambule sur les Champs-Elysées en veste de daim usagée et sent très clairement que l'univers commence où il est.
Et Clotilde, oscillant doucement de fatigue devant une boutique de lingerie, pensait, le sourire aux lèvres.
Le crépuscule approchat, Clotilde allait toujours, portée par l'épuisement. En fait, elle dormait debout. Ses orteils bourdonnaient, elle avait de plus en plus mal aux pieds, elle ne s'occupait plus d'idées, mais de sensations désagréables.
L'amour remplit un temps la tête, il occupe et ne résout rien. Un jour quelqu'un s'ennuie, meurt ou part, il faut recommencer de s'inventer.
La première nuit blanche fait date dans une vie. On quitte l'enfance au moment où une idée occupe assez pour ôter le sommeil.
Lectomaton, extrait de "La plage d'Ostende", de Jacqueline Harpman, lecture par une étudiante IESSID, bibliothécaire documentaliste.