Si l'opposition entre les deux hommes s'était développée a distance et si ils n'avaient eus comme cause commune d'éveiller l'authenticité du philosopher, de façon a rendre impossible le grande respect et la sympathie amicale qu'ils se sont mutuellement spontanément portés, leur correspondance aurait pu donner lieu à la dialectique philosophique. C'est que, jusqu'au discours de rectorat de 33, si ils croient faire front commun pour promouvoir une philosophie digne de ce nom, la différence de leurs conceptions de la chose les fait presque toujours travailler en parallèle, de sorte que leurs tentatives de se réunir philosophiquement ne se déploiera jamais autrement qu'en quiproquo.
Des deux hommes, Heidegger sera toujours le plus lucide sur la difficulté inouïe de partager une position philosophique avec celui qu'il regardera longtemps comme son maître, tandis que Jaspers sera toujours le plus apte a tenter l'ouverture, probablement parce qu'il sera constamment déçu par les publications de son ami.
Quant à la correspondance entre Heidegger et Blochmann (une brillante amie d'enfance d'Elfride), elle permet d'observer un Heidegger bon enfant, dépourvu de sa crainte constante d'être trimbalé sous les projecteurs de la publicité médiocre dans la nuit du bien connu. Ce qu'il laisse partout sentir au lecteur digne de ce nom lui est ici donné explicitement. Bien des chemins où se perdent les papivores trop empris par l'actualité pour n'être capable de voir en lui qu'un crétin incompréhensible ou le plus grand génie de la philosophie deviennent ainsi moins attirants.
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23 sept. 1925
Cher Jaspers,
Mes plans de vacances se trouvent retardés, car je dois être encore à Messkirch le 15 octobre pour le mariage de mon frère.
(...)
Il ne me tarde pas de retrouver la société des professeurs. Les paysans sont beaucoup plus agréables et même plus intéressants.
(...)
Martin Heidegger
POÉSIE-PENSÉE – La Philosophie face à la Poésie selon HEIDEGGER (France Culture, 1964)
Un extrait d’un hommage radiophonique au philosophe, par René Farabet, diffusé le 25 septembre 1964 sur France Culture. Interventions : Beda Allemann, Michel Deguy et René Char. Lecteurs : Henri Rollan et Jean Topart.
Mise en ligne par Arthur Yasmine, poète vivant, dans l’unique objet de perpétuer la Poésie sur tous les fronts.