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EAN : 9782869599390
204 pages
Arléa (07/04/2011)
3.75/5   12 notes
Résumé :

On y cultive le meilleur thé de Chine - le Longjing cha -, que les gens d'ici vous préparent au bord du chemin et au moindre prétexte, en attrapant directement l'eau du ciel à la louche, pour la faire chauffer juste à point dans de grosses bouilloires en fer-blanc bosselé, dont le couvercle est toujours voilé et le cul noirci. Lorsqu'il pleut légèrement comme aujourd'hui, la bruine et les brumes tièdes rin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quatrième de couverture, qui cite le texte:
"Xie Bin me raconte que, lorsqu'il était enfant, sa représentation de la France s'était faite à travers le film Les Misérables. L'anecdote me fait sourire et j'ai même un peu de condescendance. Puis je me souviens qu'au même âge, pour moi, la Chine c'était Tintin et le Lotus bleu et qu'à douze ans j'imaginais les Chinois tous aussi colériques que Bruce Lee. Guère mieux. Carnet de route chinois, où les paysages traversés, de Pékin au Tibet en passant par la frontière mongole, la langue, le thé et la relation amoureuse sont autant d'étapes d'une découverte de soi. Mêlant notes, journal et nouvelles du jour, Vincent Hein raconte avec subtilité et légèreté la complexité intime de la Chine contemporaine."



"13 mars 2008
Le chef de la diplomatie chinoise, M. Yang Jiechi, a déclaré lors d'une conférence de presse en marge de la session parlementaire qui se tient ces jours-ci à Pékin: " Je considère que le chinois est l'une des langues les plus simples à étudier. Sinon comment expliquer qu'un milliard trois cent millions de personnes l'aient choisie comme langue maternelle"
C'est vrai, ça...il fallait simplement y penser..

Vincent Hein vit à Pékin et est marié à une chinoise. Ce livre, qui cite en exergue Nicolas Bouvier bien sûr, est fait de petites notes, réflexions, courts récits , racontant la Chine au quotidien. Vue par un Français. Sujets très divers, légers ou plus graves, anecdotes ou réflexions sur les différences culturelles, ce qui le surprend, ce qui l'amuse, ce qui l'indigne.
C'est souvent drôle, assez poétique et tendre, une lecture agréable!

"J'ouvre- comme une Bible- le tour du monde d'un sceptique d'Aldous Huxley et relis ces phrases que j'avais annotées, puis oubliées:
"Voyager, c'est découvrir que tout le monde a tort. Les philosophies, les civilisations qui, de loin, vous semblent bien supérieures à la vôtre, de près, sont toutes, à leur façon, aussi désespérément imparfaites. Apprendre cela- et cela ne s'apprend qu'en voyageant- mérite, il me semble toute la peine, toute l'absence de bien- être, et tous les frais d'un tour du monde."

Je mettrais quand même une réserve sur le mot " voyager" . Ce qu'il a fait, ce n'est pas le tour de la Chine en 15 jours, et on se dépêche! Ca, c'est ce que souvent on appelle " voyager". Il a habité le pays, épousé une chinoise, s'est intégré dans sa famille, etc. Ce n'est pas du tout la même chose.

Un auteur sympathique.




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Vincent Hein a vécu en Chine entre 2004 et 2016. Dans ce recueil de textes, qui se lit comme on boit des paroles, l'auteur de kwaï compile des notes qui courent de janvier 2005 à septembre 2008. Entre une arrivée en avion à 11700 mètres d'altitude et 970 kilomètres-heure et un retour en avion à 10800 mètres d'altitude et 960 kilomètres-heure.
Entre temps ? L'auteur y rencontre son épouse (Ma Xiaomeng), un beau-père en version originale non sous-titrée, perd son propre père, vit une escapade à Lhassa, vit les JO de Pékin de ce côté-ci de l'hémisphère, les événements du Tibet de ce côté-ci, l'emprisonnement de poètes subversifs ou opposants de ce côté-ci, est témoin de la censure de ce côté-ci, accompagne (et subit) des occidentaux et leur vision des choses de ce côté-ci...
Et l'auteur s'interroge, questionne le monde, aime, déteste (voire aime mais déteste à la fois), pèse le pour et le contre, Shanghai contre Pékin, ou l'inverse, s'amuse de la distance entre les choses et les gens, entre ici et chez soi. Participe, ou esquive, à la recherche d'authenticités, de traces de poésie banale, de maigres mais indispensables échappatoires loin de l'agitation perpétuelle. « Il est difficile d'écrire en Chine, de structurer son texte comme on pourrait le faire partout ailleurs. Tout est réellement surprenant, rocambolesque, indiscipliné, tout est si étrangement établi, tellement elliptique, que votre regard, vos sens tout entiers, sont sans cesse sollicités et qu'il n'est jamais aisé de concentrer son esprit sur une chose à la fois. On se perd en pensées, on s'égare, on rêve de fatras, et la forme littéraire qu'il convient le mieux reste sans doute leur poésie courte et vaporeuse, seule capable de coller à ce joli désordre. » Et – et ce sont sans doute les passages les plus intenses – doute, y compris de soi. « Comme elle [l'auteur Ella Maillart], je suis sans désir de retour, ne souhaitant que retenir ce que m'apportent ces journées un peu godardiennes, échevelées, et ce sentiment de ne plus être capable de concevoir ma vie autrement. »
Un ouvrage de deux cent pages d'une synthèse et d'une sincérité remarquable. Une tranche de vie en accéléré, et qui s'essaie à la retranscription d'une langueur. Un paradoxe autant qu'une prouesse. Et en guise de conclusion, une dernière note en fin de carnet, portant l'humilité au rang de philosophie.
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A l'est des Nuages, est un mélange de journal, de poésie et de petits faits. C'est comme le journal d'un voyageur statique, qui raconte sa découverte d'un pays, la Chine, comme si un guide touristique devenait soudain un oeil poétique. C'est affolant comme Vincent Hein infuse ses mots dans la poésie. Ces petits riens que j'aime tant quand ils prennent l'allure d'un désordre lyrique. Ce recueil a quelque chose de très délicat (je n'ose dire chinois…) dans sa façon de compiler les jours et les pensées. Je parle souvent ici de mon amour des détails, de la façon dont leur observation est en soi un moment de poésie vivante. C'est cette poésie vivante, toute en sensibilité, que j'ai retrouvé dans l'ouvrage de Vincent Hein. Pour autant, nous ne sommes pas dans un monde imaginaire, mais bien en Chine, et l'auteur, français expatrié, se fait un plaisir de nous décrire sa réalité la plus quotidienne. Nous sommes immergés avec lui dans la culture chinoise, et parmi ce peuple de Chine qui se révèle parfois, souvent, moins exotique et plus mondialisé qu'on ne se l'imagine.

J'ai aimé ce mélange de journal de bord et de poésie, qui est une façon agréable d'aborder un pays encore inconnu pour moi. Et puis, le lecteur assiste à la naissance de l'amour, entre l'auteur et sa future femme. Délicatesse et humour sont convoqués pour décrire les premières heures de cette relation. Comme il est plaisant de lire des passages entiers mêlant autodérision, romantisme et trivialité. Parler d'amour sans sombrer dans le maniérisme et le sentimentalisme n'est pas donné à tout le monde. Vincent Hein fait glisser les mots et les sentiments, doucement, jusqu'à notre coeur de lecteur et on se laisse happer, voyageurs volontaires pour un séjour inoubliable.
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L'auteur y raconte sous forme de journal son séjour professionnel dans les années 2005 à 2008, dans un style ironique et pince sans rire. Sans illusions sur la nature du régime, il garde toute son affection pour les gens qu'il côtoie. Il y mentionne, sans commentaires, les citations à vocation de propagande des journaux et des médias chinois qui n'ont pas la finesse de la porcelaine. C'était il y a quinze ans, avant le virus mais au moment du tremblement de terre du Sichuan qui s'est produit deux semaines après mon passage… Quand on a constaté l'état et les méthodes de construction chinoises, on peut être inquiet, notamment pour le barrage “des trois gorges” qui rouillait déjà, quelques mois après sa mise en eau… Terminons avec ces saines paroles de Confucius :
Si j'avais le pouvoir je commencerais par redonner leur sens aux mots.
Vaste programme….
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critiques presse (1)
Lexpress
03 juillet 2011
Chinoisement incorrect, littérairement délectable.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
8 septembre 2007
Yunnan "Au Sud des Nuages". Avec un nom pareil, cette province ne peut donner que des artistes. J'en tiens pour preuve cet après-midi tiède que je dépense assis sur un tabouret bas et rustique, dans l'atelier d'un grand -père habillé comme la nuit et dont les doigts usés fabriquent depuis l'enfance des ombrelles de bambou et papier imbibé d'huile. Il me livre ses secrets. Partage son savoir-faire. Termine son ouvrage de quelques traits de pinceau qui donnent jour à un paysage de montagnes baigné dans le rose lavé d'un coucher de soleil et me demande gentiment si nous savons en France en faire de pareilles. Je réponds que non, pas vraiment, pas tout à fait.
"Alors celle-ci est pour toi", me dit-il en me tendant l'ombrelle.
Il déplie ses jambes, se lève doucement, pose ses mains sur ses hanches, dessine deux ou trois cercles avec son bassin, se rince la gorge avec un reste de thé froid puis jette un oeil par la fenêtre ouverte comme pour s'assurer qu'aucun nuage n'est entré aujourd'hui encore dans son carré de ciel bleu.
Sa journée est comblée. La mienne également.
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Dans mon couple, on partage tout, sauf les poires ! C'est comme ça. Ma Xiaomeng est intraitable sur ce point. Si j'essaie de lui chaparder un quartier au moment où elle s'en épluche une, elle, d'habitude si calme, si raisonnable, se transforme en véritable furie, devient dangereuse, se jette sur moi, prête à tout pour m'ôter de la bouche le morceau de fruit défendu.
Tout ça parce que, en chinois, partager ou diviser se dit "fen", que poire se dit "li" et que "fenli" veut dire séparer.
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Des gangs de grand-mères hautes comme trois pommes, pauvres à fendre l'âme, puisque leur retraite -- quand elles en ont --- n'équivaut plus à rien, font la manche sur les parkings des grands supermarchés ou proposent, pliées en équerre, de pousser les caddies des clients en échange de leur ticket de caisse. Elles le revendront sitôt après, pour presque rien, à des salariés débrouillards et dégagés de tout scrupule. Ils se les feront rembourser en note de frais qu'ils reviendront ici en partie dépenser. Rien ne se perd, tout se transforme dans la grande chaîne alimentaire des hypers.
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Avez-vous déjà été invité au restaurant, par une Pékinoise incroyablement belle et dont vous êtes éperdument amoureux, à manger des demi-têtes de canard coupées dans le sens de la longueur, juste avant qu'elle vous annonce qu'elle vous aime elle aussi et qu'elle souhaite faire sa vie avec vous ?
Eh bien moi, oui !
18 juin 2005
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17 juin 2007
Le cul dans l'herbe, à l'ombre d'un saule pleureur centenaire qui ondoie sagement sous un ciel bleu roi à la Nicolas Poussin, je regarde en rêvassant un groupe s'exercer au wushu (kung-fu) et répéter sans lassitude, sans colère et en silence ces gestes lents, précis, retenus, qu'ils destinent au vent ou à d'improbables ennemis.
Il semble que tout l'art de vivre chinois réside dans cet art martial chinois. User la force de l'autre, son énergie, la recevoir et s'en servir pour vaincre en s'économisant.
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