Une série prometteuse et intrigante.
Nous aurons raté le coche et commencé par le Tome 2. Tentons toujours, le graphisme de l'illustrateur Hamo séduira vraiment et le contexte presque anglais du début du XXème siècle offrira ce mystère que nous adorons sur les intrigues d'
Agatha Christie.
L'aventure de Lord Jeffrey est classée dans un registre policier voire même espionnage.
Oui, à la première de couverture, le lecteur l'aura compris, le personnage principal est un enfant, un collégien:
Jeffrey Archer.
La quatrième de couverture aidera à raccrocher rapidement les wagons afin de décider si à la fin de celui-ci nous serons assez mordus pour revenir sur le premier tome.
Il est inscrit ceci:
"Fraîchement arrivé dans un collège destiné à former les futurs espions de Sa Majesté,
Jeffrey Archer s'est vu proposer un marché par l'excentrique directeur des lieux: l'endroit où il a planqué la clé retrouvée dans le pardessus de son père contre sa liberté.
Jeffrey hésite car il n'a aucune confiance en cet homme vaniteux qui prétend vouloir l'aider. Heureusement, il va trouver une alliée inattendue en la personne d'Eléonore.
Avec sa camarade, il va explorer le dédale de couloirs du collège et découvrir le secret qui se cache derrière la porte du Terrier, l'unique endroit interdit aux pensionnaires..."
Bienvenue à Edimbourg, en Ecosse.
Le thème du lieu est traditionnel mais un peu frissonnant avec sa statue sur cour d'un cerf mis hors d'état de nuit par une meute de chiens et sa pièce mystérieuse: le Terrier. Les histoires de pièce fermée et interdite dans les manoirs nous ramèneront toujours au conte de la Barbe Bleue.
Le maitre des lieux se fera surnommer "Mère-Grand", comme dans le conte du Petit Chaperon (ou dans la série d'espionnage "Chapeau Melon et Bottes de cuir", du même nom que le chef de l'organisation d'agents secrets britanniques).
La narration choisie par l'auteur
Joël Hemberg tentera un peu de nous perdre entre les évènements passés, avec la présence du père de Jeffrey au collège et ceux présents. Flashback.
Les auteurs nous feront glisser d'un lieu à un autre, d'un évènement à un autre sans transition et cartouches pour la précision de temps et de lieu. Nous sommes nous aussi prisonniers du collège, sans grande notion de temps. Seul le programme prévu des élèves nous aidera un peu à nous y retrouver mais Jeffrey lui-même semblera un peu perdu, perdu entre le coeur des cours et sa mission de récupération. Nous ne serons pas toujours dans le manoir et des allers et retours de la maison des Archer, où l'épouse et un inspecteur mèneront aussi l'enquête sur une disparition trop vite classée par la police. La fugue de Jeffrey permettra de redonner de l'intérêt à l'affaire.
Au collège des mini-agents secrets. Ce sentiment de dédale s'accentuera avec l'incroyable travail de l'illustrateur qui jouera de précisions sur de belles et nombreuses architectures de couloirs, d'étages, nous permettant de déambuler dans le grand manoir à la recherche du père au point de nous y perdre longtemps. Cette ambiance est réussie.
La galerie de personnage est intéressante, comme le veut la règle des récits d'espionnage, on ne sait à qui se fier, même parmi les élèves. Certains sont déja dans leurs futures fonctions d'agents, voire même d'agents-double. Ceci promettra de vrais rebondissements.
Jeffrey donnera dans le garçon très courageux, poursuivant seul la trace de son père disparu dans un train, à partir de l'indice d'une unique clé que le maitre des lieux de l'île et du collège voudra récupérer. C'est donc sous couverture que le jeune Jeffrey se fera inscrire dans un collège très spécial qui entrainera et formera les enfants à espionner. Nous ferons la connaissance d'Eleonore, enlevée (nous l'apprendrons plus tard) et pourtant paradoxalement apparaissant aux yeux des lecteurs comme un élément prometteur pour cette école. Frondeuse et intrépide, c'est Eléonore qui prendra les choses en main pour faire avancer l'enquête sur les lieux tandis que Jeffrey apportera la matière grise et les sentiments d'inquiétude (que les lecteurs auraient pu attendre plutôt d'Eleonore).
Entre Downton Abbey,
Agatha Christie et James Bond, cet univers digne mais mortel est assez excitant.
Nous en serons rapidement plus sur les agissements et la vraie finalité de cette étrange école sur la fin de ce deuxième tome.
On a aimé et il ne faudra pas hésiter à revenir sur le tome 1 pour pleinement profiter de l'intrigue, jeunes lecteurs.