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EAN : 9782266168533
256 pages
Pocket (28/07/2006)
  Existe en édition audio
4.1/5   318 notes
Résumé :
"Ce livre est une leçon de vie. La lumière qu'il dispense est plus intense que bien des traités de sagesse" -- François Mitterrand

Marie de Hennezel témoigne de son expérience d'accompagnement de personnes proches de la mort. Expérience à la fois personnelle, lorsque la mort frappe certains de ses amis, et professionnelle, dans le cadre d'une unité de soins palliatifs et d'un service de maladies infectieuses. Elle partage avec nous la richesse et l'ém... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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On ne peut que saluer l'authenticité d'un tel ouvrage et sa justesse. En témoignant ainsi, Marie de Hennezel oeuvre utilement sur plusieurs points. D'abord elle apprend aux lecteurs ce que peut-être une unité de soins palliatifs et surtout elle aborde courageusement un thème que beaucoup occultent : la mort! Il ne s'agit pas ici de la mort brutale, accidentelle le plus souvent, mais d'une fin de vie, touchant toutes les tranches d'âge, conséquence d'une maladie dévastatrice incurable. le texte est écrit avec une grande sensibilité et aussi beaucoup d'humanité, même si parfois les témoignages peuvent interroger le lecteur, le ramener à certains épisodes douloureux de sa propre existence... soulevant justement des questions d'ordre existentiel, lui rappelant des épisodes tragiques qui l'ont accompagné, des deuils dont personne ne peut se protéger. Se protéger de l'idée de la mort est un leurre; beaucoup s'étourdissent dans leur vie terrestre afin de l'occulter, privilégiant le superficiel, le rire, la gaité souvent factice, et oubliant que tout homme est mortel et que personne ne peut se soustraire à la mort. Ces attitudes nées de la peur me semblent puériles et stériles; la mort est la conclusion logique de toute vie, le mieux à faire est d'y songer avec sérieux, à s'y préparer avec sagesse. Marie de Hennezel aborde ces questions et son livre peut aider les lecteurs à faire une introspection et peut-être conduire certains vers une certaine quiétude, mais encore faut-il que cet ouvrage soit lu par ceux qui pratique le déni et là le pari n'est pas gagné puisque même le titre "La mort intime" peut les mortifier. ,
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Cours ouvrage d'une rare densité émotionnelle. Où l'on apprend à poser un autre regard sur la fin de vie, l'approche de la Mort. Première psychologue dans la première unité de soins palliatifs mise en place dans les années 80, Marie de Hennezel nous fait voir la mort non plus comme une ennemie à combattre jusqu'au bout, mais comme le début d'un autre étape de la personne, étape qui reste mystérieuse mais ne doit pas forcément faire peur.
On y découvre l'immense besoin d'écoute des malades, écoute de leurs mots, mais aussi, pour ceux qui ne sont plus en capacité physique (et/ou mentale) de pouvoir s'exprimer, écoute de leurs maux, de leur être profond qui émane de leur corps affaibli. L'importance de la présence, sans forcément parler, du toucher, une main posée toute en douceur sur un bras, une joue décharnée, une musique apaisante partagée, un regard plein de chaleur. L'empathie soigne l'âme du mourant, au-delà de la médication.
L'auteure souligne l'essentiel, la communication, que la personne "en partance" puisse dire qu'elle se sent partir, sans être jugée, sans être leurrée, que la famille aimante accepte le départ quand il est devenu inexorable, qu'elle "autorise", par des mots, par des gestes, la personne aimée à mourir. La mort vécue de façon douloureuse, dans des lieux où pourtant la douleur physique est prise en charge de manière attentive, est souvent due à une "douleur de l'âme", celle de partir en laissant derrière soi des conflits larvés, des non-dits, des amours et des pardons tus.
Geste et parole s'avèrent les maîtres-mots d'un départ en douceur pour les malades de longue durée : une belle leçon de vie, une belle leçon de mort. Que chacun de nous essaie de s'en souvenir le moment venu !
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"La mort est un manque de savoir-vivre", disait Alphonse Allais. Marie de Hennezel dirait plutôt: "Seuls ceux qui vivent jusqu'au bout ont l'apanage du savoir-mourir."
Avec son témoignage 'La mort intime' publié chez Robert Laffont publié en 1995, l'autrice nous invite à vivre pleinement notre mort. Surtout si sa venue coïncide avec les points d'interrogation, d'exclamation ou de suspension qui ponctuent tout combat contre un cancer ou des déchéances physiques et morales.
Avec pudeur, respect, vitalité et espérance, Marie de Hennezel ne fait l'impasse sur aucune des questions. Celles qui titillent la joie de vivre, l'esprit et les routines de nos certitudes volant en éclats. le choc est parfois rude, toujours vrai. Respectueux des hommes et des femmes qui entrent dans ces zones de turbulences qui éveillent la peur, l'angoisse mais aussi, parfois, la sérénité face à une vie rempli qui approche de son terme.
Mourir s'apprend, nous dit-elle. Mourir s'accompagne, mourir se partage. Mourir rend plus fort, mourir s'accomplit.
Avec force, vérité et humilité, l'autrice témoigne de son expérience dans les services de soins palliatifs. Son expérience de terrain illustre ses propos sans jamais forcer l'adhésion du lecteur. 'La mort intime' est une proposition qu'il nous appartient de saisir ou pas. C'est un livre qui respecte la vie comme la mort, tous deux participant au même processus évolutif qu'est la vie.
Et si la vie se définit comme une maladie sexuellement transmissible, au pronostic vital toujours engagé, la vie, comme la mort, valent la peine d'être vécues, dans une conscience de soi et des autres partagée.
Un livre abordable dont la bienséance reste d'actualité.
Lien : https://frconstant.com
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Marie de Hennezel est devenue en quelque sorte le "phare" de la cause des soins palliatifs (SP) en France: dès 1987, elle a intégré la première unité dédiée à ces soins; "La mort intime", parue en 1995, est sans doute l'ouvrage qui a eu le plus d'impact sur le grand public. Ceci est peut-être dû à la préface que F. Mitterrand a écrite, mais surtout en raison de la profondeur et de l'authenticité de cette réflexion.

L'auteure ne prétend pas du tout que les soins palliatifs suppriment les souffrances physiques et morales des patients en fin de vie. Elle fait surtout état de sa grande expérience dans le domaine des SP; en fait, son message est tout simple et, pourtant, certains ne veulent toujours pas l'écouter. Les nombreux exemples qu'elle donne dans son livre montrent que le malade reste jusqu'au bout un être humain à part entière. Il n'est pas seulement un "cas médical" et il ne se résigne pas à être traité cyniquement comme un futur mort. Non ! Outre une diminution très significative de ses douleurs, il attend de l'attention, du respect, de l'amour. Sa peur de la mort et aussi son extrême inconfort physique ne peuvent pas être supprimés par un coup de baguette magique, bien sûr, mais ils peuvent être pris en compte le plus humainement possible. Son angoisse et son sentiment de déréliction peuvent être ainsi allégés et, pour lui, le "grand passage" deviendra moins difficile. Cette question nous concernera tous, un jour ou l'autre, et n'a généralement rien à voir avec d'éventuelles NDE. Des soins palliatifs convenables me semblent être une alternative généralement satisfaisante à une euthanasie active, prohibée en France pour des raisons éthiques. Seuls quelques cas, montés en épingle dans les médias, contredisent - rarement - cette vérité quotidienne.

Mais, au moment où j'écris ces lignes (2014), il faut bien reconnaitre que les soins palliatifs ne sont pas encore au point en France. Certes, les politiciens déclarent que cette question est importante, mais ils ne donnent pas les moyens nécessaires au développement des SP. Les médecins pratiquent de plus en plus souvent une communication transparente sur la gravité de la maladie, mais n'ont presque jamais le temps et/ou l'envie de faire un suivi "humain" des patients. Dans la plupart des services hospitaliers, les infirmières sont souvent dévouées mais trop stressées par leur charge de travail pour consacrer tout le temps nécessaire aux mourants. Heureusement, quelques services hospitaliers entièrement consacrés aux patients en fin de vie ont été créés un peu partout en France et font un travail admirable; cependant ils sont trop rares encore. Des associations sont également actives dans ce domaine: des bénévoles (sans aucune responsabilité médicale) donnent de leur temps pour se mettre à l'écoute des malades et les aider à traverser cette dernière période dans des conditions remarquables de dignité et parfois même de sérénité. Tous ces progrès - insuffisants, je le répète - sont à mettre à l'actif de M. de Hennezel, notamment. Elle a su employer les mots justes pour traiter de ces sujets très délicats et elle a contribué à faire avancer les choses à grande échelle, en France.
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J'ai lu tous ces livres sur les NDE et l'approche de la mort plongée dans ma psychothérapie, cela me semble d'ailleurs logique lorsque, dans ce travail sur soi, on va réellement au fond des choses.
Car la peur de la mort, la menace de la mort, est, au fond, à la base de tout, tous les soucis, toutes les souffrances, tous les malentendus, toutes les trahisons envers soi-même, tous les sacrifices conscients et inconscient qu'on fait.
Les livres de Marie de Hennezel sont touchants d'humanité. Certes ils n'apportent pas de réponses aux questions existentielles (à moins de faire le lien avec sa propre intériorité, d'avoir conscience de sa propre peur de la mort), mais quelques réponses aux questions relationnelles, déjà, pour qui s'en pose un peu.
Il me faudrait aujourd'hui les relire avec le recul (et l'apaisement) que j'ai acquis avec les années.
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Les médecins ne sont partisans de la vérité. Ils se contentent d'informer les familles qui se voient par là même condamnées au secret. Les infirmières aussi subissent la même condamnation. Quel inconfort de devoir soigner des mala des qui vous lancent des regards anxieux et interrogateurs, et voius demandent pourquoi celà ne va pas mieux! Coincées entre l'angoisse des malades et la lâcheté des médecins, elles n'ont pas les moyens d'accompager leurs patients et rentrent souvent chez elles avec le sentiment de ne pas avoir été humainement à la hauteur de la situation.
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Le coma est un état étrange. Nous en savons peu de chose, mais les personnes qui sont sorties de cet état disent qu’on entend ce qui est dit autour de soi et que l’on sent la qualité affective des paroles et des gestes. Il semble aussi qu’un travail intérieur se poursuive dans les souterrain de l’être. C’est un état mystérieux que l’on a envie de respecter car il s’y passe peut-être des choses importantes, et il faut être assez humble pour accepter de respecter ce que l’on ne comprend pas. J’ai pour ma part quelques hypothèses. Je pense notamment que le coma est une sorte de refuge quand les choses deviennent trop lourdes à porter, mais qu’il est encore trop tôt pour mourir, parce que tout n’est pas réglé. J’ai souvent eu l’impression que les personnes dans le coma donnaient ainsi le temps à leur entourage de se préparer à la séparation ultime. Certains attendent aussi la visite de quelqu’un, ou bien une réconciliation qui ne s’est pas encore faite. Je raconte à cette femme en face de moi comment un homme a attendu ainsi trois mois, dans un coma profond, la visite de sa fille de quatorze ans, dont la famille empêchait sa venue, craignant qu’elle ne soit trop impressionnée par le changement physique de son père. Cet homme a pu mourir le lendemain du jour où sa fille est venue lui dire adieu. Comment ne pas interpréter ce coma comme une longue attente ? D’autres attendent tout simplement qu’un être cher, qui leur est douloureusement attaché et les raccroche à la vie, leur donne la permission de mourir. Je fais donc part de mes observations à la mère de Valérie, qui se demande en effet pourquoi sa fille, qui exprimait il y a trois semaines son désir de mourir, juste avant de tomber dans le coma, est toujours en vie. « Y a-t-il quelqu’un dans votre entourage qui ne soit pas prêt à la mort de Valérie ? ». La femme semble chercher, mais ne trouve pas. […] Le lendemain de cette conversation, Valérie est toujours là dans son sommeil. Elle ne réagit plus depuis longtemps, ni quand on l’appelle par son prénom ni quand on la touche. Elle semble être vraiment dans un coma profond. A midi, son père et sa mère arrivent [...]. Ensemble, autour du lit, ils entourent Valérie. Sa mère, prend alors la parole et s’adresse à sa fille, avec chaleur, avec émotion : « Ma chérie, nous sommes là autour de toi, nous t’aimons. Tu nous as apporté à travers ta vie, et surtout les derniers temps de ta maladie, tant de choses que nous ne pourrons jamais assez te remercier. Sois bénie et va ton chemin, nous restons avec tout ce que tu nous as laissé de si précieux et qui aidera à continuer notre chemin sans toi, va, va maintenant. » A cet instant précis, Valérie est sortie de son profond coma. Elle a ouvert les yeux, a regardé ses parents. Puis elle leur a fait un petit signe de la main, en disant « ciao », d’une manière un peu désinvolte, comme elle le faisait toujours, et son souffle s’est suspendu sur ce dernier au revoir. C’était fini.
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Je comprends maintenant qu'on ne peut pas faire l'économie d'un travail de deuil. Ce que l'on met de côté se réveille plus tard, à l'occasion d'un autre deuil, ou d'une date anniversaire.
Je sais maintenant, parce que je suis en train de le vivre, à quel point les endeuillés sont seuls. Trouvent-ils à leur côté des humains capables de leur faire exprimer la tristesse ou la colère dans laquelle les plonge la mort d'un être cher, surtout quand elle est brutale? Trouvent-ils une oreille prête à recevoir tout ce qui aimerait se dire à celui qui n'est plus là pour entendre? Je sais depuis longtemps que tout ce qui n'est pas réglé avec un proche avant sa mort doit l'être après, sous peine d'être entravé par un deuil non résolu. J'ai souvent, moi-même encouragé les autres à construire un dialogue intérieur avec le disparu, à parler au mort.
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Le besoin, dans ces moments-là, n'est-il pas précisément, de parler de celui qui n'est plus là, de raconter les circonstances de sa mort? Et bien sûr cela fait venir les larmes. Et il est bon de pleurer en présence de ses amis, de sentir que c'est possible, comme il est bon d'évoquer ensemble les moments vécus avec celui qui a disparu pour toujours. Cela fait du bien de parler de ses regrets, de ses remords quand on en a et, pourquoi pas, de sa révolte. C'est tout cela qui permet le travail du deuil, ce mystérieux travail intérieur de détachement qui permettra un jour de se réveiller libéré, et plein d'énergie pour la vie.
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(...) Je peux maintenant lui masser doucement la zone douloureuse et le bercer légèrement.
Il semble apprécier et pousse des soupirs de soulagement. "Cela me fait du bien, dit-il, vous savez, j'ai l'impression de souffrir comme une femme en couches." A peine a-t-il prononcé ces mots que le voilà pris de sanglots convulsifs. Je reste-là, calmement. Je sais pour l'avoir observé si souvent, que le seul fait d'être touché avec respect et tendresse déclenche parfois de fortes réactions émotionnelles. C'est que la peau a une mémoire, et il arrive qu'un contact bon et confirmant réveille une peine, un manque très anciens.
"Que se passe-t-il?" lui demandé-je?
- En vous disant cela, j'ai pensé à ma mère, et cette pensée me fait très mal. Je suis un enfant non désiré, et ma mère a tenté tout ce qu'elle a pu pour se débarrasser de moi, dans les premiers mois de sa grossesse. Elle ne m'a jamais aimé, et je crois que je mourrai sans en être consolé."
Comment mourir, ai-je pensé, quand on a le sentiment de n'avoir pas été accueilli dans la vie? (...)
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Vidéo de Marie de Hennezel
Marie de Hennezel, figure éminente de la psychologie clinique et du bien vieillir, offre une vision audacieuse et profonde sur le vieillissement dans ses entretiens avec le journaliste Olivier le Naire dans son nouvel ouvrage "L'éclaireuse" aux éditions Actes Sud. Au-delà de son parcours hors norme, elle partage intimement ses choix de vie, ses convictions et ses engagements, offrant un éclairage unique sur la troisième partie de nos vies.
Refusant la résignation face au traitement réservé aux personnes âgées, elle propose des solutions novatrices pour donner un sens à cette phase de l'existence. Son plaidoyer contre l'inaction de l'État en faveur des nouvelles formes de solidarité résonne avec force. Elle met en garde contre les risques de l'“aide active à mourir”, soulignant des alternatives méconnues pour une fin de vie digne et apaisée.
Alors que la population vieillit, ses réflexions prennent une importance cruciale. Son témoignage inspire une réflexion individuelle et collective sur nos aspirations futures. En 2030, un Français sur trois aura plus de soixante ans, un changement sociétal majeur qui appelle à une révision de nos politiques et de nos mentalités. En nous invitant à penser avec lucidité et sérénité, Marie de Hennezel nous guide vers un nouvel horizon de compréhension et d'action face au défi du vieillissement.
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