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Manès Sperber (Éditeur scientifique)Edmond Beaujon (Traducteur)
EAN : 9782702104118
218 pages
Calmann-Lévy (01/04/1994)
4.5/5   12 notes
Résumé :

La publication de lettres écrites par Hermann Hesseentre 1900 et 1962 montre sous un jour intimecette grande figure de la littérature germanique.Qu'il s'adresse à des personnalitéstelles que Stefan Zweig, Romain Rolland, Thomas Mann,C.G. Jung, Martin Buber ou André Gide ; à de simples relationsou aux êtres jeunes qu'il a profondément influencés,Hermann Hesse nous donne de lui, en cette périodeoù ... >Voir plus
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
A un Japonais de quatorze ans exceptionnellement précoce qui avait beaucoup lu Tolstoï et Hermann Hesse et qui était tourmenté par des problèmes intéressant la morale et la conception du monde.

Faire parvenir au plus haut degré de maturité et d'achèvement votre vie et vos aptitudes, celles de votre esprit, voilà où réside la signification de votre existence et mieux vous y réussirez, plus vous serez heureux. Vous avez déjà remarqué vous-même que la majorité des hommes sont des êtres moins nuancés et moins doués que vous et que Tolstoï, qu'ils vivent et agissent constamment en tant que masse et que la plupart d'entre eux n'ont pas d'existence ni de pensée qui leurs soient propres. Nous ne pouvons rien y changer et il en sera toujours ainsi - au contraire, plus le genre humain se multipliera rapidement, plus il possédera de moyens techniques et plus il sera voué à la platitude et se transformera en une collectivité uniforme. Pour l'humanité en tant que masse, la tâche primordiale consiste uniquement à s'intégrer et à s'adapter, avec le moins de conflits possibles, à la société, à réduire au minimum la part de la responsabilité personnelle.
Nous autres, c'est_à-dire la minorité toujours infime de ceux qui ont les aptitudes et la vocation nécessaires pour mener une existence personnelle, individuelle, nous possédons cet avantage sur les masses d'avoir des sens plus délicats ainsi qu'une plus grande capacité de réflexion et il est indéniable que ces dons peuvent nous procurer un grand bonheur. Chez nous, la vue, l'ouïe, les sensations, la pensée sont plus précises, plus réceptives et plus riches en nuances ; en revanche, nous sommes seuls, exposés aux dangers, nous devons renoncer à l'heureuse irresponsabilité de la masse. Chacun de nous dois tirer au clair la nature de sa propre personnalité, de ses dons, de ses possibilités et de ses particularités, il doit consacrer sa vie à se perfectionner moralement et à devenir ce qu'il est. Si nous accomplissons cette tâche, nous servons en même temps la cause de l'humanité, car toutes les valeurs propres à la culture (art, poésie, philosophie, etc.) résultent de cette démarche. Lorsqu'on suit cette voie, l' "individualisme" si souvent décrié devient le serviteur de la communauté et perd le caractère odieux de l'égoïsme.
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En ce qui concerne Luther et Rome, je pense qu'il n'aurait
jamais été question de l'un ou de l'autre s'ils n'avaient répondu
tous les deux à une nécessité. Voici ce que je veux dire : Luther
peut bien être le chef, le représentant suprême des chrétiens
chez lesquels la soif de liberté est quelque choses de naturel et
qui va de soi, donc le chef des individualistes, de ces hommes
dont l'esprit, le caractère et la conscience présentent une
différenciation supérieure à la moyenne - il n'en reste pas
moins cette énorme partie de l'humanité qui préfère obéir
plutôt que de décider par elle-même, ces gens dont l'esprit est
sans vigueur mais qui ne sont pas dépourvus de bonne volonté
et auxquels les débats de la pensée et de la conscience tels
qu'ils se déroulent chez les individualistes sont totalement
inconnus. Maintenir en bon ordre cette partie de l'humanité.
l'empêcher de se corrompre ou de dégénérer, lui prodiguer
les encouragements dont elle a besoin pour vivre et pour
mourir et en outre la convier à maintes fêtes magnifiques,
voilà la mission que remplissent parfaitement les Églises
telles que celles de Rome. Elles ont aidé des millions d'êtres
humains à surmonter les difficultés de la vie, à rendre cette
vie plus belle et, de plus, elles nous ont fait cadeau, à nous
autres individualistes, des plus splendides architectures,
mosaïques, fresques et sculpture, toutes choses que les pro-
testants peuvent ou bien réduire en miettes, ou bien estimer
à leur juste valeur, mais qu'ils ne seront jamais capables de
créer.

pp. 203-4.
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A Romain Rolland

(...) Vous m'écriviez dans votre dernière lettre : 《 Comment vous et moi pourrions-nous en venir à nous haïr sous la contrainte de quelque puissance que ce soit ? 》 Non, cela est heureusement impossible. Et l'amour, qui peut vaincre la mort, sera un jour plus fort et plus durable que les terreurs d'aujourd'hui. Il y aura de nouveau une Europe, il y aura de nouveau un sentiment de l'humain. Vous, cher Monsieur, vous êtes de ceux qui ont affermi en moi et chez beaucoup d'autres ce sentiment-là.
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La séparation entre le monde extérieur et le monde intérieur m'apparait encore plus tranché que par le passé et ce qui m'interesse, c'est uniquement le monde intérieur.
H.H. 7 juin 1917
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Je considère que le monde d'aujourd'hui est une maison de fous et la vie actuelle une mauvaise pièce à sensation ; j'en suis souvent dégoûté jusqu'à la nausée, mais malgré tout avec le sentiment qu'on éprouve à la vue des fous et des ivrognes, lorsqu'on se dit : quelle honte ils éprouveront, s'ils doivent un jour revenir à eux !
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Que peut nous apprendre la philosophie au quotidien?Pour répondre à cette question Guillaume Erner est accompagné de Géraldine Mosna-Savoye et d'Emmanuel Kessler. Cette semaine, David, étudiant et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant « Siddharta » de Hermann Hesse, et «l'insoutenable légèrté de l'être » de Milan Kundera.
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
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