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Pierre Leyris (Éditeur scientifique)
EAN : 9782757803394
209 pages
Points (11/10/2007)
4.2/5   5 notes
Résumé :

Ce volume rassemble des poèmes et des proses du grand poète victorien Gerard Manley Hopkins, dans une remarquable traduction de Pierre Leyris qui met en lumière toute la tension et l'invention de cette œuvre visionnaire. Le choix de poèmes, dont Le Naufrage du Deutschland, chef-d'œuvre de la maturité, est accompagné par des fragments de journal, sermons et lettres qui racontent l'âme du poète, écartel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai découvert Gerard Manley Hopkins il y a quelques années, lisant avec passion le petit volume publié par La Différence dans une collection (Orphée) qui hélas n'existe plus, faute de lecteurs sans doute, comme il en va hélas pour une écriture poétique qui n'est plus, aujourd'hui, nourricière de notre monde cassé et sourd. Qui, de nos jours, avoue sans une timide réserve qu'il lit encore Saint-John Perse ou Claudel (et que dire de Char, dont l'heure de gloire semble être, fort heureusement, passée...) ? Ou même, outre-Rhin, Celan, Trakl ou Benn et tant d'autres ?
Lien : http://stalker.hautetfort.co..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
C'est affreux à dire, mais, en un sens, je suis communiste. Leur idéal, à quelques réserves près, est plus noble que celui d'aucun des hommes d'État séculiers que je connaisse (...). En outre, il est juste. - Je ne veux pas dire que les moyens d'y atteindre le soient aussi. Mais c'est chose atroce pour la fraction la plus nombreuse et la plus nécessaire d'une nation très riche que de mener une vie pénible, sans dignité, sans connaissances, sans confort, sans plaisir, sans espoir, au milieu de l'abondance - une abondance dont ils sont les artisans. Ils professent que la vieille civilisation et le vieil ordre doivent être détruits, quand bien même ils devraient pour cela tout dilapider et tout brûler. C'est là une perspective terrible, mais qu'est-ce que la vieille civilisation a fait pour eux? Telle qu'elle apparaît aujourd'hui en Angleterre, elle est elle-même fondée dans une grande mesure sur la dilapidation. Cependant ils n'ont eu en partage aucune des dépouilles, ils n'ont jamais fait qu'en souffrir préjudice. L'Angleterre est devenue immensément riche, mais cette richesse n'a pas atteint les classes ouvrières; je crois qu'elle a rendu leur condition pire.

(Extrait d'une lettre écrite le 2 août 1871)
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PRINTEMPS ET AUTOMNE

À UNE JEUNE ENFANT

Marguerite, mènes-tu deuil
Sur le Bois-Doré qui s'effeuille ?
Ainsi, de feuilles, comme humaines,
Voici tes frais pensers en peine?
Ah! quand le cœur vient à vieillir
C'est, peu à peu, pour s'endurcir
Sans plus gratifier d'un soupir
Un monde effeuillé de bois mort;
Alors pourtant tu pleureras
Sans laisser de savoir pourquoi.
Mais quelque nom qu'on donne aux peines,
Enfant, leurs sources sont les mêmes.
L'âme a deviné, le cœur ouï
Ce qu'esprit ni lèvres n'ont dit:
Si l'homme naît, c'est pour qu'il meure,
C'est Marguerite que tu pleures.

(Ecrit entre 1876 et 1880)
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Le rossignol

De neuf heures jusqu'au petit matin
Le bosquet n'était jamais que gris.
Les ténèbres ne se sont pas fermées cette nuit-là
Mais le jour est devenu jour.
Et bientôt je l'ai vu montrer de nouvelles formes
avec une telle teinte
Comme le font les coquelicots soyeux des jardins.

Un Est cramoisi, qui enchérit pour la pluie.
Ainsi dès l'aube a été mal commencé
Le jour qui a apporté ma douleur durable
Et a rangé mon soleil.
Mais en regardant pendant que la couleur grandissait,
je ne craignais que l'humidité pour toi
En route pour le port et ton équipage.

Je n'avais pas l'intention de dormir, mais
j'ai découvert que j'avais un peu dormi et que j'avais froid.
Et je pouvais entendre le moindre son,
Le matin était si calme—
Les ailes des chauves-souris zézayaient en volant
Et l'eau s'écoulait à travers et à travers
Le bois : mais pas une colombe ne roucoulerait.

Vous savez que vous avez dit que le rossignol
Dans tous nos comtés de l'ouest était rare,
Qu'en plus il fuit notre vallée spéciale
Ou n'y loge jamais :
Et je l'avais pensé jusque-là -
Jusqu'à la rosée de ce matin,
Et maintenant je souhaite que ce soit vrai.

Car il a commencé tout de suite et a secoué
ma tête pour entendre. Il aurait pu enfiler
Une rangée d'ondulations dans le ruisseau,
Avec tant de force il a chanté,
La brume sur les feuilles s'est répandue,
Et dansé les boules de rosée qui se tenaient
En acres tout au-dessus du bois.

Je pensais que l'air devait couper et tendre
La trachée quand il aspirait son souffle
Et quand il l'a retournée
La musique doit être la mort.
Avec rien à me faire peur,
Un oiseau chantant dans la clarté du matin
Pour moi était terrible à entendre.

Pourtant, alors qu'il changeait ses puissants arrêts,
j'entendis l'eau encore
tout en bas de l'escalier du bosquet
Et battre dans le moulin.
Mais ce doux son que j'ai préféré,
Tes pas qui passent, je n'ai jamais entendu
Pour le gazouillis de l'oiseau gazouillant.'

Ainsi Frances soupira chez elle, tandis que Luke
avançait dans l'abîme mousseux.
Elle écouta comment la rafale de mer tremblait
Et puis se rendormit.
Pendant qu'il se lavait sur le pont
Elle oreiller bas son cou de lys Chronométré ses
visions tristes avec son épave.
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The Alchemist In The City

My window shews the travelling clouds,
Leaves spent, new seasons, alter'd sky,
The making and the melting crowds:
The whole world passes; I stand by.

They do not waste their meted hours,
But men and masters plan and build:
I see the crowning of their towers,
And happy promises fulfill'd.

And I - perhaps if my intent
Could count on prediluvian age,
The labours I should then have spent
Might so attain their heritage,

But now before the pot can glow
With not to be discover'd gold,
At length the bellows shall not blow,
The furnace shall at last be cold.

Yet it is now too late to heal
The incapable and cumbrous shame
Which makes me when with men I deal
More powerless than the blind or lame.

No, I should love the city less
Even than this my thankless lore;
But I desire the wilderness
Or weeded landslips of the shore.

I walk my breezy belvedere
To watch the low or levant sun,
I see the city pigeons veer,
I mark the tower swallows run

Between the tower-top and the ground
Below me in the bearing air;
Then find in the horizon-round
One spot and hunger to be there.

And then I hate the most that lore
That holds no promise of success;
Then sweetest seems the houseless shore,
Then free and kind the wilderness,

Or ancient mounds that cover bones,
Or rocks where rockdoves do repair
And trees of terebinth and stones
And silence and a gulf of air.

There on a long and squared height
After the sunset I would lie,
And pierce the yellow waxen light
With free long looking, ere I die.
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HENRY PURCELL

Le poète veut du bien au divin génie de Purcell et lui rend
hommage: quand d'autres musiciens ont exprimé les nuances
de l'esprit humain, lui, au-delà, a traduit en notes la facture
et l'essence mêmes de l'homme, telles que créées en lui et dans
toute l'humanité.
Ait trouvé grâce, ô grâce, ait trouvé grâce, si cher
Et si archi-spécial l'esprit qui souffle en Henry Purcell!
Une époque a passé depuis son départ; que celle
De la sentence d'hérésie ait passé aussi, qui le tenait par
terre.
Ni humeur ni vouloir, feu fier ni peur sacrée,
Ni amour, ni pitié, ni ce que toute douce note nourrit —
C'est le trait forgé qui me trouve, le secret
Revenu du moi à pic qui frappe et peuple l'ouïe.
Oh qu'avec son air des anges il me lève, me pose,
J'aurai l'œil sur ses marques, lunules, taches sous l'aile
De grand volatile des rafales: ayant marché sa dose
Sur la plage rouge foudre, empennée de pourpre
de foudre,
Un coup de ses palmes de neige éparpille un sourire
grandiose
Et la merveille voulue du mouvement secoue l'esprit
plus que poudre.

Oxford, avril 1879

HENRY PURCELL
The poet wishes well to the divine genius of Purcell and
praises him that, whereas other musicians have given
utterance to the moods of man's mind, he has, beyond
that, uttered in notes the very make and species of man
as created both in him and in all men generally.
HAVE fair fallen, O fair, fair have fallen, so dear
To me, so arch especial a spirit as heaves in Henry Purcell,
An age is now since passed, since parted; with the reversal
Of the outward sentence low lays him, listed to a heresy, here.
Not mood in him nor meaning, proud fire or sacred fear,
Or love, or pity, or all that sweet notes not his might nursle:
It is the forged feature finds me; it is the rehearsal
Of own, of abrupt self there so thrusts on, so throngs the ear.
Let him oh! with his air of angels then lift me, lay me!
only I'll
Have an eye to the sakes of him, quaint moonmarks, to his
pelted plumage under
Wings: so some great stormfowl, whenever he has walked
his while
The thunder-purple seabeach, plumed purple-of-thunder,
If a wuthering of his palmy snow pinions scatter a colossal
smile
Off him, but meaning motion fans fresh our wits with wonder.
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Videos de Gerard Manley Hopkins (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gerard Manley Hopkins
Gerard Manley HOPKINS – Hommage de Jean Mambrino (France Culture, 1977) Une émission spéciale animée par Jean Mambrino diffusée le 29 avril 1977 sur France Culture. Présences : André Dhotel, Diane de Margerie, Jean Mambrino, François-Xavier Jaujard, Patrick Reumaux. Lecture : Jean Topart, Catherine Sellers et Jean Faubert.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature anglaise et anglo-saxonne>Littérature anglaise : textes divers (270)
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