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François Rosso (Traducteur)
EAN : 9782729114947
222 pages
Editions de La Différence (06/12/2003)
3.39/5   28 notes
Résumé :
Laura et Selina! Deux sœurs.
L'une, Selina, frivole, capricieuse, mais belle, ça va sans dire, et libertine! L'autre, sérieuse jusqu'à l'ennui. C'est Laura... Depuis qu'elle vit à Londres chez Selina, Laura porte sur sa sœur volage ce regard critique qu'autorise une existence sans éclat. Mais que sait-elle de Selina, condamnée avant même d'être entendue? Que sait-elle de ce vieux monde, elle qui arrive tout droit d'Amérique? Elle, dont le seul souci devrait ê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ma dernière lecture d'Henry James remonte à bien longtemps (quasiment 5 ans). C'est pourtant un auteur que j'admire énormément. A chaque fois que je me lance dans une de ses oeuvres j'ai une petite appréhension, le thème de départ ne m'emballe pas, vais-je être déçue ? Et à chaque fois je ressors ravie de ma lecture, épatée par le talent de James. « Une vie à Londres » ne fait pas exception. J'ai attaqué ce court roman avec une pointe de réticence mais très vite j'ai été happée pour finir totalement emballée.

J'ai retrouvé dans « une vie à Londres » tout ce que j'aime chez Henry James : la finesse des portraits, la justesse de la psychologie des personnages, la cruauté du propos, un style à la fois élégant et efficace.
S'il s'agit bien d'une intrigue sentimentale, « une vie à Londres » est loin d'être mièvre et léger. le roman est dur et cruel. le personnage principal est dans une grande détresse tout au long d'un récit qui ne joue pourtant pas sur le pathos. Laura, jeune américaine, vit à Londres avec sa soeur Sélina et le mari anglais de cette dernière. Sélina a une liaison adultère et Laura craint que le déshonneur de sa soeur ne rejaillisse sur elle tout en se refusant à prendre ses distances avec elle. Henry James ne traite pas ce sujet comme une tragédie romantique. Cette histoire lui sert de prétexte pour tirer à vue sur ses contemporains. Il vise d'abord bien sûr cette bonne société anglaise qui, derrière les apparences de bienséance, cache bien des turpitudes. Sélina, toujours bien mise avec ces belles robes, qui fréquente le beau monde, prétend accourir auprès de ses amies en détresse, est une femme égoïste qui ne pense qu'à son plaisir et se montre cruelle envers sa soeur et assez indifférente envers ses enfants. Son mari n'est pas meilleur qu'elle, il boit souvent plus que de raison et c'est surtout par esprit revanchard, pour éclabousser de honte son épouse volage, qu'il veut porter l'affaire devant le tribunal. Et il ne se soucie guère du tort qu'il pourrait causer à Laura en lui demandant de témoigner en sa faveur contre sa soeur. Si la décrépitude morale des époux est pointée du doigt, la jeune Laura n'est pas non plus idéalisée. A la décadence de Sélina, Laura oppose une pudibonderie extrême, un moralisme qui confine à la bêtise puisqu'elle va jusqu'à s'interdire de faire sa propre vie tant elle se sent blessée par l'attitude de sa soeur. le roman permet à l'auteur d'opposer une Angleterre pleine de lustre mais corrompue et une Amérique puritaine mais hypocritement fascinée par les turpitudes de la bonne société anglaise.

Dans ce roman, Henry James déploie encore une fois un style absolument formidable. La plume est élégante mais jamais ampoulée. L'auteur parvient à insérer parfois une petite pointe d'humour mais surtout il instaure un suspense tout à fait remarquable. Une fois l'intrigue mise en place, le roman est vraiment prenant et difficile à lâcher. le talent de James pour ciseler des dialogues subtils mais tranchants vient renforcer la cruauté du ton et ajouter de la force au propos. J'ai l'impression que ce roman n'a pas fait l'objet d'une adaptation sur écran. J'en suis étonnée, l'histoire s'y prête bien et certains passages sont très cinématographiques. Je pense tout particulièrement à ce passage où les 2 soeurs se parlent mais où c'est à travers un miroir qu'elles se regardent. La mise en scène est déjà là, on visualise très bien la séquence.

Ma lecture d'« Une vie à Londres » confirme tout le bien que je pense d'Henry James. Ce court roman est un petit bijou qui, en peu de pages, est plus riche que bien des pavés. Il ne faut vraiment que j'attende à nouveau tant de temps avant de lire une autre oeuvre d'Henry James.

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Deux soeurs, Laura et Selina, que tout oppose : caractère, moeurs, allure, se retrouvent et vont symboliser une opposition entre le nouveau et l'ancien monde.
L'une des deux soeurs qui vit aux Etats-Unis, rend visite à sa soeur à Londres. Bientôt, elle se rend compte qu'elle est en plein conflit conjugal. le mari, violent souhaite le divorce. Son épouse cherche une consolation dans les bras d'un amant. Toutes choses qui vont à l'encontre des principes de Laura.Chaste et traditionnelle elle fait la connaissance d'un Américain unn peu terne mais prêt à convoler. Malheureusement elle ignorera cet espoir dans sa vie pour tenter de "sauver" sa soeur.

Henry James écrit tout en douceur, en sensibilité, et cela n'est pas lassant, car le style est travaillé, précis.très agréable.
On ne lit pas suffisamment cet auteur, même si beaucoup en parlent.

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Deux soeurs - Selina et Laura Wing - aux caractères antagonistes, solidaires pourtant... L'averse de juin qui leur fait chercher un abri dans les salles les plus sombres d'un humble musée londonien (le Soane Museum...) aux chapitres VIII-IX de ce court roman. Un beau Monsieur (Mr Wendover) y précède la demoiselle ailée (Laura). Moments de sensualité pure dans ce qu'on pourrait décrire comme une "atmosphère pré-simenonienne" in London...

Comment le talentueux et prolifique Henry JAMES (1843-1916) fait-il pour rendre des gens apparemment aussi "vains", finalement passionnants à suivre et riches de potentialités infinies ?

L'un des plus beaux mystères de la Littérature, peut-être...

Ici, un humble tout petit livre "Librio" magique, à deux euros.

Signalons encore les intégrales de ses nouvelles (par ordre chronologique, parues chez deux éditeurs successifs dont le dernier est Gallimard "coll. La Pléiade") : monuments réellement passionnants à connaître et suivre, d'une densité et d'une résistivité (au temps et à la pluie) incroyables ! ;-)
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Je ne vous le cache pas, avant de commencer ce roman, j'étais un peu inquiète. A chaque fois que je découvre un nouvel auteur et surtout un auteur dit "classique", je me pose beaucoup de questions: est-ce que je vais aimer? Est-ce que le style ne va pas être trop lourd?... J'avais entendu parler d'Henry James à plusieurs reprises, surtout en cours où on nous le conseillait, mais je ne savais pas à quoi m'attendre: la quatrième de couverture ne nous apprend rien (du moins en ce qui concerne l'édition que j'ai) sur l'intrigue, si bien qu'on attaque le livre sans trop savoir sur quoi on va tomber. Beaucoup d'inquiétude, donc, mais un final, une bonne surprise! Voici pourquoi.

L'une de mes préoccupations, c'était bien évidemment le style. J'avais peur de tomber sur un truc hyper pompeux, où on doit relire quatre fois une phrase pour la comprendre, car en ce moment, je n'ai pas forcément envie de lire des romans "prise de tête". Et bonne surprise: le style d'Henry James est très, très agréable à lire! Dès les premières lignes, j'ai été plongée dans son univers, sans problème. Les paragraphes se suivent avec fluidité, et les pages s'enchaînent sans que l'on s'en rende compte! Mais attention: fluidité ne rime pas forcément avec trop de simplicité! Au contraire, on sent que le style est très recherché, travaillé, et j'ai beaucoup aimé certaines comparaisons et métaphores (je pense par exemple aux "mélancoliques morceaux de pain grillé", olala). En bref, rien qu'au niveau du style, Une Vie à Londres a été pour moi un régal!




J'ai aussi bien accroché à l'intrigue: à première vue, elle est assez simple, mais je me suis vite aperçue que cette apparente simplicité permettait à Henry James de développer plusieurs aspects, comme la psychologie des personnages (dont je parlerai plus loin), mais aussi la dualité Etats-Unis/Europe, l'implication et le rôle de chacun dans une fratrie... Des thèmes universels et intemporels, je trouve! Je ne me suis pas du tout ennuyée en lisant ce livre, qui est d'ailleurs assez court! D'ailleurs, en parlant de l'intrigue, j'ai beaucoup pensé à Manon Lescaut, en le lisant, car les thèmes sont assez proches, même si j'ai mille fois préféré Une Vie à Londres.

En ce qui concerne les personnages, j'ai trouvé qu'Henry James avait accordé un grand soin à leur développement et conception. Je les ai trouvées très travaillés, et il me semble difficile de ne pas ressentir quelque chose pour eux, que ce soit de la peine, de l'amitié, ou de l'énervement. J'ai particulièrement aimé Lady Davenant, une petite mamie pleine de vie, dont la vision de la vie est très intéressante. Chaque personnage est différent et leurs interactions sont passionnantes!

Seul bémol pour moi: la fin, que je trouve un peu trop rapide et floue. J'aurais aimé en savoir plus, ou du moins j'aurais aimé une fin un poil plus précise. Mais ce livre reste un petit coup de coeur: je le conseille donc à ceux qui veulent découvrir Henry James, et à ceux qui aiment les portraits!
Lien : http://livroscope.blogspot.f..
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Deux soeurs -une ombrelle et un parapluie- que tout oppose : autant la peste Selina, mal mariée à un alcoolique brutal, brave les conventions, multipliant voyages et amants ; autant la timide Laura, qui vit aux crochets de son aînée, n'est attachée qu'aux apparences.

Qu'un scandale menace (on parle de divorce...) et, patatras, la raisonnable cadette ne sait plus à quel saint se vouer. Tentera-t-elle d'arracher sa volage soeurette des bras de son greluchon au risque de mettre en péril son avenir matrimonial ?

Henry James, malicieux psychologue, n'aime rien tant que débusquer la poussière sous les tapis. Cette savoureuse et cruelle étude de moeurs dénonce les hypocrisies sociales et les vertus de façade avec une causticité réjouissante.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La vieille dame aimait couper les pages des livres neufs, tâche qu'elle ne confiait jamais à sa femme de chambre, et elle manipula son coupe-papier à travers la plus grande partie d'un volume en présence de sa jeune visiteuse. Elle n'avançait pas très vite - ses mains âgées s'activaient avec une sorte de tâtonnement maladroit et patient. Mais lorsqu'elle eut coupé le dernier feuillet, elle déclara brusquement :
- Et comment va votre sœur ? Elle est très légère ! ajouta-t-elle avant que Laura n'êut le temps de répondre.
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-Je crains tant de choses aujourd'hui que je ne sais pas où mes craintes finissent.
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Videos de Henry James (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henry James
Avec "La Bête", le réalisateur Bertrand Bonello reprend à sa manière la nouvelle "La Bête dans la jungle", de Henry James, en plongeant Léa Seydoux dans un futur dystopique qui rappelle notre propre présent et dans lequel les émotions n'ont plus lieu d'être. Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : "La Bête" de Bertrand Bonello, 2024 - Carole Bethuel
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