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Anselm Jappe (Autre)
EAN : 9782373090772
194 pages
L'Echappée (06/11/2020)
3.67/5   9 notes
Résumé :
Le béton incarne la logique capitaliste. Il est le côté concret de l’abstraction marchande. Comme elle, il annule toutes les différences et est à peu près toujours le même. Produit de manière industrielle et en quantité astronomique, avec des conséquences écologiques et sanitaires désastreuses, il a étendu son emprise au monde entier en assassinant les architectures traditionnelles et en homogénéisant par sa présence tous les lieux. Monotonie du matériau, monotonie ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Anselm Jappe critique beaucoup, tout azimut et n'importe comment. Mais il ne propose pas grand chose.
En gros, le béton c'est industriel, moche, cher, pas écolo car tout béton serait éphémère (faux) et intrinsèquement maléfique (la preuve : le BTP est vérolé par la corruption et la mafia).
Étrangement, il oublie dans son catalogue les accidents du travail qui font tant de morts dans le BTP...

Tous les architectes qui aiment le béton sont mauvais et le Corbusier le premier. Il s'étonne qu'on n'appelle plus, comme les situationnistes, à "traquer et pendre les architectes". Il voudrait tout de même tous les "licencier et libérer l'art de bâtir de l'emprise de l'État et de l'économie", p. 137.
À force de critiquer Le Corbusier avec des arguments douteux (son obsession pour les lignes droites viendrait d'un "caractère anal, typique des figures autoritaires", p.157) il nous le rendrait presque sympathique.

Pour l'auteur, ce qui est bien c'est l'artisanat, les demeures en pierre de taille (parce qu'elles durent, oubliant celles qui se sont écroulé), et surtout, les bidonvilles et les favelas parce qu'il y voit une ingéniosité et poésie sociales. Comme j'aimerais que ces pompeux philosophes sortent de leur bulle dorée et découvrent la réalité du mal-logement et l'urgence de solutions concrètes.

Un livre bien mal ficelé, bric-à-brac de citations (pas mal de ses propres bouquins, d'ailleurs), de sophismes, d'exagérations et d'erreurs, toutes mises bout à bout pour démontrer que le béton serait donc "l'arme de construction massive du capitalisme" .
Intellectuellement malhonnête, l'ensemble est indigeste et navrant.

Ci-dessous quelques extraits :
Il a été démonté que des forêts de mangrove pourraient être tout aussi efficaces [que des digues en béton] pour diminuer l'impact des tsunamis (page 86).

[...] il est quand même notable que là où il y a du béton il y a de la corruption, du lobbying, du capitalisme sauvage.
[...] Ce n'est peut-être pas la faute du béton, mais il est quand même significatif que la mafia aime faire disparaître ses cadavres dans le béton des fondations (page 98).

Quelle que soit l'épaisseur de l'enrobage, des fissures apparaissent à la longue dans le béton permettant à l'eau de s'infiltrer jusqu'au fer, qui s'oxyde, foisonne et fait éclater tout ou partie de l'ouvrage
(page 100 ; faux, s'il est bien réalisé le béton, milieu basique, protège durablement l'acier de la corrosion).

Aujourd'hui on sait que la plupart des constructions en béton armé vont durer tout au plus 50 ans
(pur mensonge).

Mais que deviendraient donc tous les emplois dans le secteur du bâtiment ? Il vaut mieux que les logements commencent à tomber en morceaux une fois que leurs propriétaires ont (sic) fini de payer leur crédit immobilier-en moyenne 20 ou 25 ans (page 118).

Le béton se prête particulièrement à la préfabrication et donc à la standardisation. C'est pourquoi il est forcément l'ennemi juré des particularités locales et des variations infinies (page 122).

L'obsession de le Corbusier pour les angles droits (auxquels il a même consacré un "poème") faisait partie de son obsession pour l'ordre en général et correspondait assez exactement à ce que la psychanalyse appelle le "caractère anal", typique des figures autoritaires (page 153).

La hideuse pyramide du Louvre ainsi que la nouvelle bibliothèque de France ne pouvaient être qu'en verre, de même que le nouveau musée de l'Acropole (2009) à Athènes. Ce fanatisme de la transparence correspond au désir de surveillance totale du maître (page 157).
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