Le pou du colonel
Un pou, très humble, ne connaissait que l'humidité réglementaire d'un soldat qui travaillait tout le temps en plein air. Il ne se plaignait pas de son sort (ses ancêtres, durant des générations, avaient vécu dans des endroits arides et poussiéreux), et, ne connaissant rien d'autre que ces cheveux crasseux, ne pouvait ni se savait aspirer à un meilleur endroit. Le destin voulut que le Colonel-de -toutes-les-Armées passât en revue les recrues aux sudations supérieures à la moyenne... Le pou, ému, levait une de ses pattes arrière pour faire le salut militaire, quand un vent subit le chassa de la puante chevelure et vint le déposer au beau milieu de la maigre chevelure de l'officier. Le pou se remplit d'orgueil. "Toutes les armées sont sous mes ordres!" dit-il. Et une chaude sensation de pouvoir emplit son cœur. (...)
Un jour, des gens demandèrent à un guerrier invaincu, si ce n'est invincible, pourquoi il se promenait ainsi dans les rues, avec un air simple et humble, correspondant si peu à son rang. Il étendit une main bien ouverte et dit : " Mes doigts sont cinq seigneurs ! Ces cinq seigneurs s'inclinent devant moi ! " (Et il serra la main jusqu'à ce qu'elle devienne un poing fermé.) " Plus ils se feront humbles et plus ils seront forts ! "
L'archer fou
Un archer voulait chasser la lune. Nuit après nuit, sans se reposer, il lançait ses flèches en direction de Séléné. Ses voisins commencèrent à se moquer de lui et dirent qu'il était fou. Mais l'homme continua toujours à lancer ses flèches. Il ne put jamais attraper la lune, mais il devint le meilleur archer du monde.
Un angoissé qui ne pouvait pas supporter que deux et deux fassent quatre entra dans une secte religieuse où on lui dit que deux et deux faisaient cinq. Il se sentit heureux et illuminé.