Mu : Le maître et les magiciennes

« Mu, le Maître et les Magiciennes » est, en plus de porter un titre accrocheur, un roman à qui le titre sied bien. Au cours de ce récit Jodorowsky nous invite une fois de plus dans sa vie romancée pétillante d'expériences surdosé en magie et synchronicités qui peuplent son vécu qui n'est qu'une grande quête de sens.
Tout comme artistes et penseurs ont aspiré de manière atemporelle à la réalisation spirituelle, il semblerait que Jodorowsky ne fasse pas exception au lot, ayant également choisi d'emprunter le noble chemin octuple du bouddha avec la farouche ardeur d'atteindre les cieux. Cependant, connaissant l'étoile Jodorowsky, l'on sait que son nom n'entre pas en résonance avec les plaines idéologiques du concept de « limitation ».
Ainsi Jodorowsky se plonge une fois de plus dans les extrêmes, fermement décidé à atteindre la transcendance du corps et de l'esprit, là ou tant ont échoués, lui doit réussir. Pour ce faire, le hasard (où destin) placera des femmes hautes en couleurs, affirmés mais loin d'être net, - versant même dans le satanisme théiste pour l'une d'entre elle – afin de le guider dans les labyrinthes spirituels : ce sont les magiciennes. Quant au maître, il s'agit de Ejo Takata, moine zen japonais ayant connu une enfance des plus difficiles dans un monastère au pays du soleil levant et que Jodorowsky recrutera à titre de maître individuel, lui offrant logis et couverts, ce qui lui permettra de recevoir le dure et rigide mais ancestral esprit japonais. Il sera le soleil qui guide notre protagoniste principal, celui le poussera vers l'excès de zèle spirituel à travers la pratique du silence absolu de l'esprit et la résolution de koans, ces énigmes diaboliques que le bouddhisme zen à imaginer afin de transcender la pensée, pratiques qui seront pratiquer jusqu'à la folie et aux colères et frustrations libéré par la catharsis de toutes ces créatures qui résident dans la psyché de Jodorowsky comme dans tout un chacun, bien tapis dans les profondeurs de l'inconscient jusqu'au temps des révélations.
Ainsi, « Mu, le Maître et les Magiciennes » est une véritable fable, autant initiatique, que magique et poétique, ces traits qui sont tous communs à l'oeuvre de notre grand magicien au vécu éblouissant agité. Si vous chercher à percer les secrets des aventures et de la vie spirituel de Jodorowsky, ce livre est fortement recommandé, cet ouvrage étant l'une des pièces qui éclairent le mystère de l'astre Jodorowsky, un récit clé du grand roman de sa vie et non d'une double existence, car cet artiste et son oeuvre ne pensent et ne s'expriment qu'en termes d'unité.

Jodorowsky : mon maître et mon magicien.
Roman autobiographique à lire après "La danse de la réalité". Jodo y raconte ici sa période mexicaine, lorsqu'il apprenait la sagesse zen avec son maître Ejo Takata et qu'il avait déjà acquis une solide notoriété par le théâtre et le cinéma.
A l'image de l'auteur, tous les personnages féminins sont des excentriques, des anti-conformistes fascinantes. Léonora Carrington, Reyna Gurdjieff, Dona Magadalena et la scène incroyable du massage initiatique... Il ne manque que la guérisseuse Patchita pour parfaire ces portraits, que Jodo a choisi d'aborder en détail dans d'autres ouvrages.
Ce livre est une nouvelle pièce au puzzle Jodorowsky, que je conseille à tout le monde de tenter d'assembler.

MU, LE MAÎTRE ET LES MAGICIENNES d' ALEXANDRO JODOROWSKY
Autobiographie romancée des années mexicaines de Jodorowsky, essentiellement celles passées avec son maître (zen rinzaï) Ejo Takata. Accessoirement quelques aventures avec des magiciennes, guérisseuses et autres. Les séquences avec les koans d'une absurdité apparente sont hilarantes. Pour ceux qui connaissent Jodo, homme de théâtre, de cinéma, qui a relancé et révolutionné le tarot de Marseille, animateur du cabaret mystique, écrivain, ce livre est particulièrement intéressant. On y retrouve Castaneda, Gurdjieff et pour ceux qui ont cherché un éveil spirituel à un moment ou à un autre, c'est une belle lecture.
Pour ceux qui n'ont pas de sensibilité sur ces sujets c'est sans intérêt.